ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"1006"> ce droit, mais on les reçoit dans des places inférieures, & ils avancent selon les évenemens, les occasions, & leur habileté.

Estoc (Page 5:1006)

Estoc, (Art milit.) c'est ainsi qu'on exprime souvent la pointe d'un sabre ou d'une épée. Frapper d'estoc, c'est pointer ou pousser l'épée ou le sabre pour le faire entrer par la pointe; & frapper de taille, c'est sabrer ou donner des coups avec le tranchant du sabre ou de l'épée. Dans les différens exercices des soldats romains, « on leur montroit, dit Vegece, principalement à pointer: avec quelque force qu'un coup de tranchant soit appuyé, il tue rarement, parce que les armes défensives & les os l'empêchent de pénétrer; tandis que la pointe, enfoncée seulement de deux doigts, fait souvent une blessure mortelle. D'ailleurs il n'est pas possible de donner un coup de sabre sans découvrir le bras & le côté droit; au lieu qu'on peut pointer, sans donner de jour à son ennemi, & le percer avant qu'il voye venir l'épée ». Nouv. trad. de Vegece, par M. de Sigrais. (Q)

Estoc (Page 5:1006)

Estoc, (Com. de bois.) On dit une coupe à blancestoc, quand on abat tous les arbres d'une forêt, sans en réserver aucun.

Estocade (Page 5:1006)

Estocade ou Botte, (Escrime.) est un coup de pointe quelconque qu'on allonge à l'ennemi.

On peut terminer une estocade de cinq façons, dedans les armes, dehors les armes, dessus les armes, sous les armes, & en flanconade.

ESTOIRE ou ASTEROTES (Page 5:1006)

* ESTOIRE ou ASTEROTES, s. f. terme de Pêche, usité dans le ressort de l'amirauté de Bayonne, est une sorte de filet qu'on peut rapporter à l'espece des bretellieres.

Le rêt que les pêcheurs Tillotiers (compagnie de Pêcheurs de Bayonne) nomment asterote ou rét plier, est un filet travaillé comme les tramaux de dreige; il a environ une brasse & demie de chûte. & cinquante à soixante brasses de long, il se tend par fond comme les bretellieres, ou flettes tramaillées à la mer des Pêcheurs hauts & bas Normands, & la manoeuvre de la Pêche est la même que celle qui se fait avec le rêt de trente mailles; il sert pour prendre le poisson plat, & les Pêcheurs s'en servent en dedans le boucaut dans la riviere, & hors la barre à la mer; le calibre de ce tramail est le même que l'ordonnance de 1681 permer pour la dreige à la mer: ainsi c'est un tramail sédentaire, qui a les hameaux ou l'émail de neuf pouces en quarré, & la toile, nappe, ou rêt du milieu, de 21 lignes en quarré.

ESTOMAC (Page 5:1006)

ESTOMAC, *E*T*O*M*A*X*O*E, ventriculus, en Anatomie, est une partie creuse, membraneuse, & organique de l'animal, qui est destinée à recevoir la nourriture après la déglutition, & à la convertir en chyle. Voyez Nourriture, Digestion, Chyle &c.

Il est d'une forme longue; quelques - uns le comparent à une citrouille; d'autres à une musette. Il est situé dans la région épigastrique, un peu plus panché du côté gauche que du côté droit. Sa partie supérieure est jointe au diaphragme & au petit épiploon; sa partie inférieure au grand épiploon; le côté droit au duodenum, & le côté gauche à la ratte. Le cartilage xiphoïde répond presqu'à la partie moyenne de l'estomac, il a deux orifices; un à chaque extrémité. L'orifice gauche est appellé proprement STO/MAKOS2, de STO/MA, bouche; on le nomme aussi XARDI/A: il se joint à l'oesophage, dont il est en quelque façon une continuation. C'est par cet orifice que les alimens entrent dans l'estomac, où étant digérés, ils montent obliquement au pylore, ou vers l'orifice droit qui est joint au premier des intestins. L'estomac est courbé; il se forme en conséquence deux arcs entre ces deux orifices, un plus grand, convexe, tourné vers la partie inférieure, lorsque l'estomac est vuide, & en - devant, lorsqu'il est rempli; l'autre plus petit, supérieur, concave, situé entre les deux orifices. Les visceres, voisins de l'estomac, sont la ratte à gauche, le foie à droite, & le pancreas derriere & inférieurement. Voyez Foye, Ratte, Pancreas, OEsophage & Pylore .

