ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"171"> cave de cette membrane est tapissée par la pie - mere ou petite meninge. Voyez Meninge.

La dure - mere est. tres - adhérente à la base du crane & à ses sutures, par les fibres & les vaisseaux qu'elle envoye au péricrane. Voyez Cerveau & Crane.

Elle est attachée à la pie - mere & au cerveau par les vaisseaux qui passent de l'un à l'autre; elle fournit une tunique ou une enveloppe à tous les nerfs qui prennent leur origine du cerveau, aussi - bien qu'à la moelle de l'épine, & à tous les nerfs qui en viennent. Voyez Nerf.

Sa surface est remplie d'inégalités du côté du crane, & unie du côté du cerveau: c'est une double membrane, tissue de fortes fibres, que l'on peut voir évidemment sur son côté intérieur, mais très - peu visibles sur son côté extérieur qui regarde le crane. Elle a trois allongemens faits par la duplicature de ses membranes internes: la premiere ressemble à une faulx, c'est pourquoi on l'appelle saulx: la seconde sépare le cerveau du cervelet jusqu'à la moelle allongée, afin que le poids du cerveau ne puisse pas blesser le cervelet qui est dessous; cet allongement est très - fort & très - épais, & en grande partie osseux dans les animaux gloutons, à canse du mouvement violent de leur cerveau: la troisieme est la plus petite, & sépare en deux protubérances la substance extérieure des parties posterieures du cervelet. Voy. Duplicature, Faulx, & Cervelet.

Il y a dans la dure - mere plusieurs sinus ou canaux qui vont entre ses membrane, intérieures & extérieures: les quatre principaux sont, le sinus longitudinal; le second & le troisieme sont appellés sinus la<-> téraux, & le quatrieme le pressoir, torcular.

Outre ceux - là, il y en a plusieurs moins considérables dont les Anatomistes, tels que Duverney, Ridley, &c. font mention. Leur usage est de recevoir le sang des parties adjacentes qui viennent des veines auxquelles elles servent comme autant de troncs, & de le décharger dans les jugulaires internes. Voy. Sinus & Jugulaire.

Les vaisseaux de la dure - mere sont d'abord une branche de la carotide, quand elle est dans son long canal qui est dispersé dans la partie antérieure & inférieure de la dure - mere: 2°. une artere qui entre par le trou du crane, appellé trou épineux, trou de l'artere de la dure - mere; elle est dispersée sur les côtés de cette membrane, & va aussi haut que le sinus longitudinal; la veine qui accompagne les branches de cette artere, sort du crane par le trou déchiré, fo<-> ramen! aceratum: 3°. une branche de l'artere & veine vertébrale, qui passent par le trou postérieur de l'apophyse occipitale, où ils se dispersent dans la partie postérieure de la dure - mere; elle a aussi des nerfs qui viennent des branches de la cinquieme paire, ce qui lui donne un sentiment très - exquis.

Elle a un mouvement de systole & de diastole, qui est causé par les arteres qui entrent dans le crane. Il n'y a pas de doute que le grand nombre des arteres qui sont dans le cerveau, n'y contribuent plus que le petit nombre d'arteres qui lui sont particulieres, qui peuvent y aider un peu, quoique d'une maniere assez peu sensible, à cause qu'elles sont petites & en petit nombre.

Pachioni, depuis la conjecture de Willis, ensuite Baglivi & ses sectateurs, Hoffman, Sanctorini, & la plûpart des Stahliens, voyant la dure - mere garnie de fibres charnues, lui donnerent un mouvement propre, que le subtil Pachioni fait double, regardant la faulx du cerveau comme l'antagoniste de celle du cervelet; de sorte que, selon le même auteur, tantôt le cerveau seroit pressé par l'élevation de la tente ou du plancher, lorsque la faulx du cerveau se contracte au sinus longitudinal, & qu'en même tems il se fait un relâchement dans le cervelet; tantôt le cer<cb-> velet subiroit la même gêne, lorsque sa queue ou sa taulx tireroit le plancher, tandis que le cerveau est alors en liberté: Lancisi & Stancari donnerent dans cette hypothèse. Baglivi en imagina une autre; il affirma que la dure - mere étoit l'antagoniste du coeur. D'autres ne donnerent à la dure - mere qu'un mouvement communiqué par les arteres. Fallope, Vieussens, Bourdon, & Ridley même, prirent ce dernier parti. D'autres pensent que les propres arteres du cerveau lui donnent des secousses, & qu'il n'est point d'autres causes de ce mouvement d'espece de systole & de diastole, qu'ils croyent observer dans le cerveau. Ridley, Litre, Bohn, Fanton, Coiter, & quelques autres, sont les partisans de cette opinion. Boerhaave accorde le battement aux seuls vaisseaux de la dure - mere, auxquels Ridley avoit presque refusé tout mouvement, & le refuse au cerveau, ainsi que Fallope & Bourdon qui attestent qu'ils ne lui en ont jamais vû. Nous croyons qu'il suffira d'observer ici, que la dure - mere tient tres - sortement à toutes les sutures, au bord de l'os pétreux, aux éminences du crane qui soûtiennent les sinus falciformes & transverses, ensuite toute la circonférence des os du front, du multiforme, du devant & du derriere de la tête, & des temples, très - fermement sur - tout dans les jeunes sujets, fortement aussi dans les adultes, ou par ses deux lames, comme on le remarque le plus souvent, ou par une seule, quand l'autre quitte l'os (comme dans les réservoirs, à la glande pituitaire & ailleurs, où il y a des sinus): de sorte qu'on ne connoît pas que la dure - mere puisse, dans l'homme sain, s'écarter de l'os & s'en rapprocher. On en voit même l'impossibilité, aussi évidente que le jour en plein midi. Les cloisons & la faulx de la même membrane sont aussi immobiles, & le plancher se trouve plus souvent ossifié, dans les animaux principalement. Haller, comment.

