ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"910"> medes d'une diete très - severe: les saignées & les purgatifs peuvent aussi trouver place dans ce traitement, selon les différentes indications qui se présentent, tirées de l'âge, du tempérament, de la force du malade. Voyez Amour, Passion, Mélancolie . (d)

EROTYLOS (Page 5:910)

EROTYLOS, s. m. (Hist. nat.) pierre fabuleuse dont Démocrite, & Pline d'après lui, vantent l'usage dans la divination. Voyez Divination.

ERPACH (Page 5:910)

ERPACH, (Gég. mod.) château du cercle de Soüabe, en Allemagne. Long. 27. 42. lat. 48. 23.

ERPSE (Page 5:910)

ERPSE, s. f. Voyez ci - devant Erésipele.

ERRATA (Page 5:910)

ERRATA, s. m. terme de Litterature & d'Imprimerie, qui signifie une liste qu'on trouve au commencement ou à la fin d'un livre, & qui contient les fautes échappées dans l'impression, & quelquefois dans la composition d'un ouvrage. Voyez Imprimerie.

Ce mot est purement latin, & signifie les fautes, les méprises; mais on l'a francisé, & du pluriel latin on en a fait en notre langue un singulier: on dit un errata bien fait.

Lindenberg a fait une dissertation particuliere sur les erreurs typographiques ou fautes d'impression, de erroribus typographicis. Il en recherche les causes & propose les moyens de prévenir ces défauts; mais il ne dit rien sur cette matiere, qui ne soit ou commun ou impraticable. Les auteurs, les compositeurs, & les correcteurs d'Imprimerie, dit - il, doivent faire leur devoir: qui en doute? Chaque auteur, continue - t - il, doit avoir son imprimerie chez lui: cela est - il possible? & le souffriroit - on dans aucun gouvernement?

Quelqu'un a appellé l'ouvrage du P. Hardoüin sur les médailles, l'errata de tous les antiquaires; mais il est trop plein de choses singulieres, hasardées, & quelquefois fausses, pour n'avoir pas besoin lui - même d'un bon errata. Les critiques sur l'histoire par Perizonius, peuvent être à plus juste titre appellées l'errata des anciens historiens. Le dictionnaire de Bayle a été regardé comme l'errata de celui de Moreri, cependant on y a découvert bien des fautes; elles sont comme inséparables des ouvrages fort étendus. Dict. de Trévoux & Chambers. (G)

ERRE (Page 5:910)

ERRE, s. f. en terme de Marine, signifie l'allure ou la façon dont le vaisseau marche. (Z)

Erres du Cerf (Page 5:910)

Erres du Cerf, (Ven.) sont ses naces ou voies.

ERREMENS (Page 5:910)

ERREMENS, s. m. plur. (Jurisprud.) les derniers erremens, sont les dernieres procédures qui ont été faites de part ou d'autre dans une affaire. Ce terme paroît venir du latin arrhoe, d'où l'on a fait en françois aires ou erres, airemens ou erremens, les procédures & productions étant considérées comme des especes d'arrhes ou gages que les parties se donnent mutuellement pour la décision du procès. Les erremens du plaids étoient cependant opposés aux gages de batailles; les premiers n'avoient lieu que dans les affaires civiles, les autres dans les affaires criminelles qui se décidoient par la voie du duel: cette différence est établie par Beaumanoir, chap. vij. pag. 49. lig. 7. & 8. ch. l. p. 271. & ch. lxj. p. 318.

On donne encore copie des derniers erremens, c'est - à - dire des dernieres procédures, & on procede suivant les derniers erremens, lorsque l'on reprend une contestation dans le même état & dans les mêmes qualités dans lesquelles on procédoit ci - devant; mais il faut pour cela que l'instance ne soit pas périe. Voyez l'ancien style du parlement, chap. j. & xjv. Joan. Galli, quest. 167. & 200. Boutillier, en sa somme rurale; la pratique de Masuer, & le gloss. de M. de Lauriere au mot Erremens. (A)

ERREUR (Page 5:910)

ERREUR, s. f. (Philos.) égarement de l'esprit qui lui fait porter un faux jugement Voyez Jugement.

