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Une preuve évidente que le but des instructions
secretes étoit le bien public, c'est le soin que l'on
prenoit de les communiquer principalement aux rois
& aux magistrats.
L'autorité de Plutarque confirme la même chose.
Les mages de Perse, les druides des Gaules & les brachmanes des Indes, tous semblables aux prêtres égyptiens, & qui comme eux participoient à l'administration publique, avoient de la meme maniere & dans la même vûe leur doctrine publique & leur doctrine secrete.
Ce qui a fait prendre le change aux anciens & aux modernes sur le but de la double doctrine, & leur a fait imaginer qu'elle n'étoit qu'un artifice pour conserver la gloire des sciences & de ceux qui en faisoient profession, a été l'opinion générale que les sables des dieux & des héros avoient été inventées par les sages de la premiere antiquité, pour déguiter & cacher des vérités naturelles & morales, dont ils vouloient avoir le plaisir de se réserver l'explication. Les philosophes grecs des derniers tems sont les auteurs de cette fausse hypothese, car il est évident que l'ancienne Mythologie du Paganisme naquit de la corruption de l'ancienne tradition historique; corruption qui naquit elle - même des préjugés & des solies du peuple, premier auteur des fables & des allégories: ce qui dans la suite donna lieu d'inventer l'usage de la double doctrine, non pour le simple plaisir d'expliquer les prétendues vérités cachées sous l'enveloppe de ces fables, mais pour tourner au bien du peuple les fruits mêmes de sa folie & de ses préjugés.
Les législateurs grecs furent les premiers de leur nation qui voyagerent en Egypte. Comme les Egyptiens étoient alors le peuple le plus fameux dans l'art du gouvernement, les premiers Grecs qui projetterent de réduire en société civile les différentes hordes ou tribus errantes de la Grece, allerent s'instruire chez cette nation savante, des principes qui servent de fondement à la science des législateurs, & ce fut le seul objet auquel ils s'appliquerent: tels furent Orphée, Rhadamante, Minos, Lycaon, Triptoleme, &c. C'est - là qu'ils apprirent l'usage de la double doctrine, dont l'institution des my steres, une des parties des plus essentielles de leurs établissemens politiques, est un monument remarquable. Voyez les dissertations sur l'union de la Religion, de la Morale &
EXOTIQUE (Page 6:274)
EXOTIQUE, (Jardin.) se dit d'une plante étrangere, d'un fruit. Cette plante est exotique.
EXPANSIBILITÉ (Page 6:274)
EXPANSIBILITÉ, s. f. (Physique.) propriété de certains fluides, par laquelle ils tendent sans cesse à occuper un espace plus grand. L'air & toutes les substances qui ont acquis le degré de chaleur nécessaire pour leur vaporisation, comme l'eau au - dessus du terme de l'eau bouillante, sont expansibles. Il suit de notre définition, que ces fluides ne sont retenus dans de certaines bornes que par la force comprimante d'un obstacle étranger, & que l'équilibre de cette force avec la force expansive, détermine l'espace actuel qu'ils occupent. Tout corps expansible est donc aussi compressible; & ces deux termes opposés n'expriment que deux effets nécessaires d'une propriété unique dont nous allons parler. Nous traiterons dans cet article,
Premierement, de l'expansibilité considérée en elle - même & comme une propriété mathématique de certains corps, de ses lois, & de ses effets.
Secondement, de l'expansibilité considérée physiquement, des substances auxquelles elle appartient, & des causes qui la produisent.
Troisiemement, de l'expansibilité comparée dans les différentes substances auxquelles elle appartient.
Quatriemement, nous indiquerons en peu de mots les usages de l'expansibilité, & la part qu'elle a dans la production des principaux phénomenes de la nature.
De l'expansibilité en elle - même, de ses lois, & de ses effets. Un corps expansible laissé à lui - même, ne peut s'étendre dans un plus grand espace & l'occuper uniformément tout entier, sans que toutes ses parties s'éloignent également les unes des autres: le principe unique de l'expansibilité est donc une force quelconque, par laquelle les parties du fluide expansible tendent continuellement à s'écarter les unes des autres, & lutent en tout sens contre les forces compressives qui les rapprochent. C'est ce qu'exprime le terme de répulsion, dont Newton s'est quelquefois servi pour la désigner.
