ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

RECHERCHE Accueil Mises en garde Documentation ATILF ARTFL Courriel

Previous page

"432"> sus de chaque angle de l'égout. Voyez l'article Verrerie. Dictionn. du Comm. & Chambers.

Egout (Page 5:432)

Egout, en terme de Raffineur de sucre, est une eau teinte de la couleur du sirop, mais où il y en a beaucoup moins que de sucre. On tire l'égout des pots sur lesquels on a changé les pains en les plamotant, & on les refond avec les matieres primitives. Voyez Plamoter & Changer.

EGOUTTER (Page 5:432)

EGOUTTER, terme de Chapelier, qui exprime la façon qu'on donne aux chapeaux avec la piece de cuivre, lorsqu'encore tous chauds & tous mouillés, après être sortis de la foule, on les met sur la forme de bois, afin de les dresser & de les enformer. Voyez Chapeau. Dictionn. du Comm.

Egoutter une glace (Page 5:432)

Egoutter une glace, terme de Miroitier; c'est en faire écouler le vif - argent qu'on a mis de trop sur la feuille d'étain avec laquelle on l'étame. On égoutte la glace en deux différens tems. Premierement dans le moment qu'elle vient d'être mise sur le vifargent, & qu'on l'a arrêtée avec les boulets de canon, ce que l'on fait en retirant un peu les coins qui tiennent la pierre de liais de niveau sur l'établi. En second lieu, vingt - quatre heures après qu'elle a été étamée, en l'ôtant de dessus la pierre, & la portant sur la table de l'égout. Voyez Egout. Dictionn. du Comm.

EGOUTTOIR (Page 5:432)

EGOUTTOIR, s. m. (Marine.) c'est un treillis dont on se sert pour mettre égoutter le cordage qui vient d'être gaudronné. Voyez Marine, Pl. X & XI. le plan & la vûe d'une étuve pour les cables. (Z)

Egouttoir (Page 5:432)

Egouttoir, terme de Cartonnier; ce sont des ais assemblés les uns contre les autres, mais qui ne sont pas joints tout - à - fait, sur lesquels on pose les formes de carton quand elles ont été dressées. Ces ais sont quelquefois troüés de distance en distance. Voyez Cartonnier. On s'en sert aussi dans quelques manufactures de papier. Dictionn. du Comm.

Egouttoir (Page 5:432)

Egouttoir, chez les Cartonniers, est un grand chassis de bois de cinq ou six piés de long & de trois ou quatre piés de large, qui a un rebord tout - au - tour & d'espace en espace des traverses de bois. On pose les formes sur l'égouttoir à mesure qu'on les fabrique; & l'eau qui en découle va sortir par une espece de gouttiere pratiquée à un des coins de l'égouttoir, & tomber dans une espece de tonneau appellé le tonneau du bout, parce qu'il est placé au bout de l'égouttoir. Voyez les Planches du Cartonnier.

Egouttoir (Page 5:432)

Egouttoir, instrument dont les Marbreurs se servent pour égoutter les feuilles de papier en sortant du baquet.

Les Marbreurs ont deux sortes d'égouttoirs différens: les uns se servent d'une claie à - peu - près de la grandeur d'une feuille de grand papier qu'ils posent obliquement au - dessus d'un baquet, & sur laquelle ils appliquent la feuille du papier qui vient d'être ma - brée. L'eau dont la feuille étoit chargée s'égoutte & retombe dans le baquet.

L'autre espece d'égouttoir est une espece de double chassis fait de petites lames de bois entre - lacées, sur chaque côté duquel on peut appliquer quatre feuilles de papier: ces deux chassis sont assemblés à charnieres par en - bas, & s'ajustent sur une auge ou gouttiere portée sur deux petits treteaux. L'eau qui découle des feuilles de papier tombe dans la gouttiere, & va se rendre dans un seau qu'on a mis au - dessous. Voyez la Planche du Marbreur.

EGRA (Page 5:432)

EGRA, (Géog.) ville de Boheme sur la riviere d'Eger, à l'extrémité du royaume & des frontieres du haut Palatinat. Elle étoit autrefois impériale, & elle est présentement sujette à la maison d'Autriche; sa distance est à quatre milles d'Allemagne, d'Elnbogen, à neuf d'Amberg, à vingt de Prague, à quatre - vingt - deux N. O. de Vienne. Long. 31. lat. 50. 2.

