ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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Les rapports arithmétiques égaux sont ceux dans lesquels la différence des deux plus petits termes est égale à la différence des deux plus grands. Voy. Rapport. (O)

Egal (Page 5:414)

Egal, oequabilis, terme de Méchanique; mouvement égal ou uniforme, est celui par lequel un corps se meut en conservant toûjours la même vîtesse, sans être ni accéléré, ni retardé. Voyez Mouvement. (O)

Egal (Page 5:414)

Egal est aussi un terme d'Optique, en tant qu'il s'applique à des choses dont l'égalité n'est qu'apparente, & non réelle. Ainsi on dit, dans l'ancienne Optique, que les choses qui sont vûes sous des angles égaux, paroissent égales; que des parties égales du même intervalle, ou de la même grandeur, vûes sous des angles inégaux, paroissent inégales; que des objets égaux vûs à égale distance, paroissent inégaux, lorsque l'un est placé directement, & l'autre obliquement; & que celui qui est placé directement paroit le plus grand.

Toures ces propositions, que l'on regardoit anciennement comme générales & sans restriction, ne sont vraies que quand on compare des objets extrèmement éloignés de nos yeux: car alors leur grandeur apparente dépend principalement & presque uniquement de l'angle visuel; ensorte que si les angles visuels sont égaux ou inégaux, les objets paroîtront égaux ou inégaux, quelle que soit d'ailleurs leur égalité ou leur inégalité réelle. Voyez Apparent & Vision. (O)

Egal (Page 5:414)

Egal, (Med.) ce terme s'applique en Medecine à tout ce qui conserve toûjours le même état, à tout ce qui est toûjours le même en soi & dans toutes ses parties.

Ainsi l'on dit du pus qu'il est égal, ou d'une consistance égale, lorsqu'il n'est point mêlangé de sanie, & qu'il est le même dans toute sa substance.

Un tempérament est égal; lorsqu'il n'est point sujet à des altérations, lorsqu'il est toûjours le même.

Le poulx est égal, lorsqu'il marche avec une teneur égale & successive sans variation, soit par rapport au tems, soit par rapport à la maniere dont l'artere bat en se dilatant, & s'affaisse en se resserrant.

L'urine est égale, lorsqu'elle conserve toûjours la même apparence; quand la couleur, la consistance, les matieres qu'elle contient, & son sédiment, sont toûjours les mêmes; lorsque toutes ses parties paroissent homogenes.

Les maladies sont égales, lorsque les symptomes & circonstances qui les accompagnent, ne présentent aucune révolution ni changement qui produisent une altération considérable, ou une différence notable dans le jugement que l'on doit porter de la maladie. (d)

EGALÉ (Page 5:414)

EGALÉ, adj. (Astron.) anomalie égalée, anomalia oequata, est celle qu'on appelle autrement anomalie vraie; c'est la distance du lieu vrai d'une planete au lieu vrai de son apogée ou aphélie. Voyez Anomalie. (O)

Egalé (Page 5:414)

Egalé, (Fauconnerie.) synonyme à moucheté.

EGALEMENT (Page 5:414)

EGALEMENT, s. m. (Jurispr.) signifie ce qui se fait pour observer ou rétablir l'égalité entre enfans, ou entre plusieurs héritiers, soit directs ou collatéraux.

Par exemple les pere & mere ou autres ascendans, peuvent faire un également entre leurs enfans & petits - enfans, en les dotant en saveur de mariage, ou en leur faisant quelque autre donation en avancement d'hoirie. Ils peuvent les égaler, en les gratifiant tous à la fois également, & en observant entre eux une parfaite égalité; ou bien, si l'un d'eux a reçu d'eux quelque chose, ou que l'un ait reçu plus que l'autre, ils peuvent les égaler en donnant autant à celui qui n'a rien reçu, ou qui a reçu moins que l'autre.

Ces égalemens peuvent se faire, soit par acte entre - vifs, ou par testament.

