ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"912"> a dans les livres de Justinien deux exemples remarquables de l'effet que produit l'erreur commune.

L'un est en la fameuse loi barbarius Philippus, au ff. de officio proetorum; c'est l'espece d'un esclave qui avoit fait l'office de préteur: la loi décide que tout ce qu'il a fait est valable.

L'autre est la loi si quis, au ff. de senatusc. maced. qui décide que fi un homme a traité avec un fils de famille, qui passoit publiquement pour être pere de famille; ce fils de famille ne pourra pas exciper contre lui du bénéfice du macédonien, quia publicè .... sic agebat, sic contrahebat. (A)

Erreur de Compte (Page 5:912)

Erreur de Compte, voyez ci - devant Erreur de Calcul.

Erreur de Droit (Page 5:912)

Erreur de Droit; voyez ce qui a été dit ci - devant au premier article sur le mot Erreur (Jurisp.)

Erreur de Fait (Page 5:912)

Erreur de Fait, voyez Ibidem.

Erreur de Nom (Page 5:912)

Erreur de Nom, est lorsque dans un acte on nomme une personne pour une autre, ou une chose pour une autre. Une telle erreur vitie le legs, à moins que la volonté du testateur ne soit d'ailleurs constante. Voyez la loi 9. ff. de hered. instit. & leg. 4. ff. de legatis primo instit. de legat. §. 29. (A)

Erreur de Personne (Page 5:912)

Erreur de Personne, c'est - à - dire lorsque l'on croit traiter avec une personne, & que l'on traite avec une autre, le contrat est nul. Voyez ce qui a été dit ci - devant au mot Empêchement de Mariage, (A)

Erreur (Page 5:912)

Erreur, (Proposition d'- ) voyez au mot Proposition.

Erreur de Lieu (Page 5:912)

Erreur de Lieu, (Med.) error loci; c'est une expression employée en Medecine pour désigner le changement qui se fait dans le corps humain, lorsqu'un fluide d'une nature déterminée & qui doit être contenu dans des vaisseaux qui lui sont propres, sort de ces vaisseaux & se porte dans d'autres voisins qui ne sont pas naturellement destinés à le recevoir. Comme ce changement n'est bien sensible que par rapport au sang qui passe de ses vaisseaux dans les lymphatiques ou autres, c'est - là proprement ce que les Medecins appellent erreur de lieu.

Les globules rouges sont la partie la plus grossiere que l'on observe dans le sang; cette partie ne peut être naturellement contenue & mise en mouvement que dans les vaisseaux du corps qui ont le plus de capacité. La partie de ce fluide qui approche le plus du globule rouge par rapport à son volume, peut pénétrer dans des vaisseaux dont la capacité approche le plus des vaisseaux sanguins; mais qui donne l'exclusion aux globules rouges, parce qu'ils sont trop grossiers pour y pénétrer, & peut admettre toutes les autres parties des fluides plus subtils. La même chose a lieu vraissemblablement par rapport aux différens ordres de vaisseaux qui diminuent de capacité les uns respectivement aux autres, jusqu'aux vaisseaux les plus simples du corps humain, & la santé semble consister principalement en ce que les différens fluides restent chacun dans les vaisseaux qui lui sont proportionnés. C'est dans les parties les plus grossieres de chaque fluide, que réside la qualité propre qui le caractérise.

Lorsqu'il arrive que la trop grande quantité de sang, ou la raréfaction excessive de ce fluide, ou son mouvement trop impétueux, dilate ses propres vaisseaux & conséquemment les orifices des vaisseaux d'un genre différent, qui en naissent immédiatement au point de permettre le passage des parties les plus grossieres du sang, qui devoient naturellement rester dans les vaisseaux sanguins; ces parties pénetrent dans les vaisseaux continus où elles sont étrangeres: elles occupent un lieu, où elles ne sont admises que par un effet contre nature Ce même effet peut aussi être produit sans aucun changement dans les parties solides contenantes, si la consistance des fluides contenus, ou le volume des parties qui le composent, sont tellement diminués qu'ils puissent pénétrer dans des conduits où ils n'auroient pas pû être admis avec leur consistance naturelle. Le premier cas se présente souvent dans les inflammations considérables; & le second, dans les dissolutions chaudes, la masse des humeurs, par l'effet de quelque exercice violent, de quelque cause physique ou de toute autre de cette nature.

