ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"211"> ras & les engorgemens qu'elle formera, ne seront pas fort considérables: il en résultera une crasse farineuse, comme dans ce que nous nommons peignes secs. Est - elle chargée de beaucoup de parties sulphureuses, qui par l'évaporation de ce qu'il y avoit de plus tenu & de plus aqueux, s'unissent & se dessechent, & ses sels sont - ils fortement embarrassés & émoussés par ces parties? elle produira des croûtes: c'est ce que nous voyons dans les arrêtes ou queues de rat crustacées. Enfin est - elle imprégnée de beaucoup de sels dont l'action se développe, attendu le peu de parties sulphureuses qu'elle contient, & qui seules pourroient y former obstacle? elle déchirera, elle rongera le tissu de la partie où elle sera arrêtée, les houpes nerveuses & les petits vaisseaux cutanés, corrodés; l'animal ressentira ou des douleurs ou des picotemens incommodes: il en découlera une sanie plus ou moins épaisse, & plus ou moins foetide: & telle est celle qui suinte dans la maladie qui fait l'objet de cet article, dans les arrêtes humides, dans les peignes avec écoulement, & dans toutes les autres affections qui ne partent que d'une seule & même source. Que si d'un autre côté ces maladies auxquelles non - seulement le vice de la lymphe, mais encore l'obstruction des tuyaux excrétoires donnent lieu, ont été simplement occasionnées par des causes externes, capables de favoriser cette obstruction, elles seront plus aisément vaincues; & ces causes externes n'étant que la crasse, la boue, & d'autres matieres irritantes, il s'ensuit que nous pouvons placer, sans crainte de nous égarer, les porreaux & les javarts dans la même cathégorie, soit que nous les envisagions comme ayant leur principe dans l'intérieur, soit que nous les considérions comme provenant de l'extérieur. Du reste, s'il y a cause externe & cause interne tout ensemble, le mal sera plus rebelle: mais le succès ne sauroit en être douteux. J'avoue cependant que les eaux ont été quelquefois suivies de maux extremement dangereux, comme de fics, ou crapauds, de javarts encornés, &c. Mais cet évenement n'a rien d'étonnant, lorsque l'on considere que toutes les maladies qui ont jusqu'ici extérieurement attaqué l'animal, n'ont été combattues qu'avec des remedes externes, comme si la cause ne résidoit pas dans l'intérieur: or s'attacher simplement à dessécher des eaux, des solandres, des crevasses, &c. c'est pallier le mal, c'est négliger d'aller à son principe, c'est détourner seulement, & jetter sur d'autres parties l'humeur, qui ne peut acquérir que des degrés de perversion, capables de susciter des maladies véritablement funestes.

On doit débuter dans le traitement de celle - ci, par les remedes généraux, & non par l'application des dessiccatifs, plûtôt nuisibles dans les commencemens, que salutaires; il faut conséquemment pratiquer une legere saignée à la jugulaire; le même soir du jour de cette saignée, donner à l'animal un lavement émollient, afin de le disposer au breuvage purgatif qu'on lui administrera le lendemain matin, & dans lequel on n'oubliera point de faire entrer l'aquila alba, ou le mercure doux. Selon les progrès du mal, on réitérera le breuvage, que l'on fera toûjours précéder par le lavement émollient. Le cheval suffisamment évacué, on le mettra à l'usage du cro<-> cus metallorum, donné chaque matin dans du son (car on lui retranchera l'avoine) à la dosé de demi - once, dans laquelle on mêlera d'abord trente grains d'oethiops minéral fait sans feu, que l'on augmentera chaque jour de cinq grains jusqu'à la dose de soixante; on continuera le crocus & l'oethiops à cette même dose de soixante grains, encore sept ou huit jours, plus ou moins, felon les effets de ces médicamens: effets dont on jugera par l'inspection des parties, sur lesquelles le mal avoit établi son siége. La tisane des bois est encore, dans ces sortes de cas, d'un très grand secours; on fait bouillir de salsepareille, squine, sassafras, gayac, égale quantité, c'est - à - dire trois onces de chacun, dans environ quatre pintes d'eau, jusqu'à réduction de moitié; on passe cette décoction; on y ajoûte deux onces de crocus metallorum; on remue, & l'on agite bien le tout; on humecte le son que l'on présente le matin à l'animal, avec une chopine de cette tisane que l'on charge plus ou moins proportionnément au besoin & à l'état du malade; & si le cheval refusoit cet aliment ainsi détrempé, on lui donneroit la boisson avec la corne. La poudre de vipere n'est pas d'une moins grande resiource: on prend des viperes desséchées, on les pulvérise, & l'on jette la poudre d'une vipere entiere, chaque jour, dans le son. Souvent elle répugne au cheval: alors on la mêle avec du miel, & l'on en fait plusieurs pilules, que l'on fait avaler à lianimal.