Lorsque les pere, mere, ou autres ascendans, ne l'ont pas fait à l'égard de leurs enfans & petits - enfans, & que la succession se trouve ouverte dans une coûtume d'égalité parfaite: si les enfans donataires au lieu de remettre à la masse ce qu'ils ont reçu, aîment mieux le retenir & précompter; en ce cas, avant de procéder au partage des biens, on commence par faire l'également ou régalement, c'est - à - dire que l'on donne à ceux qui n'ont rien reçu ou qui ont moins reçu, autant qu'au donataire le plus avantagé: ensuite les autres biens se partagent par égales portions.

L'également doit être fait le plus exactement qu'il est possible, non - seulement eu égard à la quotité des biens, mais aussi eu égard à leur qualité, de maniere que chacun ait autant d'immeubles & d'argent comptant que les autres héritiers ou co - partageans. (A)

EGALER ou EGALIR (Page 5:414)

EGALER ou EGALIR, signifie en général, parmi les Horlogers, rendre les dents d'une roue égales entr'elles, de même que les fentes qui les séparent. Ils appellent aussi égaler une roue, passer simplement dans ses dents une lime à égaler. Voyez Calibre à pignon, Echantillon, Lime à égaler, Pignon , &c.

Egaler la susée au ressort se dit encore parmi eux, de l'opération que l'on fait, lorsqu'en variant la bande du ressort, ou en diminuant les parties de la fusée par lesquelles il a le plus d'action, on parvient à le faire tirer avec la même force depuis le sommet de la fusée jusqu'à sa base.

L'outil dont on se sert pour reconnoître si cette force est toûjours égale, s'appelle levier. Voyez L<-> vier, Fusée, Ressort, Bande , &c. (T)

EGALEURS (Page 5:414)

EGALEURS, s. m. plur. (Hist. mod.) nom qu'on donna en Angleterre pendant les troubles qui agiterent ce royaume sous Charles I. à un parti de factieux qui vouloient égaler toutes les conditions des habitans de la grande Bretagne; de sorte que les lois pussent obliger également toutes sortes de personnes, & que ni la naissance ni la dignité ne pût dispenser qui que ce fût des poursuites de la justice. Ils furent défaits & dissipés par Fairfax en 1649, dans le comté d'Oxfort. Chambers. (G)

EGALITÉ (Page 5:414)

EGALITÉ, f. f. (Log.) On peut définir l'égalité en fait de raisonnement, une ressemblance de quantité, découverte par l'opération de l'esprit: ainsi lorsque l'esprit mesurant le plus ou le moins de deux objets, trouve que la même idée qui lui découvre le plus ou le moins de l'un, c'est - à - dire les degrés de sa quantité, lui manifeste de même le plus ou le moins, c'est - à - dire la quantité de l'autre; cette conformité d'idées dont l'esprit se sert pour les mesurer, fait donner à ces deux objets le nom d'égaux. Mais il ne faut pas confondre ce rapport d'égalité avec la ressemblance & la proportion. Voyez Ressemblance & Proportion. Article de M. le Chevalier de Jaucourt.

Egalité (Page 5:414)

Egalité, en Astronomie; cercle d'égalité ou équant, est un cercle dont on fait beaucoup d'usage dans l'astronomie ptolémaique, pour expliquer l'excentricité des planetes, & la réduire plus aisément au calcul. Voyez Equant.

Raison d'égalité en Géométrie, est la raison ou le rapport qu'il y a entre deux quantités égales. Voyez Egal & Rapport.

Proportion d'égalité ordonnée, ou ex oequo ordinata, est celle dans laquelle deux termes d'un rang ou d'une suite sont proportionnels à autant d'autres termes d'un autre rang ou d'une autre suite, chacun a son corrrespondant dans le même ordre, savoir le premier au premier, le second au second, &c. Par [p. 415] exemple soit a: b :: c : d & e : b :: f: d, on aura en proportion ordonnée a : c :: e: f.

