ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"410"> meurs animales dans l'état naturel), sont les effets de ces mouvemens ordinaires, de même toutes les différentes coctions (les élaborations, les maturations) des humeurs morbifiques, sont le résultat des mouvemens extraordinaires des efforts, que ces coctions produisent. Tous les efforts de la naure dans les maladies, tendent à opérer des coctions. Voyez Nature, Puissance motrice, Economie animale, Mouvement animal, (Systaltique, Tonique, Musculaire ), & Fievre, Spasme, Coction, Crise . (d)

Effort (Page 5:410)

Effort ou Résistance, en Hydraulique, c'est la violence que fait l'eau pour passer dans les endroits trop resserrés des brides, des robinets, soûpapes, coudes, jarrets, fourches; ce qui occasionne beaucoup de frotemens. (K)

Effort (Page 5:410)

Effort, (Voix.) défaut qui est dans le Chant, le contraire de l'aisance. On le fait par une contraction violente de la glote: l'air poussé hors des poumons s'élance dans le même tems, & le son alors semble changer de nature; il perd la douceur dont il étoit susceptible, acquiert une dureté fatigante pour l'auditeur, défigure les traits du chanteur, le rend vacillant sur le ton, & souvent l'en écarte.

C'est de tous les défauts qu'on peut contracter dans le chant le plus dangereux, & celui dont on revient le moinès qu'on l'a une fois contracté. Il ne faut pas mêmissimuler que c'est celui vers lequel on a plus de motifs de pencher dans notre chant dramatique; tels sont les cris au théatre de la comédie françoise.

Le volume, les grandes voix sont à - peu - près tout ce qu'applaudit la multitude; elle est surprise par un grand son, comme elle est ébranlée par un cri. Les acteurs médiocres crient pour lui plaire, les chanteurs communs forcent leurs voix pour le surprendre.

On reviendra tôt ou tard, en France, de l'erreur des grandes voix; mais il faut attendre que le chant du théatre ait pris les accroissemens dont il est susceptible. Dès qu'il cessera d'être lourd, il faudra bien qu'on croye qu'il n'y a de vraies voix que celles qui sont legeres. Voyez Récitatif, Legereté. (B)

Effort (Page 5:410)

Effort, (Manége, Maréchallerie.) terme usité parmi nous, & par lequel nous désignons non - seulement le mouvement forcé d'une articulation quelconque, mais l'indisposition qui en résulte, & qui consiste dans une extension violente de quelques - uns des muscles, des tendons & des ligamens de l'article affecté. Cette dénomination qui devroit par conséquent s'étendre à ce que nous entendons par entorse, est néanmoins restrainte aux seuls cas où les reins, les hanches, les jarrets, reçoivent une pareille atteinte; car ceux qui concernent l'épaule & le bras s'expriment par les mots d'écart, d'entr'ouverture. Voyez Ecart.

Les efforts de reins doivent donc être envisagés comme une extension plus ou moins considerable des ligamens qui servent d'attache aux dernieres ver<-> bres dorsales & aux vertebres lombaires, accompagnée d'une forte contraction de quelques muscles du dos & des muscles des lombes.

Les causes de cette maladie sont toûjours externes; ainsi une chûte, des fardeaux trop pesans, un effort fait par l'animal, soit en voulant sortir d'un mauvais pas, soit en glissant, soit en sautant dans le manége, & y étant retenu & attaqué à contre - tems, soit en se relevant dans l'écurie même, peuvent l'occasionner.

Les signes auxquels on la reconnoît, se tirent des mouvemens & de la démarche de l'animal. L'effort n'est - il pas violent? le cheval ressent une peine infinie & une vive douleur en reculant; sa croupe est bernée, elle chancelle, elle balance quand il trote: mais le mal est - il tel que l'extension ait été extrème? bien loin qu'il soit libre de reculer, il peut à peine faire quelques pas en avant; & pour peu qu'on veuille l'y contraindre, son derriere qu'il traîne, fléchit & se montre sans cesse prêt à tomber.

On n'est pas toûjours assûré de remédier radicalement à cette maladie. Les chevaux s'en ressentent long - tems, & même tant qu'ils existent, d'autant plus que dans l'animal qui travaille, le derriere est infiniment plus occupé que le devant. On ne peut donc se flater constamment d'en opérer la guérison entiere, à moins que l'espece du mal soit d'une si petite conséquence, qu'on puisse le regarder comme un simple & leger détour dans les reins.

