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A sa vertu je n'ai plus grande foi Qu'à son esprit. Pourquoi cela? Pourquoi? Qu'est ce qu'esprit? Raison assaisonnée, . . . . . . . Qui dit esprit, dit sel de la raison: . . . . . . . De tous les deux se forme esprit parfait, De l'un sans l'autre un monstre contrefait. Or quel vrai bien d'un monstre peut - il naître? Sans la raison puis - je vertu connoître? Et sans le sel dont il faut l'apprêter, Puis - je vertu faire aux autres goûter?
Passons sur le style; quelle logique! La raison sans' sel fait un monstre, incapable de tout bien: pourquoi? parce qu'elle est fade nourriture, qu'elle n'assaisonne pas la vertu, & ne la fait pas goûter aux autres. D'où il conclut qu'un homme qui n'a que de la raison, & qu'il appelle un sot, ne sauroit être vertueux. Moliere, le plus philosophe de tous les poëtes, a fait un honnête homme d'Orgon, quoiqu'il n'en ait fait qu'un sot, & n'a pas fait un sot de Tartuffe, quoiqu'il n'en ait fait qu'un méchant homme.
Pope, dans les épîtres qui composent son essai sur
l'homme, a fait voir combien la poésie pouvoit s'élever
sur les aîles de la philosophie. C'est dommage
que ce poëte n'ait pas ou autant de méthode que de
profondeur. Mais il avoit pris un système, il falloit
le soûtenir. Ce système lui offroit des difficultés
épouvantables; il falloit ou les vaincre, ou les éviter: le dernier parti étoit le plus sûr & le plus commode;
aussi, pour répondre aux plaintes de l'homme
sur les malheurs de son état, lui donne - t - il le plus
souvent des images pour des preuves, & des injures
pour des raisons. Article de M.
Épitre dédicatoire (Page 5:822)
Il ne reste plus qu'une façon honnête de dédier un
livre: c'est de fonder sur des faits la reconnoissance,
l'estime, ou le respect qui doivent justifier aux yeux
du public l'hommage qu'on rend au mérite. Cet article
est de M.
Épître (Page 5:822)
Pour connoître l'origine de l'épître & l'usage de
Quelques auteurs ont observé, que lorsque l'on lit un endroit des épitres de S. Paul, on commence par ce mot, Fratres, parce que cet apôtre appelloit ainsi ceux à qui il écrivoit: & quand on lit quelques passages de l'ancien & du nouveau Testament, on dit toujours, in diebus illis.
Cette lecture introduisit l'ordre des lecteurs, dont
la fonction a cependant cessé depuis quelques siecles
dans l'église catholique, où la lecture a été attribuée
aux soûdiacres. Fleury, Hist. ecclés. Dict. de Richelec
& de Trév. Article de M. le Chevalier
ÉPITRITE (Page 5:822)
ÉPITRITE, s. m. (Belles - Lettres.) est un pié
composé de quatre syllabes, trois longues & une
breve. Voyez
Les Grammairiens comptent quatre sortes d'épitrites: le premier est composé d'un iambe & d'un spondée, comme >; le second d'un trochée & d'un spondée, comme >; le troisieme d'un spondée, & d'un iambe, comme >; & le quatrieme d'un spondée & d'un trochée, comme >. (G)
Épitrite (Page 5:822)
C'étoit aussi le nom d'un des rhytmes de leur musique,
duquel les deux tems étoient entre eux dans
ce même rapport. Voyez
ÉPITROPE (Page 5:822)
ÉPITROPE, s. f. figure de Rhétorique, appellée par les Latins concessio, par laquelle l'orateur accorde quelque chose qu'il pourroit nier, afin que par cette marque d'impartialité, il puisse obtenir à son tour qu'on lui accorde ce qu'il demande.
