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Ainsi la clause apposée dans le cheptel, que le bailleur pourra exiguer toutes fois & quantes, doit être interprétée benignement & limitée à un tems commode; desorte que le bailleur ne peut exiguer en hyver, ni au fort des labours ou de la moisson.
Coquille à l'endroit cité, remarque encore que la faculté d'exiguer toutes fois & quantes, doit être réciproque & commune au preneur, qu'autrement la société seroit léonine.
Lorsqu'un métayer après l'expiration de son bail est sorti du domaine ou métairie sans aucun empêchement de la part du propriétaire, ce dernier n'est pas recevable après l'an à demander l'exiguë ou remise de ses bestiaux, quoiqu'il justifie de l'obligation du preneur; n'étant pas à présumer que le maître eût laissé sortir son métayer sans retirer de lui les bestiaux, & qu'il eût gardé le silence pendant un an.
Mais quand les bestiaux sont tenus à cheptel par un tiers, l'action du bailleur pour demander l'exiguë dure 30 ans.
La coûtume de Nivernois, ch. xxj. art. 10. porte qu'après que le bailleur aura exigué & prisé les bêtes, le preneur a dix jours par la coûtume pour opter de retenir les bêtes suivant l'estimation, ou de les laisser au bailleur; que si le preneur garde les bestiaux, il doit donner caution du prix, qu'autrement le bailleur le pourra garder pour l'estimation.
L'article 11. ajoûte que quand le preneur a fait la prisée dans le tems à lui permis, le bailleur a le même tems & choix de prendre ou laisser les bestiaux.
La coûtume de Berry dit que si le bétail demeure à celui qui exiguë & prise, il doit payer comptant; que si le bétail demeure à celui qui souffre la prisée, il a huitaine pour payer.
L'article 551. de la coûtume de Bourbonnois charge
le preneur qui retient les bestiaux de donner caution
du prix, autrement les bêtes doivent être mises
en main tierce. Voyez
EXJIA ou ECIJA (Page 6:260)
EXJIA ou ECIJA, (Géog. mod.) ville de l'Andalousie, en Espagne; elle est située sur le Xenil. Long. 13. 23. lat. 37. 22.
EXIL (Page 6:260)
EXIL, s. m. (Hist. anc.) bannissement. Voyez
l'article
Chez les Romains le mot exil, exilium, signifioit
proprement une interdiction, ou exclusion de l'eau
& du feu, dont la conséquence naturelle étoit, que
la personne ainsi condamnée étoit obligée d'aller
vivre dans un autre pays, ne pouvant se passer de
ces deux élémens. Aussi Ciceron, ad Heren. (supposé
qu'il soit l'auteur de cet ouvrage) observe que la
sentence ne portoit point précisément le mot d'exil, mais seulement d'interdiction de l'eau & du feu.
Voyez
Le même auteur remarque que l'exil n'étoit pas
à proprement parler un châtiment, mais une espece
de refuge & d'abri contre des châtimens plus rigoureux: exilium non esse supplicium, sed perfugium portusque
supplicii. Pro Caecin. Voy.
Il ajoûte qu'il n'y avoit point chez les Romains de crime qu'on punît par l'exil, comme chez les autres nations: mais que l'exil étoit une espece d'abri où on se mettoit volontairement pour éviter les chaînes, l'ignominie, la faim, &c.
Les Athéniens envoyoient souvent en exil leurs
généraux & leurs grands hommes, soit par jalousie
de leur mérite, soit par la crainte qu'ils ne prissent
trop d'autorité. Voyez
Exil se dit aussi quelquefois de la relégation d'une
personne dans un lieu, d'où il ne peut sortir sans
congé. Voyez
Ce mot est dérivé du mot latin exilium, ou de exul, qui signifie exilé; & les mots exilium ou exul sont formés probablement d'extra solum, hors de son pays natal.
Dans le style figuré, on appelle honorable exil, une charge ou emploi, qui oblige quelqu'un de demeurer dans un pays éloigné & peu agréable.
Sous le regne de Tibere, les emplois dans les pays éloignés étoient des especes d'exils mystérieux. Un évêché en Irlande, ou même une ambassade, ont été regardés comme des especes d'exils: une résidence ou une ambassade dans quelque pays barbare, est une sorte d'exil. Voyez le Dictionnaire de Trévoux & Chambers. (G)
EXILLES (Page 6:260)
EXILLES, (Géog. mod.) ville de Piémont; elle appartient au Briançonnois; elle est située sur la Daire. Long. 24. 35. lat. 45. 5.