Proportion d'égalité troublée, est celle dans laquelle plus de deux termes d'un rang sont proportionnels à autant de termes d'un autre rang, dans un ordre renversé & interrompu: par exemple, le premier d'un rang au second d'un autre, le second de ce dernier rang au quatrieme du premier rang. Par exemple si a: b :: c: d & b: e :: f: c, on aura en proportion troublée a: e :: f: d, &c. Voyez Proportion.

Egalité, en Algebre, est la même chose qu'équation. Voyez ce mot, qui est aujourd'hui plus en usage, quoique l'autre ne soit pas proscrit. (O)

Egalité naturelle (Page 5:415)

Egalité naturelle, (Droit nat.) est celle qui est entre tous les hommes par la constitution de leur nature seulement. Cette égalité est le principe & le fondement de la liberté.

L'égalité naturelle ou morale est donc fondée sur la constitution de la nature humaine commune à tous les hommes, qui naissent, croissent, subsistent, & meurent de la même maniere.

Puisque la nature humaine se trouve la même dans tous les hommes, il est clair que selon le droit naturel, chacun doit estimer & traiter les autres comme autant d'êtres qui lui sont naturellement égaux, c'est - à - dire qui sont hommes aussi bien que lui.

De ce principe de l'égalité naturelle des hommes, il résulte plusieurs conséquences. Je parcourrai les principales.

1°. Il résulte de ce principe, que tous les hommes sont naturellement libres, & que la raison n'a pû les rendre dépendans que pour leur bonheur.

2°. Que malgré toutes les inégalités produites dans le gouvernement politique par la différence des conditions, par la noblesse, la puissance, les richesses, &c. ceux qui sont les plus élevés au - dessus des autres, doivent traiter leurs inférieurs comme leur étant naturellement égaux, en évitant tout outrage, en n'exigeant rien au - delà de ce qu'on leur doit, & en exigeant avec humanité ce qui leur est dû le plus incontestablement.

3°. Que quiconque n'a pas acquis un droit particulier, en vertu duquel il puisse exiger quelque préférence, ne doit rien prétendre plus que les autres, mais au contraire les laisser joüir également des mêmes droits qu'il s'arroge à lui - même.

4°. Qu'une chose qui est de droit commun, doit être ou commune en joüissance, ou possédée alternativement, ou divisée par égales portions entre ceux qui ont le même droit, ou par compensation équitable & reglée; ou qu'enfin si cela est impossible, on doit en remettre la décision au sort: expédient assez commode, qui ôte tout soupçon de mépris & de partialité, sans rien diminuer de l'estime des personnes auxquelles il ne se trouve pas favorable.

Enfin pour dire plus, je fonde avec le judicieux Hooker sur le principe incontestable de l'égalité naturelle, tous les devoirs de charité, d'humanité, & de justice, auxquels les hommes sont obligés les uns envers les autres; & il ne seroit pas difficile de le démontrer.

Le lecteur tirera d'autres conséquences, qui naissent du principe de l'égalité naturelle des hommes. Je remarquerai seulement que c'est la violation de ce principe, qui a établi l'esclavage politique & civil. Il est arrivé de - là que dans les pays soûmis au pouvoir arbitraire, les princes, les courtisans, les premicrs ministres, ceux qui manient les finances, possedent toutes les richesses de la nation, pendant que le reste des citoyens n'a que le nécessaire, & que la plus grande partie du peuple gémit dans la pauvreté.

