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Entrepreneur (Page 5:733)
ENTREPRISE (Page 5:733)
* ENTREPRISE, s.f. (Gramm.) c'est en général ou le dessein d'exécuter quelque chose, ou l'exécution même de ce dessein. On dit d'un homme, qu'il ne voit pas tous les dangers de son entreprise; que son entreprise lui a réussi; qu'il y a gagné cent mille écus. Entreprise, dans un autre sens, est synonyme à usurpation, comme dans ces phrases: la puissance civile peut former des entreprises sur la puissance ecclésiastique; la puissance ecclésiastique peut former des entreprises sur la puissance souveraine. Le même terme a lieu, selon la même signification, dans les Arts & Métiers. Si les maîtres de quelque communauté s'immisçoient de faire des ouvrages qui fussent du ressort d'un autre communauté; comme si les Orfévres vouloient débiter des pincettes de fer, ce qui appartient aux Serruriers; ces sortes d'entreprises occasionneroient infailliblement de grandes contestations.
Entreprise (Page 5:733)
L'objet de l'auteur dans ces réflexions est d'empêcher, lorsqu'un général a une fois pris un parti qu'on croit dangereux, & dont on ne peut pas le distraire, de lui donner, ainsi qu'aux officiers & aux soldats de l'armée, aucune inquiétude sur l'évenement; parce que, comme il l'observe avec beaucoup de raison, la vérité qui frappe, & à laquelle on se refuse, nous laisse souvent dans une suspension d'esprit & une espece de crainte de ne pas réussir, qui est toûjours dangereuse. (Q)
ENTRER DANS LES COINS (Page 5:733)
ENTRER DANS LES COINS, en terme de Manége, se dit du cavalier lorsqu'il tourne son cheval dans les quatre coins du manége, en suivant exactement la muraille.
ENTRE - SABORS (Page 5:733)
ENTRE - SABORS, s.m. (Marine.) bordages qui
sont entre les ouvertures des sabors, ou dans la distance
des sabors. Voyez
ENTRE - SOL (Page 5:733)
ENTRE - SOL, s.m. petites pieces pratiquées au - dessus d'un petit appartement à rez - de - chaussée, ou au premier étage d'un bâtiment, pour se procurer quelques garde - robes ou cabinets de plus dans un château ou maison de plaisance. Ces entre - sols sont quelquefois destinés aussi à faire de petits appartemens d'hyver pour les maîtres, lorsque la cage du bâtiment est peu spatieuse, tels que sont ceux que l'on a pratiqués au château de Marly pour Mes<cb->
Quelquefois aussi on pratique des entre - sols sans
nécessité de logement, mais seulement pour corriger
la trop grande élevation des planchers, qui,
dans une piece d'un petit diametre, deviendroient
desagréables, ce qu'on ne peut souvent éviter à cause
de la grandeur des pieces de societé, de parade,
&c. Voyez
ENTRE - TAILLES (Page 5:733)
ENTRE - TAILLES, sub. f. mot imaginé dans les
principes de la Gravure en bois, pour désigner des
tailles plus nourries à certains endroits que dans le
reste de leur longueur; c'est ce que les Graveurs au
burin appellent tailles rentrées: elles se font ordinairement
à deux fois, c'est - à - dire que l'on repasse un
burin plus gros dans chaque taille pour la rendre plus
épaisse où il est nécessaire, tandis que celle de bois
entre - taillé doit être gravée du premier coup comme
il faut qu'elle reste, étant pour ainsi dire par endroit
une taille entée sur une autre. Voyez à l'art.
Entre - taille (Page 5:733)
ENTRETAILLER (Page 5:733)
ENTRETAILLER (S') S'ENTRE - COUPER,
SE COUPER, (Manége, Maréchall.) termes synonymes.
Voyez s'
ENTRETAILLURE (Page 5:733)
ENTRETAILLURE, s. f. (Manége, Maréchall.)
c'est ainsi que quelques personnes appellent les écorchures, ou les érosions & les plaies, qui sont une
suite des heurts & des frotemens du fer, ou du pié
de l'animal contre le boulet de la jambe voisine de
celle qui est en action, lorsqu'il chemine & qu'il s'entretaille
(voyez s'
ENTRETENU (Page 5:734)
ENTRETENU, adj. terme de Blason, il se dit de plusieurs clés & autres choses liées ensemble par leurs anneaux.
Clugny, en Bourgogne, d'azur à deux clés d'or, adossées en pals, & entretenues par le bas.
ENTRETOISE (Page 5:734)
ENTRETOISE, s.f. (Charpent.) il se dit en général d'une piece de bois placée entre deux autres, & est assemblée avec elles à tenon & mortoise.
L'entretoise forme chassis, & produit le même effet
dans les ouvrages de charpente, que ce qu'on appelle
traverse dans les ouvrages de menuiserie. Voyez
l'article
Entretoise (Page 5:734)
ENTREVAL (Page 5:734)
ENTREVAL, s.m. (Jurisprud.) quasi intervallum, terme ancien qui se trouve dans quelques coûtumes pour exprimer l'espace qui est entre deux maisons. Voyez la coutume de S. Sever, tit. de bâtir maisons, article 2. (A)
ENTURE (Page 5:734)
ENTURE, s.f. Voyez les articles
Entures (Page 5:734)
ENVELOPPE (Page 5:734)
ENVELOPPE, s.f. (Gram.) se dit en général de tout ce qui sert de couverture artificielle à quelque chose; ainsi le papier ou la toile qui sert à empaqueter & à couvrir des marchandises, en est une enveloppe. On appelle même papier d'enveloppe & toile d'enveloppe, certaines sortes de papier & de toile qui servent à cet usage.
