ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"418"> remment l'épithete d'égarotté, soit que la blessure soit legere, soit qu'il s'agisse d'une plaie véritablement dangereuse & considérable; elle ne convient néanmoins proprement que dans ce dernier cas. Les causes de ces blessures, leurs progrès, leurs suites, leurs terminaisons, sont différentes. Voyez Garot. (e)

EGAYER (Page 5:418)

EGAYER, v. act. (Jardinage.) on dit égayer un arbre, quand on le palisse si proprement que ses branches couvrent également les murs de l'espalier sans confusion, parce que celles qui étoient superflues ont été coupées. On égaye encore un buisson, un arbre de tige, quand on lui ôte les branches qui le rendent confus. (K)

EGÉE (Page 5:418)

* EGÉE, adj. (Géogr.) c'est la partie de la Méditerranée qu'on appelle communément l'Archipel. Voyez Archipel. Ce nom lui vient, à ce qu'on dit, d'Egée pere de Thésée, qui croyant son fils mort, sur les voiles noires qu'on avoit oublié de changer au vaisseau qui le ramenoit victorieux du minotaure, s'y précipita, & lui donna son nom.

EGERIE (Page 5:418)

* EGERIE, s. f. (Mythol.) déesse qui presidoit à la naissance de l'enfant & à l'action de l'accouchement; c'étoit elle qu'on en remercioit, s'il étoit heureux & facile; ou contre laquelle on blasphémoit, s'il étoit laborieux & pénible. Il y a des mythologistes qui prétendent qu'Egérie & Junon est la même divinité sous deux noms différens.

Egerie (Page 5:418)

* Egerie. s. f. (Mythol.) nymphe de la forêt d'Aricie, qu'Ovide donne pour épouse à Numa Pompilius; mais qui, selon d'autres, n'étoit qu'une divinité tutélaire, qu'il feignoit d'aller consulter dans sa retraite sur les lois qu'il proposoit aux Romains: il ne faisoit descendre des cieux les lois, & ne leur attribuoit une origine céleste, que pour disposer adroitement les esprits à les respecter, & cette mauvaise ruse lui réussit. Après la mort de Numa, les Romains convaincus que le pieux & sage législateur s'entretenoit avec Egérie, allerent chercher la nymphe dans sa forêt, où ils ne trouverent qu'une fontaine, en laquelle ils imaginerent qu'elle avoit été métamorphosée par la commisération de Diane, touchée des pleurs continuelles qu'elle répandoit depuis la mort de Numa. Au reste Numa craignant avec juste raison qu'on ne se méfiât de la réalité de ses entretiens avec une divinité, résolut de la prouver par un miracle, & il en fit un qui ne fut rejetté en doute que par quelques esprits forts; au nombre desquels on peut mettre Denis d'Halicarnasse, dans les antiquités duquel ceux qui aiment les contes merveilleux pourront lire le détail du miracle opéré par Numa Pompilius, pour la vérité de ses entretiens avec Egérie, & la divinité de ses lois.

EGIALE (Page 5:418)

EGIALE. (Myth.) une des trois graces. Voyez l'article Graces.

EGIDE (Page 5:418)

EGIDE. s. f. (Mythol.) L'égide étoit le bouclier, ou la cuirasse des dieux, sur - tout de Jupiter & de Pallas. Mais en parlant des hommes, ce mot désigne seulement la piece d'armure qui couvroit la poitrine, c'est - à - dire la cuirasse.

Anciennement tous les boucliers des dieux, surtout celui de Jupiter, couvert de la peau de la chevre qui l'avoit nourri, & dont il prenoit son nom, s'appelloient des égides; car A)I\C,A)I\GOS2 en grec, signifie chévre; ensuite Minerve ayant tué un monstre nommé Egide, qui vomissoit du feu par la bouche, & faisoit beaucoup de ravage dans la Phrygie, la Phénicie, l'Egypte, & la Lybie, elle couvrit son bouclier de la peau de ce monstre, & dès - lors le nom d'égide fut consacré au seul bouclier de la déesse.

