ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"213"> L'ébauche est la premiere forme qu'on a donnée à un ouvrage; l'esquisse n'est qu'un modele incorrect de l'ouvrage même qu'on a tracé légerement, qui ne contient que l'esprit de l'ouvrage qu'on se propose d'exécuter, & qui ne montre aux connoisseurs que la pensée de l'ouvrier. Donnez à l'esquisse toute la perfection possible, & vous en ferez un modele achevé. Donnez à l'ébauche toute la perfection possible, & l'ouvrage même sera fini. Ainsi quand on dit d'un tableau, j'en ai vû l'esquisse, on fait entendre qu'on en a vû le premier trait au crayon que le peintre avoit jetté sur le papier; & quand on dit, j'en ai vû l'é<-> bauche, on fait entendre qu'on a vû le commencement de son exécution en couleur, que le peintre en avoit formée sur la toile. D'ailleurs le mot d'esquisse ne s'employe guere que dans les Arts où l'on passe du modele à l'ouvrage; au lieu que celui d'ébauche est plus général, puisqu'il est applicable à tout ouvrage commencé, & qui doit s'avancer de l'état d'é<-> bauche à l'état de perfection. Esquisse dit toûjours moins qu'ébauche, quoiqu'il soit peut - être moins facile de juger de l'ouvrage sur l'ébauche que sur l'es<-> quisse. Voyez Esquisse.

Ebauche (Page 5:213)

Ebauche, en Architecture; c'est la premiere forme qu'on donne à un quartier de pierre ou à un bloc de marbre avec le ciseau, après qu'il est dégrossi à la scie & à la pointe, suivant un modele ou un profil. C'est aussi un petit modele de terre ou de cire taillé au premier coup avec l'ébauchoir, pour en voir l'effet avant de le terminer. (P)

Ebauche (Page 5:213)

Ebauche, ébauches en Gravûre, c'est l'action de préparer & de mettre par masses les ouvrages de gravûre au premier trait de burin. Voyez Masses.

Ebauche (Page 5:213)

Ebauche, ébaucher en Peinture, c'est disposer avec des couleurs les objets qu'on s'est proposé de représenrer dans un tableau, & qui sont déjà dessinés sur une toile imprimée, sans donner à chacun le degré de perfection qu'on se croit capable de leur donner, en les finissant. Les peintres ébauchent plus ou moins arrêté; il y en a qui ne sont qu'un leger lavis de couleur & de térébenthine, ou même de grisaille ou camayeu. Les Sculpteurs disent aussi, ébaucher une figure, un bas - relief. (R)

EBAUCHER (Page 5:213)

EBAUCHER, v. act. en terme d'Epinglier fabriquant d'aiguilles pour les Bonnetiers, est l'action d'aiguiser en pointe avec une lime rude l'aiguille du côté seulement où l'on fera le bec. Voyez Bec.

Ebaucher (Page 5:213)

Ebaucher, en terme d'Epinglier, c'est l'action de dégrossir la pointe d'une épingle sur une meule tailladée en gros, pour la préparer à recevoir le degré de finesse qui lui est propre. Voyez la figure dans la I. Planche de l'Epinglier. On voit, même Planche, le tourneur qui fait tourner la meule par le moyen d'une grande roue sur laquelle & sur la poulie de la meule passe une corde sans fin. Voyez la figure de la meule représentée en particulier dans la Planche du Cloutier d'épingles.

Ebaucher (Page 5:213)

Ebaucher, en terme d'Eveniailliste, c'est peindre d'une couleur un peu plus légere que celle dont on s'est servi pour coucher; ou plûtôt c'est former les premieres ombres. Voyez Peinture.

Ebaucher (Page 5:213)

Ebaucher, chez les Filassiers, se dit de la premiere façon qu'on donne à la filasse, en la faisant passer sur un seran dont les pointes sont fort grosses, & que l'on nomme ébauchoir de l'usage qu'on en fait; on donne d'abord cette préparation à la filasse pour commencer à fendre les pattes, & la faire passer successivement sur des serans plus fins.

Ebaucher (Page 5:213)

Ebaucher, c'est, en terme de Formier, l'action de dégrossir ou d'enlever du bois encore en bloc le plus gros, & lui donner la premîere apparence de forme.