Quant aux remedes qu'il convient d'employer extérieurement, on ne doit jamais en tenter l'usage, que lorsque l'animal a été suffisamment évacué, & qu'on l'a tenu quelques jours à celui du crocus & de l'oethiops, ou de la tisane, ou des viperes. Jusquelà il suffit de couper le poil, dégraisser la partie malade, & il est important de laisser fluer la matiere morbisique; mais une partie de cette même matiere s'étant échappée au moyen des purgatifs, & par les autres médicamens qui ont provoqué une plus abondante secrétion de l'humeur perspirable, il est tems alors d'en venir aux remedes externes: ceuxci ne peuvent être suggérés que par le plus ou le moins de malignité des symptomes qui se manifestent au - dehors. Il est rare qu'après l'administration des médicamens que j'ai prescrits, ils se montrent tels qu'on les a vûs; souvent l'enflûre est dissipée, la partie se desseche d'elle - même, & il ne s'agit alors que de la laver avec du vin chaud, & de la maintenir nette & propre: quelquefois aussi on apperçoit encore un leger écoulement: dans cette circonstance il s'agit de substituer au vin dont on se servoit, de l'eau - de - vie & du savon; & si le flux est plus considérable, on bassinera l'extrémité affectée avec de l'eau, dans laquelle on aura fait bouillir de la couperose blanche & de l'alun, ou avec de l'eau seconde; & l'on ne craindra pas de repurger l'animal, qui parviendra à une entiere guérison sans le secours de cette foule de recettes d'eaux, d'emmiellures, & d'onguens, vainement prescrits par M. de Soleysel, & par Gaspard Saunier.

J'ai observé qu'il peut arriver que la liaison du sabot & de la couronne commence à se détruire: alors on desséchera les eaux à cet endroit seul, en y mettant de l'onguent pompholix, & on les laissera fluer par - tout ailleurs, jusqu'au moment où on pourra recourir aux remedes externes que j'ai recommandés. Il peut se faire aussi qu'ensuite des érosions & des plaies faites conséquemment à la grande acrimonie de l'humeur, les chairs surmontent: alors on se servira de legers caustiques, que l'on mêlera avec de l'aegyptiac pour les consumer, & on suivra dans le traitement la même méthode que dans celui des plaies ordinaires.

Les eaux qui endommagent quelquefois la queue, qui occasionnent la chûte des crins dont le tronçon est garni, & qui en changent la couleur, doivent être regardées comme une humeur dartreuse, contre laquelle on procédera en employant les remedes avec lesquels on a combattu les autres eaux. Cette sorte de dartre qui reconnoît les mêmes causes, est quelquefois tellement opiniâtre, que je n'ai pû la dissiper qu'en frottant tout le tronçon dont j'avois fait couper les crins avec l'onguent napolitain, après néanmoins avoir administré intérieurement les remedes généraux & spécifiques. [p. 212]

La crainte de ne pas trouver l'occasion de parler dans le cours de cet ouvrage, des arrêtes ou queues de rat, des crevasses, & de la crapaudine humorale, m'oblige à en dire un mot ici; d'autant plus que ces maladies ayant, ainsi que je l'ai remarqué, le même principe que celle sur laquelle je viens de m'étendre, ne demandent pas un traitement différent.

