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Épingles (Page 5:808)
Épingle (Page 5:808)
ÉPINGLETTE (Page 5:808)
ÉPINGLETTE, s. f. c'est, dans l'Artillerie, une espece de petite aiguille de fer, dont on se sert pour percer les gargousses lorsqu'elles sont introduites dans les pieces, avant de les amorcer. (Q)
ÉPINGLIER (Page 5:808)
ÉPINGLIER, s. m. (Commerce.) marchand qui vend des épingles, des clous d'épingles, des touches, des aiguilles, &c.
Les Epingliers à Paris font un corps gouverné par trois jurés, dont la jurande dure deux ans. On les élit à deux reprises différentes; au mois de Mai on en élit deux, l'année suivante on élit le troisieme, & ainsi de suite. Les statuts de cette communauté sont très - anciens. Leur principal travail étoit autrefois les épingles: mais depuis que les vivres sont devenus plus chers, & Paris plus peuplé, ils ne les font plus, ils les tirent de Laigle & autres endroits de la Normandie, où les ouvriers sont à meilleur compte.
EPINICION (Page 5:808)
EPINICION, s. m. (Belles - Lett.) dans la poésie greque & latine signifie, 1°. une fête ou des réjouissances pour une victoire remportée sur l'ennemi: 2°. un poëme, une piece de vers sur le même sujet, un chant de victoire. Scaliger traite expressément de cette sorte de poëme dans sa poétique, lib. I. ch. xljv. L'épître de Boileau, le poëme de Corneille sur le passage du Rhin, celui de M. Adisson sur la campagne de 1704, & celui de M. de Voltaire sur la victoire de Fontenoy, sont de ce genre.
Le poëme d'Adisson a pour objet la bataille d'Hocstet; c'est un des plus beaux ouvrages de cet illustre auteur; celui de M. de Voltaire ne mérite pas moins d'être lû; la préface que l'auteur y a mise contient des réflexions judicieuses sur ce genre de poëme, & sur l'épître de Despréaux. (G)
EPINOCHE ou EPINARDE (Page 5:808)
EPINOCHE ou EPINARDE, subst. f. (Hist. nat. Icthiolog.) piscicutus aculeatus, poisson d'eau douce, le plus petit de tous. Il n'a qu'une seule nageoire, qui est sur le dos, & au - devant de laquelle il se trouve trois piquans séparés les uns des autres. Il a aussi deux piquans sur le ventre; ils sont plus grands & plus forts que les autres, & ils tiennent à un os qui a la forme d'une nageoire; car ce poisson a deux lames osseuses, de figure triangulaire, à la place des nageoires du ventre. Il dresse & il abaisse à son gré ses piquans; il est sans écailles, & on le trouve dans les ruisseaux.
Il y a une autre espece d'épinoche, qui differe de
la précédente par les caracteres suivans: elle a dix
ou onze piquans sur le dos, qui sont dirigés alternativement
à droite & à gauche; le corps est plus long,
& elle n'a point de lames osseuses: on la trouve aussi
dans les ruisseaux. Rau, synop. meth. pisc. Rond. hist.
des poissons de riviere. Voyez
Epinoche (Page 5:808)
EPINYCTIDE (Page 5:808)
EPINYCTIDE, s. f. (Medecine.)
Cet auteur, dans la description très - exacte qu'il donne de l'épinyctide, lib. V. cap. xxviij. dit qu'elle est ordinairement fort enflammée tout - au - tour, & que le sentiment douloureux qu'elle fait naître est beaucoup plus considérable que la grosseur ne semble pouvoir la causer; elle fournit, quand elle est ouverte, une sanie sanguinolente.
Cette tumeur est produite par une matiere bilieuse acre qui se ramasse dans quelque follicule de la peau, la ronge, & se fait une issue en l'exulcérant: l'acreté & la subtilité particuliere de cette humeur viciée la rendent susceptible de produire une irritation considérable dans les nerfs voisins, & d'être aisément agitée par la chaleur du lit & l'augmentation qui se fait dans la transpiration pendant la nuit.