Ebaucher (Page 5:213)

Ebaucher, en terme de Lapidaire, c'est donner la premiere façon aux pierres & aux crystaux bruts & grossiers sur une roue de plomb hachée, pour les préparer à être taillées dans la forme qu'on veut leur faire prendre.

Ebaucher (Page 5:213)

Ebaucher, en terme de Planeur, désigne proprement l'action d'éteindre les coups de tranche des marteaux à sorger, de tracer les bouges, marlies, &c. de les dégager, & de donner à la piece en gros la forme qu'elle doit avoir après sa perfection. Voy. Bouges, Marlies, &c.

EBAUCHOIR (Page 5:213)

EBAUCHOIR, s. m. (Arts méchaniq.) outil commun à tous les ouvriers qui ébauchent leurs ouvrages, avant que de les finir.

Ebauchoir (Page 5:213)

Ebauchoir des Charpentiers, est un ciseau à deux biseaux qui leur sert à ébaucher les mortoises, les pas, les embrevemens. Voyez la Planche des outils du Charpentier.

Ebauchoir (Page 5:213)

Ebauchoir, c'est un seran que les Filassiers appellent ainsi, parce que ses dents assez rases & grosses ne sont propres qu'à ébaucher ou donner la premiere façon au chanvre. Voyez l'article Seran, l'ar<-> ticle Chanvre, & les Planches du Cordier.

Ebauchoir (Page 5:213)

Ebauchoir, c'est une espece de ciseau à manche dont se servent les sculpteurs qui travaillent en stuc & en plâtre, pour ébaucher leurs ouvrages. Voyez l'article Stuccateur, & la Planche de Stuc, fig. 4.

Ebauchoirs (Page 5:213)

Ebauchoirs, outils de Sculpture; ce sont de petits morceaux de bois ou de buis, qui ont environ sept à huit pouces de long; ils vont en s'arrondissant par l'un des bouts, & par l'autre ils sont plats & à onglets. Il y en a qui sont unis par le bout, qui est onglet, & ils servent à polir l'ouvrage; les autres ont des ondes ou dents. On les appelle ébauchoirs bretelés; ils servent à breter la terre. Voyez les Plan<-> ches de Sculpture.

EBE ou JUSSANT (Page 5:213)

EBE ou JUSSANT, s. m. (Marine.) il se dit du mouvement des eaux lorsque la mer descend, & qu'elle reflue. (Z)

EBENE (Page 5:213)

EBENE, s. m. (Hist. nat.) est une sorte de bois qui vient des Indes, excessivement dur & pesant, propre à recevoir le plus beau poli; c'est pour cela qu'on l'employe à des ouvrages de mosaïque & de marqueterie, &c. Voyez Bois, Mosaïque, &c.

Il y a trois sortes d'ébenes; les plus en usage parmi nous, sont le noir, le rouge & le vert: on en voit de toutes ces especes dans l'île de Madagascar, où les naturels du pays les appellent indifféremment hazon mainthi, c'est - à - dire bois noir. L'île de Saint - Maurice, qui appartient aux Hollandois, fournit aussi une partie des ébenes qu'on employe en Europe.

Les auteurs & les voyageurs ne sont point d'accord sur l'arbre dont on tire l'ébene noir; suivant quelques - unes de leurs observations, on pourroit croire que c'est une sorte de palmier. Le plus digne de foi est M. de Flacourt, qui a résidé pendant plusieurs années à Madagascar en qualité de gouverneur. Il nous assûre que cet arbre devient très - grand & très - gros; que son écorce est noire, & ses feuilles semblables à celles de notre myrte, d'un verd - brun foncé.

Tavernier nous atteste que les habitans des Isles ont soin d'enterrer leurs arbres lorsqu'ils sont abattus, pour les rendre plus noirs. Le P. Plumier parle d'un autre arbre d'ébene noir qu'il a découvert à Saint Domingue, & qu'il appelle spartium portulacoe foliis aculeatum ebeni materioe. L'île de Candie produit aussi un petit arbrisseau connu des Botanistes sous le nom d'ebenus cretica.

Pline & Dioscorides disent que le meilleur ébene vient d'Éthiopie, & le plus mauvais, des Indes; Théophraste préfere au contraire celui des Indes. De toutes les couleurs d'ébenes, le noir est le plus estimé. L'ébene le plus beau est noir comme jayet, [p. 214] sans veine & sans écorce, très - pesant, astringent, & d'un goût âcre.

