ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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EMBANQUER (Page 5:550)

* EMBANQUER, v. act. ou neut. (Manufact. en soie) c'est passer les canons d'organcin à la cantre, pour se disposer à ourdir. Voyez Canons, Organcin & Cantre.

EMBARBE (Page 5:550)

* EMBARBE, s. f. (Manuf. en soie.) ficelle servant au métier d'étoffes de soie; elle a trois quarts d'aulne de long, & elle est bouclée par un de ses bours. On enfile les embarbes les unes après les autres à une corde, afin que quand on veut s'en servir, elles ne puissent jamais être prises les unes avant les autres: leur usage dans le lisage des desseins, est d'arrêter les cordes de semple que la liseuse retient. Voyez Semple & Lire.

Peigner les embarbes, c'est les débrouiller après qu'on les a tirées du semple, & lorsque les lacs sont finis. Voyez Lacs.

EMBARBER (Page 5:550)

EMBARBER, v. neut. terme de Riviere. Lorsqu'un bateau vient d'amont, & qu'il est prêt de passer un pont ou un pertuis, on dit: ce bateau va embarber l'arche avalante, ce bateau est près d'embarber le pertuis. Voyez Pertuis.

EMBARCADERE & EMBARCADOUR (Page 5:550)

EMBARCADERE & EMBARCADOUR, s. m. (Mar.) Les Espagnols donnent ce nom aux ports & rades qu'ils ont le long des côtes de l'Amérique méridionale, & sur - tout dans la mer du Sud, où ils vont charger les marchandises & faire le commerce pour les villes qui sont dans le dedans des terres. Il y a des embarcaderes qui sont fort éloignées des villes: par exemple, Arica est l'embarcadere du Potosi; Acapulco & la Vera crux peuvent être regardés comme les embarcaderes de la ville de Mexico. (Z)

EMBARDER (Page 5:550)

EMBARDER, v. neut. (Marine.) c'est lorsqu'on fait faire au vaisseau un mouvement pour s'éloigner de l'endroit où il est. On dit: embarde au large, lorsqu'étant dans la chaloupe aupres du vaisseau, on pousse d'un côté ou d'autre pour s'en éloigner. Embarder se dit encore lorsqu'un vaisseau est à l'ancre, & qu'on lui fait sentir son gouvernail pour le jetter d'un côté ou d'un autre. (Z)

EMBARGO (Page 5:550)

EMBARGO, s. m. (Marine.) Mettre un Embargo. On se sert de ce terme pour celui d'arrêt, ou pour signifier l'ordre que les souverains donnent pour arrêter tous les vaisseaux dans leurs ports, & empêcher qu'il n'en sorte aucun, afin de les trouver prêts pour leur service, en cas de besoin; ce qu'on les oblige de faire en les payant. En France on dit fermer les ports. (Z)

EMBARILLE (Page 5:550)

EMBARILLE, adj. (Comm.) renfermé dans un baril; ainsi on dit de la farine embarillée.

EMBARQUEMENT (Page 5:550)

EMBARQUEMENT, s. m. (Comm.) l'action de charger des marchandises ou des troupes dans un vaisseau. Ce terme signifie aussi dans le Commerce, les frais qu'il en coûte pour embarquer des marchandises. Dictionnaires de Commerce, de Trévoux, & de Chambers. (G)

EMBARQUER des Marchandises (Page 5:550)

EMBARQUER des Marchandises, (Comm.) c'est en charger un vaisseau ou un bateau.

Un maître de vaisseau doit avoir le connoissement de toutes les marchandises qu'il embarque; & un voiturier par eau, la lettre de voiture de celles dont son bateau est chargé, pour les représenter en cas de besoin.

Embarquer en grenier, c'est embarquer des marchandises sans être emballées ni empaquetées.

