RECHERCHE | Accueil | Mises en garde | Documentation | ATILF | ARTFL | Courriel |
"741">
EONES (Page 5:741)
EONES, voyez
EONIENS (Page 5:741)
EONIENS, s. m. pl. (Hist. eccl.) on appella ainsi
dans le xij. siecle les sectateurs d'Eon de l'Etoile,
gentilhomme breton, qui abusant de la maniere
dont on prononçoit alors ces paroles, per eum (on
prononçoit eon) qui venturus est judicare vivos & mortuos, &c. prétendoit qu'il étoit le Fils de Dieu, devant
juger un jour les vivans & les morts. Cette hérésie,
ou plûtôt cette ridicule extravagance, ne mérite
de place dans l'histoire que par le trouble qu'elle
causa. Plusieurs sectateurs de cet Eon se laisserent
brûler vifs, plûtôt que de renoncer à une si étrange
folie. O miseras hominum mentes! Mais notre siecle
que nous croyons si éclairé, est - il plus sage? Voyez
EONS ou EONES (Page 5:741)
EONS ou EONES, (Theologie.) mot tiré du grec
Quelques anciens hérétiques ont attaché une autre
idée au mot oeon; & partant des principes de la
philosophie de Platon, qu'ils entendoient mal, ils
donnerent de la réalité aux idées que ce philosophe
avoit imaginées en Dieu; c'est - à - dire qu'ils les personnifierent,
& les distinguerent de Dieu même,
prétendant qu'il les avoit produites les unes mâles
& les autres femelles. Voyez
Ils appelloient ces idées éons ou éones; & de leur
assemblage complet ils formoient la Divinité, qu'ils
nommoient
A commencer des Simon le Magicien, tous les hérétiques des premiers siecles trouvant la doctrine de l'Eglise trop simple, & à force de vouloir relever plus haut le Dieu qu'ils reconnoissoient pour souverain, avoient ainsi confondu les idées corporelles avec les spirituelles, & formé une science mystérieuse qu'ils appelloient Gnose, qui leur fit donner à tous en général le nom de Gnostiqtes, c'est - à - dire plus parfaits ou plus éclairés que le commun des hommes.
Le Verbe & la Vie, continue le même auteur,
voulant glorifier le pere, avoient encore produit
dix autres éones, c'est - à - dire cinq couples; car ils
Ces hérétiques croyoient trouver clairement tout cela dans quelques passages de l'Ecriture, auxquels ils donnoient des explications allégoriques & forcées. En voilà plus qu'il n'en faut sur ces extravagances. (G)
EORIES (Page 5:741)
* EORIES, adj. pris subst. (Myth.) fêtes que les Athéniens célébroient en l'honneur d'Erigone, qui avoit attiré par ses prieres une fâcheuse malédiction sur les filles des Athéniens; parce qu'ils avoient négligé de vanger la mort d'Icare son pere. Le ciel permit que les filles des Athéniens devinssent amoureuses d'hommes qui ne répondirent point à leur passion, & qu'elles s'en pendissent de desespoir. On consulta là - dessus l'oracle d'Apollon, qui ordonna les fêtes éories aux manes d'Erigone; & les filles des Athéniens continuerent apparemment d'aimer, & quelquefois de n'être point aimées, mais ne s'en pendirent plus.
EPACHTES (Page 5:741)
* EPACHTES, s. f. (Hist. anc.) fêtes que les
Athéniens célebroient en l'honneur de Cérès, & en
commémoration de la douleur qu'elle ressentit de
l'enlevement de Proserpine sa fille. Le mot épachtes
est composé de
EPACTE (Page 5:741)
EPACTE, s. f. en Chronologie, est proprement l'excès du mois solaire sur le mois synodique lunaire, ou de l'année solaire sur l'année lunaire de douze mois synodiques, ou de plusieurs mois solaires sur autant de mois synodiques, & de plusieurs années solaires sur autant de douzaines de mois synodiques.
Les épactes sont donc ou annuelles, ou menstruelles.
Les épactes menstruelles sont les excès du mois civil,
ou du mois du calendrier sur le mois lunaire.
