ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"215"> qu'on ôte la confusion des branches d'un arbre pour le soulager, pour lui faire rapporter de plus beaux fruits, de meilleur goût, & pour le faire durer plus long - tems.

La Quintinie veut qu'on ébourgeonne les buissons comme les arbres d'espalier & de contr'espalier.

On ne doit ébourgeonner les arbres que quand les bourgeons ont environ un pié de long, pour laisser aux arbres jetter leur feu, pour ainsi dire, & amuser la séve; sans cette précaution l'ébourgeonnement est nuisible aux arbres.

Il faut couper avec la serpette, tout près de l'écorce, les bourgeons; ce qui fait aller de pair cette opération avec la taille. Ceux qui cassent avec les doigts & arrachent les bourgeons, laissant de petites esquilles, & faisant des plaies inégales à chaque endroit, occasionnent l'arrivée de la gomme aux fruits à noyau, ce qui cause leur perte certaine.

L'ébourgeonnement doit toûjours être accompagné du palissage, il n'y a que les mauvais jardiniers qui en usent autrement. On doit ébourgeonner tout ce qui pousse par - devant & par - derriere un arbre, pour le faire jetter des deux côtés. Les branches chiffonnes, celles de faux bois, sont du nombre de celles qu'on doit ébourgeonner, à moins qu'il n'y ait une nécessité d'en laisser quelques - unes pour garnir l'arbre.

Si l'on faisoit réflexion à la quantité de branches que l'on coupe à un arbre, soit en le taillant, soit en l'ébourgeonnant, & en retranchant les branches de devant & de derriere à chaque pousse, on verroit qu'on en supprime au moins les trois quarts. Si donc à cette prodigieuse suppression de tant de parties d'un arbre, on joint encore celle des extrémités de tous les rameaux, il sera impossible qu'ils s'allongent: c'est le moyen de les faire souvent avorter, ou du moins de les rendre stériles.

Ces rameaux ainsi ménagés prennent de l'étendue, & procurent au centuple ce qu'ils ont coûtume de donner.

Il faut donc, en ôtant aux arbres toutes les branches de devant & de derriere, qui font la moitié d'eux - mêmes, les dédommager, en leur laissant pousser par les côtes les rameaux dans toute leur longueur, & les étendant suivant la force des arbres.

Quand on ôte à la séve les vaisseaux & les récipiens qui sont les instrumens de son ressort & de son jeu, on lui ôte les moyens d'agir, & il faut nécessairement que la disette ou la mortalité suivent d'un pareil traitement.

Par le moyen de l'allongement des branches des côtés, on répare en quelque sorte, & autant qu'il est possible, ce qu'on est forcé de couper aux arbres par - devant & par - derriere.

On doit ébourgeonner les vignes, alors ce mot doit s'entendre autrement que pour les arbres fruitiers: on ébourgeonne les vignes. non - seulement quand on supprime les bourgeons surnuméraires, mais encore quand on arrête par - en - haut les bourgeons. Il en est de même quand on détache en cassant les faux bourgeons qui poussent d'ordinaire à chaque noeud à côté des yeux, à commencer par le bas. (K)

EBOUZINER (Page 5:215)

EBOUZINER, en Architecture, c'est ôter d'une pierre ou d'un moilon, le bouzin, le tendre, les moies, & l'atteindre avec la pointe du marteau jusqu'au vif. (P)

EBRAISOIR (Page 5:215)

EBRAISOIR, s. m. terme de Chauff. & d'autres ou<-> vriers de la même espece; espece de pelle de fer dont on se sert pour tirer la braise des fourneaux, quand on veut en diminuer le feu, ou conserver la braise qui s'y consumeroit sans effet: on employe aussi le même instrument à attiser les bois, dont la flamme se réveille quand on en détache les charbons.

EBRANCHE (Page 5:215)

EBRANCHE, adj. (Jardin.) il se dit d'un arbre qui a une branche rompue, ou à qui l'on a coupé une branche. L'arbre est ébranché, lorsque la branche qui manque a été détruite par accident ou par la main du jardinier.

