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Ensuple (Page 5:715)
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ENTABLEMENT (Page 5:715)
ENTABLEMENT, s. m. du latin tabulatum, plancher, (Architecture.) Sous ce mot on entend la partie qui couronne la colonne, ou le pilastre. Il a, selon Vignole, le quart de l'ordre; selon Palladio, le cinquieme, & selon Scamozzi, entre le quart & le cinquieme. Les autres commentateurs de Vitruve sont aussi d'avis différent, mais les trois que nous citons sont le plus généralement approuvés, & peuvent être employés avec succès suivant ces trois mesures, selon qu'ils couronnent un édifice qui a plus ou moins d'étendue, plus ou moins d'élévation, ou qui doit être apperçû d'un point de distance plus ou moins éloigné.
L'entablement est nommé improprement, par Vitruve & Vignole, ornement: il ne faut pourtant pas confondre ces deux mots; car l'entablement, qui est une partie essentielle de l'ordre, est lui - même sus<cb->
L'entablement en général est composé de trois parties;
savoir, de l'architrave (voyez
ENTABLER (Page 5:715)
ENTABLER, v. act. (Manege) Quelques - uns ont très mal - à - propos confondu ce mot avec celui d'acculer, & ont employé cette derniere expression dans le sens qui naturellement ne convient qu'à la premiere. Nous expliquerons ici la différence de la signification de l'une & de l'autre.
Tout cheval entablé est celui dont les hanches devancent les épaules, lorsqu'il manie de deux pistes, tant sur les voltes que sur les changemens de main, larges ou étroits.
Cette fausse position précipite le devant & le derriere dans une contrainte, qui non - seulement s'oppose à toute justesse, mais qui est capable de causer de véritables desordres. Les épaules, d'une part, trop en dehors, & de l'autre les hanches trop rapprochées du dedans, ou du centre, ne joüissent plus de cette liberté mutuelle & nécessaire qu'elles se communiquent ou se ravissent toûjours réciproquement, atrendu l'intimité de leur rapport & de leur correspondance: dès - lors l'animal ne sauroit avancer, ainsi qu'il le doit, un pas à chaque tems; au contraire, il se resserre, il se retrécit du derriere; & si on ne le tire de cette situation forcée, il est impossible qu'enfin il ne s'accule.
Ce défaut, qui se rencontre dans une multitude
étonnante de chevaux, est naturel ou accidentel:
naturel, quand on peut en accuser l'animal; accidentel,
quand il a pour principe des lecons prématurées,
peu réflechies, administrées sans jugement,
ou quand il n'est que momentané, & qu'il ne peut
être imputé qu'à une faute passagere du cavalier.
On ne doit donc point être surpris qu'un cheval foible
de reins, dont les jarrets n'ont point de solidité
& sont atteints de divers maux, & dont le derriere
est en proie à quelque douleur, ainsi que celui qui
est né avec une si forte disposition à s'unir, que la
nature l'a en quelque facon construit pour être ramingue,
s'entable souvent & facilement. Nous devons
l'être encore moins de le voir tomber dans ce
vice, lorsque, sans avoir égard à son peu de souplesse,
à la nécessité de le déterminer, de le résoudre,
de l'élargir avec soin sur les voltes simples &
par le droit (voyez
Il suffit de connoître la source de ce mouvement faux & desordonné, pour être instruit des moyens d'y remédier. Le derriere du cheval se meut toûjours dans le sens opposé à celui où se meut le devant: ce principe est d'autant plus constant, qu'il est tiré de la structure de l'animal. Or lorsqu'il s'agira de maintenir la croupe en liberté, ou de l'assujettir proportionnément à la capacité du cheval & au genre d'action, à laquelle je le sollicite, je déterminerai toûjours plus ou moins l'épaule, selon ce genre d'action & son pouvoir: pour cet effet je croiserai plus ou moins ma rene de dehors, en la portant en - dedans; & l'épaule étant constamment libre, le derriere ne sera jamais trop asservi. De plus, si les hanches tendoient, attendu la grande facilité que le leur conserve, à s'éloigner du centre, plûtôt qu'à s'en approcher, c'est - à - dire, à s'élargir plûtôt qu'à se retrecir, je les soûtiendrois; non d'abord avec ma jambe de dehors, mais en croisant ma rene de dedans en - dehors, & en mettant en second lieu ma rene de dehors à moi, & je n'approcherois ma jambe qu'autant que les effets résultans de ma main seroient impuissans.