Son écorce infusée dans de l'eau, est, dit - on, bonne pour la pituite & les maux vénériens; c'est ce qui a fait que Matthiolus a pris le guaïac pour une sorte d'ébene. Lorsqu'on en met sur des charbons allumés, il s'en exhale une odeur agréable. L'ébene verd prend aisément feu, parce qu'il est gras: lorsqu'on en froste une pierre, elle devient brune. C'est de ce bois que les Indiens font les statues de leurs dieux & les sceptres de leurs rois. Pompée est le premier qui en ait apporté à Rome, après avoir vaincu Mithridate. Aujourd'hui que l'on a trouvé tant de manieres de donner la couleur noire à des bois durs, on employe moins d'ébene qu'autrefois.

L'ébene verd se trouve à Madagascar, à Saint - Maurice, dans les Antilles, & sur - tout dans l'île de Tobago. L'arbre qui le produit est très - touffu; ses feuilles sont unies, & d'un beau verd: sous sa premiere écorce il y en a une seconde, blanche, de la profondeur de deux pouces; le reste, jusqu'au coeur, est d'un verd soncé, tirant sur le noir: quelquefois on y rencontre des veines jaunes. L'ébene ne sert pas seulement aux ouvrages de mosaïque, on l'employe encore dans la teinture, & la couleur qu'on en tire est un très - beau verd.

Quant à l'ébene rouge, appellée aussi grenadille, on n'en connoît guere que le nom.

Les Ebénistes, les Tabletiers, &c. font souvent passer pour de l'ébene le poirier & d'autres bois, en les ébénant ou leur donnant la couleur noire de l'ébene. Pour cet effet ils se servent d'une décoction chaude de noix de galles, de l'encre à écrire, d'une brosse rude, & d'un peu de cire chaude qui fait le poli; d'autres se contentent de les chauffer ou brûler. Dict. de Comm. de Trévoux, & Chambers.

Ebene fossile (Page 5:214)

Ebene fossile, (Hist. nat.) Agricola & quelques autres Naturalistes ont donné ce nom à une espece de terre alumineuse fort noire, à cause de sa ressemblance avec le bois d'ébene. Peut - être aussi est - ce une espece de terre bitumineuse, analogue au jayet. ( - )

EBENFORT (Page 5:214)

EBENFORT, (Géog. mod.) ville de l'archiduché d'Autriche en Allemagne.

EBENISTE (Page 5:214)

EBENISTE, s. m. Menuisier qui travaille en ébene. On donne le même nom à ceux qui font des ouvrages de rapport, de marqueterie & de placage, avec l'olivier, l'écaille & autres matieres.

Ces matieres coupees ou sciées par feuilles, sont appliquées avec de la bonne colle d'Angleterre sur des fonds faits de moindres bois, où elles forment des compartimens. Voyez Marqueterie.

Quand les feuilles sont plaquées, jointes & collées, on laisse la besogne sur l'établi; on la tient en presse avec des goberges, jusqu'à ce que la colle soit bien seche. Les goberges sont des perches coupées de longueur, dont un bout porte au plancher, & dont l'autre est fermement appuyé sur la besogne avec une cale ou coin mis entre l'ouvrage & la goberge.

Les Ebénistes se servent des mêmes outils que les autres Menuisiers; mais comme ils employent des bois durs & pleins de noeuds, tels que les racines d'olivier, de noyer & autres, qu'ils appellent bois rustiques, ils ont des rabots autrement disposés que dans la Menuiserie ordinaire, qu'ils accommodent eux - mêmes selon qu'ils en ont besoin; ils en font dont le fer est demi - couché, d'autres où il est debout, & d'autres dont les fers ont des dents. Lorsqu'ils travaillent sur du bois rude, ils se servent de ceux dont le fer est à demi - couché: si le bois est extraordinairement rude & dur, ils employent ceux dont le fer est debout; & lorsque la dureté du bois est si excessive qu'ils craignent de l'éclater, ils se servent de ceux qui ont de petites dents, comme des limes ou truelles bretées, afin de ne faire que comme limer le bois, ce qui sert aussi à le redresser.

