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Puisque les exanthemes, proprement dits, paroissent
essentiellement sur la peau; il s'ensuit donc que
la matiere morbifique, qui les forme, a son siége
dans les vaisseaux cutanés, & que cette matiere est
de nature à ne pas y couler librement, & a y faire
naître conséquemment des obstructions, soit parce
que le fluide, qui est propre à ces vaisseaux, a trop
de consistance, pêche par épaississement; soit parce
qu'il y a pénétré par erreur de lieu, errore loci, une
humeur plus grossiere qui en a dilaté, forcé les orifices,
& en a engorgé le canal trop étroit, pour les
recevoir dans l'état naturel (voyez
Les exanthemes fébriles sont ceux qui méritent le
plus d'attention, parce qu'ils sont le plus souvent
formés d'un dépôt de matiere critique, que la fievre
porte dans les vaisseaux de la peau: cette matiere
s'y arrête & les obstrue, parce qu'elle n'est pas assez
atténuée pour couler librement dans toute leur
étendue: il conste, par des observations faites sur
des cadavres, qu'il se fait aussi quelquefois de semblables
dépôts critiques, qui forment des especes d'exanthemes sur la surface des parties internes; dans
ces cas la fievre ne se termine pas par le retour de la
santé ni par la mort, mais elle dégénere en une autre
maladie: il est évident par conséquent, que la cause
efficiente de cette éruption exanthémateuse, est
la nature ou la force de la vie, qui fait circuler les
humeurs dans les vaisseaux, qui sépare de la masse
les fluides viciés, & qui les porte dans des vaisseaux
proportionnés à leur densité, à leur mobilité, & au
degré de mouvement avec lesquels ils se présentent
à leur orifice; ce qui s'opere conséquemment par
un méchanisme semblable à celui des secrétions: les
exanthemes sont différens, selon la différente nature
de la matiere morbifique, quelquefois ils sont rouges,
parce qu'ils sont formés par un sang inflammatoire,
épais, qui engorge les vaisseaux cutanés, &
d'autres fois ils sont jaunâtres ou de couleur de la
peau, parce que la matiere de l'engorgement est un
fluide séreux ou lymphatique, qui pêche de même
par l'épaississement: c'est aussi de ces différences
que les fievres exanthémateuses prennent leurs différens
noms; telles sont les scarlatines, les pétéchiales
rouges, pourprées, les miliaires, la rougeole,
la petite vérole. Voyez chacun de ces mots en son
lieu, sur - tout le dernier, & l'article de la
EXARQUE (Page 6:216)
EXARQUE, s. m. (Hist. ecclés.) titre de dignité ecclésiastique dans les premiers siecles de l'Eglne.
On donnoit le nom d'exarque à l'évêque de la principale
ville d'un diocèse, c'est - à - dire comme ce mot
le signifioit alors, de plusieurs provinces ecclésiastiques;
c'est ce que les Latins appellent depuis primat,
& les Grecs patriarche. Voyez
Il y avoit en Orient autant d'exarques que de diocèses: le premier étoit celui d'Asie, & résidoit à Ephese. Polycrate évêque de cette ville présida au concile d'Asie, tenu au sujet de la question de la pâque; ce qui montre que l'exarchat de cette ville n'étoit pas fondé sur des conditions purement humaines.
Il ne nous reste pas de preuves si éclatantes dans l'antiquité de deux autres exarchats, Césarée en Cappadoce & Héraclée en Thrace. Nous voyons seulement que Firmilien évêque de Césarée, avoit attiré un grand nombre d'évêques de son parti contre le pape Etienne, dans la dispute sur la rébaptisation des hérétiques.
Le patriarche d'Antioche ayant travaillé longtems à diminuer l'autorité des exarques, la fit abolir dans le concile de Chalcédoine. Il ne leur resta que la qualité d'exarques, avec un rang de distinction après les cinq patriarches, mais sans aucune jurisdiction sur les métropolitains de leur diocese. L'évêque de Constantinople s'empara aussi de la jurisdiction des exarques du Pont & de l'asie: ce dernier exarchat fut, à la vérité, rétabli par un édit du tyran Basilic; mais l'empereur Zénon, presqu'aussitôt après, rendit au patriarche de Constantinople les droits dont il joüissoit sur cette province. Thomass. discipl. ecclés. part. j. liv. I. chap. viij.
