ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"733"> pour certaine somme, dont il est convenu avec le propriétaire, soit en bloc ou à la toise. (P)

Entrepreneur (Page 5:733)

Entrepreneur, (Marine.) c'est celui qui s'engage à faire fabriquer & fournir un vaisseau tout construit, aux termes d'un certain devis qui se fait entre lui & l'acheteur, pour le prix dont ils sont convenus. (Z)

ENTREPRISE (Page 5:733)

* ENTREPRISE, s.f. (Gramm.) c'est en général ou le dessein d'exécuter quelque chose, ou l'exécution même de ce dessein. On dit d'un homme, qu'il ne voit pas tous les dangers de son entreprise; que son entreprise lui a réussi; qu'il y a gagné cent mille écus. Entreprise, dans un autre sens, est synonyme à usurpation, comme dans ces phrases: la puissance civile peut former des entreprises sur la puissance ecclésiastique; la puissance ecclésiastique peut former des entreprises sur la puissance souveraine. Le même terme a lieu, selon la même signification, dans les Arts & Métiers. Si les maîtres de quelque communauté s'immisçoient de faire des ouvrages qui fussent du ressort d'un autre communauté; comme si les Orfévres vouloient débiter des pincettes de fer, ce qui appartient aux Serruriers; ces sortes d'entreprises occasionneroient infailliblement de grandes contestations.

Entreprise (Page 5:733)

Entreprise, (Art Milit.) c'est, à la guerre, la résolution que l'on prend d'exécuter quelqu'opération, comme de combattre, de faire un siége, &c.

« Quand une entreprise a été une fois resolue dans un conseil de guerre, il est d'une extrème conséquence que les officiers & les soldats même ignorent le pour & le contre; car il y en a toûjours un fort grand nombre qui comptent les avis plutôt qu'ils ne les pesent. Souvent dans les conseils ce ne sont pas les plus sages qui sont les plus écoutés & qui décident; mais ceux qui sont à la tête, à qui il est permis de faire & de dire tout ce qui leur plaît: outre que l'on a de l'éloignement dans ces sortes d'assemblées pour tout ce qui tend à éviter ou retarder le combat, de peur qu'on ne doute de leur courage. Il importe donc que ceux qui ont été d'un sentiment contraire, paroissent approuver ce qui s'y est déterminé, quelque mauvais qui puisse être, il faut qu'ils le maintiennent publiquement; ce qui fait que le général, ou celui qui en est l'auteur, perd cette crainte que cause ordinairement le doute où l'on est de ne pas réussir ». Comment. sur Polybe, de M. le chevalier Folard, tom. IV. pag. 162.

L'objet de l'auteur dans ces réflexions est d'empêcher, lorsqu'un général a une fois pris un parti qu'on croit dangereux, & dont on ne peut pas le distraire, de lui donner, ainsi qu'aux officiers & aux soldats de l'armée, aucune inquiétude sur l'évenement; parce que, comme il l'observe avec beaucoup de raison, la vérité qui frappe, & à laquelle on se refuse, nous laisse souvent dans une suspension d'esprit & une espece de crainte de ne pas réussir, qui est toûjours dangereuse. (Q)

ENTRER DANS LES COINS (Page 5:733)

ENTRER DANS LES COINS, en terme de Manége, se dit du cavalier lorsqu'il tourne son cheval dans les quatre coins du manége, en suivant exactement la muraille.

ENTRE - SABORS (Page 5:733)

ENTRE - SABORS, s.m. (Marine.) bordages qui sont entre les ouvertures des sabors, ou dans la distance des sabors. Voyez Bordages. (Z)

ENTRE - SOL (Page 5:733)

ENTRE - SOL, s.m. petites pieces pratiquées au - dessus d'un petit appartement à rez - de - chaussée, ou au premier étage d'un bâtiment, pour se procurer quelques garde - robes ou cabinets de plus dans un château ou maison de plaisance. Ces entre - sols sont quelquefois destinés aussi à faire de petits appartemens d'hyver pour les maîtres, lorsque la cage du bâtiment est peu spatieuse, tels que sont ceux que l'on a pratiqués au château de Marly pour Mes<cb-> dames & Madame la Dauphine; quelquefois aussi on y pratique des bains, des cabinets de toilette, &c. Les entre - sols doivent être dégagés par des escaliers qui rendent leur communication facile avec les appartemens d'en - bas & avec ceux d'en - haut, en observant qu'ils soient éclairés, soit en lanternes, soit en abajour ou autrement.

