ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"408"> condamnés à mort par contumace, aux galeres perpétuelles ou au bannissement perpétuel hors du royaume, & qui décedent après les cinq années sans s'être représentés ou avoir été constitués prisonniers, sont réputés morts civilement du jour de l'exécution, de la sentence de contumace; laquelle exécution doit être faite par effigie, si la condamnation est à mort naturelle.

L'exécution par effigie a deux objets: l'un d'imprimer une plus grande ignominie sur l'accusé; l'autre est afin que cet appareil inspire au peuple plus d'horreur du crime.

L'effet de l'exécution par effigie, dans le cas où elle est nécessaire, est que le crime ne se prescrit plus que par trente ans; au lieu que sans cette exécution il auroit pû être prescrit par vingt ans; il en est de même des autres sortes d'exécutions, dans le cas où elles ont lieu. (A)

Effigie (Page 5:408)

Effigie, à la Monnoie, c'est le côté de la piece où l'on voit gravé en relief l'image du prince regnant. Autrefois on ne mettoit l'effigie du prince qu'aux médailles, ou autre piece frappée consequemment à quelque bataille gagnée, province conquise, ou aux évenemens remarquables, alliance, fête, &c. Sur la monnoie de cours pour le commerce il y avoit une croix; c'est de - là que ce côté étoit appellé croix, & le revers, pile. Voyez Croix, Pile.

EFFIGIER (Page 5:408)

EFFIGIER, v. act. (Jurisprud.) c'est exposer le tableau ou effigie du condamné dans la place publique; c'est l'exécution figurative du condamné, qui se fait par effigie ou représentation lorsque le condamné est absent. Voyez ci - devant Effigie. (A)

EFFILÉ (Page 5:408)

EFFILÉ, (Manége & Maréchall.) se dit par plusieurs personnes d'un cheval mince, long de corps, étroit de boyau. On se sert encore de cette épithete pour désigner le défaut d'une encolure molle, foible, trop déliée; défaut directement opposé à celui d'une encolure courte, épaisse, trop charnue & trop chargée. Les encolures effilées sont molles & foibles, & le cheval ne peut par conséquent soûtenir un appui ferme, aussi bat - il sans cesse à la main, & donne - t - il à chaque moment des coups de tête. Voyez Encolure. (e)

Effilé (Page 5:408)

Effilé. Voyez Mignardise.

Effilé (Page 5:408)

Effilé, adj. (Rub.) Les effilés servent ordinairement, dans le deuil, à border les garnitures, manchettes, & fichus; ils ont la même origine que les franges (voyez Franges), & de plus, un reste de l'ancienne coûtume où l'on étoit autrefois de déchirer les vêtemens lors de la mort de ses proches en signe de sa douleur: il y en a de plusieurs sortes & de différentes matieres, de soie crue, de fil retord ou plat. Ils se font à deux ou à quatre marches, & au battant: celui à deux marches est appellé effilé à deux pas; celui à quatre marches est appellé effilé à carreau, parce qu'ayant deux coups de navette qui entrent dans la même duite, cela forme ce qu'on appelle le carreau: ce travail le fait paroître plus garni, de sorte qu'un effilé qui seroit tramé & avec huit brins, seroit dit être en seize. Ces diverses sortes d'effilés se font deux à la fois; il y a dans le milieu six & même huit brins de gros fil de Bretagne qui se travaillent avec le reste, quoiqu'ils ne doivent pas y demeurer. Quand cet ouvrage est ôté de dessus le métier, on le coupe dans la longueur au milieu des six ou huit fils de Bretagne, qui n'y ont été mis que pour ce seul usage: après l'avoir coupé on ôte l'un après l'autre ces brins de fil de Bretagne, qui resserviront au même usage tant qu'ils dureront. Si l'on vouloit avoir deux effilés de diverses hauteurs, il n'y auroit qu'à laisser en le coupant un brin de fil de plus d'un côté que de l'autre. Il se fait des effilés plus composés, & qui ont jusqu'à huit ou dix têtes: ils se font par le moyen des retours, & sont appellés effilés à l'angloise.