Voyez
Supposons par exemple qu'il y ait nouvelle Lune
le premier de Janvier; puisque le mois lunaire est de
29
Les épactes annuelles sont l'excès de l'année solaire
sur la lunaire. Voyez
Ainsi comme l'année julienne est de 365
De plus comme les mois lunaires reviennent les mêmes tous les 19 ans, c'est - à - dire qu'après cette période ils recommencent aux mêmes jours; de même la différence entre l'année lunaire & l'année solaire, revient la même après dix - neufans; & comme il faut toûjours ajoûter cette différence à l'année lunaire, pour la concilier avec l'année solaire, ou la rendre égale à l'année solaire, on appelle ces différences, qui appartiennent respectivement à chaque année du cycle lunaire, épacte annuelle, ou simplement épacte. Ainsi le mot épacte signifie, dans l'usage ordinaire, le nombre qu'il faut ajoûter à l'année lunaire, pour la faire correspondre à la solaire.
C'est sur ce rapport mutuel entre le cycle de la
Lune & le cycle des épactes, qu'est fondée la regle
qui enseigne à trouver l'épacte convenable à une année
quelconque du cycle lunaire; elle consiste à multiplier
l'année donnée du cycle lunaire par onze; &
si le produit est moindre que 30, il indique lui - même l'épacte cherchée; s'il est plus grand que trente,
il faudra le diviser par 30, & ce qui reste après la
division sera l'épacte. Par exemple je veux connoître
l'épacte de l'année 1712: comme c'est la troisieme
année du cycle lunaire, il s'ensuit de - là que 3 est
l'épacte de cette même année 1712; car 11x3=
33; & 33 étant divisé par 30, on trouve 3 pour
reste de la division, c'est - à - dire pour l'épacte. Il faut.
remarquer qu'il s'agit ici de l'épacte julienne; le nombre
3, qui multiplie 11 dans le calcul précédent, indique
que l'année 1712 est la troisreme du cycle lunaire: or nous avons vû ci - dessus que la premiere
année du cycle lunaire a 11 d'épacte, la seconde 22
ou 2 fois 11, la troisieme 33 ou 3 fois 11, & ainsi
de suite. Nous enseignerons plus bas à trouver l'épacte grégorienne. Voyez
On peut trouver par le moyen de l'épacte à quel jour d'un mois & d'une année donnée, doit tomber la nouvelle Lune; on en vient à - bout en cette sorte. On ajoute l'épacte de l'année donnée au nombre de mois, à compter depuis Mars inclusivement; si la somme est moindre que trente, il faudra la soustraire de 30; si elle est plus grande, il la faudra soustraire de 60, & le reste marquera dans les deux cas le jour de la nouvelle Lune.
Si on cherche la nouvelle Lune pour les mois de Janvier & de Mars, alors il ne faudra rien ajoûter à l'épacte; si c'est pour Février ou Avril, il ne faudra ajoûter que l'unité.
Par exemple je veux connoître à quel jour de Décembre est tombée la nouvelle Lune en l'année 1711,
dont l'épacte étoit 22; je trouve par les regles précédentes
que ce doit avoir été le 28 Décembre, car 22
+10=32, & 60 - 32=28. Voyez
La raison de cette pratique est évidente. L'épacte étant 22 par l'hypothese, la Lune a 22 jours au premier de Mars, à - peu - près 23 au premier d'Avril, 24 au premier de Mai, &c. car puisque l'épacte croît de 11 jours par an, on peut supposer qu'elle croît à - peu - près d'un jour depuis Mars jusqu'en Décembre. Donc au premier Décembre la Lune a 32 jours, c'est - à - dire la nouvelle Lune a 2 jours. Donc pour avoir la nouvelle Lune de Décembre, il faut de 30 ôter 2, ou ce qui est la même chose, 32 de 60.
Ayant ainsi trouvé le jour auquel tombe la nouvelle
Lune, il est aisé de conclure de - là quel est
l'âge de la Lune pour un jour donné. Voyez
Il y a d'ailleurs pour cela une autre regle particuliere, & que voici.