Peut - être que Minerve fit périr quelque fameux brigand qui ravageoit le pays, & que c'est ce qui a donné lieu à la fable; mais comme les Grecs rendoient toûjours des raisons fabuleuses de leurs an<cb-> ciennes cérémonies; il vaut mieux, ce me semble, sur cet article, s'en tenir avec M. l'abbé Banier à Hérodote, qui prétend (liv. iv.) que les Grecs ont emprunté des Lybiens l'habit & le bouclier de la déesse Minerve, qui étoit fort honorée dans ce pays, sur - tout aux environs du lac Tirton, où l'on croyoit qu'elle étoit née. Le nom même d'égide, marque bien que cette sorte de bouclier est venue de Lybie, où les habitans portent sous leurs habits des peaux de chevre corroyées, que les Grecs appelloient des égides.

Les Grecs embellirent cette fable à leur maniere, & supposerent que Minerve avoit fait graver la tête de la Gorgone environnée de serpens sur ce terrible bouclier, & qu'on ne pouvoit le regarder sans frémir d'horreur; ce qui donna lieu dans la fuite, de dire que sa vûe changeoit les hommes en pierres.

D'un autre côté, les poëtes travaillerent à l'envi à consacrer cette fiction à l'immortalité; mais Homere & Virgile ont surpassé de bien loin tous leurs rivaux, dans les descriptions qu'ils nous ont laissées du bouclier de Minerve.

AEgidaque horrificam, turbatoe Palladis arma, Certatim squamis serpentum auroque polibant: Connexosque angues, ipsamque in pectore divoe Gorgona, desecto vertentem lumina collo. AEneid. lib. viij. v. 435.

Voici celle d'Homere. Iliad. lib. v. « Elle (Minerve) couvre ses épaules de son égide terrible, d'où pendent cent houpes d'or, & autour de laquelle on voit la terreur, la discorde, la fureur des attaques, les poursuites, le carnage & la mort. Elle avoit au milieu la tête de la Gorgone, cet énorme & formidable monstre, dont on ne sauroit soûtenir la vûe; prodige étonnant du pere des immortels! Article de M. le Chevalier de Jaucourt.

Egide (Page 5:418)

* Egide, (Myth.) monstre qui ravagea la Phrygie, la Phénicie, l'Egypte & la Lybie. Il vomissoit le feu par la bouche: Jupiter ordonna à Minerve de le combattre, Minerve obéit à son pere, vainquit le monstre & en étendit la peau sur son bouclier. Il ne seroit pas difficile de séparer ce que la poésie a mis de fabuleux dans cet évenement, & de le rapprocher, par la conjecture, de la vérité historique. Egide fut quelque brigand de ces tems reculés, qui se répandit dans les contrées dont nous avons parlé, la flamme & le fer à la main: conséquemment le prince régnant sera Jupiter; le général sage & prudent, auquel il ordonna de marcher contre le brigand, sera représenté par Minerve; la peau sera l'emblème des dépouilles de l'ennemi, que le général distribua à ses soldats; ou pour parler le langage de la poésie, qu'il étendit sur son bouclier, qui en devint une arme très - redoutable.

EGIPANS ou AEGIPANS (Page 5:418)

* EGIPANS ou AEGIPANS, (Myth.) surnom des divinités champêtres, que les payens croyoienthabitantes des forêts ou des montagnes; qu'ils peignoient sous la figure de petits hommes velus, cornus, fourchus, & ornés d'une queue par - derriere.

On donnoit encore ce nom, selon Pline, à des monstres de Lybie; à museau de chevre & à queue de poisson. C'est ainsi qu'on représentoit le capricorne, un des signes du zodiaque, & la figure s'en trouve dans des monumens égyptiens & romains. Les antiquaires appellent aussi cette figure égipan.

EGIRE (Page 5:418)

EGIRE, s. f.(Mythol.) une des huit Hamadryades. Voyez Hamadryades.