Cette ville a été brûlée en 1270, a souffert de grands malheurs pendant les guerres civiles de religion, & a été prise & reprise dans les dernieres campagnes de Boheme de 1742. En 1350 on y extermina cruellement tous les Juifs; malheureuse nation dont on s'est joüé sans pitié dans tous les pays de l'Europe! En 1634 l'empereur Ferdinand II. y fit assassiner le célebre Albert Walstein, sous prétexte d'une conjuration que le tems n'a jamais développée. Gaspard Bruschius poëte & historien, né à Egra en 1518, y fut pareillement assassiné par quelques gentilshommes en 1559. Article de M. le Chevalier de Jaucourt.

EGRAINÉ (Page 5:432)

EGRAINÉ, adj. (Comm.) est un terme qui se dit des pieces d'étoffes qui ne sont point emballées, & il n'est guere usité que dans la province de Berry. Je vous envoye dix pieces de serge égrainée, c'est - à - dire qui n'ont point d'emballage. Dictionn. de Commerce & de Trévoux.

EGRAPPER (Page 5:432)

EGRAPPER, v. act. (Jardinage.) c'est ôter la grappe ou la rape d'un muscat, d'un chasselas, d'un raisin, pour en faire du vin plus exquis. (K)

EGRATIGNÉE (Page 5:432)

EGRATIGNÉE, (Maniere) Peint. espece de peinture à fresque que les Italiens nomment en un seul mot, sgraffitto.

C'est un genre de peinture qui consiste dans la préparation d'un fond noir de stuc, sur lequel on applique un enduit blanc; & en ôtant cet enduit avec une pointe de fer, on découvre par hachure le noir qui fait les ombres, ce qui forme une espece de clair - obscur imitant l'estampe.

Les gens de l'art savent que Polidore de Caravage, qui a exécuté la plûpart de ses ouvrages à fresque & d'une même couleur, à l'imitation des basreliefs, s'est souvent servi dans cette sorte de peinture, de la maniere égratignée. Cette maniere a beaucoup de force, & résiste mieux aux injures du tems que toute autre; mais elle a un effet si dur & si desagréable à la vûe, que tout le monde a pris le parti de l'abandonner. André Cosimo, qui a le premier employé les ornemens dans les ouvrages de peinture moderne, est aussi, je crois, le premier qui ait travaillé de clair - obscur dans la maniere égratignée. Voyez les écrits sur la Peinture; le dictionnaire des Beaux - Arts; de Piles, &c. Article de M. le Chevalier de Jaucourt.

EGRATIGNER (Page 5:432)

EGRATIGNER, v. act. en terme de Découpeur, c'est former sur une piece de satin diverses figures, en effleurant la superficie de l'étoffe, & la coupant selon les desseins qu'on y a tracés, avec des instrumens à - peu - près comme des canifs ébréchés, & dentelés de la même maniere qu'une scie.

Egratigner (Page 5:432)

Egratigner; il se dit dans l'Art d'écrire, d'une main peu exercée qui forme des jambages maigres, parce qu'elle ne manie pas sa plume librement; qu'elle n'a pas le pouce ferme, le transport du bras facile, le mouvement des doigts aisé; ou que le papier étant d'un trop gros grain, ou verni, la plume a peine à couler.

EGRATIGNOIR (Page 5:432)

EGRATIGNOIR, s. m. en terme de Découpeur; c'est un instrument fort tranchant & dentelé comme une scie, dont on se sert pour découper seulement la superficie d'une piece de satin. V. Egratigner, & la Planche du Découpeur.

EGRAVILLONNER (Page 5:432)

EGRAVILLONNER, v. act. (Jardinage.) est une opération que l'on fait aux arbres encaissés, après leur avoir retranché leur motte tout - autour & au - dessous, d'environ les deux tiers. On retire d'entre les racines, avec la pointe de la serpette ou avec une cheville de fer, une grande partie de la terre, afin que les racines puissent mieux goûter la bonne terre dont on le regarnira, & prendre une nouvelle vigueur. (K)

EGREFIN ou EGLEFIN (Page 5:432)