Cependant qu'on ne me fasse pas le tort de suppo<cb-> ser que par un esprit de fanatisme, j'approuvasse dans un état cette chimere de l'égalité absolue, que peut à peine enfanter une république idéale; je ne parle ici que de l'égalité naturelle des hommes; je connois trop la nécessité des conditions différentes, des grades, des honneurs, des distinctions, des prérogatives, des subordinations, qui doivent regner dans tous les gouvernemens; & j'ajoûte même que l'égalité naturelle ou morale n'y est point opposée. Dans l'état de nature, les hommes naissent bien dans l'égalité, mais ils n'y sauroient rester; la société la leur fait perdre, & ils ne redeviennent égaux que par les lois. Aristote rapporte que Phaléas de Chalcédoine avoit imaginé une façon de rendre égales les fortunes de la république où elles ne l'étoient pas; il vouloit que les riches donnassent des dots aux pauvres, & n'en reçussent pas, & que les pauvs reçussent de l'argent pour leurs filles, & n'en donnassent pas. « Mais (comme le dit l'auteur de l'esprit des lois) aucune république s'est - elle jamais accommodée d'un réglement pareil? Il met les citoyens sous des conditions dont les différences sont si frappantes, qu'ils hairoient cette égalité même que l'on chercheroit à établir, & qu'il seroit fou de vouloir introduire ». Article de M. le Chevalier de Jaucourt.

Egalité (Page 5:415)

Egalité, (Jurispr.) dans les successions & partages, est lorsqu'aucun des héritiers n'est plus avantagé que les autres.

Il y a des coûtumes qu'on appelle coútumes d'égalité. Voyez u mot Coutumes. (A)

Egalité (Page 5:415)

Egalité, (Voix.) c'est une des qualités les plus essentielles la voix. Il n'en est point qu'on puisse appeller belle, si tous les sons qu'elle peut rendre dans l'étendue qui lui est propre, ne sont entr'eux dans une parfaite égalité. C'est ainsi que la nature a donné à l'homme l'organe qu'elle a destiné au chant. & aux oreilles françoises que la satiété n'a point encore gâtées, la faculté de le sentir & de l'apprécier. L'art, qui ne doit que l'embellir, & qui quelquefois l'exagere, n'a pas encore porté en France la manie de forcer la voix humaine pardelà les sons qui constituent sa beauté. Voyez Etendue.

L'égalité est un don rare de la nature; mais l'art peut y suppléer, lorsqu'il s'exerce de bonne heure sur un organe que l'âge n'a pas roidi. Voy. Maître à chanter, Etendue, Voix . (B)

Egalité (Page 5:415)

Egalité s'employe aussi dans l'Ecriture. Ce caractere est bien égal, c'est - à - dire qu'il est par - tout uniforme en grosseur, situation, hauteur, largeur; qu'il y a par - tout la même distance entre les lettres, les mots & les lignes.

EGALURES (Page 5:415)

EGALURES, s. f. pl. (Fauconn.) se disent des mouchetures blanches qui sont sur le dos de l'oiseau. On dit: il a le dos tout parsemé d'égalures.

EGANDILLER (Page 5:415)

EGANDILLER, v. act. (Comm.) terme usité en Bourgogne pour signifier ce qu'on entend ailleurs par étalonner, c'est - à - dire marquer des poids ou des mesures, après les avoir vérifiés sur les étalons. Voyez Etalon & Etalonner. Dictionn. de Comm. de Trévoux, & Chambers.

EGARDS, MENAGEMENT, ATTENTIONS (Page 5:415)

EGARDS, MENAGEMENT, ATTENTIONS, CIRCONSPECTION, synon. (Gramm.) ces mots désignent en général la retenue qu'on doit avoir dans ses procédés. Les égards sont l'effet de la justice; les ménagemens, de l'intérêt; les attentions, de la reconnoissance ou de l'amitié; la circonspection, de la prudence. On doit avoir des égards pour les honnêtes gens, des ménagemens pour ceux de qui on a besoin, des attentions pour ses parens & ses amis, de la circonspection avec ceux avec qui l'on traite. Les ménagemens supposent dans ceux pour qui on les a, de la puissance ou de la foiblesse; les égards, des qualités réelles; les attentions, des liens qui les attachent

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