Effilé (Page 5:408)

Effilé, (Jardinage.) se dit d'une branche ou d'un arbre trop menu.

EFFILER (Page 5:408)

EFFILER, (Tailleur.) ôter quelques fils du tissu d'une toile, d'une étoffe, &c.

Il y a des étoffes qui s'effilent par l'endroit où elles ont été coupées. Les Tailleurs ont coûtume d'y remédier en les bougiant, c'est - à - dire en arrêtant les fils avec la cire d'une bougie allumée, avec laquelle ils les collent. Mais la pratique la plus ordinaire pour empêcher les étoffes de s'effiler, c'est de faire de distance à autre des entailles dans la coupe de l'étoffe avec des ciseaux.

EFFILOQUES (Page 5:408)

EFFILOQUES, s. f. pl. (Rubanier.) s'entend de toutes les soies non torses, qui par ce défaut sont aussi appellées soies folles par leur extrème légereté, qui ne leur permet pas de soûtenir le moindre effort; elles ne sont le plus souvent bonnes à rien pour ce métier, & sont toutes mises au rebut pour en faire des oüates. On entend encore par ce mot, toutes les superfluités qui se trouvent sur les lisieres ou même sur l'ouvrage, qu'il faut avoir soin de purger de ses effiloques.

EFFLANQUÉ (Page 5:408)

EFFLANQUÉ, adj. se dit particulierement d'un cheval accidentellement & non naturellement cousu, c'est - à - dire d'un cheval dont le flanc s'est retiré ensuite d'un voyage plus ou moins long, ou pour avoir été surmené, estrapassé, fatigué, &c. Le repos, la bonne nourriture le rétabliront aisément & lui redonneront du corps, pourvû que sa conformation soit telle, qu'il ait la côte bien tournée. V. Flanc. (e)

EFFLANQUER (Page 5:408)

EFFLANQUER, v. act. terme d'Horlogerie, passer entre les ailes d'un pignon une lime formée en couteau ou à efflanquer. Cette opération se fait pour donner aux faces de ces ailes la figure convenable, & pour rendre le pignon plus vuide, c'est - à - dire pour diminuer l'épaisseur des ailes. On dit qu'un pignon est trop efflanqué lorsque les ailes sont trop minces ou trop maigres, & sur - tout quand elles le sont trop vers le bout. Voyez Pignon, Lime à efflanquer , &c. (T)

EFFLEURAGE (Page 5:408)

EFFLEURAGE, s. m. (Chamois.) c'est l'action de détacher avec le couteau à effleurer, du côté de la peau où étoit le poil, toutes les parties de sa surface qui empêchent qu'elle ne soit douce & maniable: cette façon se donne sur le chevalet, lorsque la peau a éte planie & lavée. Voyez Chamoiseur.

EFFLEURURES (Page 5:408)

EFFLEURURES, s. f. pl. (Parfumeur.) c'est, en terme de Ganterie, une tache qu'on voit dans une peau à l'endroit d'où le cannepin, c'est - à - dire cette pellicule mince qui touche à la chair de l'animal, est ôté.

EFFLORESCENCE (Page 5:408)

EFFLORESCENCE, (Chimie.) V. Moisissure. Outre cette acception, qui est la plus générale, ce mot est encore particulierement affecté par les chimistes, à une altération à laquelle sont sujettes certaines pyrites martiales, que l'on appelle dans l'art efflorescentes, à cause de cette propriété; altération qui leur fait perdre l'union & la continuité de leurs parties. Voyez Pyrite.