Enveloppe (Page 5:734)
Enveloppe (Page 5:734)
ENVELOPPÉE (Page 5:734)
ENVELOPPÉE, s.f. ou
ENVELOPPEMENT (Page 5:734)
ENVELOPPEMENT, (Comm.) action d'envelopper. Ce terme n'est guere en usage.
ENVELOPPER (Page 5:734)
* ENVELOPPER, v. act. c'est couvrir une chose d'une autre qui s'applique exactement sur la premiere, en conséquence de sa flexibilité. Il se dit au simple & au figuré.
Envelopper (Page 5:734)
ENVERGER (Page 5:734)
ENVERGER, v. act. chez les Boisseliers; c'est garnir les soufflets de plusieurs verges ou baguettes de bois, qui sont courbées selon la forme des soufflets, & sur lesquelles s'applique le cuir qui les couvre.
Enverger (Page 5:734)
On enverge aussi les semples, le rame, le corps, &c. & le terme enverger n'a pas une acception autre, que quand il s'agit des fils de soie.
Enverger une Corde (Page 5:734)
ENVERGEURE (Page 5:734)
ENVERGEURE d'un oiseau, (Hist. nat.) c'est la longueur qu'occupent ses aîles déployées.
Envergeure (Page 5:734)
Le même mot se dit aussi des ficelles de soie ou de fil qu'on passe dans les deux séparations des fils de soie, &c. quand on les a envergés.
ENVERGUER UNE VOILE ou ENVERGUER (Page 5:734)
ENVERGUER UNE VOILE ou ENVERGUER LES VOILES, (Marine.) c'est attacher & placer les voiles. Envergue tout proche de la vergue, sans laisser de jour entre deux. (Z)
ENVERGURE (Page 5:734)
ENVERGURE, s.m. (Marine.) c'est la position ou l'assortiment des vergues avec les mâts & les voiles. Ce mot se dit aussi de la largeur des voiles; ce qui s'entend par navire qui a beaucoup d'envergure, & navire qui a peu d'enve gure. (Z)
ENVERS (Page 5:734)
* ENVERS, s.m. (Gramm.) On donne générale ment ce nom à la face la moins belle ou la moins commode dans tout ouvrage où l'on distingue deux faces, dont l'une est ou plus belle ou plus commode que l'autre; ainsi le drap a son envers, dont le côté opposé s'appelle l'endroit. S'il arrive que l'ouvrage soit aussi beau ou aussi commode à l'envers qu'à l'endroit, alors on dit qu'il a deux envers. On diroit plus exactement qu'il est sans envers, ou qu'il a deux endroits.
ENVERSAIN (Page 5:734)
ENVERSAIN, s.m. (Manufact. en drap.) étoffes
qu'on nomme autrement cordillats de Crest. Voyez
ENVIE (Page 5:734)
ENVIE, s.f. (Morale.) inquiétude de l'am> causée par la considération d'un bien que nous derons, & dont joüit une autre personne.
Il résulte de cette definition de M. Locke, que l'envie peut avoir plusieurs degrés; qu'elle peut être plus ou moins malheureuse, & plus ou moins blâmable. En général elle a quelque chose de bas, car d'ordinaire cette sombre rivale du mérite ne cherche qu'à le rabaisser, au lieu de tâcher de s'élever jusqu'à lui: froide & seche sur les vertus d'autrui, elle les nie, ou leur refuse les loüanges qui leur sont dûes.
Si elle se joint à la haine, toutes deux se fortifient l'une l'autre, & ne sont reconnoissables entr'elles, qu'en ce que la derniere s'attache à la personne, & la premiere à l'état, à la condition, à la fortune, aux lumieres ou au génie. Toutes deux multiplient les objets, & les rendent plus grands qu'ils ne sont; mais l'envie est en outre un vice pusillanime, plus digne de mépris que de ressentiment.
Sans rassembler ici ce que les auteurs ont dit d'excellent sur cette passion, il suffiroit pour se préserver de sa violence, de considérer l'envieux dans ses chagrins, ses ressources, & ses délices.
Les objets qui donnent le plus de satisfaction aux ames bien nées, lui causent les plus vifs déplaisirs, & les bonnes qualités de ceux de son espece lui deviennent ameres: la jeunesse, la beauté, la valeur, les talens, le savoir, &c. excitent sa douleur. Triste état, d'être blessé de ce que l'on ne peut s'empêcher de goûter & d'estimer intérieurement!
Les ressources de l'envie se bornent à ces petites taches & à ces legers défauts qui se découvrent dans les personnes les plus illustres.
Sa joie & ses délices sont à - peu - près semblables à celles d'un géant de roman, qui met sa gloire à tuer des hommes, pour orner de leurs membres les murailles de son palais.
On ne sauroit trop présenter les malheureux effets
de l'envie, lorsqu'elle porte les gens en place à
regarder comme leurs rivaux & comme leurs ennemis,
ceux dont les conseils pourroient les aider à
remplir leur ambition. Agésilas, en mettant Lvsandre à la tête de ses amis, sournit un exemple semble
de sa sagesse.
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