Plusieurs philosophes ont détaillé les erreurs des sens, de l'imagination & des passions: mais leur théorie trop imparfaite est peu propre à éclairer dans la pratique. L'imagination & les passions se replient de tant de manieres, & dépendent si fort des tempéramens, des tems, & des circonstances, qu'il est impossible de dévoiler tous les ressorts qu'elles font agir.

Semblable à un homme d'un tempérament foible qui ne releve d'une maladie que pour retomber dans une autre; l'esprit, au lieu de quitter ses erreurs, ne fait souvent qu'en changer. Pour délivrer de toutes ses maladies un homme d'une foible constitution, il faudroit lui faire un tempérament tout nouveau: pour corriger notre esprit de toutes ses foiblesses, il faudroit lui donner de nouvelles vûes, & sans s'arrêter au détail de ses maladies, remonter à leur source même & la tarir.

Nous trouverons cette source dans l'habitude où nous sommes de raisonner sur des choses dont nous n'avons point d'idées, ou dont nous n'avons que des idées mal déterminées. Ce qui doit être attribué au tems de notre enfance, pendant lequel nos organes se développant lentement, notre raison vient avec encore plus de lenteur, & nous nous remplissons d'idées & de maximes, telles que le hasard & une mauvaise éducation les présentent. Quand nous commençons à refléchir, nous ne voyons pas comment les idées & les maximes que nous trouvons en nous, auroient pû s'y introduire; nous ne nous rappellons pas d'en avoir été privés: nous en jouissons donc avec sécurité, quelque défectueuses qu'elles soient: nous nous en rapportons d'autant plus volontiers à ces idées, que nous croyons souvent que si elles nous trompoient, Dieu seroit la cause de notre erreur; parce que nous les regardons sans raison comme l'unique moyen que Dieu nous ait donné pour arriver à la vérité.

Ce qui accoûtume notre esprit à cette inexactitude, c'est la maniere dont nous apprenons à parler. Nous n'atteignons l'âge de raison, que long - tems après avoir contracté l'usage de la parole. Si l'on excepte les mots destinés à faire connoître nos besoins, c'est ordinairement le hasard qui nous a donné occasion d'entendre certains sons plûtôt que d'autres, & qui a décidé des idées que nous leur avons attachées.

En rappellant nos erreurs à l'origine que je viens d'indiquer, on les renferme dans une cause unique. Si nos passions occasionnent des erreurs, c'est qu'elles abusent d'un principe vague, d'une expression métaphorique, & d'un terme équivoque, pour en faire des applications d'où nous puissions déduire les opinions qui nous flatent. Donc, si nous nous trompons, les principes vagues, les métaphores, & les équivoques, sont des causes antérieures à nos passions; il suffira par conséquent de renoncer à ce vain langage, pour dissiper tout l'artifice de l'erreur.

Si l'origine de l'erreur est dans le défaut d'idées, ou dans des idées mal déterminées, celle de la vérité doit être dans des idées bien déterminées. Les Mathématiques en font la preuve. Sur quelque sujet que nous ayons des idées exactes, elles seront toûjours suffisantes pour nous faire discerner la vérité: si au contraire nous n'en avons pas, nous aurons beau prendre toutes les précautions imaginables, nous confondrons toûjours tout. Sans des idées bien déterminées, on s'égareroit même en Arithmétique.

Mais comment les Arithméticiens ont - ils des idées si exactes? C'est que connoissant de quelle maniere elles s'engendrent, ils sont toûjours en état de les composer, ou de les décomposer, pour les comparer selon tous leurs rapports.

