ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"40"> l'été commence lorsque la distance méridienne du Soleil au zéhith est la plus petite, & finit lorsque sa distance est précisément entre la plus grande & la plus petite. Voyez Soleil.

La fin de l'été répond au commencement de l'automne. Voyez Automne.

Depuis le commencement de l'été jusqu'à celui de l'automne, les jours sont plus longs que les nuits; mais ils vont toûjours en décroissant, & se trouvent enfin égaux aux nuits au commencement de l'automne.

Le premier jour de l'été étant celui où le Soleil darde ses rayons le plus à - plomb, ce devroit être naturellement le jour de la plus grande chaleur; cependant c'est ordinairement vers le mois d'Août, c'est - à - dire au milieu de l'été, que nous ressentons le plus grand chaud: cela vient de la longueur des jours & de la briéveté des nuits de l'été, qui fait que la chaleur que le Soleil a donnée à la terre pendant le jour, subsiste encore en partie au commencement du jour suivant, & s'ajoûte ainsi à celle que le Soleil donne de nouveau. La chaleur ainsi conservée de plusieurs jours consécutifs, forme vers le milieu de l'été la plus grande chaleur possible. Voyez Chaleur.

On appelle levant & couchant d'été, le point de l'horison où le Soleil se leve & se couche au solstice d'été. Ces points sont plus nord que les points est & oüest de l'horison, qui sont le levant & le couchant des équinoxes. Voy. Est, Ouest, Levant, Couchant

Solstice d'été, voyez Solstice. (O)

ETECHEMINS (Page 6:40)

ETECHEMINS, s. m. pl. (Géog. mod.) peuples de l'Acadie; ils habitent tout le pays compris depuis Boston jusqu'au Port - royal. La riviere des Etechemins est la premiere qu'on rencontre le long de la côte, en allant de la riviere de Pentagouet à celle de Saint - Jean.

ETEIGNARY (Page 6:40)

* ETEIGNARY, s. f. (Fontaines salantes.) c'est ainsi qu'on appelle, dans les fontaines salantes, des femmes dont la fonction est d'éteindre les braises tirées de dessous les poesles, & de les porter au magasin.

ETEIGNOIR (Page 6:40)

ETEIGNOIR, s. m. (Econ. domestiq.) petit cone creux de cuivre, d'argent, ou de fer - blanc, qu'on met sur le lumignon de la chandelle pour l'éteindre. L'étcignoir des églises est emmanché d'une longue baguette de bois.

ETEINDRE (Page 6:40)

* ETEINDRE, v. a. (Gram.) il se dit de tout corps auquel l'application du feu est sensible. Eteindre, c'est faire cesser l'action du feu. Ce terme se prend au simple & au figuré. L'eau éteint le feu; l'âge éteint les passions.

Eteindre (Page 6:40)

Eteindre, (Pharmacie.) on se sert de ce terme dans un sens propre, en parlant d'une certaine préparation médicinale du fer, qui consiste à plonger dans de l'eau commune, & par conséquent à y éteindre, des morceaux de fer rougis au feu. Voyez Fer.

On se sert de la même expression dans un sens figuré, pour exprimer l'union du mercure à différentes substances, qui détruisent la fluidité sans le dissoudre chimiquement.

Unir le mercure à quelques - unes de ces substances, c'est éteindre le mercure, &c. Voyez Mercure. (b)

Eteindre (Page 6:40)

Eteindre, en Peinture, c'est adoucir, affoiblir. L'on éteint, l'on affoiblit les trop grands clairs, les trop grands bruns dans un tableau; on les adoucit particulierement vers les extrémités. On dit, il faut éteindre cette lumiere qui combat avec une autre; lorsque vous aurez éteint cette partie, le reste fera un meilleur effet.

ETELIN (Page 6:40)

ETELIN, (à la Monnoie.) petit poids qui est de vingt - huit grains quatre cinquiemes, ou la vingtieme partie de l'once.