Bingham, orig. ecclés. tom. I. liv. II. ch. vij. §. 2. remarque qu'on appelloit autrefois les patriarches exarques d'un diocèse, c'est - à - dire d'un grand gouvernement de la ville capitale duquel ils étoient évêques, & qu'on donnoit aux métropolitains le titre d'exarques d'une province; d'où il conclut que l'exarque étoit la même chose que le patriarche, ce qui est vrai dans le fond, pour les tems qui ont précédé le concile de Chalcédoine; mais depuis, le nom d'exarque n'a plus été qu'un vain titre, leurs honneurs & leur jurisdiction ayant été attribués aux patriarches.
Le nom d'exarque est encore usité parmi les Grecs modernes, pour signifier un député, un délégué; par exemple, ceux que le patriarche envoye en diverses provinces, pour voir si l'on y a observé les canons ecclésiastiques, si les évêques font leur devoir, & si les moines sont dans la regle. Goar, in not. ad offic. Constantinop. (G)
Exarque (Page 6:216)
L'exarque faisoit sa résidence à Ravenne; cette ville avec celle de Rome étoit tout ce qui restoit aux empereurs en Italie.
Le patricien Boethius, connu par son traité de consolatione philosophioe, fut le premier exarque. Il fut nommé en 568 par Justin le jeune. Les exarques subsisterent pendant 185 ans, & finirent à Eutychius, sous l'exarquat duquel Astulphe ou Astolphe, roi de de Lombardie, s'empara de la ville de Ravenne.
Le pere Papebroch, dans son propyloeum ad acta sanct. Maü, a fait une dissertation sur le pouvoir & les fonctions de l'exarque d'Italie à l'élection & à l'ordination du pape. [p. 217]
Heraclius, archevêque de Lyon, descendant de l'illustre maison de Montboissier, fut créé par l'empereur Fréderic exarque de tout le royaume de Bourgogne: dignité qui jusque - là étoit inconnue par - tout ailleurs qu'en Italie, & particulierement dans la ville de Ravenne. Menestrier, hist. de Lyon.
Homere, Philon & d'autres anciens auteurs, donnent
pareillement le nom d'exarques au choriste ou
maitre des musiciens dans les anciens choeurs, ou à
celui qui chante le premier: car le mot
EXASTYLE (Page 6:217)
EXASTYLE, s. m. terme d'Architecture; ce mot vient du grec, & se dit d'un portique ou porche qui a six colonnes de front, comme le porche de la Sorbonne, à Paris. (P)
EXCAVATION (Page 6:217)
EXCAVATION, dans l'Architecture, c'est l'action de creuser & d'enlever la terre des fondemens d'un bâtiment. Palladio dit, qu'il faut creuser jusqu'à [omission: formula; to see, consult fac-similé version] de la hauteur de tout le bâtiment.
EXCEDANT (Page 6:217)
EXCEDANT, (Commerce.) ce qui est au - delà de la mesure.
On appelle en terme de Commerce, excedant d'aunage,
ce que l'on donne ou ce qui est dû au - delà de
l'aunage ordinaire, en aunant des étoffes, toiles &
autres marchandises qui se mesurent & se vendent
à l'aune. On dit aussi bénéfice d'aunage & plus souvent
bon d'aunage. Voyez
EXCELLENT (Page 6:217)
* EXCELLENT, adj. (Gram.) terme de comparaison, qui marque le dernier degré possible de bonté physique ou morale. Il n'y a rien de mieux que ce qui est excellent. Il se dit du tout ou d'une de ses parties; de l'être entier ou de quelqu'une de ses qualités.
EXCELLENCE (Page 6:217)
EXCELLENCE, s. f. (Hist. mod.) est une qualité
ou titre d'honneur qu'on donne aux ambassadeurs
& à d'autres personnes qu'on ne qualifie pas de celui
d'altesse; parce qu'ils ne sont pas princes, mais
qui sont au dessus de toutes les autres dignités inférieures.
Voyez
En Angleterre & en France on ne donne ce titre
qu'aux ambassadeurs: mais il est fort commun en
Allemagne & en Italie. Autrefois ce titre étoit réservé
pour les princes du sang des différentes maisons
royales; mais ils l'ont abandonné pour prendre
celui d'altesse, parce que plusieurs grands seigneurs
prenoient celui d'excellence. Voyez
Les ambassadeurs ne sont en possession de ce titre
que depuis 1593, quand Henri IV. roi de France envoya
le duc de Nevers en ambassade auprès du pape,
ou il fut d'abord complimenté du titre d'excellence.