Le siége des arêtes ou queues de rat est fixé sur la partie postérieure de la jambe, c'est - à - dire le long du tendon. Il en est de deux especes: les unes sont crustacées: les autres coulantes. Les premieres sont sans écoulement de matiere; les secondes se distinguent par des croûtes humides & visqueuses, qui laissent des impressions dans le tissu de la peau, d'où il découle une sérosité ou une lymphe roussâtre, âcre, & corrosive, qui ronge communément les tégumens. Ces croûtes qui rarement affectent les extrémités antérieures, & qui sont plus ou moins élevées, sont appellées, par quelques personnes, des grappes.

Les crevasses sont situées dans le pli des paturons, soit au - devant, soit au derriere de l'animal; elles sont comme autant de gersures ou de fentes, d'où suintent des eaux plus ou moins foetides, & qui sont accompagnées souvent d'enflûre & d'une inflammation plus ou moins forte. Quelques - uns les confondent avec ce que nous nommons mules traversines: mais l'erreur est d'autant plus excusable, que les unes & les autres ne different que par la situation; car les dernieres s'annoncent par les mêmes signes dans le pli de l'articulation du paturon avec le boulet. L'onguent pompholix succédant aux remedes intérieurs, est un dessiccatif des plus convenables & des plus efficaces.

La crapaudine humorale naît le plus souvent de cause interne, & elle est infiniment plus dangereuse que cette sorte d'ulcere que nous appellons du même nom, & qui ne provient que d'une atteinte que le cheval se donne lui - même à l'extrémité du paturon sur le milien de cette partie, en passageant & en chevalant: cette atteinte se traite de la même maniere que les plaies. Quant à la crapaudine dont il est question, elle est située comme l'autre sur le devant du paturon, directement au - dessus de la couronne: d'abord on apperçoit sur cette partie une espece de gale d'environ un pouce de diametre, le poil tombe, & la matiere qui en découle est extrèmement puante; elle est même quelquefois si corrosive & tellement âcre, qu'elle sépare l'ongle & qu'elle provoque la chûte du sabot. Voyez Piés. On conçoit par conséquent combien il importe d'y remédier promptement, & d'en arrêter les progrès; ce que l'on ne peut faire qu'au moyen des médicamens ordonnés pour les eaux. Elle produit encore des soies ou piés de boeuf. Voyez Soies, Piés, &c. (e)

Eau (Page 5:212)

Eau, chez les Joailliers, est proprement la couleur ou l'éclat des diamans & des perles. Elle est ainsi appellée, parce qu'on croyoit autrefois qu'ils étoient formés d'eau. Voyez Pierre précieuse, &c.

Ainsi on dit, cette perle est d'une belle eau. Voyez Perle. L'eau de ce diamant est trouble. Voyez Diamant.

Ce terme s'employe aussi quelquefois, quoique moins proprement, pour signifier la couleur d'autres pierres précieuses. Voyez Pierre précieuse, &c. Chambers.

Eau (Page 5:212)

* Eau, (donner l') Drap. Teintur. Tann. Chapel. Cette maniere de parler est synonyme à lustrer ou à apprêter. On lustre une étoffe en la mouillant légerement, & en la passant, soit à la presse, soit à la calendre à froid ou à chaud.

Eau (Page 5:212)

Eau, (donner une) Plumas. c'est passer les plumes naturellement noires dans un bain de teinture, moins pour les teindre que pour les lustrer, & leur communiquer plus d'éclat.

Eau - forte (Page 5:212)

Eau - forte, (jetter l') Relieur. On met l'eau<-> forte mitigée avec trois quarts d'eau sur le veau qui couvre les livres, lorsque l'on veut faire paroître sur le veau de grosses ou petites taches, ou d'autres figures, selon que le relieur la dirige. Elle imite aussi les taches du caffé au lait, quand la jaspure est plus serrée.

