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La dyspepsie amene indispensablement à sa suite
une nouvelle génération d'humeurs putrides, des
crudités, des nausées, le vomissement, le dégoût,
des coliques, des diarrhées, l'affection coeliaque, la
dyssenterie, la cachexie, la pâleur, la foiblesse, la
langueur des organes de la respiration, le marasme,
l'enflure, & plusieurs autres maladies. Il y a dans
l'oeconomie animale, comme dans l'oeconomie politique,
un enchaînement de maux qui naissent d'un
premier vice dans le principe, dont la force entraîne
tout. Article de M. le Chevalier
DYSPNÉE (Page 5:177)
DYSPNÉE, s. f. (Medecine.) terme d'art francisé,
composé de
DYSSENTERIE (Page 5:177)
DYSSENTERIE, s. f. (Med.) ce mot est employé
en Medecine pour désigner une maladie des intestins: mais il est pris en différens sens par différens
auteurs. Il est composé de deux mots grecs,
Mais lorsqu'il se joint à la diarrhée des douleurs
d'entrailles, qui sont appellées en grec
Et comme dans ce cas elle a lieu, à cause que la tunique interne des intestins étant dépouillée de la mucosité qui les enduit naturellement par la durée de la diarrhée, ou par l'âcrete des matieres, est exposée à être excoriée, rongée, ensorte qu'il se mêle du sang avec la matiere du cours de ventre, quelques auteurs ont souvent restraint la signification du mot dyssenterie, pour exprimer seulement des fréquentes déjections des matieres sanguinolentes.
La description que donne Celse de la dyssenterie,
qu'il appelle tormina, est favorable à ce sentiment.
Mais cette espece de déjection sanglante qui se fait sans douleur & sans tenesme, doit être rapportée à plus juste titre à la diarrhée.
Il résulte de ce qui vient d'être dit, que le flux de
sang par l'anus ne doit pas être regardé comme le signe
caractéristique de la dyssenterie, puisque dans
cette maladie on observe que les déjections sont principalement
mêlées des matieres muqueuses, bilieuses,
attral ilaires, avec un tenesme très - fatiguant &
des tranchées très - violentes: ce sont ces derniers
symptomes qui la distinguent de la diarrhée proprement
dite, & de toute autre maladie qui peut y avoir
rapport, comme le flux hépatique, hémorrhoïdal, &c.
Voy.
La dyssenterie, dit Sydenham, s'annonce ordinairement par un frisson, qui est suivi de chaleur; on commence ensuite à ressentir des tranchées dans les boyaux: les déiections sont glaireuses, les malades souffrent beaucoup en allant à la selle, les matieres sont mêlées de sang, & quelquefois il n'y en a point. Néanmoins si les déjections sont fréquentes, si les tranchées continuent avec l'évacuation des matieres muqueuses, cette maladie doit toûjours être regardée comme une dyssenterie véritable; par conséquent il n'est pas de l'essence de la dyssenterie qu'elle soit accompagnée de flux de sang, qui peut aussi avoir souvent lieu, comme il a été dit, sans qu'il y ait dyssenterie.
Tout ce qui peut causer une forte irritation aux fibres nerveuses des intestins, en excorier les tuniques, le plus souvent après avoir emporté la mucosité qui les tapisse & les défend contre l'impression des âcres; tout ce qui peut produire cet effet au point d'exulcérer la cavité des boyaux, établit les causes de la dyssenterie: ainsi elles peuvent être externes ou internes. Parmi les externes sont les alimens âcres, susceptibles de se corrompre aisément; les fruits cruds, dont on fait un usage trop fréquent, & pris trop copieusement; les crudités des premieres voies; les boissons spiritueuses, fortes, caustiques; les remedes trop actifs, comme les purgatifs mochliques administrés mal - à - propos; les poisons corrosifs; & en un mot, tout ce qui peut dissoudre la mucosité des boyaux, & mettre leur surface interne à découvert, exposée à l'impression de tous les irritans qui peuvent être portés dans le canal intestinal, & qui constituent les causes internes de la dyssenterie, tellès que toutes les humeurs bilieuses, jaunes, vertes, noires, pures, ou différemment corrompues & mêlées avec d'autres humeurs âcres, rongeantes, qui peuvent être déposées dans cette cavite, ou dans les vaisseaux secrétoires qui entrent dans la composition de ses parois, ou symptomatiquement, ou par l'effet de quelque crise, y étant dérivées de tous les visceres voisins, & de toutes les autres parties du corps, telles que les matieres purulentes, acrimonieuses, jekoreuses, sanieuses, fournies par quelque abcès de la substance des intestins, ou des parties d'où elles peuvent y parvenir.
Les impressions dolorifiques mordicantes qui se font sur les tuniques des intestins, sont à peu - près semblables à celles qui excitent sur la surface du corps des pustules en forme d'excoriations, qui dé<pb-> [p. 178]
Il est difficile de déterminer absolument quelle est la nature de la matiere morbifique qui établit la dys<-> senterie, & de la distinguer d'avec celle qui donne lieu aux diarrhées simples. On ne peut dire autre chose, sinon qu'elle est certainement plus âcre; mais cela ne suffit pas: car il devroit en résulter qu'elle exciteroit plus fortement la contraction des intestins, & donneroit par - là lieu à ce qu'elle seroit évacuée plus promptement; il faut donc qu'avec cette plus grande acrimonie, elle ait plus de tenacité, qu'elle soit plus grossiere, qu'elle s'attache plus fortement & plus opiniâtrément aux parois des intestins, qu'elle y fasse pour ainsi dire l'effet des vésicatoires, comme les cantharides, ensorte qu'elle puisse ronger la substance de leurs membranes, & les détruire; comme il arrive lorsque la dyssenterie est à son plus haut degré de malignité.