EGLANDER (Page 5:418)

EGLANDER, v. act. (Manége, Maréchallerie.) extirper une glande, expressions synonymes. Je ne parlerai de cette opération recommandée par M. de Soleysel, dans la plûpart des circonstances où un défaut de lumieres & de succès le portoit à tout tenter, [p. 419] que pour prouver qu'elle est souvent abusive, & que les cas où elle pourroit être indiquée, sont très - rares. En premier lieu, elle ne peut être pratiquée que relativement aux glandes sublinguales & maxillaires. 2°. On ne doit l'entreprendre que lorsque les moyens de résoudre ont été insuffisans, & qu'il y a une véritable induration; & même dès que la glande dans cet état ne sauroit incommoder l'animal, la tentative est inutile. 3°. Le corps glanduleux, dont nous proposons l'extirpation, doit être seul, détaché & nullement adhérent à des parties qu'il seroit dangereux d'intéresser. 4°. Enfin, si le gonflement de ce même corps est un symptome de quelque maladie qui affecte toute la masse des humeurs, il est facile de comprendre que cette opération n'y remédiera point, puisque nous négligerons de remonter à la véritable source; nous pourrions d'ailleurs donner lieu à une fistule, ou à un ulcere abreuvé de l'humeur dégénérée, & dont les suites seroient plus funestes que celles que nous aurions pû redouter de l'état de la glande extirpée.

Voici néanmoins le manuel de cette opération. Je suppose que le cheval soit placé & assujetti dans une attitude convenable. Pincez, soûlevez, & détachez la peau de la glande. Coupez - la de maniere que votre incision soit longitudinale, & que l'ouverture soit proportionnée au volume & à la forme du corps glanduleux. Saisissez ensuite un des bords de cette même incision, & avec un scalpel séparez parfaitement le tégument de ce même corps. Revenez à l'autre bord, & agissez - en de même; la superficie de la glande étant nettement à découvert, prenez - la avec une érigne, tirez - la à vous, faites écarter par un aide les bords de la peau incisée; disséquez cette petite masse dans toute sa circonférence & dans la partie inférieure; emportez - la enfin entierement. Le pansement qui suit l'opération est très simple, & se fait à sec; introduisez donc dans la plaie une certaine quantité de charpie que vous maintiendrez, en refermant l'ouverture avec des fils que vous aurez passés dans les bords du tégument coupé. Si vous appercevez une régénération surabondante, dorez votre charpie avec l'égyptiac, levez votre appareil tous les jours, en un mot traitez cette plaie comme vous traiteriez une plaie simple. (e)

EGLANTIER, ou ROSIER SAUVAGE (Page 5:419)

EGLANTIER, ou ROSIER SAUVAGE, cynorrhodos, (Jardinage.) est une espece de rosier assez haut, épineux, qui croît dans les haies & dans les buissons: ses feuilles ressemblent à celles du rosier, sa fleur est simple, à cinq feuilles de couleur blanche & incarnat, un peu odorantes. Le fruit qui lui succede est oblong, assez gros, & devient rouge en mûrissant. On l'appelle grattecul ou cynorrhodon; il renferme des semences entourees de poil qui s'attachent aux doigts, & y causent des demangeaisons. (K)

Eglantier (Page 5:419)

Eglantier ou Rosier sauvage, connu aussi dans les boutiques sous le nom grec de cynorrhodon, qui signifie rose de chien. (Pharmacie & Matiere médicale.) Les fleurs de cet arbrisseau, ses fruits, ses semences, sa racine, & l'éponge qui croît sur ses branches, sont célébrées par tous les Pharmacologistes.

Les fleurs passent pour être astringentes; l'eau que l'on en retire par la distillation est réputée excellente dans les maladies des yeux.