Dans la suite on donna le même nom à tous les ambassadeurs
résidens dans cette cour, d'où cet usage
s'est répandu dans les autres. Voyez
Les ambassadeurs de Venise ne joüissent de ce titre que depuis 1636, tems auquel l'empereur & le roi d'Espagne consentirent à le leur donner.
Les ambassadeurs des têtes couronnées ne veulent point donner ce titre aux ambassadeurs des princes d'Italie, où cet usage n'est point établi.
La cour de Rome n'accorde jamais la qualité d'excellence à aucun ambassadeur quand il est ecclésiastique, parce qu'elle la regarde comme un titre séculier. Les regles ordinaires & l'usage du mot excellence ont varié un peu par rapport à la cour de Rome. Autrefois les ambassadeurs de France à Rome, donnoient le titre d'excellence à toute la famille du pape alors régnant, au connétable Colonne, au duc de Bracciano, & aux fils aînés de tous ces seigneurs, de même qu'aux ducs Savelli, Cesarini, &c. ... mais à présent ils sont plus réservés à cet égard; cependant ils traitent toûjours d'excellence toutes les princesses romaines.
La cour de Rome de son côté, & les princes ro<cb->
Le mot excellence étoit autrefois le titre que portoient les rois & les empereurs: c'est pourquoi Anastase le bibliothécaire appelle Charlemagne son excellence. On donne encore ce titre au sénat de Venise; où après avoir salué le doge sous le titre de sérénissime, on qualifie les sénateurs de vos excellences.
Le liber diurnus pontif. rom. traite d'excellence les
exarques & les patriciens. Voyez
Les François & les Italiens ont renchéri sur la simple excellence, & en ont fait le mot excellentissime & excellentissimo, qui a été donné par plusieurs papes, rois, &c. mais le mot excellentissime n'est plus d'usage en France. Wiquefort & Chambers. (G)
EXCENTRICITE (Page 6:217)
EXCENTRICITE, s. f. (Astronom.) proprement
est la distance qui est entre les centres de deux cercles
ou spheres qui n'ont pas le même centre. Voyez
Excéntricité, dans l'ancienne Astronomie, est la
distance qu'il y a entre le centre de l'orbite d'une
planete, & le corps autour duquel elle tourne. Voyez
Les astronomes modernes qui ont précédé Kepler,
à compter depuis Copernic, croyoient que les planetes
décrivoient autour du soleil non des ellipses,
mais des cercles, dont le soleil n'occupoit pas le centre.
Il ne leur étoit pas venu en pensée d'imaginer
d'autres courbes que des cercles; mais comme ils
avoient observé que le diametre du soleil étoit tantôt
plus grand, tantôt plus petit, & que le soleil
étoit 7 à 8 jours de plus dans les signes septentrionaux
que dans les méridionaux, ils en concluoient avec
raison que le soleil n'occupoit pas le centre de l'orbite
terrestre, mais un point hors de ce centre, tel
que la terre étoit tantôt plus près, tantôt plus loin
du soleil. Kepler vint, & prouva que les planetes
décrivoient sensiblement autour du soleil des ellipses
dont cet astre occupoit le foyer. Voyez
Excentricité, dans la nouvelle Astronomie, est la
distance qui se trouve entre le centre C de l'orbite
elliptique d'une planete (
L'excentricité double est la distance qu'il y a entre
les deux soyers de l'ellipse; qui est égale à deux fois
l'excentricité simple, ou l'excentricité tout court. Voyez
Trouver l'excentricité du soleil. Puisque le plus grand
demi - diametre apparent du soleil est au plus petit
comme 32'43''est à 31'48'', ou comme 1963''à
1898''; la distance la plus grande du soleil à la terre
sera à la plus petite comme 1963 est à 1898. Voyez
Donc, l'excentricité du soleil ou de la terre S C
étant une petite partie du rayon CP, l'orbite elliptique
de la terre ne doit pas s'éloigner beaucoup de
la forme circulaire. Ainsi il n'est pas étonnant qu'un
calcul fait sur le pié d'un cercle excentrique, réponde
à - peu - près aux observations faites grossierement,
comme elles l'étoient avant la perfection des
instrumens astronomiques. Cependant on s'apperçoit
facilement que les observations répondent beau<pb->
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