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Comme il y a des maladies bien différentes entre elles, qui exigent l'usage des expectorans, les différens médicamens que l'on employe sous ce nom, ont des qualités plus ou moins actives; on doit par conséquent les choisir d'après les différentes indications. Les maladies aiguës ou chroniques, avec fievre, telles que la peripneumonie, la phthisie, ne comportent que les plus doux, ceux qui produisent leurs effets sans agiter, sans échauffer, comme les décoctions de racine de réglisse, de feuilles de bourache, le suc de celles - ci, les infusions de fleurs de sureau; les potions huileuses avec les huiles d'amandes douces, de lin, récentes; les dissolutions de manne, de miel, de sucre dans les décoctions ou infusions précédentes; de blanc de baleine récent dans les bouillons gras, dans les huiles susdites, &c.
Les forts apéritifs, propres à inciser, à briser la
viscosité des humeurs muqueuses, tels que sont les
aposemes, les tisannes de racines apéritives, des bois
sudorisiques; les différentes préparations de soufre,
d'antimoine; diaphorétiques, &c. conviennent aux
maladies chroniques, sans fievre, comme le catarrhe,
l'asthme: on trouvera sous les noms de ces différentes
maladies, une énumération plus détaillée
des médicamens indiqués pour chacune d'entr'elles,
les différentes formes sous lesquelles on les employe,
& les précautions qu'exigent leur usage dans les différens
cas. On ne peut établir ici aucune regle générale,
ainsi voyez
EXPECTORATION (Page 6:288)
EXPECTORATION, s. f. expectoratio (Medec); ce terme est composé de la préposition ex, de, & du substantif pectus, poitrine; ainsi il est employé pour exprimer la fonction par laquelle les matieres excrémentitielles des voies de l'air, dans les poumons, en sont chassées & portées dans la bouche, ou tout d'un trait hors du corps, en traversant cette derniere cavité; c'est la purgation de la poitrine & des parties qui en dépendent, dans l'état de santé & dans celui de maladie.
Comme cette purgation se fait par le haut, elle a
été mise par les anciens au nombre des évacuations
du genre de l'anacatharse; Hippocrate lui a même spécialement
donné ce nom (5. aphor. 8.)
L'expectoration est donc une sorte d'expulsion de
la matiere des crachats tirés des cavités pulmonaires,
dont l'issue est dans le gosier; c'est une espece
de crachement, soit qu'il se fasse volontairement,
soit qu'il se fasse involontairement, par l'effet de la
toux: mais tout crachement n'est pas une expectoration. Voyez
L'éjection de la salive, qui ne doit point avoir lieu dans l'économie animale bien reglée, ne peut aussi être regardée comme une expectoration; cette dénomination - ci ne convient absolument qu'à l'évacuation des humeurs muqueuses, destinées à lubrifier toutes les parties de la poitrine exposées au contact de l'air respiré; lesquelles humeurs étant de nature à perdre la fluidité avec laquelle elles se séparent, & à s'épaissir de maniere qu'elles ne peuvent pas étre absorbées & portées dans la masse des fluides, s'accumulent & surabondent au point qu'elles fatiguent les canaux qui les contiennent, ou par leur volume, en empéchant le libre cours de l'air dans ses vaisseaux, ou par leur acrimonie, effet du séjour & de la chaleur auimale, en irritant les membranes
Le méchanisme de l'expectoration s'exerce donc par l'action des organes de la respiration; la glotte s'etant fermée pour un instant, pendant lequel les muscles abdominaux se contractent, se roidissent, pressent les visceres du bas - ventre vers l'endroit ou ils trouvent moins de résistance; c'est alors vers la poitrine où le diaphragme, dans son état de relâchement, est poussé dans la cavité du thorax, il y forme une voûte plus convexe, qui presse les poumens vers la partie supérieure de cette cavité, en méme tems que les muscles qui servent à l'expiration abbaissent fortement & promptement les côtes; & par conséquent toutes les parois de la poitrine s'appliquent fortement contre les poumons, les compriment en tout sens, en expriment l'air qui est poussé de toutes les cellules bronchiques, de toutes les bronches mêmes, vers la trachée artere: mais l'orifice de celle - ci se trouvant fermé, la direction de l'air (mû avec force selon l'axe de toutes les voies aériennes) change par la résistance qu'il trouve à sortir; il se porte obliquement contre les parois; il leur fait essuyer une sorte de frotement qui ebranle, qui emporte ce qui est appliqué contre ces parois, avec une adhésion susceptible de céder aisément; qui entraîne par conséquent la mucosité surabondante. Dans le même instant que l'effort a enlevé ainsi quelque portion de cette humeur, la glotte vers laquelle cette matiere est portée, s'ouvre avec promptitude pour la laisser passer, sans interrompre le courant d'air qui l'emporte de la trachée artere dans la bouche, & quelquefois tout d'un trait hors de cette derniere cavité, par conséquent hors du corps: ce dernier effet a lieu, lorsque la matiere dont se fait l'expulsion est d'un petit volume (mais assez pesante par sa densité, d'où elle a plus de mobilité), qu'elle se trouve située par des efforts précédens près de l'ouverture de la trachée - artere, c'est - à - dire dans ce canal même ou dans les troncs des bronches. Dans le cas, au contraire, où la matiere excrémenteuse se trouve située dans les cellules ou dans les plus petites ramifications bronchiques, c'est - à - dire dans le [p. 289]
L'exspectoration, pour être naturelle, c'est - à - dire
conforme à ce qui se doit faire dans l'état de santé,
doit être libre & se faire sans effort; elle differe par
conséquent de la toux, qui est une expulsion forcée
(excitée indépendamment de la volonté, opérée par
des efforts convulsifs,) des matieres étrangeres ou
excrémenteuses ou morbifiques, contenues dans les
vaisseaux aériens des poumons; c'est une expectoration laborieuse & (comme on dit dans les écoles, mais
improprement) contre - nature, puisqu'elle est alors
un véritable effort, que la nature même opere pour
produire un effet salutaire, qui est la purgation des
poumons: il en est comme des tranchées, qui disposent
à l'excrétion des matieres fécales. L'on doit même
souvent regarder la toux, par rapport à l'évacuation,
comme un tenesme de la poitrine, entant
que les mouvemens violens en quoi consiste la toux,
ne sont que des efforts sans effet, c'est - à - dire qui
tendent seulement à expulser quelque chose des poumons,
sans qu'il se fasse aucune autre expulsion réelle
que celle de l'air. La toux peut aussi être regardée
comme une préparation à l'expectoration: on peut
dire que les secousses qu'elle opere servent à donner.
