ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"231"> présente de nouveau l'instrument à d'autres dents, pour voir si leurs distances sont les mêmes; si elles ne le sont pas, on tâche de les rendre égales par les moyens ordinaires, & on continue de représenter l'échantillon, jusqu'à ce que son extrémité B rase également toutes les pointes des dents de la roue. Cette opération est fort délicate, & cependant fort nécessaire; car il est de la plus grande conséquence que les dents d'une roue de rencontre soient bien égales, afin qu'on puisse avoir des palettes larges & un échappement un peu juste, sans craindre cependant que la montre arrête par les accrochemens. Voyez Accrochement, Echappement. (T)

Echantillon (Page 5:231)

Echantillon, à la Monnoie, est l'étalon ou poids original de l'hôtel des monnoies de Lyon; ce que la cour des monnoies de Paris appelle étalon ori<-> ginal. Voyez Etalon.

Echantillon (Page 5:231)

Echantillon, (Rubanier & autres Arts méchan.) se dit d'une petite longueur de quelqu'ouvrage que ce soit; laquelle longueur est suffisante pour laisser voir entier au moins le dessein qu'il représente.

ECHANTILLONNER, ou ECHANTILLER (Page 5:231)

ECHANTILLONNER, ou ECHANTILLER, (Jurispr.) c'est confronter des poids ou mesures avec l'étalon ou original. Voyez Escandillonage, & ci - après Etalon. (A)

Echantillonner (Page 5:231)

Echantillonner, v. act. (Comm.) c'est couper les échantillons d'une piece d'étoffe, pour les faire voir aux marchands ou aux acheteurs.

Il signifie aussi couper des morceaux de drap des pie<-> ces qui viennent de la teinture, pour en faire le débouilli. Voyez Teinture.

Les maître, & gardes Drapiers ont ce droit, & c'est à eux de faire échantillonner les draps, c'est - à - dire d'en faire couper des échantillons pour les mettre à l'épreuve du débouilli. Dictionn. de Comm. de Trév. & Chambers. (G)

ECHANVROIR (Page 5:231)

* ECHANVROIR, s. m. (OEcon. rust.) planche haute d'environ trois piés, & assemblée debout avec quelque morceau de bois. On prend le chanvre ou le lin poignée à poignée, on l'appuie sur cette planche, & on le bat avec une espece de couteau de bois d'éclisse qui en sépare les chenevottes, & rend la filasse lisse & belle. Il y a des échanvroirs de fer en forme de couprets émoussés.

ECHAPPADE (Page 5:231)

ECHAPPADE, s. f. mot qui n'est dans aucun dictionnaire, & qui est cependant fort usité parmi les Graveurs en bois. C'est l'action ou l'accident d'enlever quelque trait avec le fermoir, en dégageant les contours d'une planche gravée, soit parce que l'outil est entraîné dans le fil du bois, soit parce que ce trait n'aura pas été assez dégagé à sa base par le dégagement fait avec la pointe à graver, ou qu'on aura trop pris d'épaisseur de bois avec le fermoir, ou bien parce qu'on n'aura pas eu soin d'appuyer le pouce de la main qui tient l'outil, contre celui de la main gauche, en dégageant, pour le tenir en respect, & par ce moyen éviter l'échappade. L'échappade a lieu aussi avec la gouge, quand on n'a pas la précaution d'appuyer le pouce droit contre le gauche, comme l'on vient de dire, ou quand on baisse trop horisontalement cet outil: alors il échappe en vuidant, & va tout à - travers la gravure faire breche à quantité de traits, de tailles ou de contours; accident d'autant plus desagréable, que n'y ayant d'autre remede que de mettre aux places ébrechées de petites pieces, il est presqu'impossible, sur - tout à des ouvrages délicatement gravés, qu'il n'y paroisse pas, si ce n'est aux premieres impressions, du moins à celles qui suivront, quand la planche aura été lavée, parce que l'eau fait renfler la piece plus que la superficie de la planche; desorte que, quelque bien ajustée qu'elle ait été, il se forme presque toûjours à l'estampe un trait blanc autour de cette piece, ce qui gâte la gravure. Voyez Pieces. Cet article est de M. Papillon, Graveur en bois.

