ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

RECHERCHE Accueil Mises en garde Documentation ATILF ARTFL Courriel

Previous page

"214"> drie; d'autres Jacobites, du nom d'un certain Jacob ou Jacques, Jacobus, de Syrie; cette branche s'établit elle - même en Arménie, où elle subsiste encore. Voyez Jacobites.

Les autres principales sont celles des Théopaschites, qui prétendoient que dans la passion de J. C. c'étoit la divinité qui avoit souffert; les Acéphales, c'est - à - dire sans chef; les Sévériens, ainsi nommés d'un moine appellé Sévere, qui monta sur le siége d'Antioche en 513; on les appella encore Corrupticoles & Incorrupticoles. Voyez ces mots. Les Séveriens se partagerent encore en cinq factions, savoir les Agnoëtes ou Agnoïtes; les partisans de Paul, ME)LAGES2, c'est - à - dire, les noirs, les angélites; enfin les Adriates & les Cononites. Trévoux, Chambers, & l'Hist. ecclésias. (G)

Eutychiens (Page 6:214)

Eutychiens, s. m. pl. (Hist. ecclésiast.) étoit aussi le nom d'une autre secte d'hérétiques moitié Ariens & moitié Eunomiens, qui commença à paroître à Constantinople dans le quatrieme siecle.

Les Eunomiens à Constantinople disputoient alors vivement entr'eux, savoir si le fils de Dieu connoît le jour & l'heure du jugement dernier; les uns se fondoient principalement sur ce passage de l'évangile de S. Math. chap. xxjv. vers. 36. ou plûtôt sur celui de S. Marc, chap. xiij. vers. 32. où il est dit que le fils ne le connoît pas, mais qu'il n'y a que le pere. Eutychius ne fit pas difficulté de soûtenir, même par écrit, que le fils connoissoit le dernier jour: ce sentiment déplaisant aux savans du parti d'Eunomius, il se sépara d'eux, & se retira vers Eunomius qui étoit alors en exil.

Cet hérétique pensa comme Eutychius, que le fils n'ignoroit rien de ce que le pere sait, & le reçut à sa communion. Eunomius étant mort bien - tôt après, le chef des Eunomiens à Constantinopie refusa d'admettre Eutychius, qui pour cette raison forma une secte particuliere de ceux qui s'attacherent à lui, & qui furent nommés eutychiens.

Ce même Eutychius avec un certain Theophronius contemporain de Sozomene, furent les auteurs de tous les changemens que les Eunomiens firent dans l'administration du baptême: ils consistoient, selon Nicéphore, à le donner par une seule immersion, & à l'administrer, non pas au nom de la Trinité, mais en mémoire de la mort de Jesus - Christ.

Nicéphore appelle le chef de cette secte Eupsychius, & non Eutychius, & ses sectateurs Eunomioeupsychiens. V. Eunomioeupsychiens. Chamb. (G)

EVUIDER (Page 6:214)

EVUIDER, v. act. en Arehitecture; c'est tailler à jour quelque ouvrage de pierre ou de marbre, comme des entre - las; ou de menuiserie, comme des panneaux de clôture de choeur, d'oeuvre, de tribune, &c. autant pour rendre ces panneaux plus legers, que pour voir à - travers. (P)

Evuider (Page 6:214)

Evuider, en terme de Cloutier - Faiseur d'aiguilles courbes; c'est faire une petite coulisse au - dessus ou au - dessous du trou pour contenir le fil, & l'empêcher de s'écarter à droite ou à gauche, pour le rendre d'égale grosseur avec le corps de l'aiguille; autrement il déchireroit la partie que l'aiguille n'auroit point assez ouverte.

Evuider (Page 6:214)

Evuider, en terme de Chauderonnier; c'est mettre la derniere main à l'ouvrage, dégager les contours, pincer les angles, & leur donner plus de grace.

Evuider (Page 6:214)

* Evuider, (Ouvriers en fer) Ce terme se prend encore en un sens particulier chez les ouvriers en fer. Ils évuident au marteau, à la lime, à la meule, & à la polissoire, lorsqu'au lieu de laisser à un instrument tranchant, ou autre piece, une surface plane, ils creusent plus ou moins cette surface, & la rendent concave.

