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Chaque partie séparée des ballets anciens étoit
nommée entrée. Dans les modernes, on a conservé
ce nom à chacune des actions séparées de ces poëmes.
Ainsi on dit: l'entrée de Tibulle dans les fêtes
greques & romaines est fort ingénieuse, c'est une des
meilleures entrées de ballet que nous ayons à l'opéra.
Voyez
Ce nom qu'on donne encore aux diverses parties
de ces sortes d'ouvrages, doit faire connoître aux
commençans & quelle est l'origine de ce genre difficile,
& quelle doit être leur coupe pour qu'ils soient
agréables au public; c'est sur - tout cette méchanique
tres - peu connue qui paroît fort aisée, & qui fourmille
de difficultés qu'il faut qu'ils étudient. Voyez
Il seroit ridicule que l'on y fît commencer l'action
dans un lieu, & qu'on la dénoüât dans un autre.
Le tems d'une entrée de ballet doit être celui de l'action
même. On ne suppose point des intervalles; il
faut que l'action qu'on veut représenter se passe aux
yeux lu spectateur, comme si elle étoit véritable.
Quant à sa durée, on juge bien que puisque le ballet
exige ces deux unités, il exige à plus forte raison
l'unité d'action: c'est la seule qu'on regarde comme
indispensable dans le grand opéra; on le dispense des
deux autres. L'entrée de ballet, au contraire, est astrainte
à toutes les trois. Voyez
Entrée (Page 5:731)
ENTRE - FERS ou ENTRE DEUX FERS (Page 5:731)
ENTRE - FERS ou ENTRE DEUX FERS, (Comm.) il se dit dans le poids des marchandises, de l'arrêt ou du repos de la lance ou du fleau exactement au milieu de la chape; si la lance ou le fleau incline un peu de l'un ou de l'autre côté des deux plats de la balance, on dit alors quêrle trait est forcé. Il faut que le trait fort ou forcé soit du côté de la marchandise, c'est - à - dire que la marchandise l'emporte un peu en pesanteur sur son poids.
ENTRE - FESSON (Page 5:731)
ENTRE - FESSON, voyez
ENTREJOU (Page 5:731)
ENTREJOU, s.m. (Jurisprud.) terme usité - dans
quelques coûtumes & anciens titres, pour exprimer
un certain espace nécessaire pour donner cours à
l'eau. Suivant la coûtume de Berri, t. xvj. art. 2. chacun
peut en son héritage par lequel passe aucun fleuve
ou riviere non navigable ni publique, faire édisier
moulin, pourvû que le lieu soit disposé pour ce faire;
à savoir qu'il y ait saut & entrejou, c'est - à - dire
qu'il y ait de l'espace pour faire une abée ou lanciere
par où l'eau puisse avoir cours quand le moulin
ne va pas. Voyez Cujas, observ. 24, chap. xxjv. &
le gloss. de Lauriere, au mot Entrejou. Voyez aussi
ENTRELAS (Page 5:731)
ENTRELAS, s.m. en Architecture, ornement composé de listeaux & de fleurons liés & croisés les uns avec les autres, qui se taille sur les moulures & dans les frises. (P)
Entrelas d'appui (Page 5:731)
ENTRELACÉ (Page 5:731)
ENTRELACÉ, adj. en termes de Blason, se dit de trois croissans, de trois anneaux, & autres choses semblables, passées les unes dans les autres.
Bourgeois en Bourgogne, d'azur à trois annelets entrelaces l'un dans l'autre en triangle d'or.
ENTRE LIGNE (Page 5:731)
ENTRE LIGNE, s.f. ou, comme on dit ordinairement, INTERLIGNE, c'est l'espace qui est entre deux lignes d'écriture. On ne doit rien ajoûter dans les actes entre - lignes; il est plus convenable de faire des renvois & apostilles en marge: en tout cas, les entre - lignes ou interlignes ne sont valables qu'autant qu'ils sont approuves par les parties, notaires, & témoins. (A)
ENTRE - METS (Page 5:731)
ENTRE - METS, s.m. (Hist. mod.) Le mot entremets s'est dit pendant long - tems au lieu de celui d'intermede, dans nos pieces de théatre; entre mets de la tragédie de Sophonisbe dans les oeuvres de Baif; il signifioit une espece de spectacle muet, accompagné de machines; une représentation comme théatrale où l'on voyoit des hommes & des bêtes exprimer une action; quelquefois des bateleurs & autres gens de cette espece y faisoient leurs tours.
Ces divertissemens avoient été imaginés pour occuper les convives dans l'intervalle des services d'un grand festin, dans l'entre - deux d'un mets ou service à un autre mets; d'où le mot entre - mets a passé dans nos tables pour désigner simplement le service particulier qui est entre le rôt & le fruit, & les divertissemens se sont évanoüis.