ECHAPPE (Page 5:231)

ECHAPPE, adj. synon. (Gramm.) Nous croyons devoir avertir ici que ces mots, est échappé, a échap<-> , ne sont nullement synonymes. Le mot échappé, quand il est joint avec le verbe est, a un sens bien différent de celui qu'il a lorsqu'il est joint au verbe a: dans le premier cas il désigne une chose faite par inadvertance; dans le second une chose non faite par inadvertance ou par oubli. Ce mot m'est échappé, c'est - à - dire j'ai prononcé ce mot sans y prendre garde: ce que je voulois vous dire m'a échappé, c'est - à - dire j'ai ou<-> blié de vous le dire; ou dans un autre sens, j'ai oublié ce que je voulois dire.

S'Evader, s'Énfuir (Page 5:231)

S'Evader, s'Énfuir & s'Échapper, different en ce que s'évader se fait en secret; s'échapper suppose qu'on a déjà été pris, ou qu'on est pres de l'être; s'enfuir ne suppose aucune de ces conditions: on s'échappe des mains de quelqu'un, on s'évade d'une prison, on s'enfuit après une bataille perdue. (O)

Echappé (Page 5:231)

Echappé, (Marechallerie & Manége.) se dit en parlant d'un cheval provenant de race de cheval anglois, barbe, espagnol, &c. & d'une jument du pays; ainsi nous disons un échappé d'anglois, d'espagnol, de barbe, &c. Voyez Haras: en ce cas le terme échappé est substantif.

Nous l'employons comme adjectif lorsqu'il s'agit de désigner un cheval qui s'est dégagé par quelque moyen que ce soit des liens qui le tenoient attaché, soit qu'il se soit délicoté, soit qu'il ait pû se dérober à l'homme qur le conduisoit en main.

Il est nombre de chevaux très - sujets à s'échapper dans l'écurie, aptès s'être délivrés de leurs licons. Il seroit sans doute superflu de détailler ici la multitude des accidens qui peuvent en résulter; nous nous contenterons d'observer que le licou dont on doit se servir par préférence à tout autre, eu égard à l'animal qui a contracté cette mauvaise habitude, est un licon de cuir à doubles - sous - gorges qui se croisent (voyez Licou). Quant à celui que l'on mene en main & qui s'échappe, son évasion ne peut le plus souvent être attribuée, ou qu'à la négligence de celui qui le conduit, ou qu'à l'assujettissement dans lequel il le tient. Dans le premier cas le palefrenier ou le cavalier marchent sans attention, & n'ont dans leur main que le bout ou l'extrémité des rênes ou de la longe, de maniere que si le cheval est trop vif ou trop gai, ou si quelqu'objet l'effraye, il fait plusieurs pointes, & peut estropier l'homme qui est à cheval ou à pié; d'autres fois il se jette en - arriere, & tire si fort en se cabrant ou sans se cabrer, que la crainte saisit le palefrenier, ou que le cavalier monté sur un autre cheval est dans le risque évident de tomber, & c'est ainsi qu'on le lâche & qu'on l'abandonne. Ceux qui le contraignent trop, qui le menent la longe ou les rênes trop raccourcies, principalement les palefreniers qui empoignent grossierement les branches du mords, & les rapprochent en les serrant de maniere à blesser l'animal, & qui de plus le fixent sans cesse en se retournant, s'exposent aux mêmes inconvéniens: pour les éviter, on doit observer un milieu entre le trop de gêne & le trop de liberté. L'homme qui est à cheval & qui est muni de la longe, en laissera à l'animal une juste longueur. Dès qu'il s'approchera trop de lui, il l'en éloignera; dès qu'il s'en éloignera trop, il l'en raprochera, non en le tirant tout d'un coup, mais en le retenant legerement, en rendant ensuite & en le ramenant ainsi insensiblement. Lorsqu'il employe une force subite, l'animal en oppose une plus grande, qui l'emporte bien - tôt. A l'égard du palefrenier, il tiendra les rênes d'une main, au - dessous des - boucles qui empêchent qu'elles ne sortent & se dégagent des anneaux fixés au bas des branches par un touret, & de l'au<pb-> [p. 232] tre par leurs extrémités. Dans cet état son bras étant éloigné de son corps, & sa main élevée à une hauteur non excessive, mais proportionnée, il marchera droit devant lui, sans jamais envisager, s'il m'est permis d'user ici de cette expression, le cheval qui lui sera confié. S'il sent que l'animal commence à tirer, il résistera dans le moment, & lui cédera aussi - tôt après; il résistera de nouveau, cédera encore, & le vaincra par ce moyen, quel que soit le genre de défenses qu'il médite. Du reste, comme il est très - peu de palefreniers en état de ménager une bouche, & que l'on doit sans cesse appréhender & redouter les sacades de leur part, il faut dégourmer le cheval pour en diminuer les effets, toûjours plus funestes lorsque ce second point de résistance n'est pas supprimé, & fixe plus violemment l'appui de l'embouchure sur les barres. (e)