L'ophthalmie fournit un exemple bien marqué du passage du sang dans des vaisseaux de différent genre, par l'effet de l'inflammation: toute la conjonctive ou albuginée, qui étoit avant l'ophthalmie d'une blancheur éclatante, devient quelquefois dans cette maladie d'un rouge très - foncé; ce qui ne peut pas se faire sans que les vaisseaux lymphatiques soient eux - mêmes engorgés de la partie rouge du sang, y ayant si peu de vaisseaux sanguins distribués dans le tissu de cette membrane de l'oeil, dans l'état naturel.

Cette sorte d'erreur de lieu dans les inflammations est d'ailleurs démontrée par l'inspection anatomique, selon l'expérience du célebre Vieussens, rapportée dans son ouvrage intitulé novum systema vasorum; par l'observation fréquente des cas dans lesquels on a vû des femmes, qui dans la suppression des regles par la voie naturelle, éprouvoient un supplément à cette évacuation par les orifices des vaisseaux galactopheres, qui sont autour des mamellons; ensorte qu'il se faisoit sans aucune solution de continuité dans les vaisseaux sanguins, une véritable transmission des globules rouges, par les conduits destinés à ne porter ordinairement que la lymphe, & à séparer de la masse des humeurs la matiere du lait à l'occasion de la grossesse. Les crachats, dans la péripneumonie, ne sont souvent aussi teints de sang, que parce qu'il a été poussé quelques globules rouges dans les vaisseaux secrétoires & excrétoires de l'humeur bronchique.

Il ne manque pas aussi d'exemples du passage du sang dans des vaisseaux étrangers, par l'effet de la dissolution des humeurs; on le voit arriver dans les petites véroles qui sont accompagnées d'une si grande fonte d'humeurs, qu'ayant perdu leur consistance naturelle, les plus grossieres deviennent susceptibles de pénétrer dans les vaisseaux les plus déliés; ainsi les globules rouges passent par les couloirs des urines, & constituent le pissement de sang; ils sont poussés dans les vaisseaux cutanés, ils y fournissent matiere à des sueurs sanglantes; ils y font des taches de couleur d'écarlate, ou pourprées, &c. V. Sang, Inflammation, Petite Vérole, Sueur, Pourpre , &c.

On trouve même, dans l'économie animale saine, des preuves du passage du sang dans des vaisseaux de différens genres, que l'on ne doit cependant pas appeller erreur de lieu, puisqu'il se fait naturellement; mais qui sert à établir la possibilité de celui qui est contre nature, & qui se fait véritablement par erreur de lieu: elles sont tirées de ce qui se passe dans l'écoulement du flux menstruel; il est certain que le sang, après s'être ramassé dans les vaisseaux utérins qui lui sont propres, dilate l'orifice des autres vaisseaux de la matrice, qui ne servant, hors du tems menstruel, qu'à porter une lymphe séreuse, pénetre dans ces vaisseaux & dans leur sinus, & parvient à l'embouchure de ces mêmes conduits, qui aboutissent à la surface interne de la matrice, où il se répand d'abord en petite quantité, mêlé avec la sérosité sous forme de sanie, & ensuite de sang en masse, jusqu'à ce que ces vaisseaux, dans lesquels il est étranger, soient desemplis, & puissent se resserrer au point de ne plus permettre aux globules rouges de pénétrer dans leur cavité. Voyez Menstrues. (d)

Erreur (Page 5:912)

Erreur, (Comm.) défaut de calcul, omission de [p. 913] partie, article mal porté sur un livre, dans un compte, ou dans une facture.

