ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"520"> exige que le verbe soit exprimé au moins dans la phrase précédente. Que demandez - vous? R. ce que vous m'avez promis: l'esprit supplée aisément, je demande ce que vous m'avez promis. A l'égard des prépositions, il faut aussi qu'il y ait dans la phrase précédente quelque mot qui en réveille l'idée; par exemple: Quand reviendrez - vous? R. l'année prochaine, c'est - à - dire, je reviendrai dans l'année prochaine. D. Que ferez - vous? R. ce qu'il vous plaira, c'est - à dire, ce qu'il vous plaira que je fasse. (F)

Elliptique (Page 5:520)

Elliptique, adj. (Géom.) se dit de ce qui appartient à l'ellipse. Voyez Ellipse.

Kepler a avancé le premier que les orbites des planetes n'étoient pas circulaires, mais elliptiques; hypothese qui a été soûtenue ensuite par Bouillaud, Flamsteed, Newton, &c. d'autres astronomes modernes l'ont confirmé depuis, de façon que cette hypothese, qu'on appelloit autrefois par mépris l'hypothese elliptique, est maintenant universellement reçûe. Voyez Orbite & Planete.

M. Newton démontre que si un corps se meut dans un orbite elliptique, de maniere qu'il décrive autour d'un des foyers des aires proportionnelles aux tems, fa force centrifuge ou sa gravité sera en raison doublée inverse de ses distances au foyer, ou réciproquement comme les quarrés de ses distances. Voyez Centripete.

Quelques auteurs prétendent que la meilleure forme que l'on puisse donner aux arcs de voûte, est la forme elliptique. Voyez Arc, Voute, Cabinets secrets, Ellipse .

Espace elliptique, c'est l'aire renfermée par la circonférence de l'ellipse. Voyez Ellipse.

Conoïde ou sphéroide elliptique, c'est la même chose qu'ellipsoïde. Voyez Sphéroïde, Conoïde, & Ellipsoïde.

Compas elliptique, voyez Compas. Harris & Chambers. (O)

ELLIPTOIDE (Page 5:520)

ELLIPTOIDE, s. f. (Géométrie.) signifie une espece d'ellipse ou plûtôt de courbe désignée par l'équation générale [omission: formula; to see, consult fac-similé version], dans laquelle m ou n est plus grand que 1. Voyez Ellipse.

Il y en a de différens genres ou degrés, comme l'elliptoïde cubique dans laquelle [omission: formula; to see, consult fac-similé version].

L'elliptoïde quarrée quarrée, ou sursolide, ou du troisieme ordre, dans laquelle [omission: formula; to see, consult fac-similé version].

Si on appelle une autre ordonnée u, & l'abcisse correspondante z, on aura [omission: formula; to see, consult fac-similé version], & par conséquent [omission: formula; to see, consult fac-similé version], c'est - à - dire [omission: formula; to see, consult fac-similé version].

Elliptoïde (Page 5:520)

Elliptoïde, s. m. (Géométrie.) se dit aussi quelquefois pour ellipsoïde. Voyez Ellipsoïde. (O)

ELLOTIDE ou ELLOTES (Page 5:520)

* ELLOTIDE ou ELLOTES, s. f. (Mythol.) surnom de la Minerve de Corinthe. Les Doriens ayant mis le feu à cette ville, Ellotis prêtresse de Minerve, fut brûlée dans le temple de cette déesse, où elle s'étoit refugiée. Un autre fléau donna lieu à la réédification du temple: ce fut une peste qui desoloit Corinthe, & qui ne devoit cesser, selon la réponse de l'oracle, qu'après qu'on auroit appaisé les manes de la prêtresse Ellotis, & relevé les autels de Minerve. Les autels & le temple furent relevés; & on les consacra sous le nom de Minerve Ellotide, afin d'honorer en même tems Minerve & sa prêtresse.