ECHAPPÉE (Page 5:232)

ECHAPPÉE, sub. f. en Architecture, se dit d'une hauteur suffisante pour passer facilement au - dessous de la rampe d'un escalier, pour descendre ou monter. En latin, diverticulum. (P)

ECHAPPEMENT (Page 5:232)

ECHAPPEMENT, s. m. (Horlogerie.) c'est une partie essentielle des horloges; il se dit en général de la méchanique par laquelle le régulateur reçoit le mouvement de la derniere roue, & ensuite le suspend ou réagit sur elle, afin de modérer & regler le mouvement de l'horloge.

Les artistes distinguent deux sortes d'échappemens; dans les uns, dont l'origine est très - ancienne & même inconnue, la roue de rencontre agit continuellement sur le régulateur, soit pour en accélérer, soit pour en retarder la vîtesse: dans les autres, elle n'agit que pour accélérer les vibrations, & non pour les retarder, si ce n'est par les frottemens. Les roues & les aiguilles des horloges où les premiers sont employés, ont un mouvement retrograde à chaque vibration, en conséquence de quoi on les a nommés échappemens à recul: celles des horloges où l'on fait usage des derniers, ont toûjours un mouvement progressif, excepté que chaque vibration est suivie d'un petit repos, ce qui les a fait nommer échappemens à repos; ceux - ci doivent leur naissance à l'invention du ressort spiral & du pendule, & peuvent s'appliquer en général à tous les régulateurs qui font des vibrations sans le secours de la force motrice. Leur disposition est telle, qu'elle ne peut avoir lieu pour les régulateurs, qui, comme le simple balancier, ne font des vibrations qu'à l'aide d'un moteur étranger; c'est ce que l'on concevra facilement par les descriptions suivantes.

Le but que les habiles artistes se proposent dans un échappement quelconque, c'est d'obvier aux défauts qui peuvent se rencontrer dans la puissance régulatrice & dans la force qui entretient son mouvement: c'est dans cette vûe qu'ils disposent ces échap<-> pemens, de façon que le régulateur étant donné, il devienne aussi puissant & aussi actif qu'il est possible, & qu'il éprouve dans ses vibrations le moins de frottement qu'il se peut.