EXIMER (Page 6:260)
EXIMER, v. act. (hist. & droit publ. d'Allemagne.) On nomme ainsi en Allemagne l'action par laquelle un état ou membre immédiat de l'empire est soustrait à sa jurisdiction, & privé de son suffrage à la diete. Les auteurs qui ont traité du droit public d'Allemagne, distinguent deux sortes d'exemption, la totale & la partielle. La premiere est celle par laquelle un Etat de l'empire en est entierement détaché, au point de ne plus contribuer aux charges publiques, & de ne plus reconnoître l'autorité de l'Empire; ce qui se fait ou par la force des armes, ou par cession. C'est ainsi que la Suisse, les Provinces - Unies des Pays - Bas, le landgraviat d'Alsace, &c. ont été eximés de l'Empire dont ces états relevoient autrefois. L'exemption partielle est celle par laquelle un état est soustrait à la jurisdiction immédiate de l'Empire, pour n'y être plus soûmis que médiatement; ce qui arrive lorsqu'un état plus puissant en fait ôter un autre plus foible de la matricule de l'Empire, & lui enleve sa voix à la diete; pour lors celui qui exime doit payer les charges pour celui qui est eximé, & ce dernier de sujet immédiat de l'Empire, devient sujet médiat, ou landsasse. Voyez cet article. ( - )
EXINANITION (Page 6:260)
EXINANITION, s. f. (Medecine.) Ce terme signifie
la même chose qu'évacuation: il est employé de
même pour désigner l'action par laquelle il sort quelque
matiere du corps en général, ou de quelqu'une
de ses parties, soit par l'opération de la nature, soit
par celle de l'art. Voyez
EXISTENCE (Page 6:260)
EXISTENCE, s. f. (Métaphys.) Ce mot opposé à
celui de néant, plus étendu que ceux de réalité & d'actualité, opposés, le premier à l'apparence, & le second
à la possibilité simple; synonyme de l'un & de
l'autre, comme un terme général l'est des termes
particuliers qui lui sont subordonnés (voyez
De la notion de l'existence. Je pense, donc je suis, disoit Descartes. Ce grand homme voulant élever sur des fondemens solides le nouvel édifice de sa philosophie, avoit bien senti la nécessité de se dépouiller de toutes les notions acquises, pour appuyer desormais toutes ses propositions sur des principes dont l'évidence ne seroit susceptible ni de preuve ni [p. 261]
En le dépouillant donc de tout ce que le progrès de ses réflexions lui a fait acquérir depuis, je le vois, dans quelqu'instant que je le prenne, ou plûtôt je me sens moi - même assailli par une foule de sensations & d'images que chacun de mes sens m'apporte, & dont l'assemblage me présente un monde d'objets distincts les uns des autres, & d'un autre objet qui seul m'est présent par des sensations d'une certaine espece, & qui est le même que j'apprendrai dans la suite à nommer moi. Mais ce monde sensible, de quels élémens est - il composé? Des points noirs, blancs, rouges, verds, bleus, ombrés ou clairs, combinés en mille manieres, placés les uns hors des autres, rapportés à des distances plus ou moins grandes, & formant par leur contiguité une surface plus ou moins enfoncée sur laquelle mes regards s'arrêtent; c'est à quoi se réduisent toutes les images que je reçois par le sens de la vûe. La nature opere devant moi sur un espace indéterminé, précisément comme le peintre opere sur une toile. Les sensations de froid, de chaleur, de résistance, que je reçois par le sens du toucher, me paroissent aussi comme dispersées çà & là dans un espace à trois dimensions dont elles déterminent les différens points; & dans lequel, lorsque les points tangibles sont contigus, elles dessinent aussi des especes d'images, comme la vûe, mais à leur maniere, & tranchées avec bien moins de netteté. Le goût me paroît encore une sensation locale, toûjours accompagnée de celles qui sont propres au toucher, dont elle semble une espece limitée à un organe particulier. Quoique les sensations propres de l'oüie & de l'odorat ne nous présentent pas à - la-fois (du moins d'une façon permanente) un certain nombre de points contigus qui puissent former des figures & nous donner une idée d'étendue, elles ont cependant leur place dans cet espace dont les sensations de la vûe & du toucher nous déterminent les dimensions; & nous leur assignons toûjours une si<cb->
Je suis encore loin de la notion de l'existence, & je
ne vois jusqu'ici qu'une impression purement passive,
ou tout au plus le jugement naturel par lequel plusieurs
métaphysiciens prétendent que nous transportons
nos propres sensations hors de nous - mêmes,
pour les répandre sur les différens points de l'espace
que nous imaginons. Voyez Next page
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