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Epithalame (Page 5:820)
Personne n'a mieux réussi dans ce genre que Bernard Picart. Ses épithalames sont les morceaux les plus gracieux & les plus estimés de ce maître. Dict. de Peint.
Cependant on a lieu de leur reprocher d'être quelquefois
si recherchés en allégories, qu'ils sont inintelligibles;
mais en général les pensées en sont belles
& pleines de noblesse; d'ailleurs la netteté & la propreté
du travail caractérisent toûjours ce célebre
artiste. On ne fait plus aujourd'hui que recopier en
Hollande les estampes de cet habile maître, avec
quelques legers changemens dans les attibuts, pour
fournir les épithalames de commande; & encore la
mode en est presque passée, parce que tout ce qui
est de mode passe très - vîte. Article de M. le Chevalier
EPITHEME (Page 5:820)
EPITHEME, s. m. (Pharmac.) du grec
L'usage a exclu cependant les emplâtres & les onguens
de la classe des épithèmes, qui ne comprend que
les remedes extérieurs appliqués sous forme liquide,
sous forme seche, & sous forme de bouillie. Les épithèmes des deux premieres especes sont beaucoup plus
connus sous le nom de fomentation, voyez
Les fomentations appliquées sur le coeur ou sur le
foie, sont spécialement désignées par le mot d'épithème, qui est presque oublié dans cette acception
même, comme l'emploi des secours de ce genre.
Voyez
Le sachet, la cucuphe, & la demi - cucuphe, le frontal, l'écusson, &c. sont des especes d'épithèmes secs. Voyez ces articles. (b)
EPITHETE (Page 5:820)
EPITHETE, s. f. terme de Grammaire & de Rhétorique, du grec
Encore si pour rinier, dans sa verve indiscrete, Ma muse au moins souffroit une froide épithete. Boil. Sat.
M. l'abbé Girard n'a point fait d'observation sur la différence qu'il y a entre épithete & adjectif. Il semble que l'adjectif soit destiné à marquer les propriétés physiques & communes des objets, & que l'épithete désigne ce qu'il y a de particulier & de distinctif dans les personnes & dans les choses, soit en bien, soit en mal: Louis le Begue, Philippe le Hardi, Louis le Grand, &c. c'est en partie de la liberté que nos
Quand le simple adjectif ajoûté à un nom commun ou appellatif le fait devenir nom propre, alors cet adjectif est un épithete: urbs, ville, est un nom commun: mais quand on disoit magna urbs, on entendoit la ville de Rome.
Te canit agricola, magnâ cùm venerit urbe. Tibul. l. I. el. 7.
Tous les adjectifs qui sont pris en un sens figuré, sont des épithetes; la pâle mort, une verte vieillesse, &c.
Les adjectifs patronymiques, c'est - à - dire tirés du
nom du pere ou de quelqu'un des ayeux, sont des
épithetes; Telamonius Ajax, Ajax fils de Télamon. Il
en est de même des adjectifs tirés du nom de la patrie: c'est ainsi que Pindare est souvent appellé le
poëte thebain, poeta thebanus; Dyon syracusanus,
Dyon de Syracuse, &c. Souvent les noms patronymiques
sont employés substantivement par antonomase,
On doit user avec art des épithetes ou adjectifs;
on ne doit jamais ajoûter au substantif une idée accessoire,
déplacée, vaine, qui ne dit rien de marqué.
Les épithetes doivent rendre le discours plus énergique. M. de Fénelon ne se contente pas de dire, que
l'orateur, comme le poëte, doit employer des figures, des
images, & des traits; il dit qu'il doit employer des figures
Les épithetes qui ne se présentent pas naturellement, & qui sont tirées de loin, rendent le discours froid & ennuyeux. On ne doit jamais se servir d'epithetes par ostentation; on n'en doit faire usage que pour appuyer sur les objets sur lesquels on veut arrêter l'attention. (F)
EPITHRICADIES (Page 5:820)
* EPITHRICADIES, adj. f. pris subst. (Hist. anc.) fêtes instituées en l'honneur d'Apollon. Il ne nous en est resté que le nom.
