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Les Anglicans conviennent pourtant avec nous de
la nécessité d'un chef visible dans l'Eglise. Mais au
lieu que nous reconnoissons le pape en cette qualité,
ils la déferent à leur roi, qui en effet dans ses titres
prend celui de chef de l'église anglicane. Voyez
Le mot Eglise vient originairement du grec
Ainsi dans le nouveau Testament le mot Eglise n'est guere employé qu'en parlant des Chrétiens, tantôt pour le lieu où ils s'assemblent pour prier, comme dans la premiere épitre aux Corinthiens, ch. xjv. V. 34. tantôt pour l'assemblée des fideles répandus par toute la terre, comme dans l'épitre aux Ephésiens, ch. v. > 24. & 26. quelquefois pour les fideles d'une ville ou d'une province en particulier, comme dans la premiere épitre aux Corinthiens, ch. j. > 1. & 2. & dans la seconde aux Corinthiens, ch. viij. > 1. quelquefois pour une seule famille, comme dans l'épitre aux Romains, ch. xvj. > 5. & enfin pour les pasteurs & les ministres de l'Eglise, comme dans S. Matthieu, ch. xviij. > 17.
L'Eglise universelle est la société de toutes les églises particulieres unies par la même profession de foi, la participation aux mêmes sacremens, & la même soûmission à la voix des pasteurs légitimes, c'est - à - dire, du pape & des évêques. On y distingue deux parties; l'une extérieure & visible, qu'on nomme son corps; l'autre intérieure & invisible, qu'on appelle son ame. Le corps est la profession extérieure de la foi & la communion des sacremens. L'ame, ce sont les dons intérieurs du S. Esprit, la foi, l'espérance, la charité, &c. De cette distinction, l'on conclut que les hérétiques qui font profession ouverte d'une doctrine contraire à celle de Jesus - Christ, les infideles, les schismatiques, les excommuniés, ne sont ni de l'ame ni du corps de l'Eglise. Mais les pécheurs, les méchans, les infideles & les hérétiques cachés, les réprouvés même sont de son corps. Les justes & les élûs appartiennent seuls proprement à son ame; les cathécumenes & les pénitens sont de son corps, mais imparfaitement, parce qu'ils aspirent ou à y être reçûs, ou à y rentrer.
Les qualités ou caracteres de l'Eglise marqués dans le symbole du concile de Constantinople, sont qu'elle est une, sainte, catholique, & apostolique. Une, par l'union de tous ses membres sous un même chef invisible qui est Jesus - Christ, & sous un même chef visible qui est le pape, & par l'unité de sa doctrine qu'elle tient de Jesus - Christ & des apôtres, & par la tradition des peres. L'Eglise est sainte par la sainteté de sa doctrine, de ses sacremens, & parce qu'il n'y a & ne peut y avoir de saints que dans sa société. Catholique, c'est - à - dire, qu'elle n'est bornée ni par les tems ni par les lieux, & qu'elle est plus étendue qu'aucune des sectes qui se sont séparées d'elle; &
Quoique toutes les églises catholiques ayent toûjours été considérées comme une seule & même Eglise, cependant les églises particulieres ont eu leur dénomination propre, comme l'église d'Orient, l'église d'Occident, l'église d'Afrique, l'église gallicane, &c.
L'église d'Orient ou l'église greque signifioit autrefois simplement les églises des Grecs ou d'Orient, & non pas une église particuliere & séparée de communion de l'église latine, & elle comprenoit toutes les provinces qui étoient anciennement soûmises à l'empire grec ou empire d'Orient, & dans lesquelles on parloit grec, c'est - à - dire tout l'espace depuis l'lllyrie jusqu'à la Mésopotamie & la Perse, y compris l'Egypte. Le schisme commencé par Photius, consommé par Michel Cerularius, a séparé de l'église latine cette partie de l'Orient, autrefois si féconde en grands hommes; & quoiqu'on en ait tenté la r><-> nion en divers conciles, elle n'a jamais réussi, à l'exception du patriarchat de Jérusalem: ceux d'Antioche & d'Alexandrie sont demeurés dans le schisme avec celui de Constantinople, que le grand - seigneur confere ordinairement au plus offrant, & dont par cette raison les titulaires sont souvent destitués, soit par l'avarice des Turcs, soit par l'avidité du premier concurrent qui donne au grand - visir ou aux autres ministres de la Porte des sommes plus considérables que celles qu'ils ont reçûes du patriarche qui est en place.