Mais il n'est pas question ici d'indiquer les moyens de commencer à mettre un cheval sur deux pistes, ce détail appartient à l'article qui concerne les voltes ou les changemens de main: je ne dois donc me proposer dans celui - ci, que de rechercher les voies de corriger l'animal qui s'entable. De quelque cause que provienne le retrécissement de son desriere, on y obviera, 1° par le secours de la rene de dehors, qui étant croisée, renversera l'épaule en - dedans; 2° par celui de la rene de dedans à soi; 3° enfin par celui de la jambe de ce même côté, appliquée avec plus ou moins de ménagement au corps du cheval. Ces trois aides seront employées dans l'ordre où je les décris: elles ne doivent être mises en usage que successivement; car réunies & données ensemble, elles le surprendroient inévitablement. Il est néanmoins des chevaux qui ne peuvent être réduits à l'obéissance que par les châtimens & par le fer; tels sont les chevaux ramingues, coleres, obstinés, & dans lesquels cette habitude est invétérée. Il est bon, après avoir lassé & épuisé sa patience, d'en venir prudemment aux actes de rigueur; mais on ne sauroit traiter avec trop de douceur & trop d'égard, ceux qui ont une débilité naturelle, puisque l'exécution leur coûte plus qu'à d'autres, & ceux qui montrent beaucoup d'ardeur & de vivacité, parce qu'on courroit risque de les gendarmer & de les confirmer dans leur vice, plûtôt que de les en guérir. Du reste la méthode la plus assûrée, relativement au cheval qui s'entable conséquemment aux fausses leçons qu'il a
En coupant ou en interrompant souvent la marche du cheval qui travaille de deux pistes, pour ne le faire cheminer que sur une seule & droit devant lui, & en passant alternativement de l'une à l'autre de ces actions, on est en quelque façon assûre de l'empêcher enfin de s'entabler. Il est même à - propos, lorsqu'il s'entable avec précipitation, & qu'il jette violemment son derriere en - dedans, de le pincer vivement du talon du même côté, & de profiter du port ou de la situation actuelle de son épaule en dehors, pour le contre - changer. Au bout de quelques pas on le remet par le droit; on le fait rentrer ensuite sur la ligne oblique, & on le contre - change de nouveau lorsqu'il commet la même faute.
Si le terme d'entabler, de s'entabler est uniquement
restraint à la seule signification du retrécissement du derriere, quel sera le sens dans lequel nous employerons
celui d'acculer, de s'acculer? Il me semble que cette
question est facile à résoudre, d'autant plus que ce
dernier mot présente en quelque sorte à l'esprit l'idée
de l'action même qu'il désigne. Supposons que par
une cause quelconque les jambes antérieures soient
tellement rejettées en - arriere, ou les jambes postérieures
tellement rejettées en - avant, que les piés de
derriere outre - passent le centre de gravité de l'animal,
il est certain que dès - lors les hanches étant
non - seulement surchargées, ainsi que les jarrets,
mais étant hors de leur point de force & de soûtien,
elles fléchiront de maniere que le cheval s'accroupira,
s'il m'est permis de m'exprimer ainsi; & voilà
ce que nous appellons en général être acculé. Que
s'il demeuroit un certain intervalle de tems dans
cette fausse position, sa chûte en - arriere seroit inévitable.
Les chevaux qui ont peu de reins, des jarrets
soibles & mous, & dont le derriere peche par quelque
maladie, sont plus sujets à s'acculer que les autres.
Lorsque pour élargir le derriere du cheval qui
s'entable, & pour renverser l'épaule en - dedans,
nous agissons de la main, de maniere que l'esset de
notre rene de dehors qui ne croise point assez, contraint
la partie que nous voudrions dégager, nous
acculons l'animal. Nous l'entablons & l'acculons encore
en même tems, quand nous le renfermons si
fort, que d'une part la sujétion dans laquelle il est
l'oblige de se resserrer du derriere, & de l'autre de
reculer du devant, ce même derriere étant immobile
& fixé en - dedans Enfin tout cheval peut être
acculé dans les piliers, au parer, au reculer, &c.
Voyez ces mots à leur place. On conçoit d'avance
qu'il ne peut être tiré de cet état chancelant & incertain,
qu'autant que les piés antérieurs acquerront
la liberté de s'éloigner de ceux de derriere; ou qu'enfin
ceux de derriere, par un effort que n'accompagne
jamais la grace, parviendront eux - mêmes à
se dégager. (e)
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