Ainsi M. Despreaux a dit de Chapelain par épitrope:
Qu'on vante en lui la foi, l'honneur, la probité; Qu'on prise sa candeur & sa civilité: Qu'il soit doux, complaisant, officieux, sincere; On le veut, j'y souscris, & suis prêt de me taire. Mais que pour un modele on montre ses écrits, Qu'il soit le mieux renté de tous les beaux esprits; Comme roi des auteurs, qu'on l'éleve à l'empire, Ma bile alors s'échauffe & je brûle d'écrire. Sat. jx. v. 212. (G)
Épitrope (Page 5:822)
Il y a dans chaque ville divers épitropes: M. Spon remarque dans ses voyages qu'à Athenes il y en a huit, qui sont pris des différentes paroisses & appellés vecchiardi, c'est - à - dire vieillards. Mais Athenes n'est pas le seul endroit où il y ait des épitropes: il y en a dans toutes les îles de l'Archipel.
Quelques auteurs latins du cinquieme siecle appellent
épitropi, ceux qu'on appelloit plus anciennement
villici, & qu'on a dans la suite appellé vidames. Voyez
Dans des tems encore plus reculés, les Grecs employoient
le terme
Ainsi les commissionnaires des provisions dans les
armées des Perses sont appellés epitropi par Hérodote & Xénophon: dans le nouveau Testament,
ÉPLAIGNER (Page 5:823)
ÉPLAIGNER, voyez
ÉPLOYÉ (Page 5:823)
ÉPLOYÉ, adj. en termes de Blason, se dit des oiseaux qui ont leurs aîles étendues, & particulierement de l'aigle de l'Empire, à cause de la tête & du cou, qui étant ouverts & séparés, représentent deux cous & deux têtes.
Ronchival en Beaujolois, d'or à l'aigle éployé de gueules, membré & béqué d'azur.
ÉPLUCHER (Page 5:823)
* ÉPLUCHER, v. act. dans plusieurs arts méchaniques, c'est nettoyer d'ordures avec une attention
scrupuleuse. Il se dit en jardinage d'un plan qu'on
dégage avec la serfoüette des herbes inutiles; il se
dit dans les manufactures en laines, en soie, &c...
d'une étoffe dont on enleve toutes les ordures; &
cette opération s'appelle l'épluchage. Il y a l'épluchage des laines comme celui des draps; il se dit dans
les verreries, de la terre qu'on employe à faire les
pots, & de la séparation des ordures; ce sont des
femmes qu'on employe à cet ouvrage, & qu'on
appelle éplucheuses; ce qu'elles séparent de la terre
s'appelle épluchage; on épluche les soies de chaîne
& de trame; on épluche les ouvrages qui en sont
faits, en ôtant toutes les bourres qui restent sur l'ouvrage,
aux lisieres, &c. Les chapeliers épluchent les
peaux de castor, & l'épluchage s'appelle le jarre.
Voyez
ÉPLUCHOIR (Page 5:823)
ÉPLUCHOIR, s. m. (terme de Vannier.) C'est une lame d'acier assez forte, triangulaire, émoudée vers la pointe, & montée à virole sur un manche de bois; on s'en sert pour parer l'ouvrage, en coupant toutes les extrémités des osiers qui hérissent la surface. Il y a des épluchoirs de plusieurs grandeurs.
EPODE (Page 5:823)
EPODE, s. f. (Poésie anc.) espece de poésie des Grecs & des Latins. Mais développons l'ambiguité du mot épode, dont les diverses significations ont causé des débats entre les littérateurs.