Ebranché (Page 5:215)

Ebranché, adj. en terme de Blason, se dit d'un arbre dont on a coupé les branches.

Dorgello en Westphalie, d'or à deux trones d'arbre ébranchés, arrachés & écotés de sable en deux pals.

EBRASEMENT (Page 5:215)

EBRASEMENT, s. m. (Coupe des pierres.) élargissement intérieur des côtés du jambage d'une porte ou d'une fenêtre. Les portes des anciennes églises de Paris & de Reims sont ébrasées en - dehors. (D)

EBRANLER (Page 5:215)

* EBRANLER, verbe act. c'est par des secousses réitérées communiquer du mouvement, & faciliter le déplacement d'un ou de plusieurs corps fortement arrêtés par des obstacles: il se dit aussi au figuré. On ébranle un homme fort; on ébranle un rocher. Dans cette métaphore l'effet des moyens moraux est comparé à celui des moyens physiques.

Ebranler un cheval (Page 5:215)

Ebranler un cheval, (Manége.) terme qui n'est pas généralement adopté, & qui ne sauroit être regardé comme un des mots propres de l'art: quelques écuyers l'employent le plus souvent, relativement aux chevaux qu'ils mettent entre les piliers, soit qu'ils commencent à les faire ranger & mouvoir de côté & d'autre; soit qu'ensuite de cette premiere leçon, & après les avoir insensiblement fait donner dans les cordes, ils les attaquent légerement de la chambriere, pour en tirer quelque tems de piaffer. Ceux - là pratiquent bien, parce qu'ils pratiquent avec ordre & avec douceur. J'en ai connu que l'on regardoit comme de grands hommes, sans doute parce qu'on en jugeoit par le rang qu'ils tenoient, qui débutoient en les assommant de coups, qui les gendarmoient, les estrapassoient, & en sorçoient les reins & les jarrets, ne prétendant néanmoins que les ébranler par ce moyen. Voy. Piliers. (e)

EBRASER (Page 5:215)

EBRASER, v. act. (Architecture.) c'est élargir en - dedans la baie d'une porte ou d'une croisée, depuis la feuillure jusqu'au parpain du mur, ensorte que les angles de dedans soient obtus: latin, explicare. Les ouvriers disent embraser. (P)

EBRBUHARITES ou EBIBUHARIS (Page 5:215)

EBRBUHARITES ou EBIBUHARIS, s. m. pl. (Hist. mod.) sorte de religieux mahométans, ainsi nommés d'Ebrbuhar ou Ebibuhar leur chef. Ils sont grands contemplatifs, & passent presque toute leur vie dans leurs cellules à se rendre dignes de la gloire céleste, par un grand détachement des biens du monde, & par des moeurs fort austeres. La pureté de leur ame les rend, disent - ils, le saint lieu de la Mecque aussi présent dans leur cellule, que s'ils en faisoient réellement le pélerinage, dont ils se dispensent sous ce prétexte; ce qui les fait regarder comme des hérétiques par les autres Musulmans, chez qui le voyage de la Mecque est un des principaux moyens de salut. Ricaut, de l'Empire Ottom. (G)

EBRE (Page 5:215)

EBRE, (Géog. mod.) fleuve qui a sa source dans les montagnes de Santillane, sur les confins de la vieille Castille en Espagne; traverse l'Arragon & la Catalogne, & se jette dans la Méditerranée au - dessus de Tortose.

EBRETAUDER (Page 5:215)

* EBRETAUDER, v. act. (Drap.) terme usité dans les manufactures de Normandie: c'est tondre une étoffe de laine en premiere voie, ou façon, ou coupe; car on dit l'un ou l'autre indistinctement.

EBREUIL (Page 5:215)

EBREUIL, (Géogr. mod.) ville d'Auvergne en France; elle est sur la Scioule. Long. 20. 40. latit. 46. 5.