Il est facile de distinguer cette tumeur exanthémateuse de toute autre, par les symptomes qui lui sont propres, rapportés dans la définition: elle est extrèmement incommode à cause des mauvais effets qu'elle produit dans la nuit: s'il en paroît plusieurs en même tems, c'est un indice de la qualité bilieuse & acrimonieuse, dominante dans la masse des humeurs.
Les personnes qui ont des épinyctides doivent observer
un régime délayant & adoucissant: on a recours
à la saignée si elles sont nombreuses; la purgation
convient pour détourner de la peau l'hameur
viciée & l'évacuer; les digestifs & les épulotiques
ordinaires sont les topiques, dont l'usage est indiqué
dans cette affection. Voyez
EPIPEDOMETRIE (Page 5:808)
EPIPEDOMETRIE, s. f. dans les Mathématiques, signifie la mesure des figures qui s'appuient sur une même base. Ce mot n'est plus en usage. Harris & Chambers. (E)
EPIPHANÈS (Page 5:808)
* EPIPHANÈS, (Mythologie.) surnom de Jupiter. Jupiter épiphanès ou Jupiter qui se manifeste, c'est la même chose. Jupiter fut ainsi appellé, de ce qu'il rendoit souvent sa présence sensible par des éclairs, par le tonnerre, de ce qu'il se plaisoit à se mêler parmi les hommes, & sur - tout parmi les femmes, sous différentes formes corporelles.
EPIPHANIE (Page 5:808)
EPIPHANIE, s. f. (Hist. ecclés.) terme d'Eglise, [p. 809]
Les Grecs appelloient l'Epiphanie, la présence des
dieux sur la terre, soit qu'ils se sissent voir en personne
aux yeux des hommes, soit qu'ils manifest assent
leur présence par quelques effets extraordinaires.
Cette présence des dieux leur fournit l'occasion
d'instituer les fêtes ou sacrifices, qu'ils nommoient
épiphanies,
L'on a nommé semblablement, parmi les Chrétiens, l'Epiphanie la fête des Rois, dans la prévention généralement établie, que les mages étoient des rois. Cette fête ne se célébroit autrefois qu'après avoir été précédée d'une veille & d'une jeûne trèssévere; & il paroît surprenant qu'une coûtume si pieuse ait été abolie, pour y substituer une solennité bien opposée à l'abstinence & à la mortification.
L'exemple des Payens a pû servir, selon quelques auteurs, à chasser le jeûne, pour lui subroger la bonne - chere. La conformité qu'ont trouvé ces mêmes auteurs entre la fête du roi - boit & les saturnales, leur a fait avancer que la premiere étoit une imitation & une suite de la scconde: en effet, disent-ils, la fête des saturnales commençoit en Décembre, continuoit dans les premiers jours de janvier, qui est aussi le tems de la fête des Rois. Les peres de famille envoyoient à l'entrée des saturnales, des gâteaux avec des fraits à leurs amis; l'usage des gâteaux subsiste encore. Ces amis mangeoient ensemble: c'est ce que l'on pratique aussi la veille & le jour des Rois. La premiere cérémonie des saturnales consistoit à élire un roi de la fête; & Lucien fait dire plaisamment à Saturne, saisons des rois à qui nous obéissions agréablement. L'élection d'un roi est aussi parmi nous la premiere action de l'Epiphanie, avec cette différence que les Payens élisoient leur roi par le sort des dés, & que nous l'élisons par la rencontre de la seve. Le même Lucien nous apprend que le plaisir consistoit à boire, s'enivrer, & crier. C'est à - peu - près la même chose parmi nous, & nous marquons notre joie non seulement par la bonne - chere, mais encore par nos acclamations quand le roi boit.
