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6°. Pour accommoder ces théorèmes à la construction des problèmes, il est souvent nécessaire d'augmenter la figure, soit en prolongeant certaines lignes jusqu'à ce qu'elles en coupent d'autres, ou qu'elles deviennent d'une certaine longueur; soit en tirant des paralleles ou des perpendiculaires de quelque point remarquable; soit en joignant quelques points remarquables; soit enfin comme cela arrive quelquefois, en construisant une nouvelle figure suivant d'autres méthodes, selon que le demandent les problèmes & les théorèmes dont on veut faire usage pour la résoudre.
Par exemple, si deux lignes qui ne se rencontrent point l'une & l'autre, font des angles donnés avec une certaine autre ligne, on peut les prolonger jusqu'à ce qu'elles se rencontrent; de maniere qu'on aura un triangle dont on connoîtra tous les angles, & par conséquent le rapport des côtés; ou bien si un angle est donné, ou doit être égal à un angle quelconque, souvent on peut completer la figure, & en former un triangle donné d'espece, ou semblable à quelqu'autre: ce qui se fait, soit en prolongeant quelques - unes des lignes de la figure, soit en tirant une ligne qui soustende un angle. Si un triangle proposé est obliquangle, souvent on le résoud en deux triangles rectangles, en abaissant une perpendiculaire d'un des angles sur le côté opposé. Si la question regarde des figures de plusieurs côtés, on les résoud en triangles par des lignes diagonales, & ainsi des autres: mais il faut toûjours avoir attention que par ces divisions la figure se trouve partagée, on en triangles donnés, ou en triangles semblables, ou en triangles rectangles
Ainsi, dans l'exemple proposé, on tirera la diagonale
BD, afin que le trapèse ABCD puisse se
résoudre en deux triangles, l'un rectangle ABD, &
l'autre obliquangle BCD (
7°. Ayant choisi & déterminé la méthode suivant laquelle on doit procéder, & fait sa figure, on donne d'abord des noms aux quantités qui doivent entrer dans le calcul, c'est - à - dire desquelles on doit tirer la valeur des autres jusqu'à ce qu'on arrive à une équation; pour cela on aura soin de choisir celles qui renferment toutes les conditions du problème, & qui paroissent, autant qu'on peut en juger, les plus propres à rendre la conclusion simple & facile, de maniere cependant qu'elle ne soit pas plus simple que le sujet & le dessein du calculateur ne le demandent. Ainsi il ne faut point donner de nouveaux noms aux quantités dont on peut exprimer la valeur par celle des quantités à qui on a déjà donné des noms. Par exemple, si une ligne donnée est divisée en parties, ou si on a un triangle rectangle, on doit laisser sans nom quelqu'une des parties de la ligne ou toute la ligne entiere, ou un des côtés du triangle, parce que les valeurs de ces quantités peuvent se déduire de la valeur des données, comme dans l'exemple déjà proposé. Si on fait AD=x & BA=a, on ne marquera BD par aucune lettre, parce qu'elle est le troisieme côté du triangle rectangle ABD, & que par conséquent sa valeur est [omission: formula; to see, consult fac-similé version] Si on nomme ensuite BC, b, on verra que les triangles semblables DAB & BCE donnent AD:AB::BC: CE. Or de ces quatre lignes les trois premieres sont déjà données; ainsi on ne donnera point de nom à la quatrieme CE, dont la valeur se trouvera être ab/x par le moyen de la proportion précédente. Si donc on nomme DC, c, on ne donnera point de nom à DE, parce que ses parties DC & CE, étant l'une c, l'autre ab/x, leur somme c+ab/x est la valeur de DE.
8°. Par les différentes opérations qu'on fait pour exprimer les lignes auxquelles on n'a point donné de noms, le problème est déjà presque réduit à une équation; car après qu'on a exprimé ainsi les différentes lignes qui doivent entrer dans la solution de la question proposée, il ne faut plus que faire attention aux conditions du problème, pour découvrir une équation.
Par exemple, dans le problème dont nous avons
déjà parlé, il ne faut que trouver par le moyen des
triangles rectangles BCE & BDE, deux valeurs
de BE; en effet on aura BC
9°. A l'égard de la géométrie des lignes courbes,
on a coûtume de déterminer ces lignes, ou en les
supposant décrites par le mouvement local de quelques
lignes droites, ou en les représentant par des
équations qui expriment indéfiniment le rapport de
certaines lignes droites disposées entr'elles dans un
certain ordre & suivant une certaine loi, & terminées
à la courbe par une de leurs extrémités. Voyez
Les anciens déterminoient les courbes, ou par le [p. 847]
Si, au lieu de descriptions géométriques, on se
sert d'équations pour désigner les lignes courbes, les
calculs deviendront encore plus simples & plus faciles,
puisqu'on aura moins d'équations à trouver;
ainsi supposons que l'on cherche le point d'intersection
C de l'ellipse donnée ACE (
Quand une courbe n'est point donnée d'espece, mais qu'on propose de la déterminer, on peut supposer une équation à volonté qui exprime sa nature d'une maniere générale; on prendra cette équation pour la véritable équation de la courbe, afin de pouvoir par ce moyen arriver à des équations, par le moyen desquelles on déterminera la valeur des quantirés qu'on a prises pour données.
Jusqu'ici nous n'avons fait que traduire l'article équation à - peu - près tel qu'il se trouve dans l'Encyclopédie angloise. Cet article est tiré presque en entier de l'Arithmétique universelle de M. Newton; il est aisé d'y reconnoître en effet la main d'un grand maître, & nous avons crû devoir le donner tel qu'il est par cette raison, l'Arithmétique universelle n'ayant point d'ailleurs été traduite jusqu'ici en notre langue. Mais il reste encore sur la théorie des équations beaucoup de choses à dire pour rendre cet article complet dans un ouvrage tel que l'Encyclopédie. Nous allons tâcher de satisfaire à cet objet; & quoique la matiere ait déjà éte fort maniée dans un grand nombre d'ouvrages, nous espérons montrer qu'elle a été traités d'une maniere insuffisante à plusieurs égards, & la présenter d'une maniere presque entierement nouvelle.
Je ne parlerai point ici de la maniere de préparer
une équation, en faisant évanoüir les fractions, les
radicaux, & toutes les inconnues, excepté une seule,
&c. Ces opérations seront détaillées au mot
Je ne parlerai point non plus de l'abaissement des
équations. Voyez
Je ne parlerai point enfin des équations du premier
degré, c'est - à - dire de celles où l'inconnue ne monte
qu'à une dimension: leur solution est sans difficulté.
V.
Soit donc x
Il est évident, par l'énoncé même de la question,
qu'il faut trouver une quantité a, positive ou négative,
réelle ou imaginaire, qui étant substituée à la
place de x dans x Next page
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