L'usage de la dure - mere est d'envelopper le cerveau, la moelle de l'épine, & tous les nerfs; de séparer le cerveau en deux, & d'empêcher qu'il ne presse le cervelet.

Portion dure, dura portio; voyez l'article Portion & Nlrf. (L)

DURETAL (Page 5:171)

DURETAL, (Géog. mod.) petite ville d'Anjou en France. Elle est sur le Loir.

DURETE (Page 5:171)

DURETE, s. f. en Philosophie, designe une qualité qui se trouve dans certains corps, & qui fait que leurs parties se tiennent ensemble, desorte qu'elles résistent à leur séparation. Voyez Cohésion.

Dans ce sens le mot de dureté répond à ce que nous appellons solidité, par opposition à fluidité. V. Solidité & Fluidité.

A proprement parler, un corps est dur quand ses parties tiennent ensemble au point de ne pas plier, s'enfoncer ou se dissoudre à l'occasion d'une impulsion extérieure; de sorte que ces parties ne peuvent se mouvoir les unes par rapport aux autres, à moins qu'on ne brise le çorps qu'elles composent.

Dans ce sens, dureté est opposé à mollesse, qualité des corps dont les parties se dérangent aisément.

Au reste nous ne connoissons dans l'univers aucun corps qui soit parfaitement dur; en effet, tous les corps dont nous avons connoissance peuvent être brisés & réduits en pieces; & pressés fortement ils changent de figure, sans en excepter même les diamans les plus durs, les cailloux & les pierres, soit communes, soit précieuses. Quelques auteurs ont même prétendu démontrer à priori, qu'il ne pouvoit y avoir de corps absolument durs dans la nature; sur quoi voyez l'article Percussion, & l'éloge historique de M. Jean Bernoulli dans mes Mêlanges de littérature, 1793. tome I. page 288. Voyez aussi les mémoires de l'académie de Berlin, pour l'année 1751, pag. 331 & suiv. [p. 172]

Les Péripatéticiens regardent la dureté comme une qualité secondairé, prétendant qu'elle est l'effet de la sécheresse, qui est une qualité premiere. V. Qualité.

Les causes éloignées de la dureté, suivant les mêmes philosophes, sont le froid ou le chaud, selon la diversité du sujet: ainsi, disent - ils, la chaleur produit la sécheresse, & par conséquent la dureté dans la boue, & le froid fait le même effet sur la cire.

Les Epicuriens & les Corpuseulaires expliquent la dureté des corps par la figure des parties qui les composent, & par la maniere dont s'est faite leur union.

Suivant ce principe, quelques - uns attribuent la dureté aux atomes, aux particules du corps, qui, lorsqu'elles sont crochues, se tiennent ensemble & s'emboîtent les unes dans les autres; mais cela s'appelle donner pour réponse la question même: car il reste à savoir pourquoi ces parties crochues sont dures.

Les Cartésiens prétendent que la dureté des corps n'est produite que par le repos de leurs parties; mais le repos n'ayant point de force, on ne conçoit pas comment des parties qui sont simplement en repos les unes auprès des autres, peuvent être si difficiles à séparer.

D'autres attribuent la dureté à la pression d'un fluide; mais comment cette pression cause - t - elle la du<-> reté? quel est d'ailleurs ce fluide? voilà ce qu'on ne nous dit pas, ou qu'on nous explique fort mal: aussi les mêmes philosophes qui expliquent la dureté par l'action de ce fluide, s'en servent aussi pour expliquer la fluidité; tant les explications vagues sont commodes pour rendre raison du pour & du contre.

Les Newtoniens croyent que les particules premieres de tous les corps, tant solides que fluides, sont dures, & même parfaitement dures, de sorte qu'elles ne peuvent être cassées ni divisées par aucune puissance qui soit dans la nature. Voyez Matiere, Corps, Element , &c.

Ils ajoûtent que ces particules sont jointes & unies ensemble par une vertu attractive, & que, suivant les différentes circonstances de cette attraction, le corps est dur ou mou, ou même fluide. Voyez Attraction.

Si les particules sont disposées & appliquées les unes sur les autres, de maniere qu'elles se touchent par des surfaces larges, elles forment un corps dur, & cette dureté augmente à proportion de la largeur de ces surfaces: au contraire si les particules ne se touchent que par des surfaces très - petites, la foiblesse de l'attraction fait que le corps composé de telles particules, conserve toûjours sa mollesse.