Les sels qui perdent à l'air l'eau de leur crystallisation, comme le sel de Glauber, le vitriol, éprouvent une efflorescence de cette derniere espece. Voyez Sel, Sel de Glauber, Vitriol

Efflorescence (Page 5:408)

Efflorescence, (Medecine.) ce mot signifie en général toute sorte d'éruption de petites tumeurs humorales superficielles, qui se fait sur la peau en peu de tems, & qui est souvent suivie de la solution de continuité des tégumens, comme dans les boutons de petite vérole, dans les pustules, & autres semblables; d'autres fois l'efflorescence n'est suivie d'aucune solution de continuité, & il se fait seule<pb-> [p. 409] ment avec changement de couleur de la peau, comme dans la rougeole, les taches scorbutiques, & autres de cette nature. Voyez Exantheme. (d)

EFFLOTÉ (Page 5:409)

EFFLOTÉ, adj. (Marine.) se dit d'un navire qui s'est écarté d'une flote avec laquelle il alloit de compagnie; mais ce terme n'est guere d'usage. (Z)

EFFLUVES (Page 5:409)

EFFLUVES, s. m. pl. effluvia, se dit quelquefois en Physique, pour désigner la même chose qu'on entend par émanations. Voyez Emanations. Ce mot est formé des mots ex, de, & fluo, je coule. (O)

EFFONDRER (Page 5:409)

EFFONDRER, v. act. (Jardinage.) une terre, un jardin, c'est renverser la terre sens - dessus - dessous, y mettant au fond un lit de fumier & la comblant des meilleures terres du pays. On peut encore mettre à part celles du dessus, pour les jetter dans le fond, & mettre les mauvaises dessus, qui, par ce remuement & les bons engrais qu'on leur donnera, deviendront comme les autres. Ce travail s'est fait de tous tems; Ciceron, de senect. lib. VI. en a fait mention. Voyez Améliorer. (K)

EFFORT (Page 5:409)

EFFORT, s. m. (Méchan.) terme fréquemment usité parmi les Philosophes & les Mathématiciens, pour désigner la force avec laquelle un corps en mouvement tend à produire un effet, soit qu'il le produise réellement, soit que quelque obstacle l'empêche de le produire.

On dit en ce sens qu'un corps qui se meut suivant une courbe, fait effort à chaque instant pour s'échapper par la tangente; qu'un coin qu'on pousse dans une piece de bois fait effort pour la fendre, &c.

L'effort paroît être, suivant quelques auteurs, par rapport au mouvement, ce que le point est par rapport à la ligne; au moins ont - ils cela de commun tous les deux, que comme le point est le commencement de la ligne ou le terme par où elle commence, l'effort est aussi, selon ces auteurs, le commencement de tout mouvement: mais cette derniere idée ne peut s'appliquer tout au plus qu'aux efforts qui tendent à produire une vîtesse infiniment petite dans un instant, comme l'effort de la pesanteur, celui de la force centrifuge, &c. Si l'on veut entendre par le mot effort toute tendance au mouvement, ce qui est bien plus exact & plus naturel, alors la mesure de l'effort sera la quantité de mouvement qu'il produit ou qu'il produiroit si un obstacle ne l'en empêchoit, ou, ce qui est la même chose, le produit de la masse par la vîtesse actuelle du corps ou par sa vîtesse virtuelle, c'est - à - dire par la vîtesse qu'il auroit sans la résistance de l'obstacle. Voyez Force, Action, Percussion, Pesanteur , &c. (O)

Effort (Page 5:409)

Effort, (Medecine.) ce terme est employé dans la physique du corps humain, pour signifier les mouyemens extraordinaires de la nature, tendant à opérer des effets utiles pour le bien de l'économie animale; ou à procurer des changemens avantageux, en surmontant, en écartant les résistances qui empêchent l'ordre dans l'exercice des fonctions lésées; en expulsant ou en corrigeant les causes morbisiques, par la coction & les crises qui la suivent.