1°. On appelloit épode chez les Grecs un assemblage
de vers lytiques, ou la derniere stance qui,
dans les odes, se chantoit immédiatement après deux
autres stances nommées strophe & antistrophe. Ces
trois sortes de stances se répétoient ordinairement
plusieurs fois suivant ce même ordre, dans le cours
d'une seule ode, & le nombre de ces répétitions remplissoit
l'étendue de ce poëme. La strophe & l'antistrophe
contenoient toûjours autant de vers l'une
que l'autre, & pouvoient par conséquent se chanter
sur le même air. L'épode, tantôt plus longue, tantôt
plus courte, leur étoit rarement égale; elle devoit
donc, pour l'ordinaire, se chanter sur un air
différent: elle terminoit le chant de ce que les Grecs
nommoient période, & de ce que nous pourrions
appeller un couplet de trois stances, & elle en faisoit
comme la clôture; c'est aussi de cette circonstance
que lui venoit son nom, dérivé du verbe
2°. On donnoit le nom d'épode à un petit poëme
S'il en faut croire Victorinus le grammairien, c'étoit proprement le petit vers qui s'appelloit épode, parce qu'il terminoit le sens du distique, de même que l'épode des odes en finissoit le chant. Ce grammairien ajoûte que chaque vers trimetre ne doit point se faire entendre sans être suivi du petit vers dimetre, qui en fait comme la clôture & le complément.
3°. Le grammairien - poëte Terentianus attribue le nom d'épode à un demi - vers élégiaque, & Victorinus lui - même va jusqu'à prodiguer cette dénomination au petit vers adonien mis après trois vers saphiques, & de plus à un petit poëme composé de plusieurs vers adoniens rangés de suite.
4°. Enfin on a étendu la signification du mot épode, jusqu'à désigner par - là tout petit vérs mis à la suite d'un ou de plusieurs grands: en ce sens le pentametre est le vers épode après l'hexametre qui est le proodique.
Si l'on demandoit à présent ce que signifient ces
mots, liber epodon, que porte le livre V. des odes
d'Horace, je répondrois que ce livre a pris ce nom
de l'inégalité des vers, rangés de maniere que chaque
grand vers est suivi d'un petit, qui en est le
complément ou la clausule. Quand donc le livre
V. des odes d'Horace est intitulé liber épodon, livre
des épodes, c'est - à - dire liber versuum épodon, livre de
vers épodes, livre où chaque grand vers de l'ode est
suivi d'un petit vers qui termine le sens; & cependant
les huit dernieres odes de ce livre ne sont point
du caractere épodique des dix premieres. Article de
M. le chevalier de
Epodes (Page 5:823)
EPOINTÉ (Page 5:823)
EPOINTÉ, adj. (Manége, Maréchallerie.) cheval
épointé. Cette épithete a la même signification que
celle d'éhanché. Voyez
EPOINTER (Page 5:823)
EPOINTER, v. act. (Relieur.) c'est racler avec un couteau ordinaire les bouts des ficelles avec lesquelles les livres sont cousus, afin de pouvoir les coller & les passer en carton.
EPOIS (Page 5:823)
EPOIS, s. m. pl. (Venerie.) cors qui sont au sommet de la tête du cerf: il y a des épois de coronure, de paulmure, de trochure & d'enfourchure.
EPONE (Page 5:823)
* EPONE, s. f. (Mythol.) déesse tutelaire des muletiers.
EPONGE (Page 5:823)
EPONGE, s. f. spongia, (Hist. nat.) substance legere,
molle & très - poreuse, qui s'imbibe d'une grande
quantité d'eau à proportion de son volume. On avoit
mis l'éponge au rang des zoophites; on a crû aussi
que c'étoit une plante, jusqu'à ce que M. Peyssonel, medecin de Marseille, ait découvert que l'éponge étoit formée par des insectes de mer, de même
que beaucoup d'autres prétendues plantes marines.
On distingue plusieurs especes d'éponges, qui
different sur - tout par la forme; les unes sont plates,
les autres rondes: il y en a qui ressemblent à un
tuyau ou à un entonnoir: on en voit de branchues,
que l'on appelle rameuses, &c. Les éponges fines different
de celles que l'on nomme grosses éponges, en
ce que leur tissu est plus serré, & que leurs pores
sont plus étroits: les unes & les autres sont de couleur
jaunâtre; les meilleures & les plus fines ont une
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