Ce sentiment est peut - être, à certains égards, le plus vraissemblabre: en effet, on ne peut guere se dispenser d'admettre dans les particules des corps, une dureté originaire & primitive. On a beau dire que la dureté vient de l'union intime des parties, il reste à savoir si ces parties sont dures; & la question demeure toûjours la même, à moins qu'on n'admette dans ces particules une dureté essentielle, pour ainsi dire, & indépendante d'aucune cause extérieure.

J'ai dit plus haut que le sentiment des Newtoniens étoit, seulement à plusieurs égards, le plus vraissemblable; car on pourroit n'être pas entierement satisfait de cette attraction que les Newtoniens donnent pour la cause de la dureté. Nous avons déjà fait voir à l'article Adhérence, qu'on rapporte à l'attraction, peut - être sans beaucoup de fondement, la tenacité des parties des fluides: on peut appliquer àpeu - près le même raisonnement à la dureté des corps. Les particules intérieures d'un corps, celles qui ne sont pas fort près de sa surface, sont également attirées en tout sens, par conséquent dans le même cas que si elles ne l'étoient point du tout, & que si elles étoient dans un simple repos respectif les unes auprès des autres. On dira peut - être que les particules qui sont proches de la surface, sont attirées vers le dedans du corps, & pressent par ce moyen toutes les autres. Mais supposons cette surface recouverte en tout sens d'une enveloppe détachée, de la même matiere que le corps, & d'une épaisseur égale à la distance à laquelle l'attraction s'étend; & que cette enveloppe, quoique détachée, s'ajuste exactement sur la surface du corps, ensorte qu'elle en soit aussi proche que si elle y étoit adhérente; alors, 1°. les parties de la surface du corps seront également attirées en tout sens, & par conséquent ne peseront plus sur les autres, & neanmoins le corps restera toûjours dur: 2°. les parties de l'enveloppe paroîtroient devoir peser sur la surface, & y être fort adhérentes: c'est pourtant ce qui n'arrive pas.

Quelle est donc la cause de la dureté? nous ferons à cette question la même réponse qu'à plusieurs autres: on n'en sait rien. (O)

Dureté (Page 5:172)

Dureté, en termes de Medecine, signifie,

1°. Une espece de constipation, dans laquelle on a le ventre dur; ainsi on dit dans ce cas, dureté de ventre. Voyez Déjection & Constipation:

2°. Une diminution considérable de l'exercice de l'ouie, qui rend presque sourd; on appelle cette lésion de fonction, dureté d'oreille. Voyez Oreille, Ouie, Surdité :

3°. On appelle aussi duretés, en Medecine, certaines tumeurs ou callosités qui viennent à la peau dans différentes parties du corps, mais particulierement aux - mains & aux piés, où l'épiderme comprimé, froissé, se détache en partie de la peau, de maniere qu'il s'en forme un nouveau par - dessous, sans que le vieux soit entierement séparé. La compression ou le froissement continuant, détache encore la nouvelle couche d'épiderme; il s'en forme une troisieme, & ainsi de suite, ce qui forme un amas des différens feuillets d'épiderme fortement appliqués les uns aux autres, d'où résulte une élévation sur la surface de la peau, souvent circonscrite en forme de tumeur, qui devient quelquefois fort épaisse, profonde, & dure comme de la corne.

Il entre aussi des vaisseaux de la peau comprimés, oblitérés, dans la composition de ces sortes de tumeurs cutanées, lorsqu'elles sont considérables: elles se forment aux mains des travailleurs de terre, des ouvriers qui se servent d'instrumens d'une substance dure, qui compriment fortement & qui froissent la surface des parties molles des organes avec lesquels on les met en mouvement, en les serrant, en les pressant avec force. Voyez Durillon.

Ceux qui marchent souvent & long - tems, surtout à piés nuds, ont des duretés calleuses à la peau du talon, particulierement sur le bord postérieur.

Les cors qui viennent aux piés, par la compression de la peau sur les os, faite par la chaussure, sont des duretés de cette espece. Voyez Cor.

L'effet de ces duretés de la peau, est d'empêcher l'exercice du tact dans les parties où elles se trouvent; & si elles sont étendues sans circonscription sur toute la surface de la paume de la main ou de la plante des piés, elles émoussent le sentiment de ces parties, comme si elles étoient revêtues de gants ou d'une chaussure de cuir; tellement qu'elles ne reçoivent pas les impressions des corps solides ou liquides, assez chaudes pour exciter celle de brûlure sur toute autre partie à laquelle on les appliqueroit.

Ces duretés calleuses causent cependant quelquefois de la douleur, lorsqu'elles sont fortement pressées contre les parties molles sensibles auxquelles elles tiennent.

L'indication qui se présente pour la curation de ces affections cutanées, lorsqu'elles incommodent ou qu'elles blessent, consiste à employer tout qui est propre à les ramollir & à les emporter, en les raclant

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