L'église d'Occident comprenoit autrefois les églises
d'Italie, d'Espagne, d'Afrique, des Gaules, & du
Nord, en un mot de toutes les provinces où l'on
parloit la langue des Romains. La Grande Bretagne,
une partie des Pays - bas, de l'Allemagne, & du Nord,
s'en sont séparées depuis plus d'un siecle, & forment
des sociétés à part, que leurs sectateurs appellent
églises réformées, mais qui dans le vrai font un schisme
aussi réel que celui des Grecs. Voyez
L'église romaine est la société des Catholiques unis de communion avec le pape, successeur de S. Pierre. On l'a appellée la mere & le maitresse des autres églises dès le tems de S. Irénée au second siecle, parce qu'en effet presque toutes celles de l'Occident sont émanées d'elle, & qu'on l'a regardée comme le centre de l'unité catholique. Quiconque ne commu<pb-> [p. 421]
L'église d'Afrique avoit un grand nombre de chaires épiscopales, comme il paroît par l'histoire des Donatistes. Quelques - uns en comptent jusqu'à huit cents; elle la donné à l'Eglise des docteurs illustres. Il suffit de nommer S. Cyprien, S. Augustin, S. Fulgence, pour rappeller au lecteur l'idée du génie sublime réuni à celle de la plus éminente piété. L'irruption des Goths & des Vandales attachés à l'Arianisme, & chassés à leur tour de cette partie du monde par les Sarrasins, y a aboli la véritable religion. Dieu retranche à son gré les lumieres, & permet les ténebres, sur - tout quand on rejette les unes, & qu'on appelle les autres.
L'église gallicane a de tout tems été une des portions
des plus florissantes de l'Eglise universelle. Son
attachement constant au S. Siege, sans altérer celui
qu'elle devoit à l'ancienne discipline de l'Eglise; son
zele contre les hérésies, égal à celui qu'elle a témoigné
contre les innovations, contraires à l'esprit des
conciles & des canons; sa fidélité pour nos rois; la
protection qu'elle a accordée aux bonnes lettres, &
le nombre infini d'hommes célebres par leur savoir
& par leur piété qu'elle a produits dans tous les
tems, seront à jamais des monumens de sa gloire. Le
P. de Longueval, jésuite, nous en a donné une
histoire, continuée par les PP. de Fontenay, Brumoy, Berthier, ses confreres. Voyez
Eglise (Page 5:421)
Les anciens ont mis quelque différence entre l'Eglise prise pour l'assemblée de la société des fideles,
& le lieu de cette assemblée; & ils appeiloient la
premiere
Une église simple, est celle qui consiste uniquement en une nef & un choeur.
Une église à bas côtés, est celle qui a à droite & à gauche une ou plusieurs rangs de portiques en maniere de galeries voûtées, avec des chapelles dans son pourtour.
Eglise en croix greque, est celle dont la longueur de la croisée est égale à celle de la nef. On la nomme ainsi, parce que la plûpart des églises greques sont bâties de cette maniere.
Eglise en croix latine, est celle dont la nef est plus longue que la croisée, telles que sont la plûpart des églises gothiques.
Eglise en rotonde, est celle dont le plan est un cercle
parfait, à l'imitation du panthéon. Voyez
Pour la forme des anciennes églises des Grecs,
voici quelles étoient leurs parties, lorsqu'il n'en
manquoit aucune. Voyez la Next page
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