EBRILLADE (Page 5:215)

EBRILLADE, s. f. (Manége.) terme imaginé par Salomon de la Broue, le premier écuyer françois [p. 216] qui ait écrit sur la science du Manége. Il l'a employé pour exprimer le mouvement desordonné du cavalier qui tenant une rêne dans chaque main, n'agit que par secousse avec l'une ou l'aurre de ces rênes, lorsqu'il veut retenir son cheval, ou plus communément lorsqu'il entreprend de le tourner. On conçoit que la barre sur laquelle se transmet l'impression de cet effort dur & subit, ne peut en être que vivement endommagée. Ce mot, dont la signification est restrainte à ce seul sens, a vieilli, ainsi que beaucoup d'autres: il est rarement usité parmi nous. Ce n'est pas que la main de nos piqueurs, & même celle de nombre d'écuyers qui pratiquent de nos jours, soit plus perfectionnée & moins cruelle que celle des piqueurs & des maîtres qui étoient contemporains de la Broue; mais nous nous servons indifféremment du terme de sacade, qu'il n'a néanmoins appliqué que dans le cas de la secousse des deux rênes ensemble, pour désigner toute action soudaine, brutale & non mesurée, capable d'égarer une bouche, ou tout au moins de falsifier l'appui; soit qu'elle parte d'une main seule, soit qu'elle soit opérée par toutes les deux à la fois. Après ce détail, on trouvera peut - être singulier que plusieurs auteurs, & la Broue lui - même, ayent conseillé de recourir aux ébrillades, comme à un châtiment tres - propre à corriger le cheval dans une multitude d'occasions. (e)

EBROUEMENT (Page 5:216)

EBROUEMENT, s. m. (Manége.) mouvement convulsif produit par l'irritation de la membrane pituitaire, soit en conséquence de l'acrimonie du mucus, soit ensuite de l'impression de certaines odeurs fortes, ou de certains médicamens que nous nommons errines.

Il ne peut & ne doit être véritablement comparé qu'à ce que nous appellons, relativement à l'homme, éternuement.

Aristote a recherché pourquoi de tous les animaux, celui qui éternue le plus souvent est l'homme. Probl. sect. x. probl. 49. ibid. sect. xxxiij. probl. 11.

Cette même question a excité la curiosité d'Aphrodisée, liv. I. prob. 144.

Schoock, après avoir réfléchi sur la difficulté de désigner positivement les animaux dans lesquels cette sorte de convulsion a lieu, nomme les chiens, les chats, les brebis, les boeufs, les ânes, les renards, & les chevaux.

Quoi qu'il en soit, la comparaison de l'ébrouement & de l'éternuement me paroît d'autant plus juste, que le méchanisme de l'un & de l'autre n'a rien de dissemblable. D'abord la poitrine de l'animal est fortement dilatée, il inspire une grande quantité d'air; mais cet air bientôt chassé, sort avec véhémence & avec impétuosité, en balayant les fosses nazales, & en emportant avec lui la mucosité qu'il rencontre sur son passage. Or je dis que les particules âcres du mucus, des ptarmiques, ou des corps odorans qui suscitent ce mouvement convulsif, appliquées sur le nerf nazal, y font une impression dont participent l'intercostal & le vague, & conséquemment tous les nerfs qui se distribuent aux muscles de la respiration. Ces nerfs agités, les uns & les autres de ces muscles se contractent, les inspirateurs entrent les premiers en contraction; de - là la dilatation subite & extraordinaire du thorax, dilatation qui est promptement suivie d'un resserrement violent: car les expirateurs, dont les nerfs toûjours irrités augmentent la résistance, l'emportent bientôt sur les premiers, pressent le diaphragme, & compriment tellement les poumons, que l'air est expulsé avec une violence considérable. Il est vrai que la contraction & l'effort ne sont pas toûjours aussi grands; mais l'une & l'autre sont proportionnés à l'action des corps qui ont sollicité les nerfs: suivant la vivacité de cette action, le jeu des muscles sera plus ou moins sensible.