Ce n'est qu'à l'ignorance des maréchaux que l'on peut rapporter l'idée des efforts des hanches. Lorsque je vois des hommes qui depuis des siecles entiers se laissent conduire par des ouvriers assez téméraires pour vouloir reparer les desordres d'une machine, dont ils ne connoissent ni l'organisation, ni la structure, je ne puis m'empêcher de douter si réellement la psée n'est pas moins l'apanage de l'humanité que la foiblesse & l'aveuglement. Les hanches sont incontestablement formées par les os des îles; or les os des îles ou les os innommés sont composés de trois os de chaque côté, c'est - à - dire de l'ileum, de l'ischion, & du pubis. Ces os, exactement distincts dans le poulain, sont tellement unis dans le cheval, qu'ils ne peuvent point se séparer. De plus ils sont joints supérieurement à l'os sacrum appellé par quelques hypostéologistes méprisables l'os de la cariole: celui - ci en forme le milieu, & leur sert comme de clé. Cette jonction est si intime & si étroite, au moyen de nombre de ligamens, & spécialement d'un cartilage intermédiaire, qu'il est de toute impossibilité qu'ils puissent être disjoints; elle étoit même si nécessaire, que le moindre dérangement auroit notablement nui aux visceres contenus dans le bassin, & qui importent essentiellement à la vie; rien n'est conséquemment plus absurde que la supposition d'une extension violente & forcée dans cette partie: elle n'a été imaginée que parce que l'on a confondu & que l'on confond encore la cuisse & les hanches. Si l'on avoit observé que le fémur est supérieurement articulé avec ces mêmes os innomminés, on auroit sans doute compris que cette articulation seule est susceptible d'extension; & dès - lors l'effort auroit été considéré non dans les hanches, mais dans la cuisse.

Il sera causé par une chûte, un écart qui le plus communément se fait en - dehors. Les ligamens capsulaires qui entourent l'article, & qui d'une part sont attachés à la circonférence de la cavité cotiloide destinée à loger la tête du fémur, & de l'autre à la circonférence du cou de ce même os, ainsi que le ligament rond caché dans l'articulation même, qui d'un côté a son attache à la tête du fémur, & de l'autre part au fond de cette cavité cotiloïde, auront été dans le moment de l'écart (je veux dire dans le tems où l'os s'est extrèmement éloigné de sa situation ordinaire) plus ou moins tiraillés & plus ou moins distendus, selon le plus ou le moins de violence & de promptitude de ce mouvement contre nature. Les muscles mêmes qui les entourent, & qui assujettissent le fémur, tels que le psoas, l'iliaque, le pectiné, le triceps, les obturateurs, les jumeaux, pourront en avoir souffert: il y aura peut - être encore rupture de plusieurs vaisseaux sanguins, de plusieurs fibres, soit musculaires, soit ligamenteuses, & conséquemment perte de ressort & de mouvement dans les unes & dans les autres: ce qui, joint à une douleur plus ou moins vive, symptomes affectés à ces accidens, rend cette maladie très - fâcheuse.

Dans cet état l'animal boite plus ou moins bas; il [p. 411] semble baisser la hanche en cheminant, & traîne toute la partie lésée. Quelques personnes examinent s'il tourne la croupe en trotant; mais ce signe est équivoque dans cette circonstance, & n'est univoque que dans celle des efforts de reins.

Celui du jarret ne peut naître que d'une flexion ou d'une extension forcée; car il s'agit ici d'une articulation par charniere, & conséquemment cette partie n'est capable que de ces deux mouvemens. Les ligamens antérieurs ou postérieurs, le ligament capsulaire & les différens tendons auxquels elle livre un passage, & qui s'y arrêtent, pourront avoir été distendus; & nous ajoûterons, en ce cas, à toutes les autres causes des efforts dont nous avons parlé, celle qui résulte de la contrainte dans laquelle on n'assujettit que trop souvent les chevaux, dans le travail ou autrement, à l'effet de les ferrer.

L'enflure, la douleur, la claudication, l'action de traîner la jambe, de s'y appuyer foiblement, la chaleur de la partie, sont les symptomes les plus ordinaires de l'affection dont il s'agit.

Souvent aussi la corde tendineuse qui répond au jarret, & qui est connue par tous les maréchaux sous le nom de gros nerf, essuie elle seule un effort. Il faut m'expliquer plus clairement. Le muscle sublime où le perforé s'attache supérieurement au fémur entre les deux condyles au - dessous des jumeaux. Il se termine bien - tôt en un tendon assez fort qui se porte en - dessus, & passe sur le tendon de ces mêmes jumeaux pour gagner la tête ou la pointe du jarret. Là il s'élargit & forme une espece de poulie, qui dans les mouvemens de cette partie, glisse sur cette pointe. Ce que les maréchaux & une multitude de prétendus savans qui nous accablent, appellent gros nerf, est donc une partie composée des tendons dépendans des jumeaux & du sublime: ils forment une espece de corde qui peut être comparée au tendon d'Achille, & qui sera susceptible d'effort toutes les fois qu'il arrivera à ces muscles une contraction assez violente pour produire une rupture ou une forte distension dans les fibres musculaires & tendineuses. Ces accident aura lieu, par exemple, lorsque les mouvemens de l'animal seront d'une véhémence extrème, lorsqu'il éparera avec trop de force, comme aussi dans une falcade précipitée, dans un tems où le cheval, trop assis, sera prêt à s'aculer: dans toutes ces actions également forcées, les fibres portées au - delà de leur état naturel, perdront leur ressort & leur jeu, les filamens nerveux seront tiraillés; delà l'engorgement & la douleur, engorgement attendu le relachement des parties, douleur ensuite du tiraillement des nerfs, & conséquemment difficulté & quelquefois impuissance dans le mouvement; ce qui se maniseste encore par l'inspection de la jambe ou du canon qui demeure comme suspendu, & qui ne peut se mouvoir lorsque le cheval range sa croupe.