Les idées complexes sont l'ouvrage de l'esprit; si elles sont défectueuses, c'est parce que nous les avons mal faites. Le seul moyen pour les corriger, c'est de [p. 911] les refaire. Il faut donc reprendre les matériaux de nos connoissances, & les mettre en oeuvre comme s'ils n'avoient pas été employés.

Les Cartésiens n'ont connu ni l'origine ni la génération de nos connoissances. Le principe des idées innées d'où ils sont partis, les éloignoit de cette découverte. Loke a mieux réussi, parce qu'il a commencé aux sens. Le chancelier Bacon s'est aussi apperçû que les idées qui sont l'ouvrage de l'esprit, avoient été mal faites, & que par conséquent pour avancer dans la recherche de la vérité, il falloit les refaire: Nemo, dit - il, adhuc tantâ mentis constantiâ & rigore inventus est, ut decreverit & sibi imposuerit theorias & notiones communes penitus abolere, & intellectum abrasum & oequum ad particularia de integro applicare. Itaque illa ratio humana quam habemus, ex multâ fide, & multo etiam casu, nec non ex puerilibus, quos primo hausimus, notionibus, farrago quoedam est & congeries. Quod si quis oetate maturâ, & sensibus integris, & mente repurgatâ, se ad experientiam & ad particularia de integro applicet, de eo melius sperandum est .... Non est spes nisi in regeneratione scientiarum; ut eâ scilicet ab experientiâ certo ordine excitentur & rursùs condantur: quod adhuc factum esse aut cogitatum, nemo, ut arbitramur, affirmaverit. Prévenu comme on l'étoit pour le jargon de l'école & pour les idées innées, on traita de chimérique le projet de renouveller l'entendement humain. Bacon proposoit une méthode trop parfaite, pour être l'auteur d'une révolution; celle de Descartes devoit réussir; elle laissoit subsister une partie des erreurs.

Une seconde cause de nos erreurs, sont certaines liaisons d'idées incompatibles qui se forment en nous par des impressions étrangeres, & qui sont si fortement jointes ensemble dans notre esprit, qu'elles y demeurent unies. Que l'éducation nous accoûtume à lier l'idée de honte ou d'infamie à celle de survivre à un affront, l'idée de grandeur d'ame ou de courage à celle d'exposer sa vie en cherchant à en priver celui de qui on a été offensé, on aura deux préjugés; l'un qui a été le point d'honneur des Romains; l'autre qui est celui d'une partie de l'Europe. Ces liaisons s'entretiennent & se fomentent plus ou moins avec l'âge. La force que le tempérament acquiert, les passions aux quelles on devient sujet, & l'état qu'on embrasse, en resserrent ou en coupent les noeuds.

Une troisieme cause de nos erreurs, mais qui est bien volontaire, c'est que nous prenons plaisir à nous défigurer nous - mêmes, en effaçant les traits de la nature & en obscurcissant la lumiere qu'elle avoit mise en nous; & cela par le mauvais usage de la liberté qu'elle nous a donnée.

C'est ce qui peut arriver de diverses manieres: tantôt par une curiosité outrée, qui nous portant à connoître les choses au - delà des bornes de notre esprit & de l'étendue de nos lumieres, fait que nous ne rencontrons plus que ténebres: tantôt par une ridicule vanité qui nous inspire de nous distinguer des autres hommes, en pensant autrement qu'eux, dans les choses où ils sont naturellement capables de penser aussi - bien que nous: tantôt par la prévention d'un parti ou d'une secte, qui fait illusion en certain tems & en certain pays: tantôt par la suite imposante d'un grand nombre de vérités de conséquence, qui en ébloüissant nos yeux, font disparoître la fausseté de leur principe: tantôt enfin par un intérêt secret qu'on trouve à obscurcir & à méconnoître les sentimens de la nature, afin de se délivrer des vérités incommodes. Voyez l'essai sur l'origine des connoissances humaines, par M. l'abbé de Condillac. Article tiré des papiers de M. Formey. Voyez encore, sur les erreurs de l'esprit, l'article Evidence, §. 28 - 38.