de la fluidité aux matieres qui engorgent les glandes
bronchiques; qu'elle facilite & procure l'excrétion
de ces matieres hors des vaisseaux qui composent ces
glandes; & qu'elle enleve enfin ces excrémens, & les
jette hors du corps. Par ces considérations ne doiton
pas regarder la toux comme le plus puissant de
tous les remedes expectorans? Voyez
EXPEDIENT (Page 6:289)
EXPEDIENT, s. m. (Jurisprud.) en style de Palais, signifie un arrangement fait pour l'expédition d'une affaire. Ce terme vient ou de celui d'expédier, ou du latin expediens, qui signifie ce qui est à - propos & convenable.
Il y a deux sortes d'expédiens: l'un, qui est un accord volontaire signé des parties ou de leurs procureurs; l'autre, qui est l'appointement ou arrangement fait par un ancien avocat ou un procureur, devant lequel les parties se sont retirées en conséquence de la disposition de l'ordonnance, qui veut que l'on en use ainsi dans certaines matieres, ou en consequence d'un jugement qui a renvoyé les parties devant cet avocat ou procureur pour en passer par son avis.
Cet accord ou avis est qualifié par les ordonnances d'expédient; c'est une voie usitée pour les affaires legeres.
L'origine de cet usage paroît venir d'un réglement du parlement, du 24 Janvier 1735, qui enjoignoit aux procureurs d'aviser ou faire aviser par conseil, dans quinzaine, si l'affaire est soûtenable ou non, & au dernier cas de passer l'appointement ou expédient.
L'ordonnance de 1667, tit. vj. contient plusieurs dispositions au sujet des matieres qui se vuident par expédient; c'est le terme de palais.
Elle veut que les appellations de déni de renvoi
Dans les causes qui se vuident par expédient, la présence du procureur n'est point nécessaire lorsque les avocats sont chargés des pieces.
Les qualités doivent être signifiées avant que d'aller à l'expédient, & les prononciations rédigécs & signées aussi - tôt qu'elles auront été arrêtées.
En cas de refus de signer par l'avocat de l'une des parties, l'appointement ou expédient doit être reçu, pourvû qu'il soit signé de l'avocat de l'autre partie & du tiers, sans qu'il soit besoin de sommation ni autre production.
Les appointemens ou expédiens sur les appellations qui ont été vuidées par l'avis d'un ancien avocat, ou par celui des avocats & procureurs généraux, sont prononcés & reçûs à l'audience sur la premiere sommation, s'il n'y a cause légitime pour l'empêcher.
Au châtelet, & dans plusieurs autres tribunaux,
lorsqu'on demande à l'audience la réception de ces
sortes d'accords & arrangemens, on les qualifie d'expédiens, au parlement on les qualifie d'appointemens.
Voyez
EXPEDIER (Page 6:289)
EXPEDIER, v. act. (Jurisprud.) signifie délivrer
une grosse, expédition, ou copie collationnée d'un
acte public & authentique. On expédie en la chancellerie
de Rome des bulles & provisions, de même
qu'en la grande & en la petite chancellerie on expédie diverles lettres & commissions. Les greffiers expédient des grosses, expéditions, & copies des arrêts,
sentences, & autres jugemens. Les commissaires,
notaires, huissiers, expédient chacun en droit soi les
procès - verbaux & autres actes qui sont de leur ministere.
Voyez
Expédier (Page 6:289)
Expédier (Page 6:289)
EXPEDITEURS (Page 6:289)
EXPEDITEURS, s. m. (Commerce.) On nomme ainsi à Amsterdam une sorte de commissionnaires, à qui les marchands qui font le commerce par terre avec les pays étrangers, comme l'Italie, le Piémont, Geneve, la Suisse, & plusieurs villes d'Allemagne, ont coûtume de s'adresser pour y faire voiturer leurs marchandises.
Les expéditeurs ont des voituriers qui ne charient que pour eux d'un lieu à un autre, & une correspondance reglée avec d'autres expéditeurs qui demeurent dans les villes par où les marchandises doivent passer, qui ont soin de les faire voiturer plus loin, & ainsi successivement jusqu'au lieu de leur destination.
Lorsqu'un marchand a disposé sa marchandise, il
l'envoye chez son expéditeur avec un ordre signé de
sa main, contenant à qui & où il doit l'envoyer. Les
expéditeurs la font conduire par leurs gens, ont soin
d'en faire la déclaration dans la derniere place de la
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