Quelquefois aussi on pratique des entre - sols sans nécessité de logement, mais seulement pour corriger la trop grande élevation des planchers, qui, dans une piece d'un petit diametre, deviendroient desagréables, ce qu'on ne peut souvent éviter à cause de la grandeur des pieces de societé, de parade, &c. Voyez Faux - plancher. (P)

ENTRE - TAILLES (Page 5:733)

ENTRE - TAILLES, sub. f. mot imaginé dans les principes de la Gravure en bois, pour désigner des tailles plus nourries à certains endroits que dans le reste de leur longueur; c'est ce que les Graveurs au burin appellent tailles rentrées: elles se font ordinairement à deux fois, c'est - à - dire que l'on repasse un burin plus gros dans chaque taille pour la rendre plus épaisse où il est nécessaire, tandis que celle de bois entre - taillé doit être gravée du premier coup comme il faut qu'elle reste, étant pour ainsi dire par endroit une taille entée sur une autre. Voyez à l'art. Gravure en bois la façon de pratiquer les entre - tailles. Mellan, très - habile graveur au burin, & qu'aucun autre n'a osé imiter dans sa maniere de graver, ne formoit ses ombres que par des tailles rentrées, ce qu'il faisoit d'un même coup de burin, tant il possédoit parfaitement le dessein; ainsi les Graveurs en bois trouveront dans ses ouvrages des entre - tailles de toutes façons: la sainte Face couronnée d'épines, de grandeur naturelle, est un de ses morceaux les plus admirables. La taille commençant au bout du nez, allant toûjours en tournant sans discontinuer, & embrassant toute la grandeur de l'estampe, forme les yeux, la bouche, les cheveux, la couronne, le linge, & jusqu'aux gouttes de sang, par les seules forces ou gras de cette taille rentrée à - propos aux endroits nécessaires: c'est un miracle de l'art. François Chauveau, aussi célebre graveur en cuivre, est celui qui a le mieux approché de la maniere de Mellan; on le peut voir dans les planches du carrousel, & dans celles qu'il a faites pour plusieurs romans & poemes, tels que le Cyrus, la Cléopatre, la Clélie, S. Louis ou la sainte couronne reconquise, Alaric, Clovis, & autres. Cet article est de M. Papillon.

Entre - taille (Page 5:733)

Entre - taille, se dit encore, dans la Gravure en bois, des tailles ménagées & faites entre d'autres tailles, & ordinairement plus fines & plus courtes que les autres; c'est ce que les Graveurs en cuivre appellent entre - deux, ou également entre - tailles: elles servent, tant dans l'une que dans l'autre Gravure, à donner du brillant aux étoffes, à l'eau, aux métaux, &c. Voyez à l'article Gravure en bois, la maniere de les exécuter. Article de M. Papillon.

ENTRETAILLER (Page 5:733)

ENTRETAILLER (S') S'ENTRE - COUPER, SE COUPER, (Manége, Maréchall.) termes synonymes. Voyez s'Entre - couper.

ENTRETAILLURE (Page 5:733)

ENTRETAILLURE, s. f. (Manége, Maréchall.) c'est ainsi que quelques personnes appellent les écorchures, ou les érosions & les plaies, qui sont une suite des heurts & des frotemens du fer, ou du pié de l'animal contre le boulet de la jambe voisine de celle qui est en action, lorsqu'il chemine & qu'il s'entretaille (voyez s'Entre - couper). Ces blessures demandent à - peu - près le même traitement que celles qui naissent de l'enchevêtrure (voyez Enchevêtrure). Mais on doit avoir attention d'entourer & de garnir la partie blessée, d'un cuir capable de la défendre de l'impression des nouveaux coups que le cheval pourriot se donner en travaillant; il est même nombre de gens qui pour prévenir l'encretaillure, [p. 734] ont à cet effet la précaution d'employer une espece de botte assez desagréable à la vûe, incommode pour les chevaux dans les commencemens, mais qui néanmoins est d'une réelle utilité. (e)

ENTRETENU (Page 5:734)

ENTRETENU, adj. terme de Blason, il se dit de plusieurs clés & autres choses liées ensemble par leurs anneaux.