Ces divertissemens anciens, qui méritoient bien mieux le nom d'entre - mets que le service de nos tables honoré aujourd'hui de cette qualification, étoient des spectacles fort singuliers qu'on donnoit du tems de l'ancienne chevalerie, le jour d'un banquet, pour rendre la fête plus magnifique & plus solennelle. Il faut lire tout ce qui concerne ces fêtes dans l'histoire de la chevalerie de M. de Sainte - Palaye; il en parle avec autant de connoissance que s'il eût vécu dans ces tems - là, & qu'il eût écrit son ouvrage en assistant aux banquets des preux - chevaliers.
On voyoit paroître dans la salle diverses décorations, des machines, des figures d'hommes & d'animaux extraordinaires, des arbres, des montagnes, des rivieres, une mer, des vaisseaux; tous ces objets entre - mêlés de personnages, d'oiseaux, & d'autres animaux vivans, étoient en mouvement dans la salle ou sur la table, & représentoient des actions relatives à des entreprises de guerre & de chevalerie, sur - tout à celles des croisades.
Il est vraissemblable que l'usage des entre - mets dans les banquets s'étoit introduit avant le regne de saint Louis: aussi furent - ils employés aux noces de son frere Robert à Compiegne en 1237. Une chronique manuscrite de S. Germain fait une ample description des entre - mets qui se virent au festin que Charles V. donna en 1378 au roi des Romains, fils de l'empereur Charles de Luxembourg, que ses indispositions empêcherent de s'y trouver. Mais rien n'est plus curieux que le détail que Matthieu de Couci & Olivier de la Marche nous ont laissé de la fête donnée à Lille en 1453, par Philippe - le - Bon duc de Bourgogne, à toute sa cour & à toute la noblesse de ses états, pour la croisade contre les Turcs qui venoient d'achever la conquête de l'empire d'Orient par la prise de Constantinople. Je pourrois citer un grand nombre d'autres représentations semblables, qui furent long - tems à la mode dans nos cours; mais ces citations seroient inutiles après les exemples que nous venons de rapporter.
On vit encore les restes de cette ancienne magnificence au mariage du prince de Navarre en 1572, avec la soeur du roi; de même qu'à la suite d'un autre festin, que la reine donna l'année suivante au ducd'Anjou roi de Pologne. Le goût de ces plaisirs s'est [p. 732]
Enfin la mode des entre - mets s'évanoüit entierement
au commencement du xvij. siecle. Louis XIV.
fit succéder d'autres magnificences, mieux entendues,
dignes de lui, & qui ont aussi cessé. Elles ont
été remplacées par un genre de luxe plus général,
plus voluptueux, qui se répete journellement, &
qui présente à nos yeux toute la mollesse ou l'ennui
des Sibarites. Article de M. le Chevalier
ENTREMETTEUR (Page 5:732)
ENTREMETTEUR, s. m. dans le Commerce, est un médiateur qui intervient entre deux marchands, pour faciliter quelque marché ou négotiation.
Les Commerçans se servent plus ordinairement
du terme d'agent de change, si c'est pour des remises
d'argent ou autres affaires de banque; & de celui de
courtier lorsqu'il s'agit d'achat ou de vente de marchandises
Voy.
ENTREMISES (Page 5:732)
ENTREMISES, s.f. (Marine.) ce sont de petites
pieces de bois, qui étant posées dans un vaisseau entre
les autres, les tiennent sujetes & servent aussi à
les renforcer. Voyez,
Entremises emmortoisées dans les équilletes, & regnant le long des serre - bouquieres.
Entremises se dit aussi de certaines pieces de bois qui sont posées entre les taquets ou fuseaux du cabestan, pour les tenir. (Z)
ENTRE - NERFS (Page 5:732)
ENTRE - NERFS, s. m. pl. (Reliure.) ce sont les
espaces que laissent entr'eux, sur le dos, les ficelles
auxquelles les livres sont cousus. On templit les entre - nerfs de dorure. Voyez
ENTRE - PLANTER (Page 5:732)
ENTRE - PLANTER, v. act. (Agriculture.) c'est planter du cherclu à la place des seps qui ont manqué.
ENTRE - POINTILLÉ (Page 5:732)
ENTRE - POINTILLÉ, adj il se dit, chez les Graveurs en bois, des tailles entre lesquelles il y a du
pointillé. Tailles entre - pointillées. Article de M.
ENTREVAUX (Page 5:732)
ENTREVAUX, (Géog.) ville de Provence, en France; elle est située sur le Var. Long. 24. 46. lat. 44. 1.
