ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"743"> nées - là les nouvelles Lunes au lieu de tomber au jour marqué dans le calendrier, tombent le jour d'après: car si le 10 de Mars, par exemple, il doit y avoir nouvelle Lune, en supposant l'année augmentée d'un jour, cette nouvelle Lune ne tombera que le 11, en supposant que cette année ne soit point ainsi augmentée. V. Métemptose. On a donc été obligé de former deux autres tables pour les épactes, dont nous allons tâcher de donner une idée.

Voici comment on construit la premiere. On écrit d'abord horisontalement, les uns à côté des autres, tous les nombres d'or successifs, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11, 12, 13, 14, 15, 16, 17, 18, 19, 1, 2; ensuite sous le premier chiffre 3, on écrit dans une colonne verticale les chiffres 30 ou *, 29, 28, 27, &c. jusqu'à 1 inclusivement; puis à côté de chacun de ces chiffres on écrit horisontalement, sous les chiffres des nombres d'or, les chiffres des épactes, en supposant que la premiere épacte soit le nombre qui est le plus à gauche dans chaque rangée horisontale: ainsi à côté de 30 ou de *, on écrit les épactes 11, 22, 3, 14, &c. à côté de 29 on écrit les epactes 10, 21, 2, 13, &c. & ainsi de suite. On peut voir cette table dans les élémens de Chronologie de Wolf déjà cités.

Outre cette table, on en forme une seconde par le moyen de laquelle on voit quel doit être le cycle des épactes pour chaque siecle; & cette table se voit encore dans les élémens de Chronologie de Wolf: ainsi on voit que le cycle des épactes pour le siecle où nous sommes est 22, 3, 14, &c. c'est - à - dire que l'année dont le nombre d'or est 3, a pour épacte grégorienne 22, que l'année suivante a pour épacte grégorienne 3, &c. Ce même ordre durera dans le siecle qui suivra celui - ci; mais en 1900 il changera, & l'ordre des épactes dans ce siecle & dans les trois autres consécutifs, sera 21, 2, 13, 24, &c. & ainsi de suite. Voyez aussi, sur cette matiere, l'abrégé du calendrier par M. Rivard, &c. le grand ouvrage que prépare M. Coucicault ancien échevin, & que nous croyons sous presse. Ce dernier ouvrage nous a paru fait avec beaucoup d'intelligence, de soin, & de détail.

Par l'ordre des cycles des épactes, il paroît que le même cycle peut avoir à la fois les épactes 24 & 25; comme on le verra facilement dans le cycle qui commence par le nombre 24, dans celui qui commence par le nombre 10, &c. Or nous avons dit ci - dessus que dans le calendrier des épactes on met les nombres 24 & 25 au même jour, & cependant les nouvelles Lunes ne peuvent tomber au même jour dans le cours de dix - neuf ans. Pour obvier à l'erreur qui pourroit résulter de - là, on écrit dans tous les mois pairs lunaires les nombres 26 & 25 à côté l'un de l'autre, mais le dernier en plus petit caractere; & toutes les fois que les épactes 24 & 25 se trouvent ensemble dans le même cycle, alors il faut se servir de l'épacte 25, écrite en petit caractere; & on ne doit point craindre de confusion de la combinaison des épactes 24, 25, 26, parce que ces trois épactes ne peuvent jamais se trouver ensemble dans un même cycle. A l'égard des épactes 26 & 25, lorsqu'elles se rencontrent dans un même cycle, il faut se servir de l'épacte 25, qui est jointe au même jour avec 24. Enfin dans ce même calendrier on met l'épacte 19 au dernier Décembre, avec l'épacte 20; parce que la nouvelle Lune tombe au dernier Décembre toutes les fois que l'épacte 19 répond au nombre d'or 19. De plus, les épactes sont disposées de manierc qu'elles donnent la nouvelle Lune environ un jour trop tard; la raison que Clavius apporte de cette disposition, c'est qu'il vaut mieux que les épactes donnent les nouvelles Lunes, & par conséquent les pleines Lunes, trop tard, que trop tôt, afin qu'on ne soit point en risque de célébrer la fête de Pâque avant la pleine Lune, ce qui seroit contraire au decret du concile de Nicée.