L'estomac est composé de quatre membranes ou enveloppes; la premiere & la plus intérieure, est formée de fibres courtes, qui sont si uées perpendiculairement au - dessus des fibres de l'enveloppe voisine, & peuvent être manifestement apperçues vers le pylore: quand l'estomac est tendu par la nourriture, ces fibres deviennent épaisses & courtes: tandis qu'elles s'efforcent de se rétablir dans leur état, par leur élasticité naturelle, elles contractent la cavité de l'estomac, & lui font broyer & expulser les alimens. Cette enveloppe est plus large que les autres, & est remplie de plis & de rides, principalement vers le pylore: ces plis arrêtent le chyle, & l'empêchent de sortir de l'estomac, avant que d'être suffisamment digéré. Il y a dans cette enveloppe un grand nombre de petites glandes qui séparent une liqueur, qui humecte toute la cavité de l'estomac, & aide à la coction des alimens: c'est pourquoi cette enveloppe est nommée tunique glanduleuse.

La seconde tunique est plus mince & plus délicate; elle est tout - à - fait nerveuse; d'un sentiment exquis, & se nomme tunique nerveuse.

La troisieme est musculaire, & composée de fibres droites & circulaires; celles qui sont droites, avancent sur la partie supérieure de l'estomac, entre l'orifice supérieur & l'inférieur; & celles qui sont circulaires, vont obliquement depuis la partie supérieure de l'estomac, jusqu'au fond. Les plus intérieures de ces fibres descendent vers le côté droit, & les plus extérieures, vers le côté gauche: de sorte que par leur action, les deux extrémités de l'estomac sont attirées vers le milieu, & le tout est également contracté: c'est par leur contraction & leur mouvement continuel, que l'attrition & la digestion des alimens se fait bien.

Toutes ces membranes sont unies entr'elles par un tissu cellulaire, que quelques - uns ont regardé comme des membranes particulieres.

Un grand nombre de vaisseaux se rendent à l'estomac, & ils viennent de différens troncs, afin qu'aucune pression ne pût intercepter le cours des liqueurs qu'ils renferment; ce qui seroit très - aisément arrivé, s'il n'y avoit eu qu'un seul tronc: toutes ses arteres viennent en général de la coeliaque: la coronaire stomachique est une branche de la coeliaque, se distribue entre les deux orifices le long du petit arc; la gastrique droite vient de l'hépatique, se porte le long du grand arc à droite, & s'anastomose avec la gastrique gauche qui vient de la sphérique, & qui se termine le long du grand arc à gauche; les veines suivent à - peu - près la même direction, & se vuident dans des branches de la veine - porte ventrale.

La huitieme paire de nerfs envoye à l'estomac deux branches considérables, qui s'étendent autour de l'orifice supérieur, & qui sont fort sensibles; c'est delà aussi que naît la grande simpathie qu'il y a entre l'estomac, la tête, & le coeur; ce qui a fait croire à Van - Helmont que l'ame a son siége à l'orifice supérieur de l'estomac.