Lorsqu'ils ont travaillé avec ces sortes d'outils, ils en ont d'autres qu'ils nomment racloirs, qui s'affutent sur une pierre à huile; ils servent à emporter les raies ou bretures que le rabot debout & celui à dents ont laissées, & à finir entierement l'ouvrage. Dict. de Comm. & Chambers.

EBERBACH (Page 5:214)

EBERBACH, (Géog. mod.) ville du palatinat du Rhin, sur le Neckre en Allemagne.

EBERSTEIN (Page 5:214)

EBERSTEIN, (Géog. mod.) partie de la Soüabe en Allemagne; elle a titre de comté: le château d'Eberstein en est le chef - lieu.

EBIONITES (Page 5:214)

EBIONITES, s. m. pl. (Théolol.) anciens hérétiques qui parurent dans le premier siecle de l'Eglise, & qui entr'autres choses nioient la divinité de J. C. Voyez Ariens. La plus commune opinion est que leur chef s'appelloit Ebion, & qu'ils en ont tiré leur nom: ils parurent vers l'an 75 de J. C.

Selon quelques - uns, le mot Ebionites vient du mot hébreu ebion, qui signifie pauvre, & fut donné à ces hérétiques à cause des idées basses qu'ils avoient de J. C. étymologie un peu forcée.

Les Ebionites se disoient disciples de S. Pierre, & rejettoient S Paul, sur ce qu'il n'étoit pas Juif d'origine, mais un Gentil prosélyte. Ils observoient, comme les fideles, le dimanche, donnoient le baptême & consacroient l'Eucharistie, mais avec de l'eau seule dans le calice. Ils soûtenoient que Dieu avoit donné l'empire de toutes choses à deux personnages, au Christ & au diable; que le diable avoit tout pouvoir sur le monde présent, le Christ sur le siecle futur; que le Christ étoit comme l'un des anges, mais avec de plus grandes prérogatives; que Jesus étoit né de Joseph & de Marie par la voie de la génération, & qu'ensuite, à cause de ses progrès dans la vertu, il avoit été choisi pour fils de Dieu par le Christ, qui étoit descendu en lui d'en - haut en forme de colombe. Ils ne croyoient pas que la foi en Jesus - Christ fût suffisante pour le salut, sans les observances légales, & se servoient de l'évangile de S. Matthieu, qu'ils avoient tronqué, sur - tout en en retranchant la généalogie. Ils retranchoient aussi divers autres endroits des Ecritures, & rejettoient tous les prophetes depuis Josué, ayant en horreur les noms de David, Salomon, Isaïe, Ezéchiel, Jéremie, &c. ce qui, pour le dire en passant, prouve combien ils étoient différens des Nazaréens, avec lesquels on les a quelquefois confondus; car les Nazaréens recevoient comme Ecritures - saintes tous les livres contenus dans le canon des Juifs. Enfin les Ebionites adoroient Jérusalem comme la maison de Dieu: ils obligeoient tous leurs sectateurs à se marier, même avant l'âge de puberté, & permettoient la polygamie. Fleuri, hist. ecclés. tome I. liv. II. tit. xlij. pag. 236 & suiv. (G)

EBIZELER (Page 5:214)

EBIZELER, dans l'Horlogerie & les autres arts méchaniques, signifie la même chose que chamfriner. Voyez Chamfriner.

EBOTTER (Page 5:214)

EBOTTER, est le même qu'éteter. Voy. Eteter.

EBOULER (Page 5:214)

EBOULER, v. act. & neut. (Jardin.) se dit d'une terrasse, d'un mur ou d'une berge de terre tombée faute de soûtien ou de bonne construction. (K)

EBOUGEUSE (Page 5:214)

* EBOUGEUSE, s. f. (Manuf. en laine.) femme qu'on employe dans ces manufactures, à ôter avec des pincettes de fer, les noeuds, pailles & bourats qui se trouvent aux étoffes au sortir du métier.

EBOURGEONNER (Page 5:214)

EBOURGEONNER, v. act. (Jardin.) L'ébourgeonnement est l'art de supprimer avec autant d'oeconomie que de connoissance, les bourgeons surnuméraires d'un arbre, pour lui donner une belle forme, contribuer à sa santé & à sa fertilité: c'est le but de l'ébourgeonnement.

C'est encore par le moyen de l'ébourgeonnement

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