EGREFIN ou EGLEFIN, (Hist. nat. Ichthiolog.) oeglefinus; poisson de mer dont la tête, la bouche [p. 433] & les yeux sont fort grands: le dessus de la tête est convexe sur sa longueur, & le bout de la machoire inférieure terminé par un filet charnu & pendant. Ce poisson a quatre oüies de chaque côté, deux nageoires près des oüies, deux au - dessous, trois le long du dos, & deux autres entre l'anus & la queue; le corps est marqué de quelques taches noires. L'églefin est fréquent en Angleterre & en Ecosse: sa chair est molle. Rond. hist. des poissons. Voyez Poisson. (I)

EGRISER (Page 5:433)

EGRISER, en terme de Diamantaire, c'est froter deux diamans cimentés chacun sur un bâton, pour les ébaucher, & leur faire les pans & les facettes qu'on veut leur donner: c'est la seule maniere de les tailler, rien ne mangeant le diamant que lui - même. Voyez Pl. I. du Diamantaire, vig. fig. 1. qui représente un ouvrier qui égrise; & la fig. 6. du bas de la Planche, qui représente deux égrisoirs & leurs appartenances. Sur l'un des égrisoirs sont les deux mains d'un ouvrier qui tient deux bâtons à égriser appuyés contre les chevilles de l'égrisoir, & qui frote les deux diamans montés avec du ciment l'un contre l'autre, pour en abattre le superflu. Voyez Egrisoir.

EGRISOIR (Page 5:433)

EGRISOIR, s. m. en terme de Diamant. est une double boîte, au - dessus de l'une desquelles on frote les diamans montés au bout des bâtons, l'un contre l'autre, pour en abattre le superflu. Voyez la fig. 1. Planche I. du Diamantaire, & la figure 6. de la même Planche.

B B B B, est la boîte de bois partagée en deux par une planche qui traverse d'un côté à l'autre, & fortement arrêrés sur l'établi par le moyen de trois pattes de fer. E, la boîte dans laquelle on serre les éclats de diamans qui n'ont pas pû passer par le fond criblé de la premiere boîte au - dessus de laquelle on égrise. Cette premiere boîte est fermée par un couvercle qui glisse dans deux rainures pratiquées en queues d'aronde. Dans l'autre boîte D on met une boîte de cuivre I, qui en occupe le fond; & par - dessus celle - ci une autre du même métal F, dont le fond est criblé d'un grand nombre de trons, autravers desquels passe la poudre de diamans, qui tombe dans la premiere boîte I ou G. La fg. H représente la seconde boîte F vûe par - dessous, pour mieux voir les trous dont le fond est criblé. Environ au milieu des longs côtés de la boîte D, sont fixées deux chevilles de fer C C, contre lesquelles on appuie les deux bâtons à égriser, ainsi que la figure le représente; ensorte que l'autre extremité du bâton sert de levier, qu'on fait agir avec les deux mains.

EGRUGEOIR (Page 5:433)

EGRUGEOIR, s. m. (Corderie.) instrument qui ressemble à un banc, qui n'a que deux piés à un de ses bouts, & qui est garni à cette extrémité d'une rangée de dents semblables à celles d'un rateau: l'autre bout qui porte par terre, est chargé d'une pierre. En peignant l'extrémité du chanvre femelle avec les dents de l'égrugeoir, on fait tomber le chénevi avec ses enveloppes. Voyez l'article Chanvre, & les figures de Corderie.

EGUE - LE - CUINGIL (Page 5:433)

EGUE - LE - CUINGIL, (Géogr. mod.) ville de la province de Héa, au royaume de Maroc en Afrique.

EGUILLES d'Eperon (Page 5:433)

EGUILLES d'Eperon, (Marine.) de Tré ou Trevier. Voyez Aiguilles. (Z)

EGUILLE, AIGUILLE (Page 5:433)

EGUILLE, AIGUILLE ou PINCON, dans les formes des combles, voyez Poinçon, & la figure 17. Planche du Charpentier, n°. 20.

Eguille (Page 5:433)

Eguille ou Aiguille de Peintres en émail. Ces aiguilles ont environ quatre pouces de longueur: elles sont d'acier.

Un peintre en doit avoir au moins deux, dont l'une soit pointue par un bout, un peu plate, & faite en dard, grosse par le milieu comme une moyenne plume à écrire; & l'autre bout en forme de spatule, large comme l'ongle du doigt, & à - peu - près de l'épaisseur d'un sou - marqué, mais fort polie.