Les cartons & le veau étant battus, on glaire le livre; & quand la glaire est seche, on jette l'eau - forte par grosses ou petites gouttes. On dit, jetter l'eau<-> forte.

Eau de senteur (Page 5:212)

Eau de senteur, (Distillat.) On appelle ainsi la partie odoriférante de différentes substances, telles que l'orange, la mille - fleur, le nard, le napse, la rose, l'oeillet, &c. qui en sont extraites par la distillation ou l'infusion, ou l'expression, que les distillateurs de profession & les parfumeurs vendent, ou dont ils se servent pour donner de l'odeur à leurs marchandises. Voyez l'article Distillation.

EAUSE (Page 5:212)

EAUSE, (Géog. mod.) ville d'Armagnac en Gascogne. C'est la capitale de l'Eausan. Long. 17. 42. lat. 43. 56.

EB

EBARBER (Page 5:212)

EBARBER, v. act. terme de Fondeur de caracteres d'Imprimerie; c'est ôter avec un canif les bavures qui s'échappent quand le moule où l'on a fondu la lettre n'est pas exactement fermé, & que le visiteur content de la fonte de la lettre en a fait la rompure, c'est - à - dire qu'il a assez paré le jet de la lettre qui n'y tient que par un petit lien gros à peine d'une demi-ligne. Lorsque la lettre a été ébarbée, on l'écrene, si elle est de nature à être écrenée. Voyez Ecrener; voyez aussi les Planches du Fondeur de caracteres.

Ebarber (Page 5:212)

Ebarber, en terme de Doreur, c'est ôter les parties superflues qui excedent le relief d'une piece d'ouvrage. On ébarbe à la lime. Voyez Lime.

Ebarber (Page 5:212)

* Ebarber, (Manufact. en drap.) c'est couper au ciseau les grands poils qui excedent les bords des lisieres à toutes les étoffes en laine qui les ont étroites. On donne cette façon aux étoffes en blanc avant la teinture; on ne la donne aux autres qu'au sortir de la presse c'est communément l'ouvrage des garcons drapiers.

Ebarber (Page 5:212)

Ebarber, (à la Monnoie) c'est couper ou unir à - peu près les lames brutes, après qu'elles sont refroidies & sorties des moules; on se sert de serpes pour emporter les parties qui bavent le long des lames lors de la fonte.

Ebarber (Page 5:212)

Ebarber, terme de Papeterie; c'est rogner légerement avec de gros ciseaux les mains de papier, avant que de les empaqueter par rames. Voyez Papier.

EBARBOIR (Page 5:212)

EBARBOIR, s. m. (Chauderonnerie, & autres Arts où le terme & l'opération d'ébarber ont lieu.) pent instrument de fer un peu courbe par le bout & tres tranchant, à l'usage des droüineurs ou des petits chauderonniers qui courent la campagne. Ils s'en servent pour ébarber les cuilleres & les salieres d'étain qu'ils fondent dans des moules de fer qu'ils portent avec eux. Voyez Chauderonnier.

EBARBURES & REBARBES (Page 5:212)

EBARBURES & REBARBES, s. f. pl. (Gravûre en cuivre.) Ce sont de petites levres qui se forment sur la planche à chaque coup de burin que donne le graveur, & qu'il abat de tems en tems avec le ventre d'un burin tranchant.

EBAROUI (Page 5:212)

EBAROUI, adj. (Marine.) Vaisseau ébaroüi se dit d'un bâtiment qui pour avoir été exposé trop longtems aux grandes sécheresses & à l'ardeur du soleil, se trouve assez desseché pour que les bois travaillent, & que les bordages en se retirant fassent entr'ouvrir les coutures. Pour éviter cet inconvénient, on fait jetter beaucoup d'eau de tous côtés pour bien mouiller & abreuver les bois. (Z)

EBAUCHE, ESQUISSE (Page 5:212)

* EBAUCHE, ESQUISSE, s. f. termes techniques.

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