On embarque de cette sorte le sel, le blé, toutes sortes de grains, des légumes; certains fruits, comme les pommes, les noix, le poisson sec, les métaux, &c. c'est - à - dire qu'on les met en tas dans des lieux secs & préparés exprès à cet usage dans les navires & bateaux. Dictionn. de Comm. de Trévoux, & Chambers. (G)

EMBARRAS (Page 5:550)

* EMBARRAS, s. m. il se prend au physique & au moral; au physiqne, pour tout ce qui empêche la facilité d'un mouvement ou d'une action; & au mo<cb-> ral, pour tout ce qui nuit à l'expédition prompte d'une affaire, ou à la commodité de la vie. On dit les embarras d'une route & les embarras du monde. On dit encore avoir l'esprit embarrassé d'affaires, être embarrassé de quelqu'un, & c.

EMBARRE (Page 5:550)

EMBARRE, (Manége & Maréch.) cheval embarré. Voyez s'Embarrer, Embarrure.

EMBARRER (Page 5:550)

EMBARRER, (s') Manége & Maréch Un cheval qui s'embarre, est celui qui se trouve tellement pris & arrêté après avoir passé l'une de ses jambes au - delà de la barre qui limitoit la place qu'il occupe dans l'écurie, qu'il ne peut plus l'en dégager. Dans les efforts qu'il fait pour y parvenir, il peut se blesser plus ou moins dangereusement. Voy. Embarrure. Des séparations en forme de cloison, la suspension des barres à une juste hauteur, préviendroient sans doute un pareil évenement. Voyez Ecurie. (e)

EMBARRURE (Page 5:550)

EMBARRURE, s. f. terme de Chirurgie, espece de fracture du crane, dans laquelle une esquille passe sous l'os sain, & comprime la dure - mere. Il faut tâcher de tirer avec adresse cette piece d'os avec des pincettes convenables. Si l'on croit n'y pouvoir réussir, ou si en faisant des tentatives il y a du risque de causer quelque déchirement à la dure - mere, il faut appliquer le trépan, & le multiplier, si le besoin le requiert, afin de pouvoir enlever facilement la piece d'os qui forme l'embarrure. Voyez Engisomme & Trépaner. (Y)

Embarrure (Page 5:550)

Embarrure, s. f. (Manége & Maréch.) On appelle improprement ainsi tout accident qui suit l'action de s'embarrer: l'effet ou la maladie est donc ici désigné & reconnu par le nom même de la cause qui l'a produit.

Ces accidens ne se bornent pas toûjours à de simples écorchures; ils consistent souvent dans des contusions plus ou moins dangereuses, selon qu'elles sont plus ou moins fortes & plus ou moins profondes, & selon aussi la nature de la partie contuse & affectée.

L'écorchure est une legere solution de continuité, une érosion qui n'intéresse que les poils, l'épiderme, les fibres & les petits vaisseaux cutanés.

Il est certain que l'embarrure limitée à ce seul évenement, ne peut jamais être envisagée comme une maladie grave; elle est cependant quelquefois accompagnée d'inflammation, ce que l'on reconnoît aisément à la sensibilité que témoigne l'animal. lorsque nous portons la main sur cette plaie superficielle, à la chaleur & au gonflement qui se manifeste dans ses environs; & alors elle exige plus d'attention de la part du maréchal.

Il ne suffit pas en effet de recourir à des pommades ou à des liqueurs dessiccatives; il s'agit premierement de détendre & de calmer. L'application prématurée de ces topiques qui ne conviennent que dans le cas de l'absence de tous les signes dont je viens de parler, augmenteroit inévitablement le mal: on oindra donc d'abord le lieu où le siége en est établi, avec un mêlange de miel & d'onguent d'althaea, jusqu'à ce que la douleur s'évanoüisse; à mesure qu'elle se dissipera, on supprimera insensiblement l'althaea pour lui substituer l'onguent pompholix ou l'onguent de céruse toûjours mêlée avec le miel; & la plaie étant enfin dessechée par ce moyen, on procurera la regénération des poils: il n'est point de voie plus assûrée pour y parvenir, que celle d'oindre la partie qui en est dépourvûe avec l'onguent suivant.