EPITHYME (Page 5:820)
EPITHYME, (Pharm. Botan. & Mat. méd.) Voyez
EPITIE (Page 5:820)
EPITIE, s. m. (Marine.) c'est un petit retranchement de planches fait le long du côté du vaisseau, pour mettre les boulets. Il porte ce nom, quoiqu'on le fasse en quelqu'autre endroit du vaisseau. (Z)
EPITOGE (Page 5:820)
* EPITOGE, s. f. (Hist. anc.) espece de manteau
qui se mettoit sur la toge. Voyez
L'épitoge ne nous est pas inconnu. C'est ainsi qu'on appelloit le chaperon que les présidens - à - mortier & le greffier en chef du parlement, portoient autrefois sur la tête dans les grandes cérémonies, & qu'ils ne portent plus que sur l'épaule.
EPITOIR (Page 5:820)
EPITOIR, s. m. instrument de fer, pointu & quarré, qui sert à ouvrir l'extrémité d'une cheville de bois, lorsqu'il s'agit de la renfler par un coin qu'on appelle épite.
EPITOME (Page 5:820)
EPITOME, s. m. (Belles - Lettres.) abregé ou réduction des principales matieres d'un grand ouvrage, resserrées dans un beaucoup moindre volume.
On reproche souvent aux auteurs d'épitome, que
leur travail occasionne la perte des originaux. Ainsi
on attribue à l'épitome de Justin, la perte de l'histoire
universelle de Trogue Pompée; & à l'abregé de Florus, celle d'une grande partie des décades de Tite - Live. Voyez les raisons sur lesquelles est fondé ce reproche,
au mot
EPITRE (Page 5:820)
EPITRE, s. f. (Belles - Lettres.) ce mot vient du
grec
Ce terme n'est presque plus en usage que pour les lettres écrites en vers, & pour les dédicaces des livres.
Quand on parle des lettres écrites par des auteurs modernes, ou dans les langues vivantes, & sur - tout en prose, on ne se sert point du mot épître: ainsi l'on dit, les lettres du cardinal d'Ossat, de Balzac, de Voiture, de madame de Sevigné, & non pas les épîtres du cardinal d'Ossat, de Balzac, &c.
Au contraire, on se sert du mot épître, en parlant des lettres écrites par des anciens, ou dans une langue ancienne: ainsi l'on dit les épîtres de Cicéron, de Séneque, &c. Il est pourtant vrai que les modernes se sont servis du terme de lettres, en parlant de celles de Cicéron & de Pline.
Le mot épître paroît encore plus particulierement restraint aux écrits de ce genre, en matiere de religion: ainsi l'on dit les épîtres de S. Paul, de S. Pierre, de S. Jean, & non les lettres de S. Paul, &c. (G)
On attache aujourd'hui à l'épître l'idée de la réflexion & du travail, & on ne lui permet point les négligences de la lettre. Le style de la lettre est libre, simple, familier. L'épître n'a point de style déterminé; elle prend le ton de son sujet, & s'éleve ou s'abaisse suivant le caractere des personnes. L'épître de Boileau à son jardinier, exigeoit le style le plus naturel; ainsi ces vers y sont déplacés, supposé même qu'ils ne soient pas mauvais par - tout.
Sans cesse poursuivant ces fugitives fées, On voit sous les lauriers haleter les Orphées. Boileau avoit oublié en les composant, qu'Antoine devoit les entendre.
L'épître au roi sur le passage du Rhin, exigeoit le style le plus héroïque: ainsi l'image grotesque du fleuve essuyant sa barbe, y choque la decence. Virgile a dit d'un genre de poésie encore moins noble, sylvoe sint consale dignoe.
Si dans un ouvrage adressé à une personne illustre on doit annoblir les petites choses, à plus ferte raison n'y doit - on pas avilir les grandes; & c'est ce que fait à tout moment dans les épîtres de Boileau, le mélange de Cotin avec Louis le Grand, du sucre & de la canelle avec la gloire de ce héros Un bon mot est placé dans une épître familiere; dans une épître sérieuse & noble, il est du plus mauvais goût.
Boileau n'étoit pas de cet avis; il lui en coûta de retrancher la fable de l'huitre, qu'il avoit mise à la fin de sa premiere épître au roi, pour délasser, disoit - il, des lecteurs qu'un sublime trop sérieux peut enfin fatiguer. Il ne fallut pas moins que le grand Condé pour vaincre la répugnance du poëte à sacrifier ce morceau.