Les Horlogers ont aussi égard, dans la construction de leurs échappemens, à l'espece de régulateur qu'ils employent; par exemple, les petits arcs d'un pendule approchant beaucoup plus de l'isochronisme que les grands, les artistes intelligens font ensorte que l'échappement d'un pendule ne permette que de très - petits arcs; les grandes oscillations s'achevant en plus de tems que les petites, ils tâchent aussi de compenser par la même voie les erreurs qui pourroient naître de ces différences. Si l'horloge est destinée à éprouver du mouvement, ils font encore leurs efforts pour que son échappement la rende peu susceptible de variations par cette cause; s'ils prévoyent qu'elle doive se trouver dans différentes situations, comme une montre qui tantôt est pendue, tantôt sur le fond de sa boîte, & quelquefois sur le crystal, ils disposent l'échappement de maniere qu'il ne soit sujet à aucun changement par ces différentes positions.

Les savans horlogers n'apportent pas de moindres attentions, pour que leur roüage soit peu fatigué par le régulateur: cela donne à leur horloge d'excellentes propriétés; elle en devient plus durable, l'état de la machine reste plus constant, plus uniforme, & elle est par conséquent susceptible d'une plus grande régularité: ce sont des avantages considérables, qui se recontrent particulierement dans les échappemens à repos.

Les quatre échappemens dont on fait aujourd'hui le plus d'usage, réunissant assez parfaitement toutes les propriétés dont nous venons de parler, nous nousbornerons à leur description, sans entrer dans un detail inutile sur tous ceux qu'on a imaginés ou qu'on pourroit imaginer d'après les mêmes principes; tous ces échappemens, quoique différens en apparence des quatre premiers, étant toûjours les mêmes pour le fond.

Description de l'échappement ordinaire ou à verge. Le plus ancien des échappemens, qui est en même tems le plus communément usité dans les montres, passe avec justice pour une des plus subtiles inventions que la méchanique ait produit. La roue de rencontre (figure 27.) est posée de telle sorte, que son axe coupe perpendiculairement la tige du balancier, sur cette tige, à laquelle on a donné le nom de verge, s'élevent deux petites ailes ou palettes qui forment entr'elles un angle d'environ 90 degrés. Elles viennent s'engager dans les dents de la roue, dont le nombre est impair, afin que l'axe du balancier répondant par sa partie supérieure, par exemple, à une de ces dents, il réponde par l'inférieure au point opposé entre deux de ces mêmes dents.

Effet de cette construction. La montre étant remontée, la pointe de la dent qui appuie sur l'une des palettes, la fait tourner jusqu'à ce qu'elle la quitte, pendant que la seconde palette, qui ne trouve aucun obstacle, s'avance en sens contraire dans les dents opposées, & rencontre la plus voisine de ces dents, au même instant ou un peu après que la premiere palette est abandonnée; alors le régulateur, par son mouvement acquis, fait retrograder la roue de rencontre & tous les autres mobiles, ce qu'il continue de faire, jusqu'à ce qu'ayant consumé toute sa force, il cede enfin à l'action de la roue, qui pour lors le chasse de nouveau, en agissant sur la seconde palette comme elle avoit fait sur la premiere; il en est ainsi du reste des dents.

Par cette disposition, le régulateur ne permet aux roues de se mouvoir, qu'autant qu'elles le mettent elles - mêmes en mouvement, & lui font faire des vibrations. Il suit de cette construction, 1°. que le balancier, ou tout autre modérateur, apporte une resistance au roüage, qui l'empêche de céder trop rapidemment à l'action de la force motrice: 2°. que les roues (abstraction faite de l'action du roüage) s'échappant plus ou moins vîte, selon la masse du régulateur ou le nombre de ses vibrations, on peut toûjours déterminer par - là celles qui portent les aiguilles, à faire un certain nombre de tours dans un tems donné: enfin par le moyen de cet échappement, lorsque le régulateur a été mis en mouvement par la force motrice, il réagit sur les roues, & les fait retrograder proportionnellement à la force qui lui a été communiquée; d'où il résulte une sorte de compensation dans le mouvement des montres, indépendamment même du ressort spiral, la plus grande force motrice du roüage qui devroit les faire avancer, étant toûjours suivie d'une plus grande réaction du balancier qui tend à les faire retarder.

Nous pourrions entrer ici dans un examen pure<pb->

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