Cependant toutes ces applications générales ne prouvent rien, & ne se trouvent un peu justes que par les abus que le tems a amenés dans la célébration de la fête de l'Epiphanie; car d'un côté la qualité des personnes qui célébroient ces deux fêtes, & de l'autre, le terme de leur durée, sont voir clairement que ce sont deux différentes fêtes, qui n'ont qu'un rapport élorgné.
Disons donc qu'il est plus naturel de croire que le souper de la veille des Rois est une suite de la veille, que > Chrétiens célébroient d'abord avec beaucoup de respect & de religion; mais le tems, le lieu, & les autres circonstances de ces assemblées nocturnes, favorisoient trop la corruption pour qu'elle ne s'introduisît pas dans la fête: le scandale même devint à la fin si grand & si pernicieux, que par plusieurs conciles l'on fut obligé de défendre ces assemblées: cependant on ne put pas les abolir entierement; & pour en conserver le souvenir, les parens s'assemblerent avec leurs amis, se régalerent; & afin de marquer l'origine du festin, ils observerent de le bénir avant que de se mettre à table; & même on partageant le gâteau, la premiere portion étoit destinée pour Dieu, ce qui seul suffiroit, ce me semble, pour détruire la comparaison de la fête des Rois avec celle des saturnales.
On solennisoit autrefois dans notre royaume la
EPIPHÉNOMENE (Page 5:809)
EPIPHÉNOMENE, s. m. (Med.) ce terme est grec,
composé d'
M. Quesnay, dans son nouveau traité des fievres, dit avoir été obligé de se servir du terme d'épiphénomene, n'ayant pû trouver aucun nom françois assez significatif pour exprimer distinctement ce que les anciens entendoient par ce mot, & ce qu'il s'agit de désigner par une dénomination qui marque bien sensiblement le genre d'affection morbifique qui vient d'être défini, ainsi c'est en quelque sorte malgré lui, ajoûte - t - il, qu'il s'est déterminé à rappeller un terme grec, qui depuis long - tems est presque entierement hors d'usage.
Les Arts & les Sciences gagnent toûjours à acquérir
des termes propres, dès qu'ils peuvent servir à
évitet les circonlocutions, ou l'obscurité dans leur
langage respectif. Voyez
EPIPHONÈME (Page 5:809)
EPIPHONÈME, s. f. (Rhét.) mot consacré que nous avons emprunté des Grecs à l'exemple des Latins.
C'est une figure de Rhétorique qui consiste ou dans une espece d'exclamation à la fin d'un récit de quelque évenement, ou dans une courte réflexion sur le sujet dont on a parlé. Cette figure échappe aux esprits vifs & aux esprits profonds: son élégance part du goût, du choix, de la vérité; il faut aussi qu'elle naisse du sujet, & qu'elle coule de source; alors c'est un dernier coup de pinceau qui fait une image frappante dans l'esprit du lecteur, ou de l'auditeur. Ainsi Virgile, après avoir dépeint tout ce que la colere suggere à une déesse immortelle contre son héros, ne peut s'empêcher de s'écrier, Tantoe - ne animis celestibus iroe! & dans un autre endroit, Tantoe molis erat romanam condere gentem! C'est encore une belle épiphonême, & souvent citée, que celle de S. Paul, lorsqu'après avoir discouru de la rejection des Juifs, & de la vocation des Gentils, il s'écrie: O'profondeur des richesses, de la sagesse, & de la connoissance de Dieu!
Cette figure n'est déplacée dans aucun ouvrage,
mais il me semble que c'est dans l'histoire qu'elle produit
sur - tout un effet intéressant. Velleius Paterculus
qui, indépendamment du style, nous a montré son
talent pour l'eloquence, dans son éloge admirable
de Cicéron, est l'historien romain qui se soit le plus
servi de l'épiphonême; il a l'art de l'employer avec
tant de grace, que personne ne l'a surpassé dans cette
partie. Aussi faut - il convenir que cette figure mise
en oeuvre aussi judicieusement qu'il l'a sû fairè, a des
charmes pour tout le monde; parce que rien ne plaît,
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