Cependant quelque soin que le pape Grégoire XIII. & les astronomes dont il s'est servi, ayent employé pour la détermination des nouvelles Lunes par les épactes, & pour fixer la Pâque, il faut avoüer que la méthode de trouver ainsi les nouvelles Lunes n'a pas toute l'exactitude qu'on pourroit desirer. En premier lieu, la fixation de l'équinoxe du printems au 21 de Mars, est fautive, puisque cet équinoxe peut arriver quelquefois le 19, & quelquefois le 23, comme nous l'avons remarqué dans l'article Calendrier. On trouve de plus dans le tome IV. des oeuvres de M. Jean Bernoulli, imprimées à Lausanne en 1743, une piece curieuse sur ce sujet, où l'on voit l'erreur dans laquelle l'épacte peut induire quelquefois. En 1724, suivant le calcul de ce savant géometre, la vraie pleine Lune paschale a dû tomber le samedi 8 Avril à 4h 21'du soir, l'équinoxe étant arrivé le 20 Mars. Or suivant le calcul par l'épacte, on trouve que la pleine Lune paschale de 1724 a dû tomber le 9 Avril, qui étoit un dimanche; de sorte que par la regle établie, Pâque n'a été que le 16 Avril, au lieu qu'il auroit dû être le 9. La même chose est arrivée en 1744, où Pâque s'est trouvé 8 jours plûtard qu'il n'auroit dû être: car on verra dans les almanachs de cette année - là, que la pleine Lune paschale est arrivée le samedi 28 Mars, ainsi Pâque devoit être le lendemain 29; au lieu que par le calcul de l'épacte, la pleine Lune n'a dû être que le 29, qui étoit un dimanche, ce qui a fait remettre Paque au 5 Avril suivant. Il en arrivera autant, selon M. Bernoulli, en 1778 & 1798, par l'erreur de l'épacte. Voyez Paque.

Dans la préface de l'art de vérifier les dates, pag. 38 & suiv. on trouvera des observations utiles sur l'usage du calcul des épactes pour la chronologie, & pour les dates des anciens titres. (O)

EPACTROCELE (Page 5:743)

* EPACTROCELE, s. m. (Hist. anc.) bâtiment leger à l'usage des pirates anciens. Ce mot, composé du grec, signifie bâtiment chargé de butin.

EPAGNEULS (Page 5:743)

EPAGNEULS, s. m. pl. (Vénerie.) Voyez l'article Chiens. Les chiens épagneuls ou espagnols sont plus chargés de poil que les braques, & conviennent mieux dans les pays couverts; ils chassent de gueule, & forcent le lapin dans les broussailles: quelquefois ils rident, & suivent la piste de la bête sans crier. Ils sont bons aussi pour la plume, & chassent le nez bas.

EPAGOGES (Page 5:743)

* EPAGOGES, s. m. (Hist. anc.) magistrats d'Athenes, institués pour juger les differends qui survenoient entre les marchands.

EPAGOMENES (Page 5:743)

EPAGOMENES, adj. pl. (Hist. anc. & Chronol.) On appelloit ainsi les cinq jours qu'on ajoûtoit à la fin de l'année égyptienne, dont chaque mois avoit trente jours: ces cinq jours ajoûtés faisoient 365. Voyez An. (O)

EPAILLER (Page 5:743)

EPAILLER, v. act. (Bijoutier, Metteur en oeuvre, Orfévre, &c.) c'est avec l'échope à épailler (dont nous avons décrit la forme), enlever de l'or toutes les saletés, doublures & porures qui proviennent de la fonte ou du mal forgé. Quand l'or est à une certaine épaisseur, on enlevc à l'échope plate toute la superficie; ensuite on le ploye & reploye avec un marteau de bois. Cette courbure découvre toutes les cavités qui sont dans l'or, & on les enleve avec l'échope à épailler. L'or étant plus sujet aux saletés que l'argent, à cause de son alliage, cette opération est de plus grande conséquence pour le Bijoutier que pour tout autre artiste, d'autant plus que le poli de l'or demande une grande netteté dans le métal.