ELLOTIES (Page 5:520)

* ELLOTIES, adj. pris subst. (Myth.) Les Crétois honoroient Europe sous le nom d'Ellotis, & lui avoient consacré des fêtes appellées Elloties. On portoit dans ces fêtes une couronne de vingt coudées de circonférence, qu'ils avoient appellée l'Ellotis, avec une grande châsse, qui renfermoit quelques os d'Europe.

ELMEDEN (Page 5:520)

ELMEDEN, (Géogr. mod.) ville de la province d'Escure en Afrique.

ELMOHASCAR (Page 5:520)

ELMOHASCAR, (Géogr. mod.) ville de la troisieme province du royaume d'Alger en Afrique.

ELNBOGEN ou LOKER (Page 5:520)

ELNBOGEN ou LOKER, (Géog. mod.) ville de Boheme au cercle de même nom: elle est sur l'Eger. Long. 30. 26. lat. 50. 20.

ELNE (Page 5:520)

ELNE, (Géog. mod.) ville du Roussillon en France; elle est sur le Tech proche la Méditerranée. Long. 20. 40. lat. 42. 30.

ELOCUTION (Page 5:520)

ELOCUTION, s. f. (Belles - Lettres.) Ce mot qui vient du latin eloqui, parler, signifie proprement & à la rigueur le caractere du discours; & en ce sens il ne s'employe guere qu'en parlant de la conversation, les mots style & diction étant consacrés aux ouvrages ou aux discours oratoires. On dit d'un homme qui parle bien, qu'il a une belle élocution; & d'un écrivain ou d'un orateur, que sa diction est correcte, que son style est élégant, &c. Voyez Ecrire, Style. Voyez aussi Affectation & Conversation.

Elocution (Page 5:520)

Elocution, dans un sens moins vulgaire, signifie cette partie de la Rhétorique qui traite de la diction & du style de l'orateur; les deux autres sont l'invention & la disposition. Voyez ces deux mots. Voyez aussi Orateur, Discours.

J'ai dit que l'élocution avoit pour objet la diction & le style de l'orateur; car il ne faut pas croire que ces deux mots soient synonymes: le dernier a une acception beaucoup plus étendue que le premier. Diction ne se dit proprement que des qualités générales & grammaticales du discours, & ces qualités sont au nombre de deux, la correction & la clarté. Elles sont indispensables dans quelqu'ouvrage que ce puisse être, soit d'éloquence, soit de tout autre genre; l'étude de la langue & l'habitude d'écrire les donnent presqu'infailliblement, quand on cherche de bonne foi à les acquérir. Style au contraire se dit des qualités du discours, plus particulieres, plus difficiles & plus rares, qui marquent le génie & le talent de celui qui écrit ou qui parle: telles sont la propriété des termes, l'élégance, la facilité, la précision, l'élévation, la noblesse, l'harmonie, la convenance avec le sujet, &c. Nous n'ignorons pas néanmoins que les mots style & diction se prennent souvent l'un pour l'autre, sur - tout par les auteurs qui ne s'expriment pas sur ce sujet avec une exactitude rigoureuse; mais la distinction que nous venons d'établir, ne nous paroît pas moins réelle. On parlera plus au long au mot Style, des différentes qualités que le style doit avoir en général, & pour toutes sortes de sujets: nous nous bornerons ici à ce qui regarde l'orateur. Pour fixer nos idées sur cet objet, il faut auparavant établir quelques principes.

Qu'est - ce qu'être éloquent? Si on se borne à la force du terme, ce n'est autre chose que bien parler; mais l'usage a donné à ce mot dans nos idées un sens plus noble & plus étendu. Être éloquent, comme je l'ai dit ailleurs, c'est faire passer avec rapidité & imprimer avec force dans l'ame des autres, le sentiment profond dont on est pénétré. Cette définition paroît d'autant plus juste, qu'elle s'applique à l'éloquence même du silence & à celle du geste. On pourroit définir autrement l'éloquence, le talent d'émouvoir; mais la premiere définition est encore plus générale, en ce qu'elle s'applique même à l'éloquence tranquille qui n'émeut pas, & qui se borne à convaincre. La persuasion intime de la vérité qu'on veut prouver, est alors le sentiment profond dont on est rempli, & qu'on fait passer dans l'ame de l'auditeur. Il faut cependant avoüer, selon l'idée la plus généralement reçûe, que celui qui se borne à prouver & qui laisse l'auditeur convaincu, mais froid & tranquille, n'est point proprement éloquent, [p. 521] & n'est que disert. Voyez Disert. C'est pour cette raison que les anciens ont défini l'éloquence le talent de persuader, & qu'ils ont distingué persuader de convaincre, le premier de ces mots ajoûtant à l'autre l'idée d'un sentiment actif excité dans l'ame de l'auditeur, & joint à la conviction.