Dans le Commerce, on dit en ce divers sens: il y a erreur dans cette addition; vous vous êtes trompé dans la facture que vous m'avez envoyée un tel jour; vous tirez en ligne 1677 liv. 10 s. au lieu de 1657 l. 10 s. pour 130 aunes de drap à 12 liv. 15 s. c'est une erreur de vingt livres qui doit tourner à mon profit; j'ai trouvé plusieurs erreurs dans votre compte; l'article porté en crédit le 1 Juillet pour 1540 liv. ne doit être que de 1530 liv. vous me débitez le 20 Août de 400 liv. pour ma traite du 3 dudit à Lambert, je n'en ai point de connoissance.

Dans l'arrêté des comptes que les marchands & négocians soldent ensemble, ils ne doivent pas omettre la clause, sauferreur de calcul, ou omission de parties.

On dit en proverbe qu'erreur n'est pas compte, pour faire entendre que quoiqu'un compte soit soldé, si l'on y trouve quelque défaut de calcul ou omission de parties, on doit réciproquement s'en faire raison. Dict. de Comm. de Trév. & de Chamb. (G)

ERRHINS (Page 5:913)

ERRHINS, adj. pl. (Pharmacie.) Ce mot vient du grec E)N, in, dans, & R(IN, nasus, nez.

C'est ainsi qu'on appelle tous les remedes qui sont destinés à être introduits dans le nez.

Ces remedes se préparent sous différentes formes; tantôt ils sont liquides, tantôt solides, tantôt c'est une poudre, quelquefois c'est un liniment, une pommade, un onguent.

Ceux qui sont sous forme liquide, ou bien en poudre, se reniflent.

Ceux qui sont solides se forment en petits bâtons pyramidaux, qu'on introduit dans les narines, & qu'on y laisse autant de tems qu'il est nécessaire.

Les linimens, les pommades, les onguens se portent dans le nez avec le bout du doigt.

Les remedes errhins sont quelquefois destinés à provoquer l'éternument, & alors on les nomme sternutatoires. Voyez Sternutatoires. La véritable signification du mot errhin est celle que nous venons de lui donner avec les auteurs les plus exacts; mais ce n'est pas dans ce sens générique que la plûpart l'ont pris: quelques - uns ont restraint le nom d'errhin aux remedes qui excitoient doucement l'excrétion des narines, & ils ne les distinguoient des sternutatoires que par le degré d'activité; quelques autres définissent l'errhin par la forme liquide; d'autres prétendent au contraire que la consistance pulvérulente, molle, liquide ou solide lui est indifférente, &c.

La signification du mot errhin étant bornée, selon son acception la plus ordinaire, à désigner les remedes qui évacuent la membrane pituitaire, nous observerons que les errhins les plus doux peuvent devenir sternutatoires sur certains sujets, & que les sternutatoires, au contraire, peuvent n'être que des évacuans doux pour d'autres sujets. La maniere d'agir de ces remedes est donc la même; ils operent une irritation sur la membrane pituitaire, & ils déterminent une évacution par ses couloirs, en excitant avec plus ou moins d'énergie l'excrétion de l'humeur qu'elle sépare. Voyez Excrétion & Irritation. Cette irritation portée à un certain point, détermine cette secousse violente & convulsive de plusieurs organes, qui est connue sous le nom d'éternument; secousse inutile à l'évacuation des narines, mais que l'on cherche à exciter dans certains cas, pour une autre vûe. Voyez Eternument & Sternutatoire.

Les errhins, considérés comme évacuans, s'employent le plus souvent contre les incommodités connues dans le langage ordinaire sous le nom de fluxions, & sur - tout de celles qui attaquent les yeux & les oreilles, principalement lorsqu'elles sont absolument séreuses. Voyez Fluxion. Les affections véritablement inflammatoires des yeux & des paupieres sont plûtôt augmentées que diminuées par l'usage des errhins, quoiqu'à vrai dire, ils deviennent bien - tôt si indifférens par une courte habitude, que le medecimne peut guere compter sur ces secours.