Erreur (Page 5:911)

Erreur, (Jurisprud.) c'est lorsque l'on a dit ou fait une chose, croyant en dire ou faire une autre.

L'erreur procede du fait ou du droit.

L'erreur ou ignorance de fait, consiste à ne pas savoir une chose, qui est, par exemple, si un héritier institué ignore le testament qui le nomme héritier, ou si sachant le testament, il ignore la mort de celui à qui il succede.

On appelle aussi erreur de fait, lorsqu'un fait est avancé pour un autre, & que cela est fait par ignorance; en ce cas c'est une erreur ou un faux énoncé: si le fait faux étoit avancé sciemment, il y auroit de la mauvaise foi.

L'erreur ou ignorance de droit, consiste à ne pas savoir ce qu'une loi ou coûtume ordonne.

On peut être dans l'erreur par rapport au droit positif; mais personne n'est présumé ignorer le droit naturel; les gens mêmes les plus simples & les plus grossiers ne sont pas excusés à cet égard: nec in eâ re rusticitati veniâ proebeatur. Lib. II. cod. de in jus voc.

L'ignorance où quelqu'un est de ses droits, peut venir d'une erreur de fait, ou d'une erreur de droit. Par exemple, s'il ignore qu'il soit parent, c'est une ignorance de fait; s'il croit qu'un plus proche que lui l'exclut, ne sachant qu'il concourt avec lui par le moyen de la représentation, c'est une ignorance de droit.

L'erreur de fait ou de droit ne nuit jamais au mineur.

A l'égard des majeurs, l'erreur de fait ne leur préjudicie pas; parce que celui qui fait ainsi quelque chose par erreur n'est pas cense consentir, puisqu'il ne le fait pas en connoissance de cause: mais il faut pour cela que l'erreur de fait soit telle qu'il paroisse évidemment qu'elle a été le seul fondement du consentement qui a été donné; encore l'acte n'est - il pas nul de plein droit, mais il faut prendre la voie des lettres de rescision.

Si le consentement peut avoir été déterminé par plusieurs causes, l'erreur qui se trouve par rapport à quelques - unes de ces causes, ne détruit pas l'acte dès qu'il y a encore quelque autre cause qui peut le faire subsister.

L'ignorance des faits qui a induit en erreur est toûjours présumée, lorsqu'il n'y a pas de preuve contraire, excepté dans les choses qui sont personnelles à celui qui allegue l'erreur, parce que chacun est présumé savoir ce qui est de son fait.

Lorsqu'un des contractans a été induit en erreur par le dol de l'autre, ce dol forme un double moyen de restitution.

L'erreur de droit n'est point excusée à l'égard des majeurs, car chacun est présumé savoir les lois, & sur - tout le droit naturel.

Néanmoins s'il s'agit d'une loi de droit positif, & qu'il soit évident que l'on n'a traité qu'à cause de l'ignorance de ce droit, il peut y avoir lieu à la restitution: mais si l'acte peut avoir eu quelque autre cause, si l'on peut présumer que celui qui n'a pas fait valoir son droit y arenoncé volontairement, en ce cas l'erreur de droit ne forme pas un moyen de restitution. Voyez au digeste le titre de juris & facti ignorantiâ. (A)

Erreur de Calcul (Page 5:911)

Erreur de Calcul, est la méprise qui se fait en comptant & marquant un nombre pour un autre. Cette erreur ne se couvre point, l. unic. cod. de err. calc. Voyez l'ordonnance de 1667, titre xxjx. art. 21. (A)

Erreur commune (Page 5:911)

Erreur commune, est celle où sont tombés la plûpart de ceux qui avoient intérêt de savoir un fait qu'ils ont cependant ignoré. C'est une maxime en droit que error communis facit jus, c'est - à - dire qu'elle excuse celui qui y est tombé, comme les autres. Il y

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