ENTR'OUVERT (Page 5:732)
ENTR'OUVERT, adj. (Manége & Maréchallerie.)
cheval qui a fait un effort violent. Voyez
ENTR'OUVERTURE (Page 5:732)
ENTR'OUVERTURE, s. f. (Manége & Maréch.)
terme par lequel on désigne la maladie qui résulte
d'un violent écart. Voyez
ENTRE - PAS (Page 5:732)
ENTRE - PAS, s. m. (Manége.) allure défectueuse,
train rompu du cheval. Voyez
ENTRE - PILASTRE (Page 5:732)
ENTRE - PILASTRE, s. m. en Architecture, c'est l'espace qui est entre deux pilastres. (P)
ENTREPOSER (Page 5:732)
ENTREPOSER, v. act. (Commerce.) mettre des
marchandises dans un magasin d'entrepôt. Voyez
ENTREPOSEUR (Page 5:732)
ENTREPOSEUR, s. m. (Comm.) commis qui a soin d'un magasin ou d'un bureau d'entrepôt.
L'auteur du dictionnaire de Commerce observe que ce terme est nouveau, & ne se trouve dans aucun acte public avant la déclaration du roi, du 10 Octobre 1723, qui accordant à la compagnie des Indes l'exploitation de la vente exclusive du caffé, porte qu'elle pourra établir des magasins, bureaux, & entrepôts, & y préposer tels receveurs, gardesmagasins, & entreposeurs, en tel nombre & dans telles villes & lieux qu'elle jugera nécessaires. Dict. de Comm. de Trév. & Chamb. (G)
ENTREPOT (Page 5:732)
ENTREPOT, s. m. (Commerce.) lieu de réserve où l'on dépose quelque chose qui vient du dehors,
Villés d'encrepôt, sont des villes dans lesquelles arrivent des marchandises pour y être déchargées, mais non pas vendues, & d'où elles passent aux lieux de leur destination, en les chargeant sur d'autres voitures, soit par terre soit par eau. Smyrne est la principale ville du Levant où les François, les Anglois, les Hollandois, & les autres nations font l'entrepôt de leurs magasins pour la Perse & les états du grand - seigneur. Batavia est l'entrepôt de la compagnie de Hollande, pour le commerce des Indes orientales. Nous avons en France plusieurs villes d'entrepôt, tant pour les marchandises qui viennent de l'étranger, que pour celles du royaume qui dolvent passer dans les états voisins.
Commissionnaires d'entrepôt; ce sont des facteurs qui
résident dans les villes d'entrepôt, où ils ont soin de
retirer les marchandises qui arrivent pour leurs commettans,
& de les leur faire tenir. Voyez
Magasin d'entrepôt, est un magasin établi dans quelques bureaux des cinq grosses fermes, en conséquence de l'ordonnance de 1664 & de celle de 1684, pour y recevoir les marchandises destinées pour les pays étrangers. Les villes où il y a de ces sortes de magasins sont la Rochelle, Ingrande, Roüen, le Havre - de - Grace, Dieppe, Calais, Abbeville, Guise, Troyes, & Saint - Jean de Losne. Les étrangers & les François ont également droit d'y interposer leurs marchandises, qui ne sont sujetes à aucun droit d'entrée & de sortie, pourvû qu'elles soient transportées hors du royaume dans six mois, par les mêmes lieux par lesquels elles sont entrées.
Ces magasins sont fermés à deux clés, dont une reste entre les mains du fermier, l'autre en celle d'un député des marchands. Pour y interposer des marchandises, les négocians ou voituriers doivent représenter leurs lettres de voiture ou connoissemens au commis, avec la déclaration en détail de ce qui est contenu dans les ballots & paquets, pour en être fait la vérification & être ensuite scellés & plombés. Aucune marchandise ne peut être interposée, à moins que la destination n'en soit faite par lesdites lettres de voiture & connoissemens, & ne peuvent être ensuite vendus dans le royaume, à peine de confiscation & de cinq cents livres d'amende.
Tout autre magasin d'entrepôt, hors ceux qui sont marqués ci - dessus, sont défendus dans les quatre lieues proche les frontieres de la ferme, & dans les huit lieues près de la ville de Paris, à peine de confiscation & de trois cents livres d'amende.
Entrepôt, se prend aussi pour une personne interposée. Ecrire par entrepôt, c'est écrire par le moyen d'une personne dont on est convenu avec son correspondant. Dictionn. du Comm. de Trév. & de Chambers. (G)
ENTREPRENDRE (Page 5:732)
ENTREPRENDRE, v. act. (Gramm.) c'est en
général se charger de la réussite d'une affaire, d'un
négoce, d'une manufacture, d'un bâtiment, &c. >
compagnie de l'Assiente a entrepris la fourniture des
negres pour l'Amérique espagnole. Le sieur Cadeau
est le premier qui ait entrepris en France la manufacture
des draps façon de Hollande. Ce maître macon
a entrepris ce bâtiment, & doit le rendre la clé à la
main. Voyez
ENTREPRENEUR (Page 5:732)
ENTREPRENEUR, s.m. (Gramm.) il se dit en
général de celui qui se charge d'un ouvrage: on dit
un entrepreneur de manufactures, un entrepreneur de
bâtimens, pour un manufacturier, un maçon. Voyez
Entrepreneur en Batiment (Page 5:732)
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