Les efforts du grasset ne trompent que trop fréquemment; ils ont souvent été confondus avec les efforts de la cuisse. Ils arrivent plus rarement, & les suites en sont moins funestes que dans d'autres articulations plus serrées & dont les ligamens sont plus nombreux. Ils ne peuvent être occasionnés que par un mouvement particulier & extraordinaire. La rotule, en effet, n'est point articulée avec les os qu'elle recouvre, c'est - à - dire, avec le fémur & avec le tibia; elle roule, elle glisse, elle est vacillante, & n'est nullement assujettie que par les tendons des muscles extenseurs de la jambe dans lesquels elle est contenue & comme enchâssée; de sorte que selon leur contraction & selon que ces tendons l'entraînent & la déterminent, elle change aisément de situation & ne peut faire souffrir aucune distension à ces parties: or dans le cas de l'effort dont nous parlons, la rotule ne doit point être envisagée, l'extension vio<cb-> lente est seulement dans les fibres des ligamens ou capsulaires ou latéraux, ou dans les fibres mêmes des muscles & des tendons extenseurs: ainsi en rendant à ces fibres & leur ton & leurjeu, l'animal sera bientôt remis. Ce mal s'annonce toujours par le peu de mouvement que l'on observe dans cette partie lorsque le cheval chemine, par la contrainte dans laquelle il est de la porter en - dehors, & par l'obligation où sont les parties inférieures à celle - ci de traîner & de rester en arriere.

En général dans le traitement des efforts, on doit se proposer de ramener les parties lésées à leur ton; de prévenir l'engorgement des liquems dans les tuyaux qui auront souffert de l'extension, de le dissiper, s'il y en a, en facilitant la résolution de l'humeur, & de calmer enfin l'inflammation & la douleur. Les répercussifs sont convenables dès qu'ils sont appliqués sur le champ; mais ils fixeroient l'humeur & ne pourroient qu'augmenter la douleur & le gonflement, si on les employoit dans le progrês du mal: quant à la saignée elle ne doit jamais être oubliée, & l'on doit ménager prudemment l'usage des émolliens & des résolutifs.

Un simple détour dans les reins peut être guéri par l'eau froide, par de legeres frictions faites avec l'esprit - de - vin, ou l'eau - de - vie & le savon; mais un véritable effort demande que la saignée soit plus ou moins repétée, & des résolutifs plus sorts; ainsi on frote la partie malade avec l'essence de térébenthine, & l'on charge les reins d'un ciroine, pour me servir des termes de l'art, lequel sera composé de poix blanche, cire neuve, & térébenthine en gomme, parties égales. Souvent la fievre accompagne l'effort: c'est au maréchal à décider sur la multiplication des saignées; il administrera trois fois par jour des lavemens émolliens, tiendra l'animal au son & à l'eau blanche, lui donnera peu de fourrage, & il terminera la cure par les résolutifs aromatiques, tels que l'origan, le pouliot, la sauge, le romarin, le thim, &c. qu'il fera bouillir dans du gros vin, & dont il lavera le siége du mal plusieurs fois dans la journée, observant alors de faire promener au petit pas de tems en tems l'animal; & selon les accidens qui auront accompagné celui - ci, on purgera l'animal une fois seulement.

L'effort peut avoir été negligé & mal - traité; de plus, lorsqu'il a été violent, il est rare que les chevaux n'en ressentent toûjours une impression; mais les boues & les douches des eaux minérales d'Aix y remédieroient entierement. Voyez Eau envisagée par rapport à ses usages relativement au cheval.

L'effort de la cuisse exige les mêmes soins & les mêmes remedes que celui dont nous venons de prescrire le traitement; & le ciroine sera appliqué sur l'articulation du fémur avec l'os des hanches, que les maréchaux appellent savamment la noix. Ils y appliquent le feu, ils pratiquent des orties. Voyez Feu, Orties.

L'effort du grasset cede souvent à une saignée, aux résolutifs spiritueux, aromatiques; & dans le cas où la maladie seroit opiniâtre, on pourroit se conduire par les vûes que nous avons suggérées en parlant des autres.

Celui du jarret mérite beaucoup plus d'attention; car quelque legers que soient les défauts de cette partie, ils sont toûjours considérables. Un cheval n'est & ne peut être agréable qu'autant que le poids de son corps est contrebalancé sur son derriere, & que ce même derriere supporte une partie du poids de devant & la plus grande charge; de plus, le mouvement progressif de l'animal n'est opéré que par la voie de la percussion, & la machine entiere ne peut être mûe & portée en avant qu'autant que les parties de l'arriere - main l'y déterminent; or tout ce qui

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