Quant au mouvement de l'estomac, le docteur Pitt nous apprend dans les Transactions philosophiques, qu'en disséquant un chien, il a trouvé que le mouvement péristaltique des boyaux avoit, de même, lieu dans l'estomac; le pylore, qu'on trouve pour l'ordinaire aussi haut que le diaphragme, tomboit à chaque ondulation au - dessous du fond de l'estomac; de maniere qu'il pouvoit remarquer clairement un resserrement dans le milieu de l'estomac, [p. 1007] à chaque mouvement en en - bas, tel qu'il étoit capable de comprimer tout ce qui étoit renfermé dans sa cavité. Ces mouvemens, dit - il, étoient aussi réguliers qu'aucun qu'on puisse appercevoir dans les intestins; & il ajoûte qu'il a fait la même observation dans trois autres chiens; d'où on peut conclure sûrement que cela se trouve dans tous. Voyez Péristaltique.

Les animaux qui ruminent, ont quatre estomacs: cependant on remarque que quelques - uns de ceux qui en ont quatre en Europe, n'en ont que deux en Afrique; apparemment à cause que les herbes d'Afrique sont plus nourrissantes. Voyez Ruminant.

Les oiseaux qui se nourrissent ordinairement de graines qui sont couvertes d'une peau dure, ont un espece d'estomac qu'on appelle jabot, qui est composé de quatre grands muscles en - dehors, & d'une membrane dure & calleuse au - dedans: ceux qui vivent de chair, comme les aigles, les vautours, &c. n'en ont qu'un. Voyez Carnivore, Granivore, &c. Quant à l'action de l'estomac, voyez Digestion. (L)

Estomac (Page 5:1007)

Estomac, (maladies de l'). Les fonctions de cet organe sont très - nombreuses & très - variées; elles sont par conséquent susceptibles de différentes lésions.

Celles de la premiere espece dépendent des vices de ce viscere, en tant qu'il est regardé comme le siége de l'appétit des alimens & de la boisson, qui est aboli dans l'anorexie, & diminué dans la dysorexie ou l'inappétence & le dégoût, ou apositie ou le degoût dépravé dans la saim canine & les envies, c'est - à - dire le pica & le malacia. Voyez Faim, Anorexie, Dysorexie, Apositie & Envie

Les maladies de l'estomac de la seconde espece, regardent la coction, en tant qu'elle dépend principasement de l'action du ventricule; ainsi lorsque les alimens, qui y sont contenus, ne sont pas digérés, ou lorsqu'ils ne le sont que lentement & avec peine, ou qu'ils changent de nature, & contractent des qualités qui ne sont point convenahles au chyle, préparé d'une maniere naturelle; ces différens vices constituent des maladies de l'estomac, qui sont l'apepsie, ou le défaut de digestion; la dyspepsie, ou la digestion difficile, douloureuse; la bradypepsie, ou la digestion trop rallentie; & la diapthore, ou la digestion faite avec corruption: il a été traité de chacune de ses affections en son lieu, ou à l'article Digestion. Voyez Apepsie, Dyspepsie, Bradypepsie, & Diapthore . La trop prompte digestion est rarement une maladie; lorsqu'elle est regardée comme un vice, elle constitue ce qu'on appelle la boulimie, ou faim excessive. Voyez Faim.

Les maladies de l'estomac de la troisieme espece, regardent l'action de ce viscere, tentant à expulser les matieres contenues dans sa cavité: telles sont le hoquet, la nausée, le vomissement, le cholera, le rot; la lienterie est aussi de cette espece, en tant qu'elle dépend du vice de l'estomac, comme de celui des intestins. Voyez Hoquet, Nausée, Vomissement, Cholera - morbus, Rot & Lienterie

Les maladies du ventricule de la quatrieme espece, dépendent des vices qui affectent spécialement les parties qui entrent dans la composition de sa substance: ainsi comme il reçoit un grand nombre de nerfs, qui se distribuent dans ses membranes, il est doüé d'un sentiment très - exquis; ce qui le rend très susceptible de douleur, sur - tout dans les environs de son orifice supérieur: cette sorte d'affection est ce qu'on appelle la cardialgie ou l'ardeur d'estomac. Voyez Cardialgie.