EPAIS (Page 5:743)

* EPAIS, adj. (Gramm.) Il se prend ou relativement à la dimension, ou relativement au nombre, [p. 744] ou relativement à la consistance. Dans le premier cas on dit un livre épais, un bloc épais; dans le second on dit des bataillons épais; dans le troisieme on dit une encre épaisse, un vin épais, &c. Il se prend aussi au figuré, & l'on dit un homme épais, une machoire épaisse.

Un livre épais est celui qui contient un trop grand nombre de feuillets, eu égard à son format; car un in - folio pourroit être trop mince avec le même nombre de feuillets qu'un in - douze trop épais: d'où l'on voit que le mot épais est un terme relatif. Le substantif d'épais est épaisseur. Si la dimension d'un corps qu'on aura appellée sa largeur, est parallele à l'horison, son épaisseur sera perpendiculaire à sa largeur.

Epais (Page 5:744)

Epais, adject. en Musique: genre épais ou dense, PUNVO/S2; est, selon la définition d'Aristoxene, celui où dans chaque tétracorde la somme des deux premiers intervalles est toùjours moindre que le troisieme: ainsi le genre enharmonique est épais, parce que les deux premiers intervalles, qui sont d'un quart de ton chacun, ne forment ensemble qu'un semi - ton; somme beaucoup moindre que le troisieme intervalle, qui est une tierce majeure. Le genre chromatique est aussi un genre épais; c ar ses deux premiers intervalles ne forment qu'un ton, moindre encore que la tierce mineure qui suit. Mais le genre diatonique n'est point épais, car ses deux premiers intervalles forment un ton & demi; somme plus grande que le ton qui suit. Voyez Tétracorde, Genre, &c. (S)

EPAISSISSANT (Page 5:744)

EPAISSISSANT, (Thérapeutique.) Voyez Incrassant.

EPAISSISSEMENT (Page 5:744)

EPAISSISSEMENT, s. m. (Medecine.) se dit ordinairement des humeurs du corps humain qui ont trop de consistance.

Toutes les parties élémentaires qui constituent le composé des corps fluides, ont une certaine force de cohésion entr'elles; il en est par conséquent de même de ceux qui se trouvent dans les animaux: & pour que ceux - ci puissent couler dans la cavité des plus petits conduits, il est nécessaire que les molécules qui y sont portées sous une forme plus ou moins volumineuse, se séparent les unes des autres, pour pouvoir passer chacune en particulier avec un diametre proportionné à celui du canal; il faut par conséquent que les puissances qui font mouvoir ces masses fluides, & les poussent vers les dernieres filieres des vaisseaux, ayent une force supérieure à celle de la cohésion des molécules, qui les tient unies entre elles jusqu'à un certain point, & leur donne le degré de consistance convenable à leur nature & à leurs usages.

S'il arrive donc par quelque cause que ce soit, que la cohésion des parties élémentaires qui composent les humeurs du corps humain, soit augmentée, de maniere que ne pouvant pas être séparées les unes des autres par l'action du coeur & des vaisseaux, ces particules restent unies; & que conservant un volume trop considérable, respectivement à la capacité des vaisseaux dans lesquels elles doivent être distribuées, elles trouvent de la résistance à couler dans leurs extrémités, & y causent des engorgemens, des obstructions de différente nature, selon la différence des humeurs épaissies. La plûpart d'entr'elles, comme le sang, la lymphe, n'étant fluides que par accident, c'est - à - dire à cause des parties aqueuses qui entrent dans leur composition, qui leur servent de véhicule, & du mouvement de la vie saine, qui s'oppose continuellement à leur conciétion, sont par conséquent naturellement très - disposèes à contracter ce vice, & à devenir par - là moins propres à circuler, à être distribuées dans leurs vaisseaux respectifs. Le mouvement & le repos, la chaleur & le froid, la force & la foiblesse du corps, favorisent également cette disposition, & produisent l'épaississement de ces différens fluides: comme aussi bien d'autres causes, telles que les coagulans acides, spiritueux; les visqueux, les huileux mêlés avec la mane des humeurs.