Cependant, qu'il me soit permis de le dire, il s'en faut beaucoup que la définition de l'éloquence, donnée par les anciens, soit complete: l'éloquence ne se borne pas à la persuasion. Il y a dans toutes les langues une infinité de morceaux très - éloquens, qui ne prouvent & par conséquent ne persuadent rien, mais qui sont éloquens par cela seul qu'ils émeuvent puissamment celui qui les entend ou qui les lit. Il seroit inutile d'en rapporter des exemples.

Les modernes, en adoptant aveuglément la définition des anciens, ont eu bien moins de raison qu'eux. Les Grecs & les Romains, qui vivoient sous un gouvernement républicain, étoient continuellement occupés de grands intérêts publics: les orateurs appliquoient principalement à ces objets importans le talent de la parole; & comme il s'agissoit toûjours en ces occasions de remuer le peuple en le convainquant, ils appellerent éloquence le talent de persuader, en prenant pour le tout la partie la plus importante & la plus étendue. Cependant ils pouvoient se convaincre dans les ouvrages mêmes de leurs philosophes, par exemple, dans ceux de Platon & dans plusieurs autres, que l'éloquence étoit applicable à des matieres purement spéculatives. L'eloquence des modernes est encore plus souvent appliquée à ces sortes de matieres, parce que la plupart n'ont pas, comme les anciens, de grands intérêts publics à traiter: ils ont donc eu encore plus de tort que les anciens, lorsqu'ils ont borné l'éloquence à la persuasion.

J'ai appellé l'éloquence un talent, & non pas un art, comme ont fait tant de rhéteurs; car l'art s'acquiert par l'étude & l'exercice, & l'éloquence est un don de la nature. Les regles ne rendront jamais un ouvrage ou un discours éloquent; elles servent seulement à empêcher que les endroits vraiment éloquens & dictés par la nature, ne soient défigurés & déparés par d'autres, fruits de la négligence ou du mauvais goût. Shakespear a fait sans le secours des regles, le monologue admirable d'Hamlet; avec le secours des regles il eût évité la scene barbare & dégoûtante des Fossoyeurs.

Ce que l'on conçoit bien, a dit Despréaux, s'énonce clairement: j'ajoûte, ce que l'on sent avec chaleur, s'énonce de même, & les mots arrivent aussi aisément pour rendre une émotion vive, qu'une idée claire. Le soin froid & étudié que l'orateur se donneroit pour exprimer une pareille émotion, ne serviroit qu'à l'affoiblir en lui, à l'éteindre même, ou peut - être à prouver qu'il ne la ressentoit pas. En un mot, sentez vivement, & dites tout ce que vous voudrez, voilà toutes les regles de l'éloquence proprement dite. Qu'on interroge les écrivains de génie sur les plus beaux endroits de leurs ouvrages, ils avoueront que ces endroits sont presque toûjours ceux qui leur ont le moins coûté, parce qu'ils ont été comme inspirés en les produisant. Prétendre que des préceptes froids & didactiques donneront le moyen d'être éloquent, c'est seulement prouver qu'on est incapable de l'être.