Les fruits, communément appellés grattecul, sont estimés pour être légerement astringens, & en même tems apéritifs & diurétiques. On en fait la conserve connue sous le nom de conserve de cynorrhodon. Elle se prépare ainsi:

Prenez des fruits d'églantier mûrs, autant que vous voudrez; partagez - les par le milieu, & séparez - en exactement les pepins & le duvet qui les accompa<cb-> gne; étant mondés, mettez - les dans un vase & arrosez - les d'un peu de vin. Gardez - les en cet état deux ou trois jours, pendant lesquels un petit mouvement de fermentation qu'ils éprouveront, les amollira au point de pouvoir facilement, après avoir été pilés dans un mortier de marbre, passer à - travers un tamis de crin, à la maniere des pulpes.

Prenez de cette pulpe ainsi passée au tamis, une demi - livre; de sucre blanc, deux livres: pilez - le fortement avec la pulpe pour l'y mêler exactement; & si la conserve vous paroît trop molle, faites la dessécher à petit feu jusqu'à ce qu'elle ait la consistance requise. Voyez Conserve. On peut aussi faire cuire le sucre avec un peu d'eau jusqu'à ce qu'il soit en consistance de tablette. Voyez Tablette. Alors on le mêlera avec la pulpe décrite ci - dessus; par ce moyen on aura une conserve plus unie, plus glacée. La Pharmacopée de Paris prescrit, au lieu d'eau, une décoction de racine d'églantier pour faire la cuite du sucre. Cette conserve est fort en usage parmi nous, mais bien moins à titre de remede qu'à titre d'excipient. Voyez Excipient. On l'employe dans les bols, dans les pilules, dans les opiates, dont elle lie tres - bien les ingrédiens.

Comme cette conserve est d'un doux - aigrelet fort agréable au goût, on peut en donner aux convalescens à titre d'analeptique, sur - tout dans les cas où l'on voudroit exciter un peu les urines. Voyez Doux, Diurétique, & Régime.

Les semences ou pepins qui se trouvent dans le grattecul sont vantés par quelques auteurs comme un excellent remede contre la gravelle. Dans ce cas, on fait une émulsion avec deux gros de ces pepins & quelque décoction ou infusion appropriée, ou bien on les donne en poudre au poids d'un gros dans un verre de vin.

Il y a des observateurs qui assûrent avoir guéri des hydropiques desespérés, par l'usage d'une tianne faite avec les fruits entiers de cynorrhodon.

La racine de l'églantier a été recommandée par les anciens comme un excellent antidote contre la morsure des animaux enragés, & contre l'hydrophobie qui en est la suite. On la fait prendre intérieurement rapée au poids d'un gros, d'un gros & demi, ou bien on en prescrit la décoction; on donne même à manger la racine fraîche au malade.

L'éponge d'églantier que l'on appelle bedeguar, est employée par quelques medecins comme un astringent, soit en substance, soit en infusion. On en fait des gargarismes pour les ulceres de la bouche & du gosier: on la célebre aussi comme un spécifique contre les goîtres, si après l'avoir brûlée dans un pot de terre fermé & l'avoir réduite en poudre, on en met tous les soirs en se couchant une pincée sous la langue. On continue ce remede pendant plusieurs mois, & on prétend qu'il opere des cures singulieres. Cette préparation n'est qu'une poudre de charbon. Voyez la fin de l'article Charbon. (b)

EGLISE (Page 5:419)

EGLISE, s. f. (Théolog.) selon les Théologiens catholiques, c'est l'assemblée des fideles unis par la profession d'une même foi & par la communion des mêmes sacremons, sous la conduite des légitimes pasteurs; c'est - à - dire, des évêques, & du pape successeur de S. Pierre & vicaire de Jesus - Christ sur la terre.

La plûpart des hérétiques ont défini l'Eglise conformément à leurs opinions, ou de maniere à faire croire que leurs societés particulieres étoient la véritable Eglise. Les Pélagiens disoient que c'étoit une société d'hommes parfaits, qui n'étoient souillés d'aucun péché. Les Novatiens, qu'elle n'étoit composée que des justes qui n'avoient pas péché griévement contre la foi. Les Donatistes n'y admettoient que les personnes vertueuses & exemtes des grands

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