ETELON (Page 6:40)

ETELON, s. m. (Archit.) c'est l'épure des fermes & de l'enrayeure d'un comble, des plans d'escaliers, & de tout autre assemblage de charpenterie, qu'on trace sur plusieurs dosses disposées & arrêtées pour cet effet sur le terrein d'un chantier. (P)

ETENDAGE (Page 6:40)

ETENDAGE, s. m. (Draperie.) c'est une des opérations qui se font sur les laines avant que de les employer. Voyez l'article Manufacture en Laine.

ETENDARD (Page 6:40)

ETENDARD, s. m. (Art milit.) étoit autrefois un chisson de soie envergé au bout d'une pique, de maniere qu'il tournoit comme une giroüette, & s'étendoit au moyen du vent & de l'agitation: c'est delà peut - être qu'il a pris sa dénomination à l'exemple des vexillationes des Romains. Les étendards étoient de toutes sortes de formes & de couleurs, au choix des chefs des différentes troupes de cavalerie; aujourd'hui ils sont tous de satin brodé d'or ou d'argent, & de soie, larges d'un pié en quarré, fixés sur une lance.

« Il y aura dorénavant dans chaque escadron de cavalerie deux étendards de la livrée de mestre de camp. Sa majesté veut qu'aux étendards où il n'y aura pas de fleurs - de - lis, il y ait du côté droit un soleil, & que la devise du mestre de camp soit seulement sur le revers; lesquels deux étendards seront portés par les cornetes des deux plus anciennes compagnies de chaque escadron ». Ordonn. du 1. Février 1689. Voyez Drapeau.

Pendant la paix il n'y a point de cornetes attachées aux régimens de cavalerie, & ce sont les lieutenans qui portent les étendards. Une lettre du 7 Août 1731, qu'on trouve dans le recueil de Briquet, regle que c'est aux lieutenans de la compagnie à laquelle chaque étendard est attaché, qui doit le porter.

« Les lances des étendards seront de la longueur de dix piés moins un pouce, compris le fer, qui est dans le bout d'en - haut, & la douille qui est à celui d'en - bas, ensorte qu'elles soient toutes uniformes ». Ordonn. du 7 Mars 1684.

Il est aussi ordonné de mettre au bout de la lance une écharpe de tassetas blanc.

Le salut de l'étendard se fait en baissant la lance doucement, & en la relevant de même.

Ce salut est dû au roi, à la reine, aux enfans de France, aux princes du sang & légitimés, aux maréchaux de France, au colonel général & au général de l'armée; on ne le doit au mestre de camp général & au commissaire, qu'à l'entrée & à la sortie de la campagne. Briquet, t. 99.

En terme de Marine, ce qu'on nomme pavillon sur les vaisseaux s'appelle étendard sur les galeres. L'étendard royal est celui de la réale ou de la galere commandante.

De tous les tems il y a eu des signaux muets pour distinguer les troupes, les guider dans leurs marches, leur marquer le terrein & l'alignement sur lequel elles doivent combattre, régler leurs manoeuvres, mais plus particulierement pour les rallier & réformer en cas de déroute. Ces signaux ont changé, suivant les tems & les lieux, de figure & de nom. Mais comme nous désignons d'une maniere générale par le seul mot d'enseigne, toutes celles dont on a fait usage en France depuis le commencement de la monarchie; ainsi les anciens comprenoient sous des termes génériques tous leurs signaux muets à quelques troupes qu'ils appartinssent, & quelle que pût être leur forme (a); les mêmes termes avoient encore chez eux comme chez nous, outre une signification générale, leur application particuliere. Chez les Romains par exemple qui se servoient indifféremment des mots signum & vexillum, pour désigner toutes sortes d'euseignes; le premier mot signifioit néanmoins d'une maniere expresse les enseignes de l'in<->

(a) Soit qu'ils fussent de relief, bas - relief, en images ou étoffes unres.
[p. 41] fanterie (b) légionnaire, & le second celles des troupes de cavalerie. Nous distinguons de même nos enseignes en deux especes; nous conservons le nom d'enseigne à celles dont on se sert dans l'intanterie; nous appellons étendards, guidons, cornetes, les enseignes affectées aux gens de cheval.

