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La propriété la plus remarquable de l'échappement ordinaire, c'est que l'action de la roue de rencontre sur le balancier, pour lui communiquer du mouvement, s'opere par de très - grands leviers; au lieu que la réaction du balancier sur cette roue, se fait au contraire par de très - petits; ce qui produit une grande liberté dans le régulateur, & augmente beaucoup sa puissance régulatrice.
Pour rendre ceci plus sensible, supposons que B
(
Pour le démontrer, imaginons que la puissance agissant perpendiculairement en E, parcoure un très petit espace comme E G; imaginons de plus la palette & la puissance parvenues en p, & supposons que la puissance parcoure comme auparavant un espace t p égal à l'espace E G; l'arc décrit par le rayon p sera p d. Les arcs décrits par ces deux points des palettes p & E, dans ces différentes situations, seront donc comme les lignes p d & E G, ou son égal p t; mais à cause des triangles semblables E C p, t p d, on voit que ces lignes sont entr'elles comme C E & c p; ces arcs seront donc comme ces lignes. Or on sait par un des premiers principes de la méchanique, que les efforts d'une puissance sont en raison renversée des vîtesses qu'elle communique: ces forcés dans les points p & E seront donc en raison renversée de C E & de C p, qui expriment les vîtesses dans les points P & E, elles seront donc dans la raison de C p à C E: mais de plus elles seront appliquées à des leviers, qui seront encore en même raison; l'effort total dans les points E & p, sera donc comme le quarré d'E C est au quarré de p C.
Il suit de - là, que plus l'angle p C E, formé par la palette & par la perpendiculaire à la direction de la puissance augmente, plus la force de cette puissance augmente.
Il est facile à présent de faire l'application de cette
proposition, à ce que nous avons avancé au sujet de
la propriété de l'échappement ordinaire. Pour cet effet,
qu'on imagine que la
Cette propriété de l'échappement étoit trop avantageuse,
pour que les habiles horlogers ne s'efforçassent
pas d'en profiter; aussi ne manquerent - ils pas de
faire approcher la roue de rencontre aussi près de
l'axe du balancier qu'ils le pûrent, pour obtenir par
ce moyen la plus grande différence entre les forces
dans les points P & t (voyez la même
Après donc un très - grand nombre de tentatives & d'expériences, où l'on varia la longueur des palettes, l'angle qu'elles font entr'elles, & la distance de la roue de rencontre à l'axe du balancier, on trouva que l'angle de 90 degrés étoit le plus convenable pour les palettes, & que la roue de rencontre devoit approcher assez près de l'axe du balancier, pour qu'une dent de cette roue étant supposée au point où elle tombe sur une palette, après avoir abandonné l'autre, cette dent pût faire parcourir à la palette, pour la quitter de nouveau, un arc de 40 degrés.
En réfléchissant sur cette matiere, on pourroitimaginer qu'il seroit plus à propos que les palettes formassent entr'elles un angle au - dessus de 90 degrés, parce qu'alors l'arc total de réaction se feroit sur un plus petit levier. Mais comme des changemens iné<pb-> [p. 234]
L'expérience a encore montré aux Horlogers que le régulateur des montres doit avoir avec la force motrice un certain rapport, sans lequel ou il n'est pas assez puissant pour corriger les variations de cette force, ou il lui apporte une trop grande resistance à surmonter, ce qui rend la montre sujette à s'arrêter. La méthode que la pratique a enseignée pour donner au régulateur une puissance également éloignée de l'un & l'autre inconvénient, c'est de faire marcher les montres sans ressort spiral, comme elles le faisoient avant l'invention de ce ressort, & de donner au balancier une masse telle, que sa résistance laisse parcourir à l'aiguille sur le cadran 27 minutes par heure, & que le ressort spiral étant ajoûté, accélere dans un même tems d'une heure le mouvement de cette aiguille de 33 minutes. Il est bon de remarquer cependant que ce nombre de 27 minutes que doit aller une montre par heure sans ressort spiral, est conditionnel à la bonté de la montre; car ces différentes imperfections du roüage rendant la force motrice, tantôt plus grande, tantôt plus petite, obligent de faire aller les montres médiocres plus de 27, comme 28 & même 30, pendant qu'on peut ne faire aller que 26, & même moins, celles qui sont très bien faites.
Ayant apporté tous ses soins pour la disposition de l'échappement ordinaire, on y reconnoît trois propriétés considérables, la simplicité, la facilité d'exécution, & le peu de frottement qui se rencontre dans toutes les parties qui le composent. Il est fâcheux qu'avec tous ces avantages il ne puisse procurer une compensation suffisante des inégalités du roüage; inconvénient qui vient de ce que les montres, comme nous venons de le dire, vont 27 minutes par heure sans le secours du ressort spiral & par la seule puissance de la force motrice. En doublant la force motrice d'une montre, on la fait avancer d'environ une heure en 24.
L'échappement à verge a encore plusieurs défauts. Le pivot qui porte la roue de rencontre est chargé de toute la pression d'un engrenage, de toute l'action & la réaction des palettes; réaction d'autant plus grande, qu'elle se passe au - delà de ce pivot. D'ailleurs pour des raisons qu'on rapportera plus bas, on ne peut en faire usage dans les pendules; c'est pourquoi on leur applique ordinairement ou l'é<-> chappement à deux verges, ou celui que l'on doit à la sagacité du docteur Hook.
Un autre échappement à recul qui ne differe réellement que de nom du précédent, c'est l'échappement à piroüette. Voici en peu de mots en quoi il consiste. 1°. Les dents de la derniere roue formées comme celles d'une roue de champ, engrenent dans un pignon fixé sur l'axe du balancier. 2°. L'axe de la derniere roue (dans le cas précédent roue de rencontre), est ici une verge avec des palettes, lesquelles sont alternativement poussées par les dents de la roue de champ formées comme celles d'une roue de rencontre.
Sur ce simple exposé, il est aisé de voir que cet échappement ne differe point du précédent, si ce n'est qu'au lieu de se faire entre la derniere roue & le balancier, il se fait entre la roue de champ & la der<cb->
Le but qu'on se proposa dans cette construction
fut de rendre les vibrations du balancier fort lentes
comme d'une seconde, en lui laissant toûjours le même
mouvement. M. Sulli dit (regle artificielle du tems,
page 241.) qu'il a vû de ces sortes de montres qui n'avoient
point de ressort spiral, & qui employoient
deux secondes de tems dans chaque vibration. Il semble,
dit le même auteur,
Description de l'échappement du docteur Hook, ou de l'échappement à ancre.
Dans cet échappement, sur l'axe du mouvement du
pendule sont deux branches ou bras (
La
Le poids moteur étant remonté, il s'en faut
de beaucoup qu'il ait par lui - même la force de
mettre le pendule en mouvement. Pour l'y mettre,
il faut l'élever & le lâcher ensuite; tombant
alors par sa propre pesanteur, & accéléré dans sa
chûte par la dent H qui par supposition le pousse
jusqu'en A, il remonte de l'autre côté. Pour lors
la dent N rencontrant l'ancre en F, elle est contrainte
de reculer un peu par le mouvement acquis
du pendule; celui - ci retombant de nouveau par
l'effort de la pesanteur, est encore accéléré dans
sa chûte par la dent qui avoit reculé, & remonte
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