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Les causes tant prochaines qu'éloignées de cette affection, sont les mêmes que celles de l'inflammation en général, appliquées à la partie dont il s'agit. Le medecin peut en connoître la nature & les différences, par les informations qu'il prend sur la maniere de vivre qui a précedé; sur l'abus des six choses non naturelles, auquel il a peut - être donné lieu; sur l'âge, le sexe, le tempérament, la saison, &c. dont la différence peut beaucoup influer sur celles des causes de cette inflammation, qui peut encore être ou idiopathique ou sympathique, symptomatique ou critique.
Cette maladîe devient très - dangereuse, & mortelle même en peu tems, si on ne se hâte pas d'y apporter remede, parce que la fonction de la partie affectée est extrèmement nécessaire à la vie; parce que le défaut de cette fonction lui est très - prejudiciable, & que l'organe en est très - fourni de nerfs, & a une grande connexion par leur moyen avec toutes les parties voisines. Les personnes d'un tempérament foible, délicat, guérissent rarement de l'inflammation d'estomac: elle est moins dangereuse pour ceux qui sont robustes. Le froid aux extrémités, est un signe de mort prochaine dans cette maladie: elle se termine, comme toutes les autres maladies inflammatoires, par la résolution, par la suppuration, ou par la gangrene; ou elle se change en tumeur skirrheuse, chancreuse; ou elle procure une mort prompte, que les convulsions contribuent à accélérer. C'est la nature, & la violence de ses causes & de ses symptomes, qui dispose à ces différentes terminaisons, & les décide. Si l'inflammation de l'estomac tourne en suppuration, il s'ensuit plusieurs maux considérables, tels que la nausée, le vomissement, la douleur: ces symptomes sont quelquefois accompagnés de circonstances surprenantes; on n'en connoît souvent pas la cause, & ils deviennent incurables: d'ailleurs le pus s'en répand ou dans la capacité de l'abdomen, ou dans celle du ventricule. Il se forme dans le premier cas un empieme: dans le second le pus est évacué par le vomissement ou par les déjections. Il résulte de l'un & de l'autre, que le malade tombe dans une vraie consomption à la suite de la fievre lente, que procure le pus en se mêlant avec la masse des humeurs. L'estomac s'affoiblit de plus en plus, les alimens ne se digerent pas; & le corps ne recevant presque point de nourriture, périt par l'atrophie & le marasme.
L'exulcération de ce viscere n'est cependant pas toûjours l'effet de l'inflammation; elle peut être aussi produite immédiatement par la corrosion de quelque humeur acre, de quelque médicament, de quelque aliment de nature à ronger la substance de l'estomac: elle peut aussi être causée par des corps durs, rudes, pointus, comme des portions d'os, des aiguilles & autres choses semblables, avalées à dessein ou par mégarde. Les ulceres de cette espece ne sont pas ordinairement si dangereux que ceux qui se forment à la suite de l'inflammation de ce viscere.
Lorsque la gangrene lui succede, elle est incurable; & la mort qui suit de près, ne laisse pas le tems de placer aucun remede, qui seroit d'ailleurs inutile, à cause du peu d'épaisseur des tuniques de l'estomac, qu'elle détruit très - promptement.