Il y a toute apparence que dans les commencemens les choses les plus simples & les plus aisées à trouver, servirent de signes militaires. Des branches de feuillages, des faisceaux d'herbes, quelques poignées de chacune, furent sans doute les premieres enseignes: on leur substitua dans la suite des oiseaux, ou des têtes d'autres animaux; mais à mesure que l'on se perfectionna dans la guerre, on prit aussi des enseignes plus composées, plus belles, & l'on s'attacha à les faire d'une matiere solide & durable, parce qu'elles devinrent des marques distinctives & perpetuelles pour chaque nation. On mit encore au rang des enseignes les images des dieux, (c) les portraits des princes, des empereur, (d), des Césars (e), des grands hommes, & quelquefois ceux des favoris (f).

On adopta aussi des figures symboliques: les Athéniens avoient dans leurs signes militaires la choüette, oiseau consacré à Minerve; les Thébains, le sphinx; d'autres peuples ont eu des lions, des chevaux, des minotaures, des sangliers, des loups, des aigles.

L'aigle a été l'enseigne la plus commune de l'antiquité: celle de Cyrus & des autres rois de Perse dans la suite, étoit une aigle d'or aux ailes éployées, portée au sommet d'une pique. L'aigle devint l'enseigne la plus célebre des Romains; elle étoit de même en relief posée à l'extrémité d'une pique (g) sur une base ou ronde triangulaire, tenant quelquefois un foudre dans ses serres; sa grosseur n'excédoit pas celle d'un pigeon: ce qui paroit conforme au rapport de Florus (h), qui dit qu'après la défaite de Varus, un signifer en cacha une dans son baudrier.

L'on sait que chez les Romains le nombre des aigies marquoit exactement le nombre des légions; parce que l'aigle en étoit la premiere enseigne. Les manipules avoient aussi leurs enseignes: elles ne consisterent d'abord qu'en quelques poignées de foin qu'on suspendoit au bout d'une longue perche, & c'est de - là, dit Ovide, qu'est venu le nom que l'on donna à ces divisions de l'infanterie légionnaire.

(b) Le mot vexillum désignoit encore les enseignes des troupes fournies par les alliés de Rome: ce n'est pas qu'on ne s'en servît quelquefois pour exprimer les enseignes de l'infanterie romaine; car toutes ces choses sont assez souvent confondues. (c) Les Egyptiens firent tout le contraire; ils mirent au rang de leurs dieux les animaux dont la figure leur avoit servi d'enseigne.

Diodore dit que les Egyptiens combattant autrefois sans ordre, & étant souvent battus par leurs ennemis, ils prirent enfin des étendards, pour servir de guides à leurs troupes dans la mélée. Ces étendards étoient chargés de la figure de ces animaux qu'ils réverent aujourd'hui: les chefs les portoient au bout de leurs piques, & par - la chacun reconnoissoit à quel corps ou à quelle compagnie il appartenoit. Cette précaution leur ayant procuré la victoire plus d'une fois, ils s'en crurent tedevables aux animaux reprélentés sur leurs enseignes; & en mémoire de ce secours, ils défendirent de les tuer, & ordonnerent même qu'on leur rendit les honneurs que nous avons vû. Liv. I. parag. Il. Tom. p. 183. de la trad. de L. Terrasson. (d) Tacite, Annal. l. liv. parle des images de Drusus. (e) Suétone, vie de Caligula, chap. xjv. dit du roi des Parthes: transgressus Euphratem, aquilas & signa romana Coesarumque imagines adoravit. (f) Il est dit dans la vie de Tibere, que cet Empereur fit des largesses aux légions de Syrie, parce qu'elles étoient les seules qui n'eussent pas admis les images de Sejan au nombre de leurs enseignes militaires. (g) Xénophon, liv. V II. de la Ciropédie. (h) Liv. IV. chapit. xij. Signa & aquilas du ces adhuc batbari possident. Tertiam signifer prius, quam in manus ho stium veniret, evulsit; mersamque intrâ baltei sui latebras gerens, in cruentâ palude sie latuit.