Ainsi on doit employer pour corriger ce vice, des moyens aussi différens que ses causes. Si le sang trop épais occasionne des engorgemens inflammatoires dans le poumon, dans le foie, la saignée & les délayans sont les remedes que l'on met en usage avec succès dans ce cas: ce même traitement ne pourroit que produire de très - mauvais effets, si on l'employoit pour combattre la viscosité pituiteuse. Voyez Sang, & ses vices; Obstruction, Inflammation. (d)

EPANADIPLOSE (Page 5:744)

EPANADIPLOSE, s. f. figure de diction, E)PANADIPLWSIS2. Ce mot est composé de la préposition E)PI, & de A)NAD. PLWSIS2, reduplïcatio. R. DIPLO/CS2, duplex. Il y a anandiplose & épanadiplose; ce sont deux especes de répétitions du même mot. Dans l'anadiplose, le mot qui finit une préposition, est répeté pour commencer la préposition suivante:

. . . Sequitur pulcherrimus Astur, Astur equo fidens. AEneid. l. X. v. 180. & dans Ovide, au second livre des Métam. v. 206.

. . . . Sylvoe cum montibus ardent; Ardet Athos, Taurusque, &c. & en françois, Henriade, liv. I.

Il apperçoit de loin le jeune Teligny; Teligny, dont l'amour a mérité sa fille. au lieu que dans l'épanadiplose le même mot qui com. mence une préposition, est répeté pour finir le sens total:

Ambo storentes oetatibus, Arcades ambo. Virg. ég. 7. & Ovide, au liv. II. des Fastes, v. 235. dit:

Una dies Fabios ad bellum miserat omnes; Ad bellum missos perdidit una dies. On trouve le dystique suivant dans deux anciennes inscriptions rapportées par Gruter; l'une au tome I. p. 615. & l'autre au tome II. p. 912.

Balnea, vina, Venus, corrumpunt corpora nostra; Sed vitam faciunt balnea, vina, Venus.

L'épanadiplose est aussi nommée épanaplese par Donat & par quelques autres grammairiens.

Pour moi je trouve qu'il suffit d'observer qu'il y a répétition, & de sentir la grace que la répétition apporte au discours, ou le dérangement qu'elle cause. Il est d'ailleurs bien inutile d'appeller la répétition, ou anadiplose, ou épanadiplose, selon les diverses combinaisons des mots répetés. Ceux qui se sont donné la peine d'inventer ces sortes de noms sur de pareils fondemens, ne sont pas ceux qui ont - le plus enrichi la république des Lettres. (F)

EPANCHEMENT (Page 5:744)

EPANCHEMENT, s. m. (Medec.) Ce terme est employé à - peu - près dans le même sens qu'essusion, extravasation; il semble cependant plus particulierement affecté pour exprimer l'écoulement considérable d'un fluide dans quelqu'espace du corps humain qui n'est pas destiné à en contenir, comme lorsque la sérosité du sang sort de ses vaisseaux, & se répand dans la cavité du bas - ventre: d'où résulte une hydropisie ascite, &c. Voyez Effusion, Extravasation, Hydropisie , &c. (d)

EPANNELER (Page 5:744)

EPANNELER, v. act. terme de Sculpture; c'est couper à pans. Le sculpteur - statuaire, après avoir déterminé la base du bloc de marbre qu'il veut employer, & avoir fait faire le lit pour la plinthe, épannele le bloc; c'est - à - dire qu'après avoir dessiné avec le crayon sur ce bloc, & arrêté les masses principales de son sujet, il fait donner plusieurs trait de scie ou de

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