« Prenez pampre de vigne que vous pilerez dans un mortier de fonte; après en avoir broyé une petite quantité, ajoûtez - y du miel; broyez de nouveau le tout, reprenez des pampres, pilez - les & ajoûtez encore du miel; continuez jusqu'à ce que vous ayez préparé assez de cet onguent, que vous [p. 551] garderez soigneusement pour le besoin, & que vous aurez attention de renouveller chaque année ».

Il peut arriver aussi que l'inflammation soit très considérable, alors on saignera l'animal: de plus, s'il survient des fongosités, on employera, lorsqu'il n'y aura plus d'inflammation, de foibles consomptifs pour les détruire, tels que l'alun brûlé, mêlé avec le miel, & même avec l'aegyptiac si ces fongosités sont d'un certain volume. Enfin, dans le cas de l'écorchure simple & sans complication de chaleur & de douleur, on se contentera de laver la partie malade avec du vin chaud, de la saupoudrer avec de la céruse, ou de la froter avec les mélanges dessiccatifs & adoucissans dont j'ai sait mention, &c.

Les contusions occasionnées par l'embarrure, ne different de celles qui sont le produit de l'impression subite & du heurt de quelques corps durs & obtus, qu'en ce que communément le frotement de la partie sur la barre, suscitant une érosion, elles s'annoncent par une tumeur avec solution extérieure de continuité. Il n'est pas néanmoins absolument rare que cette tumeur soit sans déperdition de substance, & sans ouverture à la peau.

Lorsque la contusion se borne au tégument ou au corps graisseux, elle est regardée comme une meurtrissûre, & n'est suivie d'aucun accident fâcheux: l'eau fraiche, l'eau - de - vie & le savon sont des remedes capables d'en opérer l'entiere guérison; il n'en est pas de même lorsqu'elle s'étend dans les parties charnues, ou qu'elle est accompagnée de la soulure des tendons ou des ligamens, de la dilacération du tissu interne, du froissement, de la compression des vaisseaux, de la stagnation des liqueurs dans leurs canaux, de leur extravasion, &c. Ces différentes complications nous sollicitent à un traitement plus méthodique, & dans lequel nous devons toûjours nous guider par la variété des symptomes & des circonstances. 1°. De fortes contusions, surtout dans la partie la plus élevée de l'extrémité, s'enflamment le plus souvent & suppurent. J'ai ouvert nombre d'abcès provenans de cette seule & unique cause. 2°. Les tendons ou les ligamens sont ils contus & foulés? la douleur vive à laquelle l'animal est en proie, la difficulté qu'il a de se mouvoir, nous l'annonceront; & ces mêmes signes réunis & joints à celui qui résulte du volume & de l'étendue de la tumeur, nous indiqueront encore tous les autres accidens qui ont eu lieu dans l'intérieur du membre embarré.

Dans les uns & les autres de ces cas, la saignée à la jugulaire est indispensable. Selon l'ardeur de l'inflammation & la vivacité de la douleur, on appliquera des cataplâmes anodyns faits avec de la mie de pain boüillie dans du lait, à laquelle on ajoûtera des jaunes - d'oeufs, du safran & de l'onguent populeum; par le secours de ces médicamens, on satisfera aux premieres intentions que l'on doit avoir, puisqu'on s'opposera d'une part à l'affluence des humeurs sur la partie tuméfiée, & de l'autre, aux progrès de l'inflammation qu'il faut absolument s'efforcer d'appaiser. Ces deux objets étant remplis, on n'oubliera rien pour délivrer la partie des humeurs qui s'y seront accumulées. On débutera d'abord par les remedes résolutifs, tels que les cataplâmes faits avec racine d'iris, de bryone, de chacune deux onces; sommités d'absynthe & d'auronne, fleurs de camomille & de sureau, de chacune une poignée; semence d'aneth, fénugrec & cumin en poudre, de chacun une once; sel ammoniac, quatre dragmes: on fera cuire le tout dans du gros vin, on pilera ensuite le marc, on y mêlera de l'axonge humaine, ou de l'axonge de cheval & du safran, de chacun deux dragmes pour le cataplâme que l'on appliquera chau<cb-> dement sur la partie, ou tel autre semblable qui aura les mêmes vertus & la même efficacité. En frotant encore la tumeur avec les résolutifs spiritueux, ou avec l'esprit de matricaire & le baume nervin, ou en mettant en usage les bains résolutifs aromatiques, on pourra opérer la résolution. S'il y a enfin épanchement ou infiltration d'humeur, & que cette voie que l'on doit toûjours préférer à toute autre, soit impossible; on facilitera la suppuration par l'onction de l'onguent basilicum, ensuite on ouvrira la tumeur. Voyez Tumeur. Souventies épervins, les courbes, les suros, sont provoqués par les embarrures. Voy. Eparvins, Suros. J'ai vû de plus ensuite d'un pareil accident, un gonflement énorme & une obstruction considérable du tissu vasculaire qui compose la masse des testicules. Voyez Testicule.