En général, les défauts dominans des épîtres de Boileau sont la sécheresse & la stérilité, des plaisanteries parasites, des idées superficielles, des vûes courtes, & de petits desseins. On lui a appliqué ce vers:
Dans son génie étroit il est toûjours captif.
Son mérite est dans le choix heureux des termes & des tours. Il se piquoit sur - tout de rendre avec grace & avec noblesse des idées communes, qui n'avoient point encore été rendues en Poésie. Une des choses par exemple qui le flatoient le plus, comme il l'avoue lui - même, étoit d'avoir exprimé poétiquement sa perruque.
Au contraire, la bassesse & la bigarrure du style défigurent la plûpart des épîtres de Rousseau. Autant il s'est élevé au - dessus de Boileau par ses odes, autant il s'est mis au - dessous de lui par ses épîtres.
Dans l'épitre philosophique, la partie dominante doit être la justesse & la profondeur du raisonnement. C'est un préjugé dangereux pour les Poëtes & injurieux pour la Poesie, de croire qu'elle n'exige ni
Il est encore plus incontestable, que dans l'épître philosophique on doit pouvoir presser les idées sans y trouver le vuide, & les creuser sans arriver au faux. Que seroit - ce en effet qu'un ouvrage raisonné, où l'on ne feroit qu'effleurer l'apparence superficielle des choses? Un sophisme revêtu d'une expression brillante, n'est qu'une figure bien peinte & mal dessinée; prétendre que la Poésie n'a pas besoin de l'exactitude philosophique, c'est donc vouloir que la Peinture puisse se passer de la correction du dessein. Or qu'on mette à l'épreuve de l'application de ce principe & les épîtres de Boileau, & celles de Rousseau, & celles de Pope lui - même. Boileau, dans son épître à M. Arnaud, attribue tous les maux de l'humanité à la honte du bien. La mauvaise honte ou plûtôt la foiblesse en général, produit de grands maux:
Tyran qui cede au crime & détruit les vertus. Henriade. Voilà le vrai. Mais quand on ajoûte, pour le prouver, qu'Adam, par exemple, n'a été malheureux que pour n'avoir osé soupçonner sa femme; voilà de la déclamation. Le desir de la loüange & la crainte du blâme produisent tour à tour des hommes timides ou courageux dans le bien, foibles ou audacieux dans le mal; les grands crimes & les grandes vertus émanent souvent de la même source: quand? & comment? & pourquoi? voilà ce qui seroit de la philosophie.
Dans l'épître à M. de Seignclai, la plus estimée de celles de Boileau, pour démasquer la flaterie le poëte la suppose stupide & grossiere, absurde & choquante au point de loüer un général d'armée sur sa défaite, & un ministre d'état sur ses exploits militaires; estce là présenter le miroir aux flateurs? Il ajoûte que rien n'est beau que le vrai; mais confondant l'homme qui se corrige avec l'homme qui se déguise, il conclut qu'il faut suivre la nature.
C'est elle seule en tout qu'on admire & qu'on aime. Un esprit né chagrin, plaît par son chagrin même. Sur ce principe vague, un homme né grossier plaira donc par sa grossiéreté? un impudent par son impudence? &c.
Qu'auroit fait un poëte philosophe? qu'auroit fait
par exemple, l'auteur des discours sur l'égalité des conditions,
& sur la modération dans les desirs? Il auroit pris
le naturel inculte & brute, comme il l'est toûjours:
il l'auroit comparé à l'arbre qu'il faut tailler, émonder, diriger, cultiver enfin, pour le rendre plus
beau, plus fécond, & plus utile. Il eût dit à l'homme:
On n'a besoin que d'un peu de philosophie pour
n'en trouver aucune dans les épitres de Rousseau.
Dans celle à Clement Marot il avoit à développer
& à prouver ce principe des Stoïciens, que l'erreur
est la source de tous les vices, c'est - à - dire qu'on n'est
méchant que par un intérêt mal entendu. Que fait le
poëte? il établit qu'un vaurien est toujours un sot
sous le masque; & au lieu de citer au tribunal de la
raison un Aristophane, un Catilina, un Narcisse,
qu'il auroit eu bien de la peine à faire passer pour
d'honnêtes gens, ou pour des sots; il prend un fat,
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