Il faut ajoûter ensemble l'épacte de l'année, le nombre de mois depuis Mars inclusivement, & le jour donné dans le mois. Si le total est moins que 30, il marquera l'âge de la Lune; s'il est plus grand que 30, il faudra le diviser par 30, & le reste de la di<cb->
Par exemple si l'on demande quel étoit l'âge de la Lune le 31 Décembre de l'année 1711, on tronvera par cette regle que la Lune avoit trois jours, c'est - à - dire qu'il s'étoit écoulé trois jours depuis la nouvelle Lune; car 22+10+31=63, & 63 etant divisé par 30, il reste 3; ce qui convient exactement avec la regle précédente, par laquelle on a trouvé que la nouvelle Lune étoit arrivée la même annce le 28 Décembre.
On peut encore abréger cette pratique par le moyen d'une table, où l'on marquera les épactes, & qui fera voir tout d'un coup le jour de la nouvelle Lune. Voici comment cette table est formée. On écrit de suite tous les mois, chacun avec le nombre des jours qu'ils contiennent; on met au premïer Janvier le nombre 30 ou *, au second du même mois le nombre 29, au troisieme le nombre 28, & ainsi de suite jusqu'à 1 inclusivement: après quoi ou recommence le même ordre, & on forme de cette maniere une suite de douze mois lunaires & de quelques jours, avec cette précaution qu'on met les nombres 25 & 24 au même jour dans les mois pairs lunaires.
La raison de cette pratique est que les mois lunaires sont alternativement de 30 & de 29 jours. Par le moyen de cette table, on trouvera facilement la nouvelle Lune de chaque mois; car il n'y aura qu'à chercher le jour du mois auquel est jointe l'épacte de l'année proposée. Cependant il y a encore une précaution à prendre; car il faut distinguer entre l'épacte julienne & la grégorienne: la différence de ces deux épactes vient de ce que l'année julienne commence plûtard que l'année grégorienne de 11 jours; c'est pourquoi après avoir trouvé, comme nous l'avons enseigné, l'épacte julienne, on ôtera 11 de cette épacte, qu'on augmentera de 30 jours s'il est nécessaire, & on aura l'épacte grégorienne. Ainsi on trouvera que l'épacte grégorienne de 1712 est 22; & les nouvelles Lunes dans l'année 1712, nouveau style se trouveront 11 jours plûtard dans chaque mois, que dans l'année julienne, comme cela doit être en effet. Nous ne mettrons point ici cette table, qu'on peut voir dans un grand nombre d'ouvrages, entre autres dans les élémens de Chronologie de Wolf, dans le traité du calendrier de M. Rivard, &c.
Il se trouve par un hasard heureux, que le nombre des jours dont l'année grégorienne differe de l'année julienne, est précisément le même que le nombre des jours dont l'année solaire surpasse l'année lunaire: car il arrive par - là que l'épacte grégorienne pour une année, est la même que l'épacte julienne de l'année précédente.
Il faut observer que comme le cycle de dix - neuf
années anticipe sur les nouvelles Lunes d'un jour en
312 ans, de même aussi le cycle des épactes n'a pas
toûjours lieu, la proemptose diminuant les différentes
épactes d'un jour en 312 ans. V.
Il faut donc pour avoir les épactes, diminuer alors
d'une unite celles qu'on devroit avoir par la regle
ci - dessus. Ainsi l'épacte que donne alors le calendrier
n'est pas exacte; de sorte que si elle est 22 suivant
le calendrier, il faudra prendre 21, parce que la
nouvelle Lune au lieu de tomber au jour du mois où
est marqué 22, tombe au jour précédent: c'est pourquoi
au bout de ce tems l'ordre des épactes change,
& au bout de 312 autres années il change encore,
& ainsi de suite Une autre raison qui fait changer
le cycle des épactes dans le calendrier grégorien,
c'est que sur quatre années seculaires, il y en a trois
qui ne sont point bissextiles; de sorte que ces an<pb->
Next page
The Project for American and French Research on the Treasury of the French Language (ARTFL) is a cooperative enterprise of Analyse et Traitement Informatique de la Langue Française (ATILF) of the Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), the Division of the Humanities, the Division of the Social Sciences, and Electronic Text Services (ETS) of the University of Chicago.