L'oedeme, les obstructions, le skirrhe, qui ont
Dès que le medecin est assûré par le concours des
signes qui caractérisent l'inflammation de l'estomac,
qu'elle est formée, il doit recourir tout de suite à la
saignée, la prescrire copieuse, & la faire repéter, si
le cas l'exige; & cependant, comme les violentes
douleurs causent souvent des foiblesses, des défaillances,
il faut avoir grande attention de conserver
les forces, & de ménager par cette raison les évacuations; d'éviter l'usage des purgatifs, & encore
plus celui des vomitifs, qui, en attirant un plus
grand abord d'humeurs dans la partie affectée, en
la mettant en mouvement, & en lui causant des agitations
convulsives, violentes par les irritations, ne
peuvent qu'être extrèmement nuisibles. Il convient
par conséquent de ne faire diversion que dans les
parties éloignées; ainsi les lavemens antiphlogistiques
sont utiles dans cette vûe. Le régime doit être
exactement observé; le malade doit se soûmettre à
une diete très - severe, & ne faire aucun usage de
viande ni de ses sucs, bouillons. Les délayans, les
adoucissans, les tempérans, qui se trouvent réunis
dans les tisannes émulsionnées, cuites, sont employés
avec succès en grande quantité. Les décoctions de
ris, d'orge, un peu miellées & aiguisées par quelques
gouttes d'acide minéral, comme l'esprit de nitre,
ou végétal, comme le suc de limon à petite dose,
produisent aussi de bons effets, & contribuent à calmer
le vomissement & les autres symptomes pressans,
tels que l'ardeur de la fievre, la douleur. Les
fomentations émollientes, repercussives, corroboratives
& legerement astringentes; les cataplasmes
de même qualité, les onguens même appliqués sur
l'estomac, sont encore très - utiles dans ce cas. On
peut placer un doux purgatif sur la fin, lorsque la
douleur paroît bien calmée. Si l'inflammation de l'estomac tourne en gangrene, il n'y a point de remede
à employer, comme il a été dit: la mort de la partie
est bientôt suivie de celle du tout. Si la partie enflammée
vient à suppurer, & que l'on puisse le connoître,
il faut traiter la maladie selon la méthode
prescrite pour les abcès en général (voyez
ESTOMBER, ESTOUSPER (Page 5:1008)
ESTOMBER, ESTOUSPER: on écrit plus souvent, & on prononce toûjours estrumber. Estomber, terme de Dessinateur; c'est froter le crayon qu'on a mis sur son dessein, avec de petits rouleaux de papier barbus par le bout, ou avec du chamois roulé sur un petit bâton en forme de pinceau. Le chamois & le papier ainsi roulés, s'appellent estompes. On prend quelquefois du crayon en poudre avec l'estompe, & on le frote sur le dessein. (R)
ESTONIE (Page 5:1008)
ESTONIE, (Géogr. mod.) province de Russie, bornée à l'orient par la mer Baltique, au septentrion par le golfe de Finlande, à l'occident par l'Ingrie, & au midi par la Livonie. On la divise en cinq diocèses; Alcuraxie, Virrie, Sarrie, Vixie, & Servie.
ESTOTILAND (Page 5:1008)
ESTOTILAND, (Géog.) Ce pays de l'Amérique septentrionale, au nord du Canada, vers les terres arctiques, découvert par Antonio Zéni, dont tant de géographes & de cosmographes ont parlé, & dont Davity nous a donné la description, jusqu'à [p. 1009]
ESTOU (Page 5:1009)
ESTOU, s. m. (Boucherie.) table à claire - voie sur laquelle les Bouchers habillent les moutons & les veaux. Si vous ôtez les bras à la civiere des Maçons, vous aurez l'estou des Bouchers. L'estou est soûtenu sur quatre bâtons posés aux quatre angles.
ESTOUPIN (Page 5:1009)
ESTOUPIN, ÉTOUPIN, ou VALET, (Marine.) C'est un peloton de fil de carret proportionné au calibre des canons: on s'en sert à bourrer la poudre quand on les charge.
ESTRAC (Page 5:1009)
ESTRAC, (Manége, Maréchallerie.) terme dont
nous ne faisons plus aucun usage. Voyez
ESTRADE (Page 5:1009)
ESTRADE, s. f. (Gramm. & Hist. mod.) est un terme françois qui signifie à la lettre une route publique ou grand chemin. C'est de - là qu'est venue cette phrase militaire, battre l'estrade, c'est - à - dire envoyer des coureurs ou gens à cheval à la découverte pour épier les dispositions de l'ennemi, & donner avis au général de tout ce qu'ils ont apperçû dans la route. Une armée ne marche jamais sans envoyer de tous côtés des batteurs d'estrade.