Evuider (Page 6:214)

Evuider, en terme de Cornetier, est l'opération par laquelle on forme les dents d'un peigne par le moyen d'un guide - âne qui en scie une, pendant qu'une au<cb-> tre lame moins avancée, comme nous l'avons dit à son article, trace la suivante. C'est par ce moyen qu'on garde une même distance entre toutes les dents d'un peigne.

EVUIDOIR (Page 6:214)

EVUIDOIR, s. m. (Lutherie.) outil dont les Facteurs d'instrumens à vent se servent pour accroître en - dedans les trous de ces instrumens qui forment les tons; il consiste en une meche de perce, emmanchée dans une poignée comme une lime. Voyez les figures dans les Planches de Lutherie.

EX

EXACERBATION (Page 6:214)

EXACERBATION, s. f. (Medecine.) Voyez Redoublement, Paroxysme ou Accès, Maladie, Fievre.

EXACTEUR (Page 6:214)

* EXACTEUR, s. m. (Hist. anc.) c'étoit, 1°. un domestique chargé de poursuivre le remboursement des dettes de son maître. 2°. Un autre domestique qui avoit l'oeil sur les ouvriers. 3°. Un officier de l'empereur qui hâtoit le recouvrement de l'impôt appellé pecuniarum fiscalium; on le nommoit aussi compulsor. 4°. Un autre officier qui suivoit les patiens au supplice, & qui veilloit à ce que l'exécution se fît, ainsi qu'elle avoit été ordonnée par les juges. Celui - ci s'appelloit exactor supplicii.

EXACTION (Page 6:214)

EXACTION, sub. f. (Jurisprud.) c'est l'abus que commet un officier public qui exige des émolumens au - delà de ce qui lui est dû. (A)

EXACTITUDE (Page 6:214)

* EXACTITUDE, s. f. (Morale.) terme relatif à des regles prescrites ou à des conditions acceptées. L'exactitude est en général la conformité rigoureuse à ces regles & à ces conditions.

EXAGERATION (Page 6:214)

EXAGERATION, s. f. figure de Rhétorique par laquelle on augmente ou l'on amplifie les choses, en les faisant paroître plus grandes qu'elles ne sont par rapport à leurs qualités bonnes ou mauvaises. Voyez Hyperbole.

Ce mot est formé d'exaggero, j'exagere, qui est composé de la préposition ex, & d'agger, un monceau, une élevation de terre. (G)

Exagération (Page 6:214)

Exagération, en Peinture, est une méthode de représenter les choses d'une maniere trop chargée & trop marquée, soit par rapport au dessein, soit par rapport au coloris, ou à la position des objets.

L'exagération n'est permise, soit dans la forme, soit dans la couleur des objets, que lorsqu'elle les fait paroître tels qu'ils sont, du point d'où ils doivent être vûs, autrement c'est toûjours un vice. (R)

Mais il est souvent difficile d'éviter ce vice: le peintre qui réussit en ce genre, & qui ne fait point sortir l'objet de son caractere, doit, entr'autres talens, être doüé d'une profonde connoissance des effets de la perspective & de l'effet des couleurs: cette connoissance est absolument nécessaire dans tous les grands ouvrages, où l'on ne peut s'empêcher d'employer l'exagération du dessein, celle de la forme des objets, & celle du ton des couleurs, soit dans les clairs, soit dans les ombres, à cause de la superficie du fonds sur lequel on travaille, de la distance où l'ouvrage doit être vû, & du tems qui fait toûjours perdre beaucoup du brillant des couleurs. Voilà l'artifice merveilleux qui, dans les distances proportionnées à la grandeur des tableaux, soûtient le caractere des objets particuliers, & du tout ensemble. Personne, peut - être, n'a rendu cette savante exagération, plus heureuse & plus sensible, que Rubens l'a fait dans les grandes machines. Article de M. le Chevalier de Jaucourt.

EXAGONE (Page 6:214)

EXAGONE, voyez Hexagone.

EXAHEDRE (Page 6:214)

EXAHEDRE, voyez Hexahedre & Cube.

EXALTATION (Page 6:214)

EXALTATION de la sainte - croix, (Hist. ecclés.) fête de l'église romaine qu'on célebre le quatorzieme jour de Septembre, en mémoire de ce qu'Héraclius [p. 215] porta la vraie croix de J. C. sur ses épaules, à l'endroit du mont - Calvaire, d'où elle avoit été enlevée 14 ans auparavant par Cosroès roi de Perse, lorsqu'il prit Jérusalem sous le regne de l'empereur Phocas.