Clugny, en Bourgogne, d'azur à deux clés d'or, adossées en pals, & entretenues par le bas.

ENTRETOISE (Page 5:734)

ENTRETOISE, s.f. (Charpent.) il se dit en général d'une piece de bois placée entre deux autres, & est assemblée avec elles à tenon & mortoise.

L'entretoise forme chassis, & produit le même effet dans les ouvrages de charpente, que ce qu'on appelle traverse dans les ouvrages de menuiserie. Voyez l'article Traverse.

Entretoise (Page 5:734)

Entretoise, terme de Charron; c'est un morceau de bois qui surmonte les deux moutons de derriere, & qui y est enchâssé par des mortoises, & qui les tient en état. Voyez les figures de la Planche du Sellier.

ENTREVAL (Page 5:734)

ENTREVAL, s.m. (Jurisprud.) quasi intervallum, terme ancien qui se trouve dans quelques coûtumes pour exprimer l'espace qui est entre deux maisons. Voyez la coutume de S. Sever, tit. de bâtir maisons, article 2. (A)

ENTURE (Page 5:734)

ENTURE, s.f. Voyez les articles Enter & Bas au métier.

Entures (Page 5:734)

Entures, (Carrier.) c'est ainsi qu'on appelle les différentes pieces de bois dont l'échelle des Carriers est composée. Le nombre des entures est d'autant plus grand, que la carriere est plus profonde; la premiere des entures est la plus grande, elle a dix piés; les autres sont moins hautes.

ENVELOPPE (Page 5:734)

ENVELOPPE, s.f. (Gram.) se dit en général de tout ce qui sert de couverture artificielle à quelque chose; ainsi le papier ou la toile qui sert à empaqueter & à couvrir des marchandises, en est une enveloppe. On appelle même papier d'enveloppe & toile d'enveloppe, certaines sortes de papier & de toile qui servent à cet usage.

Enveloppe (Page 5:734)

Enveloppe les arbres, les graines ont plusieurs enveloppes qui changent de dénomination.

Enveloppe (Page 5:734)

Enveloppe, parmi les Boursiers, est le morceau de cuir qui couvre le bois d'une cartouche.

ENVELOPPÉE (Page 5:734)

ENVELOPPÉE, s.f. ou Sillon, terme de Fortification, par lequel on exprime une espece d'ouvrage construit dans le fossé, pour en diminuer la largeur. Voyez Sillon. (Q)

ENVELOPPEMENT (Page 5:734)

ENVELOPPEMENT, (Comm.) action d'envelopper. Ce terme n'est guere en usage.

ENVELOPPER (Page 5:734)

* ENVELOPPER, v. act. c'est couvrir une chose d'une autre qui s'applique exactement sur la premiere, en conséquence de sa flexibilité. Il se dit au simple & au figuré.

Envelopper (Page 5:734)

Envelopper, (Gramm.) c'est couvrir d'une enveloppe de papier, de toile ou de carton, pour conserver ou mettre en paquet.

ENVERGER (Page 5:734)

ENVERGER, v. act. chez les Boisseliers; c'est garnir les soufflets de plusieurs verges ou baguettes de bois, qui sont courbées selon la forme des soufflets, & sur lesquelles s'applique le cuir qui les couvre.

Enverger (Page 5:734)

Enverger, dans les Manufactures de soie; c'est faire croiser les file de soie sur ses doigts, de maniere que l'un ne puisse pas passer devant l'autre, pour les disposer ensuite sur des chevilles.

On enverge aussi les semples, le rame, le corps, &c. & le terme enverger n'a pas une acception autre, que quand il s'agit des fils de soie.

Enverger une Corde (Page 5:734)

Enverger une Corde, terme de Riviere; c'est la porter au - dessus d'un pont, pour le passage d'un bateau. Il y a un officier envergeur de corde au pontroyal.