Ce mot est formé de l'italien sirada, rue ou chemin, qui vient lui - même du latin strata, rue pavée. Quelques - uns le dérivent d'estradiots, qui étoient anciennement des cavaliers qu'on employoit à battre l'estrade.
Estrade signifie aussi une petite élevation sur le plancher
d'une chambre, qui est ordinairement entourée
d'une alcove ou balustrade pour mettre un lit, &
qui, comme en Turquie, n'est quelquefois couverte
que de beaux tapis, pour y recevoir les personnes
de distinction qui viennent en visite. Voyez
Estrade (Page 5:1009)
Estrade (Page 5:1009)
ESTRADIOTS ou STRADIOTS (Page 5:1009)
ESTRADIOTS ou STRADIOTS, s. m. pl. (Art
milit.) espece de cavalerie legere qui a été autrefois
d'usace en France. Voyez
ESTRAGON (Page 5:1009)
ESTRAGON, s. m. (Hist. nat. Bot.) dracunculus esculentus. C'est une plante potagere qui pousse plusieurs tiges ou verges à la hauteur de deux piés, rameuses, & portant des feuilles longuettes, odorantes, d'un goût fort, mais agréable. Ses fleurs qui sont jaunes, sont si petites qu'à peine les découvret - on; elles forment de petits bouquets, & sont suivies de petits fruits ronds qui en conservent la semence: on l'employe dans les fournitures de salade, & on en met dans le vinaigre pour le faire sentir bon.
L'estragon se multiplie de traînasses ou boutures, rarement de semence, & repousse quand il a été coupé: sa culture n'a rien de particulier. (K)
Estragon (Page 5:1009)
L'estragon contient une partie mobile, vive & piquante, qui a quelqu'analogie avec l'esprit volatil
L'estragon doit être rangé à cet égard avec l'ail, l'oignon, le poireau, la capucine, & quelques autres, que M. Boerhaave & ses copistes placent mal - à - propos parmi les plantes qui contiennent un alkali volatil nud. On prépare avec cette plante un vinaigre qu'on appelle vinaigre d'estragon.
Le vinaigre d'estragon entre dans l'eau prophylactique de la pharmacopée de Paris. (b)
Estragon (Page 5:1009)
Estragon (Page 5:1009)
ESTRAMADURE Espagnole (l') (Page 5:1009)
ESTRAMADURE
L'Andalousie Portugaise est une province du Portugal, située vers l'embouchure du Tâge. Elle est bornée au septentrion par la province de Beira; à l'orient & au midi par l'Alentéjo; à l'occident par l'océan Atlantique. Elle se divise en cinq territoires, Sétuval, Alanguer, Santaren, Leiria, Torna. Lisbonne en est la capitale.
ESTRAN (Page 5:1009)
ESTRAN, (Marine.) c'est une étendue de terrein le long de la côte, laquelle est très - plate & sablonneuse, & dont souvent une partie est couverte par les hautes marées; mais ce terme n'est en usage que le long des côtes de Flandres & de Picardie.
ESTRANGEL (Page 5:1009)
ESTRANGEL, adj. (Littérat.) certains caracteres de l'alphabet syriaque, qu'on en peut regarder aujourd'hui comme les lettres majuseules. On a cru que ces majuscules avoient été anciennement le véritable caractere courant.
ESTRAPADE (Page 5:1009)
ESTRAPADE, s. f. (Art milit.) est une espece de punition militaire, dans laquelle, après avoir lié au criminel les mains derriere le dos, on l'éleve avec un cordage jusqu'au haut d'une haute piece de bois, d'où on le laisse tomber jusqu'au près de terre, de maniere qu'en tombant la pesanteur de son corps lui disloque les bras. Quelquefois il est condamné à recevoir trois estrapades, ou même davantage.
Ce mot vient, dit - on, du vieux mot estreper, qui signifie briser, arracher; ou bien de l'italien strappata, du verbe strappare, tordre par force. Trévoux & Chambers.
L'estrapade n'est plus d'usage, au moins en France.
Estrapade (Page 5:1009)
Estrapade (Page 5:1009)
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