L'autre doit être pointue par les deux bouts, dont l'un comme une aiguille à coudre, & l'autre un peu plus gros & tant - soit - peu plat par la pointe. Le bout pointu sert pour étendre les teintes sur les ouvrages, & l'autre pour les prendre & les porter à leur place, quand il en faut une certaine quantité; ce que la pratique apprendra mieux que tout ce qu'on pourroit dire.

On se sert aussi d'une aiguille de buis; c'est un petit morceau de buis bien sec, à - peu - près de la longueur des aiguilles d'acier, qui doit être très pointu par un bout, & par l'autre un peu mousse & rondelet: celui - ci sert à effacer les défauts, & le côté pointu à approprier les parties de l'ouvrage qui quelquefois se trouvent boüeuses & mal unies, ce que vous connoîtrez à la pratique.

Eguille à coudre (Page 5:433)

Eguille à coudre, (Reliûre.) les couturieres cousent les feuilles des livres avec de grandes éguilles courbes. Voyez Coudre, & Pl. I. de Reliûre, figure 5.

EGUILLETER LES CANONS (Page 5:433)

EGUILLETER LES CANONS, (Marine.) c'est les amarrer différemment & plus fortement, pour résister au mauvais tems, ou lorsqu'on croit pouvoir être du tems sans en faire usage. (Z)

EGUILLETTES ou AIGUILLETTES (Page 5:433)

EGUILLETTES ou AIGUILLETTES, (Marine.) on donne ce nom à des mâts dont on se sert lorsqu'on carenne un vaisseau, pour soûtenir & renforcer les mâts de ce vaisseau: ce sont aussi les mâts qui renforcent celui d'une machine à mâter.

On appelle aussi éguillettes, de menues cordes qui servent à divers usages dans le navire

Eguillettis de voiles, ce sont des bosses (ou cordages) qui servent à tenir la tête des grandes voiles dans les rateaux.

Eguillettes de bonnettes, ce sont les mêmes cordes qui servent à lacer les bonnettes aux voiles. (Z)

Eguillettes (Page 5:433)

Eguillettes, (Mar.) ce sont des pieces qu'on met sur le serrage, comme les allonges sont dessous, pour renforcer tout vaisseau qui porte beaucoup de canons: elles font une nouvelle liaison entre le bas & le haut du bâtiment, & fortifient les endroits que la quantité de sabords affoiblit, étant pour cet effet posées entre chaque sabord. Voyez Marine; Planc. VI. fig. 47. la forme d'une éguillette; & Planche V. figure 1. n°. 30. la maniere dont les éguillettes sont placées. (Z)

Eguillettes (Page 5:433)

* Eguillettes, terme de Pêche, sorte de poisson appellé ainsi dans la Bretagne, & que l'on nomme ailleurs orphie. Voyez Orphie. Voici la maniere de faire cette pêche, qui dure depuis le mois de Mars jusqu'au mois de Juin, plus ou moins, suivant l'établissement & l'exposition des côtes, que ce poisson vient ranger, comme tous ceux du même genre qui sont en troupes & par bandes. Les pêcheurs se mettent la nuit quatre dans un de leurs bateaux; l'un est placé à l'avant avec un brandon de paille enflammée dont l'éclat attire les orphies, & les trois autres ont des foüannes ou dards en forme de rateaux, avec une douille de fer où le manche est reçû. Ces instrumens ont au moins vingt tiges ou branches barbelées, de six pouces de haut, & fort pressées. La tête du rateau n'a au plus que treize à quatorze pouces de long, avec un manche de la longueur de huit, dix à douze piés. Quand les pêcheurs voyent les orphies ou aiguillettes attroupées, ils lancent leur dard, & en prennent souvent plusieurs d'un seul coup. Comme le bateau dérive doucement, la manoeuvre de la pêche n'effarouche point les orphies. Les pêcheurs qui sont les plus heureux, en peuvent prendre jusqu'à douze ou quinze cents dans une seule nuit; mais il faut qu'elle soit fort obscure, & que le tems soit de calme plat, ainsi que pour toutes les autres pê<pb->

Next page


The Project for American and French Research on the Treasury of the French Language (ARTFL) is a cooperative enterprise of Analyse et Traitement Informatique de la Langue Française (ATILF) of the Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), the Division of the Humanities, the Division of the Social Sciences, and Electronic Text Services (ETS) of the University of Chicago.

PhiloLogic Software, Copyright © 2001 The University of Chicago.