On ne doit pas confondre, au surplus, avec l'é<-> brouement proprement dit, cette expiration plus marquée qu'à l'ordinaire, & qui se manifeste dans certains chevaux à la vûe de quelques objets qui les effrayent, à l'approche de quelques odeurs qu'ils craignent, ou lorsqu'ils sont enfin extrèmement animés; ce qui est parfaitement exprimé dans la traduction & dans le commentaire de Castalio sur le texte du livre de Job, ch. xxxjx. de la conduite admirable de Dieu dans les animaux: cùm terror fit ejus nasibus decorus; à quoi il ajoûte, ad formidabilia su<-> mat generosè nasibus, nihil formidans. Munster & Mercer n'ont admis aucune différence entre l'ébrouement & l'expiration dont il s'agit. Le premier, que quelques - uns envisagent comme un des hommes les plus versés dans la langue hébraïque, traduit de cette maniere le même passage hébreu, virtus narium ejus, & il l'explique ensuite en disant, id est fremitus & sternutatio ejus. Le second l'interprete dans sa glose, de façon à nous prouver qu'il ne distingue pas seulement l'ébrouement du hennissement: vehemens soni<-> tus quem sternutans edit, terrorem affert omnibus qui audiunt. Il est certain néanmoins que plus un cheval est recherché, plus il a de l'ardeur, plus la respiration est forte & fréquente en lui; & cette fréquence occasionnant dans les nazaux une plus vive collision de l'air, il expire avec bruit, il souffle: mais l'ébroue<-> ment n'est point réel. L'expiration est - elle plus remarquable à la vûe d'un objet qui lui inspire de la crainte, l'émotion donnera lieu à une contraction dans laquelle on trouvera la raison de cette expiration augmentée: que si certaines odeurs l'occasionnent, ce n'est que parce que l'animal, par un instinct naturel, cherche à éloigner de lui les choses qui peuvent lui procurer une sensation nuisible ou desagréable.

L'ébrouement est un signe favorable dans un cheval qui tousse, voyez Poussif; & dans les chevaux qui jettent, voyez Gourme, Fausse gourme, Morve . (e)

EBROUER (Page 5:216)

EBROUER, (s') Manége; voyez Ebrouement.

EBSOM (Page 5:216)

EBSOM, (sel de) Chimie & Matiere medicale; c'est un sel vitriolique à base terreuse auquel un sel de cette nature retiré de la fontaine d'Ebsom en Angletèrre, a donné son nom. On distribue dans les différentes parties de l'Europe, sous le nom de sel d'Ebsom, des sels de ce genre qui se ressemblent par plusieurs propriétés communes, mais qui different entr'eux par quelques caracteres particuliers, mais moins essentiels. Nous parlerons de tous ces sels, de leurs qualités communes & de leurs différences dans un article destiné aux sels vitrioliques en général, que nous placerons après l'article Vitriol. Voyez cet article.

EBULLITION, EFFERVESCENCE, FERMENTATION (Page 5:216)

EBULLITION, EFFERVESCENCE, FERMENTATION, (Gramm. & Chimie.) Ces trois mots ne sont point synonymes, quoiqu'on les confonde aisément. M. Homberg est un des premiers qui en a expliqué la différence, & qui en a fait l'exacte distinction.

On appelle en Chimie ébullition, lorsque deux matieres en se pénétrant font paroître des bulles d'air, comme il arrive dans les dissolutions de certains sels par les acides.

On nomme effervescence, lorsque deux matieres qui se pénetrent produisent de la chaleur, comme il arrive dans presque tous les mêlanges des acides & des alkalis, & dans la plûpart des dissolutions minérales.

On appelle enfin fermentation, lorsque dans un mixte il se fait naturellement une séparation de la matiere sulphureuse avec la saline, ou lorsque par la conjonction de ces deux matieres il se compose naturellement un autre mixte.

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