Les victoires d'Héraclius ayant forcé Siroès, fils & successeur de Cosroès, à demander la paix, une des principales conditions du traité, fut la restitution de la sainte - croix. On raconte qu'Héraclius voulut la conduire lui - même à Jérusalem, & qu'y étant arrivé, il la chargea sur ses épaules pour la porter avec plus de pompe sur le Calvaire: on ajoûte qu'étant à la porte qui mene à cette montagne, il ne put avancer tant qu'il fut revêtu des habits impériaux enrichis d'or & de pierreries, mais qu'il porta très - facilement la croix dès qu'il eut pris, par le conseil du patriarche Zacharie, des habits plus simples & plus modestes.

Telle est l'opinion commune sur l'origine de cette fête: cependant long - tems avant le regne d'Héraclius, on en célebroit une dans l'église greque & latine en l'honneur de la croix sous le même nom d'exaltation, en mémoire de ce que J. C. dit, en parlant de sa mort, en S. Jean, chap. xij. vers. 32. Lorsque j'aurai été exalté, j'attirerai toute chose à moi; & encore chap. viij. vers. 28. Quand vous aurez exalté le fils de l'homme, vous connoîtrez qui je suis. Le pere du Sollier assûre que M. Chastelain pensoit que cette fête avoit été instituée à Jérusalem du moins 240 ans avant Héraclius.

Il est certain qu'on en célebroit une du tems de Constantin, ou peu de tems après, à laquelle on pourroit donner le nom d'exaltation; car Nicephore rapporte qu'on y célebroit la fête de la dédicace du temple bâti par sainte Hélene, & consacré le 14 de Septembre de l'an 335, jour auquel on en renouvelloit tous les ans la mémoire; il ajoûte que cette fête fut aussi appellée l'exaltation de la croix, à cause d'une cérémonie qu'y pratiquoit l'évêque de Jérusalem, qui montant sur un lieu éminent, bâtr exprès en maniere de tribune, que les Grecs appelloient les mysteres sacrés de Dieu ou la sainteté de Dieu, y élevoit la sainte - croix pour l'exposer à la vûe du peuple & à sa vénération. Chambers. (G)

Exaltation (Page 6:215)

Exaltation, (Algeb.) Quelques auteurs se sont servis de ce mot, en parlant des puissances, pour designer ce qu'on appelle autrement leur élevation; mais ce dernier mot est beaucoup plus usité, & l'autre doit être proscrit comme inutile. Voyez Elevation. (O)

Exaltation (Page 6:215)

Exaltation, (Jurisprud.) est l'élévation de quelqu'un à une dignité ecclésiastique; mais ce terme est devenu propre pour la papauté: l'exaltation du pape est la cérémonie que l'on fait à son couronnement, lorsqu'on le met sur l'autel de S. Pierre. (A)

Exaltation (Page 6:215)

Exaltation, (Chimie.) terme figuré, ou plûtôt sans signification déterminée, employé par les anciens chimistes, pour exprimer toute purification, atténuation, amélioration, augmentation d'énergie, de vertu, &c.

C'étoit des sels & des soufres exaltés, qui faisoient les odeurs & les saveurs agréables; la vertu alexipharmaque narcotique des médicamens, &c.

Ce jargon n'est point vieilli en Medecine: on dit fort bien encore dans les écoles & dans les consultations, bile exaltée, sucs exaltés, sels & soufres exaltés, &c. & la plûpart de ceux qui prononcent ces mots, croyent bonement designer par - là des êtres réels. (b)

Examen (Page 6:215)

Examen de conscience, (Théolog.) revûe exacte qu'un pécheur fait de sa vie passée, afin d'en reconnoître les fautes & de s'en confesser.