L'usage presque général du tabac, qui est un errhin (que la plûpart des preneurs de tabac s'appliquent continuellement sans le savoir, comme M. Jourdain faisoit de la prose), & même le seul que nous employions aujourd'hui, a rendu ce secours encore plus inutile, ou du moins plus rarement applicable; comme l'habitude de boire du vin a privé la plûpart des hommes d'une grande ressource contre plusieurs maux. (b)

ERS (Page 5:913)

ERS, s. m. (Hist. nat. Bot.) Ervum, genre de plantes à fleurs papilionacées. Le pistil sort du calice, & devient dans la suite une silique dont les deux faces sont relevées en ondes ou en noeuds; elle renferme des semences arrondies: ajoûtez aux caracteres de ce genre, que les feuilles sont rangées par paires sur une côte. Tournefort, inst. rei herb. Voyez Plante. (I)

Ers (Page 5:913)

Ers ou Orobe. (Pharmacie & Matiere médicale.) La semence, ou plûtôt la farine de l'ers, est la seule partie de cette plante qui soit d'usage en Medecine: les anciens medecins la réduisoient en poudre, & la donnoient incorporée avec le miel dans l'asthme humide, pour faciliter l'expectoration. Galien, dans son premier livro des facultés des alimens, dit que quoiqu'on ne mange point la semence d'ers, à cause de son mauvais goût & de son mauvais suc, cependant dans des disettes on a quelquefois été obligé d'y recourir.

La farine d'ers est une des quatre farines résolutives, & elle n'a d'autre usage magistral, que d'être un des ingrédiens des cataplasmes qu'on prépare avec ces farines. Voyez Farine résolutive. La farine d'ers entre dans les trochisques scillitiques.

ERSE (Page 5:913)

ERSE, s. f. (Marine.) c'est une corde qui entoure le moufle de la poulie, & qui sert à l'amarrer. Voyez Etrope. (Z)

ERTZGEBURGE (Page 5:913)

ERTZGEBURGE, (Géog. mod.) nom d'un des cercles de l'électorat de Saxe.

ERUCAGO (Page 5:913)

ERUCAGO, s. f. (Hit. nat. Bot.) genre de plantes à fleurs en croix. Il sort du calice un pistil qui devient dans la suite un fruit qui ressemble à une petite massue à quatre faces, dont les arrêtes sont relevées en forme de crêtes. Ce fruit est partagé en trois loges, & renferme des semences qui sont arrondies, pour l'ordinaire, & qui ont un petit bec. Tournefort, inst. rei herb. Voyez Plante. (I)

Erucago (Page 5:913)

Erucago. (Matiere medicale.) Lémery dit que l'erucago segetum, sinapi echinatum, J. B. est incisive, atténuante, propre pour raréfier la pituite du cerveau, & pour faire éternuer. On lui attribue une qualité anti - scorbutique, comme à la vraie roquette, dont elle a les principes. Chambers.

ERUCIR (Page 5:913)

ERUCIR, (Venerie.) Il se dit d'un cerf, quand il prend une branche dans sa gueule, & la suce pour en tirer le suc.

ERUDIT (Page 5:913)

ERUDIT, adj. m. (Littérature.) On appelle de la sorte celui qui a de l'érudition (voyez Érudition); ainsi on peut dire que Saumaise étoit un homme très<-> érudit. Erudit se prend aussi substantivement; on dit par ellipse, un érudit, pour un homme érudit: l'ellipse a toûjours lieu dans les adjectifs pris substantivement. Voyez Ellipse, Adjectif, Substantif , &c.

Les mots érudit & docte sont bornés à désigner les hommes profonds dans l'érudition; savant s'applique également aux hommes versés dans les matieres

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