C'est sur ce principe, fondé sur l'histoire des maladies exactement recueillie pendant plusieurs siecles,

« que la nature a la faculté de faire, & fait réellement des efforts salutaires dans le cours des maladies; & que les mouvemens en quoi consistent ces efforts, s'operent avec un certain ordre, tant que la puissance qui les produit, conserve la faculté d'agir », in quantùm superest natura sana in corpore oegro. C'est sur ce principe, dis - je, que la plûpart des anciens & des plus célebres medecins d'entre les modernes, qui en ont été convaincus par leurs propres observations, ont établi leur méthode de traiter les maladies. Ils ont subordonné les secours de l'art aux indications que fournit la nature, c'est - à - dire qu'ils ont borné ces secours à seconder les efforts qu'elle employe pour détruire les causes des maladies. Ils ont distingué soigneusement parmi les phénomenes qui ne subsistent constamment que dans le cas de lésion de fonctions, ceux qui ne sont que des efforts salutaires auxquels la cause morbifique donne lieu, mais qu'elle ne produit pas, d'avec les symptomes, qui sont des effets immédiats de cette cause, qui sont par conséquent toûjours nuisibles, qu'il est aussi toûjours nécessaire de faire cesser. Ils ont laissé agir la nature, dans tous les cas où elle a & où elle employe des moyens suffisans pour combattre efficacement les causes morbifiques, par les différens efforts qu'elle fait. Ils n'on fait que suppléer à son défaut, par les secours propres à lever les obstacles qui rendent ses efforts inutiles; ils ont secondé, aidé, excité ceux qu'elle peut faire avec avantage, lorsqu'elle a cependant besoin d'être renforcée, d'être réveillée; ensorte que les effets de l'art ne sont jamais qu'une imitation de la méthode que suit la nature lorsqu'elle se suffit à elle - même, ainsi qu'il arrive dans la guérison d'une infinité de maladies, qu'elle opere sans aucun secours: méthode que le medecin doit connoître avant toutes choses.

La fievre, les spasmes, les convulsions, sont les trois especes de mouvemens extraordinaires auxquels on peut rapporter ceux qui forment les différens efforts que la nature employe pour détruire les diverses causes morbifiques. Ces trois sortes de mouvemens ne doivent cependant être regardés, & ne sont en effet qu'une augmentation, une intensité plus ou moins considérables, diversement combinées, des mouvemens systaltique, tonique, & musculaire, qui sont les agens nécessaires de la vie saine, & de sa conservation; d'où il suit que par une admirable disposition de la Providence, ce qui paroît un desordre dans l'économie animale, est très - souvent un effet des moyens employés par la nature pour réparer ce desordre.

En effet, la cause de la maladie étant établie, c'est - à - dire la matiere morbifique qui cause la fievre, par exemple, étant formée dans le corps, il est plus nécessaire, par la disposition de la machine, que les efforts de la nature, c'est - à - dire les mouvemens extraordinaires des organes de la circulation du sang, à laquelle cette cause morbifique est opposée; que ces efforts, dis - je, soient employés, qu'il n'est nécessaire que les alimens étant portés dans l'estomac, il s'excite dans cet organe des mouvemens propres à en procurer la digestion: ensorte que lorsqu'on arrête, qu'on empêche de quelque maniere que ce soit les efforts fébriles, avant que la coction de la matiere morbifique soit faite, on cause un desordre plus réel que n'étoit la fievre elle - même; & on peut dire de ce desordre qu'il est plus grand dans les secondes voies, que ne seroit dans les premieres celui que l'on y causeroit en suspendant l'ouvrage de la digestion par quelque moyen que ce puisse être.

Tout se passe en mouvemens digestifs dans toutes les parties du corps humain. La chylification, la sanguification, les secrétions & excrétions, sont autant de différentes digestions. Tant que rien ne s'oppose à ces mouvemens & à leurs effets naturels, ils sont modérés, & conformes aux regles de la santé. Dès que ces mouvemens trouvent de la résistance, qui tend à les diminuer ou à les faire cesser, au détriment de l'économie animale, la puissance motrice, par une plus grande dépense de forces, augmente ces mouvemens, les rend plus considérables que dans l'état de santé, à proportion des obstacles à vaincre: dès - lors ce sont des efforts, conamina. Ainsi, comme toutes les différentes digestions (dénomination sous laquelle on peut comprendre, comme il vient d'être dit, toutes les préparations des hu<pb->

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