Il y a lieu de soupçonner avec Sennert, en réfléchissant sur cette activité extraordinaire de l'humeur dyssenterique, qui quoiqu'en apparence moins vitiée que bien d'autres humeurs que l'on rend par la voie des selles dans d'autres maladies, produit cependant des effets plus violens; que cette humeur a une analogie particuliere avec les parties sur lesquelles elle agit; qu'elle les pénetre plus aisément qu'une autre. Comme le poisson appellé lievre marin a une qualité venéneuse, par laquelle il affecte plûtôt les poumons qu'aucun autre organe, les cantharides agissent plus particulierement sur les reins; les purgatifs portent leur action sur les boyaux, non seulement quand ils sont avalés, mais appliqués extérieurement, flairés, &c. de même non - seulement l'humeur peccante qui est dans les boyaux, mais encore les miasmes qui contribuent à établir la contagion dyssenterique, tels que ceux qui s'exhalent des corps affectés de cette maladie, de leurs excrémens, &c. également portés avec l'air sur la peau, sur la membrane pituitaire dans les poumons, dans l'estomac, dans les intestins, n'agissent que sur ceux - ci.
On ne peut guere rendre raison de cette prédilection, mais il suffit d'être bien assûré que le fait est tel. La table des rapports de M. Geoffroy n'est pas contestée pour les expériences dont il y est question: mais la théorie n'en est pas mieux établie pour cela. L'attraction, l'analogie, ne sont encore presque que des mots, quand il s'agit de porter des lumieres à l'esprit; mais si l'attraction, l'analogie, ou les effets que l'on attribue à ces causes, que quelques physiciens veulent encore regarder comme occultes, sont bien démontrés, qu'importe le comment de ces opérations de la nature, pourvû que nous ayons des connoissances proportionnées à nos besoins? Il est fort peu utile que notre simple curiosité soit satisfaite.
Ce qui vient d'être dit à l'égard de la dyssenterie
contagieuse, peut aussi être appliqué à toutes autres
maladies épidémiques, dont les unes semblent affecter
une partie, les autres une autre; comme l'expérience
le prouve par rapport aux catarrhes, aux angines,
aux péripneumonies, aux pleurésies, aux
éruptions cutanées. La cause qui les produit agit,
dans le tems où une de ces maladies regne, immédiatement
sur la partie qui en devient le siége, &
non sur toute autre. V.
On observe dans la dyssenterie, que la matiere des déjections est presque toute muqueuse; il s'en ramasse une grande quantité de celle qui est détachée
Dans les épidémies, & dans les cas où la dyssen<-> terie est la maladie essentielle, la cause semble devoir principalement agir à l'extérieur des vaisseaux qui composent les tuniques des boyaux: mais lorsqu'elle est un symptome de maladie, qu'elle a lieu par un transport de matiere morbisique dans les couloirs des intestins, alors il est vraissemblable qu'elle agit le plus communément dans l'intérieur même des vaisseaux; elle y croupit, elle les ronge, les perce, & les vaisseaux voisins: d'où le flux de sang, qui suit les douleurs, les tranchées. Si la même chose arrive dans presque tous les points d'une certaine étendue de boyaux, il en résulte que n'y ayant presque aucun vaisseau entier, la partie sphacélée & gangrenée tombe en lambeaux, que l'on rend par les selles; ce qui annonce la fin prochaine de la maladie & de la vie. Le même effet arrive cependant aussi par l'écoulement de la bile qui se répand sur la surface des intestins, avec des qualités morbifiques, âcres, corrosives, dans les fievres malignes, &c.
Avant que de finir sur les causes de la dyssenterie,
il y a quelque chose à dire de celles qu'on appelle
procathartiques ou occasionelles, telles que la mauvaise
disposition de l'air en général; ainsi Hippocrate annonce,
aphor. xj. sect. 3, que si l'hyver est plus froid
& plus sec qu'à l'ordinaire, & le printems pluvieux
& assez chaud, il y aura des dyssenteries en été; &
aphor. xij. de la même section il ajoûte:
Tout ce qui vient d'être dit des causes de la dys<-> senterie, est bien confirmé par les observations faites sur cette maladie, qui ont fourni les signes qui la caractérisent dans tous ses degrés, & par rapport aux différentes suites qu'elle peut avoir.
Charles Pison décrit de la maniere qui suit la dys<-> senterie. Dans cette maladie, dit - il, la matiere des déjections paroît d'abord être de la nature de la graisse mêlée de mucosités; ensuite elle présente des pellicules à demi - dissoutes en forme de raclures, comme de petits lambeaux d'épiderme; & enfin des portions de la propre substance de l'intestin, accompagnées des mucosités sanglantes, quelquefois d'une grande quantité des matieres purulentes; ensorte que les intestins sont d'abord raclés, ensuite rongés, & à la fin ulcérés. Ces trois degrés ne s'observent pas dans toute dyssenterie; ils ont lieu plus ou moins, selon le plus ou le moins de malignité de la cause.
La fievre n'est pas aussi toûjours jointe à cette ma<pb->
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