Cette force répulsive des particules peut suivre différentes lois, c'est - à - dire qu'elle peut croître & décroître en raison de telle ou telle fonction des distances des particules. La condensation ou la réduction à un moindre espace, peut suivre aussi dans tel ou tel rapport, l'augmentation de la force comprimante; & l'on voit au premier coup - d'oeil que la loi qui exprime le rapport des condensations ou des espaces à la force comprimante, & celle qui exprime le rapport de la force répulsive à la distance des particules, sont relatives l'une à l'autre, puisque l'espace occupé, comme nous l'avons déjà dit, n'est déterminé que par l'équilibre de la force comprimante avec la force répulsive. L'une de ces deux lois étant donnée, il est aisé de trouver l'autre. Newton a le premier fait cette recherche (liv. Il. des principes, prop. 23.); & c'est d'après lui que nous allons donner le rapport de ces deux lois, ou la loi générale de l'expansibilité.
La même quantité de fluide étant supposée, & la condensation inégale, le nombre des particules sera le même dans des espaces inégaux; & leur distance mesurée d'un centre à l'autre, sera toûjours en raison des racines cubiques des espaces; ou, ce qui est la même chose, en raison inverse des racines cubiques des condensations: car la condensation suit la raison inverse des espaces, si la quantité du fluide est la même; & la raison directe des quantités du fluide, si les espaces sont égaux.
Cela posé: soient deux cubes égaux, mais remplis d'un fluide inégalement condensé; la pression [p. 275]
Donc, si la répulsion suit la raison inverse de la distance des particules, la pression suivra la raison inverse des cubes de ces distances, ou, ce qui est la même chose, la raison directe des condensations. Si la répulsion suit la raison inverse des quarrés des distances, la force comprimante suivra la raison inverse des quatriemes puissances de ces distances, ou la raison directe des quatriemes puissances des racines cubiques des condensations; & ainsi dans toute hypothèse, en ajoûtant toûjours à l'exposant quelconque n de la distance, qui exprime la loi de répulsion, l'exposant du quarré ou le nombre 2.
Et réciproquement pour connoître la loi de la répulsion, il faut toûjours diviser la force comprimante par le quarré des racines cubiques des condensations; ou, ce qui est la même chose, soustraire toûjours 2 de l'exposant qui exprime le rapport de la force comprimante à la racine cubique des condensations: car on aura par - là le rapport de la répulsion avec les racines cubiques des condensations, & l'on sait que la distance des centres des particules suit la raison inverse de ces racines cubiques.
D'après cette regle, il sera toûjours aisé de connoître
la loi de la répulsion entre les particules d'un
fluide, lorsque l'expérience aura déterminé le rapport
de la condensation à la force comprimante:
ainsi les particules de l'air, dont on sait que la condensation
est proportionnelle au poids qui le comprime
(voyez
Il y a pourtant une restriction nécessaire à mettre à cette loi: c'est qu'elle ne peut avoir lieu que dans une certaine latitude moyenne entre l'extrème compression & l'extrème expansion. L'extrème compres<cb->
Quant à ce qui concerne le terme de la compression;
si l'attraction de cohésion a lieu dans les petites distances,
comme les phénomenes donnent tout lieu
de le croire (voyez
Quant aux altérations que doit subir la loi de la
répulsion aux approches du dernier terme de l'expansion,
quelle que soit la cause qui termine l'activité
des forces répulsives à un certain degré d'expansion,
peut - on supposer qu'une force dont l'activité
décroît suivant une progression qui par sa nature
n'a point de dernier terme, cesse cependant
tout - à - coup d'agir sans que cette progression ait
été altérée le moins du monde dans les distances
les plus voisines de cette cessation totale?
& puisque la Physique ne nous montre nulle part
de pareils sauts, ne seroit - il pas bien plus dans l'analogie
de penser que ce dernier terme a été préparé
dès long - tems par une espece de correction à la loi
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