Pertica suspensos portabat longa maniplos Unde mamplaris nomina miles habet. Ovid. l. III. fastorunt.

Dans les tems postérieurs, ces marques de l'ancienne simplicité firent place à d'autres plus recherchées, dont on voit la représentation sur les médailles & les monumens qui se sont conservés jusqu'à nous: c'étoit une longue pique traversée à son extrémité supérieure d'un bâton en forme de T, d'où pendoit une espece d'étosse quarrée. Voyez Montfaucon, Lipse, &c. La hampe de la pique portoit dans sa longueur des plaques rondes ou ovales, sur lesquelles on appliquoit les images des dieux, des empereurs, & des hommes illustres. Quelques - uns de ces signes sont terminés au bout par une main ouverte; il y en a qui sont ornés de couronnes de laurier, de tours & de portes de villes; distinction honorable accordée aux - troupes qui s'étoient signalées dans une bataille, ou à la prise de quelque place.

L'étendard de la cavalerie nommé vexiilum ou cantabrum, n'étoit qu'un piece d'étoffe précieuse d'environ un pié en quarré, que l'on portoit de même au bout d'une pique terminée en forme de T.

Les dragons ont encore servi d'enseignes à bien des peuples. Les Assyriens en portoient. Suidas (i) cite un fragment qui donne le dragon pour enseigne à la cavalerie indienne: il y en avoit un sur mille chevaux; sa tête étoit d'argent, & le reste du corps d'un tissu de soie de diverses couleurs. Le dragon avoit la gueule béante, afin que l'air venant à s'insinuer par cette ouverture enflât le tissu de soie qui formoit le corps de l'animal, & lui fît imiter en quelque sorte le sifflement & les replis tortueux d'un veritable dragon.

Seion le même Suidas, les Scythes eurent pour enseignes de semblables dragons. Ces Scythes paroissent être le même peuple que les Goths, à qui l'on donnoit alors ce premier nom. On voit ces dragons sur la colonne trajane dans l'armée des Daces; il n'est pas douteux que l'usage n'en ait été adopté par les Perses (k), puisque Zenobie leur en prit plusieurs.

Après Trajan, les dragons devinrent l'enseigne particuliere de chaque cohorte, & l'on nomma dragonnaires ceux qui les portoient dans le combat. Cet usage subsistoit encore lorsque Végece (l. Il. c. xij.) composa son excellent abregé de l'art militaire.

On prit enfin des enseignes symboliques, comme des armes, des devises, & des chiffres; les uns étoient ceux des princes, ceux des chefs ou d'autres affectés aux troupes.

L'honneur a fait de tous les tems une loi capitale du respect & de l'attachement des peuples pour leurs enseignes: quelques - uns ont pousse ce sentiment jusqu'à l'idolatrie; & pour ne parler que des Romains, on sait qu'ils se mettoient à genoux devant les leurs, qu'ils juroient par elles, qu'ils les parfumoient d'encens, les ornoient de couronnes de fleurs, & les regardoient comme les véritables dieux des légions; hors les tems de guerre, ils les déposoient dans les temples. Comme il y avoit une grande infamie à les perdre, c'etoit aussi une grande gloire que d'en prendre aux ennemis; aussi préferoit - on plûtôt de mourir, que de se les laisser enlever; & quiconque étoit convaincu de n'avoir pas defendu son enseigne de tout son pouvoir, étoit condamne à mourir: la taute rejaillissoit même sur toute la cohorte; celle qui avoit perdu son enseigne étoit rejettée de la legion & contrainte à demeurer hors de l'enceinte du camp, & reduite à ne vivre que d'orge jusqu'à ce qu'elle eût

(i) Saidas, in verbo Indi. (k) In vopisco.

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