Pendant l'administration des remedes que je viens de prescrire, on doit tenir l'animal à un régime exact, à l'eau blanche, au son, lui administrer des lavemens émolliens, &c. & selon le dépôt qui en sera résulté, le purger pour terminer le traitement. (e)

EMBASE (Page 5:551)

EMBASE D'ENCLUME. On appelle ainsi un ressaut qui se trouve à quelques enclumes lorsque la table n'est point de niveau avec la bigorne, soit que celle - ci soit ronde ou quarrée, étant d'un pouce ou environ plus basse que la table de l'enclume. Ces sortes d'enclumes servent aux Taillandiers, & à leur défaut ils se servent d'enclumes ordinaires. (D)

EMBASEMENT (Page 5:551)

EMBASEMENT, s. m. en Architecture, est un espece de base sans moulure, ou socle continu au pié d'un édifice, on l'appelle en grec stereobate, terme qui comprend en général toute sorte de structure solide destinée à soûtenir une autre partie d'un édifice moins massive. (P)

EMBATONNE (Page 5:551)

EMBATONNE, adj. terme de Blason. On dit qu'une colonne est cannelée & embâtonnée, pour dire que ses cannelures sont remplies de figures de bâtons, jusqu'à une certaine partie de son fust.

EMBATTOIR (Page 5:551)

EMBATTOIR, s. m. (Maréch. gros.) Voyez Embattre; c'est une fosse dans laquelle les maréchaux grossiers mettent les roües qu'ils veulent ferrer. Anciennement dans Paris les embattoirs étoient placés dans les rues au - devant des boutiques de ces ouvriers; mais la police a réformé cet abus. (D)

EMBATTRE (Page 5:551)

EMBATTRE, v. act. (Maréch. gros.) C'est le nom que l'on donne à la manoeuvre par laquelle on garnit une roüe de voiture de ses bandes de fer. Il y a deux manieres de ferrer les roües: l'une avec autant de bandes de fer qu'il y a de jantes à la roüe, c'est celle que nous allons expliquer; l'autre maniere consiste à ferrer la roüe avec un cercle de fer d'une seule piece, ce qui se fait avec l'aide du diable (voyez Diable). Pour embattre ou ferrer une roue, on la place dans l'embattoir qui est une fosse de 6 à 7 piés de long sur un de large & environ 3 piés de profondeur: cette fosse doit être bien maçonnée ou garnie d'un corroi de glaise, afin qu'elle puisse tenir l'eau dont on la remplit, & dont on verra l'usage ci - après. Cette fosse ou embattoir est bordé au rez - de - chaussée d'un fort chassis de charpente qui assûre la maçonnerie; on place donc la roue dans cette fosse, ensorte qu'elle y soit plongée à moitié, & que les deux bouts du moyeu portent sur le chassis de charpente. Dans cet état on applique une des bandes de fer qui doivent être rougies au feu, sur les jantes de la roue, ensorte que le milieu de la bande réponde juste sur le joint de deux jantes contigues; on frappe de grands clous par les trous des barres qui par ce moyen se trouvent assujetties sur les jantes. On fait rougir les barres afin quelles se plient & s'appliquent mieux à la circonférence de la roue; mais comme ordinairement le feu y prend

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