ENVERGEURE (Page 5:734)

ENVERGEURE d'un oiseau, (Hist. nat.) c'est la longueur qu'occupent ses aîles déployées.

Envergeure (Page 5:734)

Envergeure, terme de la Fabrique des étoffes ce soie. Les envergeures sont de petits bouts de ficelle très - fine & très - douce, qui servent à enverger les chaînes avant de les lever de dessus l'ourdissoir.

Le même mot se dit aussi des ficelles de soie ou de fil qu'on passe dans les deux séparations des fils de soie, &c. quand on les a envergés.

ENVERGUER UNE VOILE ou ENVERGUER (Page 5:734)

ENVERGUER UNE VOILE ou ENVERGUER LES VOILES, (Marine.) c'est attacher & placer les voiles. Envergue tout proche de la vergue, sans laisser de jour entre deux. (Z)

ENVERGURE (Page 5:734)

ENVERGURE, s.m. (Marine.) c'est la position ou l'assortiment des vergues avec les mâts & les voiles. Ce mot se dit aussi de la largeur des voiles; ce qui s'entend par navire qui a beaucoup d'envergure, & navire qui a peu d'enve gure. (Z)

ENVERS (Page 5:734)

* ENVERS, s.m. (Gramm.) On donne générale ment ce nom à la face la moins belle ou la moins commode dans tout ouvrage où l'on distingue deux faces, dont l'une est ou plus belle ou plus commode que l'autre; ainsi le drap a son envers, dont le côté opposé s'appelle l'endroit. S'il arrive que l'ouvrage soit aussi beau ou aussi commode à l'envers qu'à l'endroit, alors on dit qu'il a deux envers. On diroit plus exactement qu'il est sans envers, ou qu'il a deux endroits.

ENVERSAIN (Page 5:734)

ENVERSAIN, s.m. (Manufact. en drap.) étoffes qu'on nomme autrement cordillats de Crest. Voyez Cordillats.

ENVIE (Page 5:734)

ENVIE, s.f. (Morale.) inquiétude de l'am causée par la considération d'un bien que nous derons, & dont joüit une autre personne.

Il résulte de cette definition de M. Locke, que l'envie peut avoir plusieurs degrés; qu'elle peut être plus ou moins malheureuse, & plus ou moins blâmable. En général elle a quelque chose de bas, car d'ordinaire cette sombre rivale du mérite ne cherche qu'à le rabaisser, au lieu de tâcher de s'élever jusqu'à lui: froide & seche sur les vertus d'autrui, elle les nie, ou leur refuse les loüanges qui leur sont dûes.

Si elle se joint à la haine, toutes deux se fortifient l'une l'autre, & ne sont reconnoissables entr'elles, qu'en ce que la derniere s'attache à la personne, & la premiere à l'état, à la condition, à la fortune, aux lumieres ou au génie. Toutes deux multiplient les objets, & les rendent plus grands qu'ils ne sont; mais l'envie est en outre un vice pusillanime, plus digne de mépris que de ressentiment.

Sans rassembler ici ce que les auteurs ont dit d'excellent sur cette passion, il suffiroit pour se préserver de sa violence, de considérer l'envieux dans ses chagrins, ses ressources, & ses délices.

Les objets qui donnent le plus de satisfaction aux ames bien nées, lui causent les plus vifs déplaisirs, & les bonnes qualités de ceux de son espece lui deviennent ameres: la jeunesse, la beauté, la valeur, les talens, le savoir, &c. excitent sa douleur. Triste état, d'être blessé de ce que l'on ne peut s'empêcher de goûter & d'estimer intérieurement!

Les ressources de l'envie se bornent à ces petites taches & à ces legers défauts qui se découvrent dans les personnes les plus illustres.

Sa joie & ses délices sont à - peu - près semblables à celles d'un géant de roman, qui met sa gloire à tuer des hommes, pour orner de leurs membres les murailles de son palais.

On ne sauroit trop présenter les malheureux effets de l'envie, lorsqu'elle porte les gens en place à regarder comme leurs rivaux & comme leurs ennemis, ceux dont les conseils pourroient les aider à remplir leur ambition. Agésilas, en mettant Lvsandre à la tête de ses amis, sournit un exemple semble de sa sagesse.

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