Tous les Théologiens qui ont écrit du sacrement de pénitence, & particulierement les anciens peres, ont beaucoup insisté sur la nature & les qualités de cet examen, comme sur une voie nécessaire pour préparer & conduire le pécheur au repentir sincere de ses fautes. S. Ignace martyr le réduit à cinq points: 1°. rendre grace à Dieu de ses bienfaits: 2°. lui demander les graces & les lumieres nécessaires pour connoître & distinguer nos fautes: 3°. repasser dans notre mémoire toutes nos occupations, actions, pen sées, paroles (à quoi il faut ajoûter les omissions), afin de découvrir en quoi nous avons offensé Dieu: 4°. à lui en demander pardon, & concevoir un regret sincere de l'avoir offensé: 5°. à former une ferme résolution de ne plus l'offenser à l'avenir, & prendre toutes les précautions nécessaires pour nous préserver du péché, & en fuir les occasions. (G)

Examen (Page 6:215)

Examen, (Jurisp.) est l'épreuve de la capacité d'une personne qui se présente pour acquérir un état ou remplir quelque fonction qui demande une certaine capacité.

Ainsi dans les Arts & Métiers, les aspirans à la maîtrisse subissent un examen, & doivent faire leur chef - d'oeuvre.

Ceux qui se présentent pour avoir la tonsure ou pour prendre les ordres, pour obtenir le visa de l'évêque sur des provisions, sont ordinairement examinés; voyez l'édit de 1695.

Les étudians dans les universités subissent aussi plusieurs examens, avant d'obtenir leurs degrés: celui qui, après avoir soûtenu ses examens & autres actes probatoires, a été réfusé, s'il prétend que ce soit injustement, peut demander un examen public.

Ceux qui sont pourvûs de quelque office de justice, sont examinés sur ce qui concerne leur état, à moins qu'ils ne soient dispensés de l'examen, en considération de leur capacité bien connue d'ailleurs.

Si l'officier passe d'une charge ou place à une autre, qui demande plus de capacité ou quelque connoissance particuliere, il doit subir un nouvel examen. Voyez la Rocheflavin, des parlemens, liv. VI. ch. xxviij. (A)

Examen à futur (Page 6:215)

Examen à futur, voyez Enquête d'examen à futur.

EXAMILION (Page 6:215)

* EXAMILION, s. m. (Hist. mod.) muraille célebre que l'empereur Manuel Paléologue fit élever sur l'isthme de Corinthe: elle avoit six milles de longueur: elle couvroit le Peloponese contre les incursions des barbares: elle partoit du port Lechée, & s'étendoit jusqu'au port de Cenchrée. Amurat second la démolit: les Vénitiens la reconstruisirent en quinze jours: elle fut renversée pour la seconde fois par Beglerbey, & ne fut point relevée.

EXAMINATEUR (Page 6:215)

EXAMINATEUR, s. m. (Jurisp.) Voyez Commissaire au Chastelet, Commissaire Enquêteur, & au mot Enquêteur. (A)

EXAMINER (Page 6:215)

EXAMINER un compte, (Commerce.) c'est le lire avec exactitude, en pointer les articles, en vérifier le calcul, pour en découvrir les erreurs. Dictionn. de Comm. Voyez Compte.

EXANGUIN (Page 6:215)

EXANGUIN, adj. en Anatomie, se dit des vaisseaux qui ne renferment point la partie rouge du sang.

Il y a quatre sortes de vaisseaux exanguins; savoir, les vaisseaux chylidoques, les vaisseaux lymphatiques, les vaisseaux nerveux, & les vaisseaux secrétoires. M. Quesnay, ess. phys. sur l'économie animale. Voyez Chylidoques, Nerveux, &c.

EXANTHEME (Page 6:215)

EXANTHEME, s. m. (Medecine.) E)CANQHMA, dérivé de E)CANQZIN, qui signifie efflorescere, fleurir, d'où les Latins ont appellé les exanthemes, efflorescentioe, efflorescences; c'est un terme employé pour exprimer l'éruption (qui se fait sur la peau) des humeurs viciées, dans le corps humain, qui se portent de l'intérieur à la surface, & y forment des taches qui ne s'élevent pas au - dessus du niveau de la peau, ou

Next page


The Project for American and French Research on the Treasury of the French Language (ARTFL) is a cooperative enterprise of Analyse et Traitement Informatique de la Langue Française (ATILF) of the Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), the Division of the Humanities, the Division of the Social Sciences, and Electronic Text Services (ETS) of the University of Chicago.

PhiloLogic Software, Copyright © 2001 The University of Chicago.