L'estomac étant composé de vaisseaux de tous les genres, est par conséquent sujet aux engorgemens inflammatoires, aux abcès, aux ulceres, à la gan<cb-> grene, aux obstructions, à l'oedeme, au skirrhe: c'est de ces dernieres maladies, qui ne sont pas distinguées par des noms particuliers, dont il convient de donner succintement l'histoire sous cet article.

De l'inflammation de l'estomac. Toute sorte d'engorgement de vaisseaux, dans quelque partie du corps que ce soit, augmente son volume, & y forme une tumeur; ainsi l'engorgement inflammatoire en produit toûjours une dans la partie de l'estomac, où il a son siége; mais elle n'est sensible au - dehors, que lorsqu'elle est dans la partie antérieure: il est rare qu'il soit entierement enflammé dans toute l'étendue, tant interne qu'externe de ses membranes; il ne l'est ordinairement qu'extérieurement, ou intérieurement dans une partie plus ou moins grande de sa substance.

Lorsque l'inflammation est formée, le malade ressent dans la région épigastrique une douleur fixe continue, pungitive, avec un sentiment de pesanteur, qui ne peut être calmée par l'application d'aucun remede approprié; elle est accompagnée d'une fievre très - aigue, d'une chaleur très - ardente, & d'une soif très - pressante; & la douleur est augmentée, au moment même de l'entrée des alimens dans l'estomac, soit solides, soit liquides; elle se fait alors plus particulierement sentir dans le point où est l'inflammation, & les matieres reçues dans sa capacité, ne tardent pas à en être expulsées par un vomissement très - douloureux, ou par une prompte & fatigante déjection, à moins que l'engorgement inflammatoire ne s'étende au cardia & au pylore, & ne ferme ces deux orifices: le hocquet se joint à tous ces symptomes, & rend la douleur encore plus aiguë; le malade se plaint d'une anxiété continuelle, & paroît être d'une inquiétude extrème, par les fréquentes agitations de son corps; si l'inflammation affecte tout le ventricule, il ne trouve pas une situation où il ne ressente une douleur très - vive dans toute la région épigastrique, si ce n'est que la surface externe: la douleur se fait plus sentir pendant la digestion; pendant que les fibres de l'estomac se contractent pour presser les matieres contenues, & ensuite les expulser de sa capacité, le malade prend, dans ce cas, les alimens nécessaires avec moins de peine, que lorsque c'est la surface interne qui est enflammée, parce que celle - ci est exposée au contact de ce qui est dans le viscere, ce qui la rend par conséquent extrémement susceptible d'irritation, & renouvelle la douleur d'une maniere insupportable: lorsque c'est la partie antérieure qui est le siége de l'inflammamation, elle se manifeste par la tumeur qui est sensible au toucher, & même quelquefois à la vûe dans l'étendue des parties contenantes du bas - ventre, qui terminent le devant de la région épigastrique: cette partie est aussi d'une si grande sensibilité, que le malade ne peut rien supporter qui la presse, & même qui la touche, comme les couvertures du lit. Le malade souffre davantage, étant couché sur le dos, lorsque l'affection est dans la partie postérieure: il ne se couche qu'avec plus de douleur sur les parties latérales, si elles sont affectées; d'ailleurs le malade distingue par lui - même si elles sont le siége du mal, & l'indique par son rapport: si l'inflammation tient plus de la nature de l'érésypele que du phlegmon, les symptomes sont tous plus violens, mais la tumeur & le sentiment de pesanteur de la partie affectée, sont moins considérables: lorsque l'inflammation est fort étendue, & que la maladie est conséquemment fort grande, il survient de fréquentes défaillances; le malade éprouve de constantes insomnies, & tombe souvent dans le délire.

Avec tous ces signes, on a de la peine à distinguer l'inflammation de l'estomac d'avec l'inflammation d'une partie voisine, qui y a beaucoup de rap<pb->

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