Mais comme pour être clair il ne faut pas concevoir à demi, il ne faut pas non plus sentir à demi pour être éloquent. Le sentiment dont l'orateur doit être renipli, est, comme je l'ai dit, un sentiment profond, fruit d'une sensibilité rare & exquise, & non cette émotion superficielle & passagere qu'il excite dans la plûpart de ses auditeurs; émotion qui est plus extérieure qu'interne, qui a pour objet l'ora<cb-> teur même, plûtôt que ce qu'il dit, & qui dans la multitude n'est souvent qu'une impression machinale & animale, produite par l'exemple ou par le ton qu'on lui a donné. L'émotion communiquée par l'orateur, bien loin d'être dans l'auditeur une marque certaine de son impuissance à produire des choses semblables à ce qu'il admire, est au contraire d'autant plus réelle & d'autant plus vive, que l'auditeur a plus de génie & de talent: pénétré au même degré que l'orateur, il auroit dit les mêmes choses: tant il est vrai que c'est dans le degré seul du sentiment que l'éloquence consiste. Je renvoye ceux qui en douteront encore, au paysan du Danube, s'ils sont capables de penser & de sentir; car je ne parle point aux autres.

Tout cela prouve suffisamment, ce me semble, qu'un orateur vivement & profondément pénétré de son objet, n'a pas besoin d'art pour en pénétrer les autres. J'ajoûte qu'il ne peut les en pénétrer, sans en être vivement pénétré lui - même. En vain objecteroit - on que plusieurs écrivains ont eu l'art d'inspirer par leurs ouvrages l'amour des vertus qu'ils n'avoient pas: je réponds que le sentiment qui fait aimer la vertu, les remplissoit au moment qu'ils en écrivoient; c'étoit en eux dans ce moment un sentiment très - pénétrant & très - vif, mais malheureusement passager. En vain objecteroit on encore qu'on peut toucher sans être touché, comme on peut convaincre sans être convaincu. Premierement, on ne peut réellement convaincre sans être convaincu soi - même: car la conviction réelle est la suite de l'évidence; & on ne peut donner l'évidence aux autres, quand on ne l'a pas. En second lieu, on peut sans doute faire croire aux autres qu'ils voyent clairement ce qu'ils ne voyent point, c'est une espece de phantôme qu'on leur présente à la place de la réalité; mais on ne peut les tromper sur leurs affections & sur leurs sentimens, on ne peut leur persuader qu'ils sont vivement pénétrés, s'ils ne le sont pas en effet: un auditeur qui se croit touché, l'est donc véritablement: or on ne donne point ce qu'on n'a point; on ne peut donc vivement toucher les autres sans être touché vivement soi - même, soit par le sentiment, soit au moins par l'imagination, qui produit en ce moment le même effet.

Nul discours ne sera éloquent s'il n'éleve l'ame: l'éloquence pathétique a sans doute pour objet de toucher; mais j'en appelle aux ames sensibles, les mouvemens pathétiques sont toûjours en elles accompagnés d'élévation. On peut donc dire qu'éloquent & sublime sont proprement la même chose; mais on a réservé le mot de sublime pour désigner particulierement l'éloquence qui présente à l'auditeur de grands objets; & cet usage grammatical, dont quelques littérateurs pédans & bornés peuvent être la dupe, ne change rien à la vérité.

Il résulte de ces principes que l'on peut être éloquent dans quelque langue que ce soit, parce qu'il n'y a point de langue qui se refuse à l'expression vive d'un sentiment élevé & profond. Je ne sai par quelle raison un grand nombre d'écrivains modernes nous parlent de l'éloquence des choses, comme s'il y avoit une éloquence des mots. L'éloquence n'est jamais que dans le sujet; & le caractere du sujet, ou plûtôt du sentiment qu'il produit, passe de lui - même & nécessairement au discours. J'ajoûte que plus le discours sera simple dans un grand sujet, plus il sera éloquent, parce qu'il représentera le sentiment avec plus de vérité. L'éloquence ne consiste donc point, comme tant d'auteurs l'ont dit d'après les anciens, à dire les choses grandes d'un style sublime, mais d'un style simple; car il n'y a point proprement de style sublime, c'est la chose qui doit l'être; & comment le style pourroit - il être sublime sans elle, ou plus qu'elle?

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