ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"59"> manieres: savoir en or moulu, en or simplement en feuille, & en or haché.

La dorure d'or moulu se fait avec de l'or amalgamé avec le mercure dans une certaine proportion, qui est ordinairement d'une once de vif - argent sur un gros d'or.

Pour cette opération on fait d'abord rougir le creuset; puis l'or & le vif - argent y ayant été mis, on les remue doucement avec le crochet jusqu'à ce qu'on s'apperçoive que l'or soit fondu & incorporé au vifargent. Après quoi on les jette ainsi unis ensemble dans de l'eau, pour les appurer & laver; d'où ils passent successivement dans d'autres eaux, où cet amalgame qui est presque aussi liquide, que s'il n'y avoit que du vif - argent, se peut conserver très - long - tems en état d'être employé à la dorure. On sépare de cette masse le mercure qui n'est point uni avec elle, en le pressant avec les doigts à - travers un morceau de chamois ou de linge.

Pour préparer le métal à recevoir cet or ainsi amalgamé, il faut dérocher, c'est - à - dire décrasser le métal qu'on veut dorer; ce qui se fait avec de l'eauforte ou de l'eau seconde, dont on frotte l'ouvrage avec la grate - boësse: après quoi le metal ayant été lavé dans l'eau commune, on l'écure enfin legerement avec du sablon.

Le métal bien déroché, on le couvre de cet or mêlé avec du vif - argent que l'on prend avec la grate - boësse sine ou bien avec l'avivoir, l'étendant le plus également qu'il est possible, en trempant de tems en tems la grate - boësse dans l'eau claire, ce qui se fait à trois ou quatre reprises: ce qu'on appelle parachever.

En cet état le métal se met au feu, c'est - à - dire sur la grille à dorer ou dans le panier, au - dessous desquels est une poële pleine de feu qu'on laisse ardent jusqu'à un certain degré, que l'expérience seule peut apprendre. A mesure que le vif - argent s'évapore, & que l'on peut distinguer les endroits où il manque de l'or, on repare l'ouvrage, en y ajoûtant de nouvel amalgame où il en faut. Enfin il se grateboësse avec la grosse brosse de laiton; & alors il est en état d'être mis en couleur, qui est la derniere façon qu'on lui donne, & dont les ouvriers qui s'en mêlent conservent le secret avec un grand mystere: ce qui pourtant ne doit être guere différent de ce qu'on dira dans l'article du Monnoyage, de la maniere de donner de la couleur aux especes d'or.

Une autre méthode, c'est de faire tremper l'ouvrage dans une décoction de tartre, de soufre, de sel, & autant d'eau qu'il en faut pour le couvrir entierement, & de l'y laisser jusqu'à ce qu'il ait acquis la couleur qu'on desire, après quoi on le lave dans l'eau froide.

Pour rendre cette dorure plus durable, les doreurs frottent l'ouvrage avec du mercure & de l'eau - forte, & le dorent une seconde fois de la même maniere. Ils réiterent cette opération jusqu'à trois ou quatre fois, pour que l'or qui couvre le métal soit de l'épaisseur de l'ongle.

Dorure au feu avec de l'or en feuille. Pour préparer le fer ou le cuivre à recevoir cette dorure, il faut les bien grater avec le grateau, & les polir avec le polissoir de fer, puis les mettre au feu pour les bleuir, c'est - à - dire pour les échauffer, jusqu'à ce qu'ils prennent une espece de couleur bleue. Lorsque le métal est bleui, on y applique la premiere couche d'or que l'on ravale legerement avec un polissoir, & que l'on met ensuite sur un feu doux.

On ne donne ordinairement que trois couches ou quatre au plus, chaque couche étant d'une seule feuille d'or dans les ouvrages communs, & de deux dans les beaux ouvrages; & à chaque couche qu'on donne, on les remet au feu. Après la derniere cou<cb-> che, l'or est en état d'être bruni clair. Voyez les Pl. du doreur qui représentent tous les outils & opérations dont il est parlé dans cet article. Voyez aussi Félibien, dictionn. d'Architect. Peint. Sculpt. Voyez en<-> fin le dictionn. du Comm. & Chamb. Tous ces auteurs se sont suivis.

Dorure (Page 5:59)

Dorure sur parchemin, cuir, & autres ouvrages dont l'on sait tapisseries & tranches de livres: prenez trois livres d'huile de lin; vernis, de poix greque, de chaque une livre; demi - once de poudre de safran: faites bouillir tout ceci en une poîle plombée, jusqu'à ce qu'y trempant une plume, vous la retiriez comme brûlée; alors vous ôterez votre mixtion de dessus le feu, & vous prendrez une livre d'aloès hépatique, bon & bien pulvérisé, & la jetterez peu à peu dedans, observant de remuer avec un bâton, car autrement le mêlange monteroit: si malgré le mouvement il montoit, vous l'ôteriez du feu, & le laisseriez reposer; puis le remettriez, le laissant derechef bouillir, remuant toûjours avec le bâton. Lorsque tout sera bien incorporé, vous l'ôterez du feu, le laisserez reposer, puis le passerez par un linge dans un autre vaisseau, dans lequel vous le garderez. Quand vous voudrez l'employer pour dorer parchemin ou cuir, vous donnerez d'abord une assiette de blanc d'oeuf ou de gomme; vous appliquerez ensuite une feuille d'étain ou d'argent; vous coucherez par - dessus votre vernis tout chaud, & vous aurez aussi - tôt une couleur très - belle, que vous laisserez sécher au soleil: après quoi, vous imprimerez ou peindrez les couleurs qu'il vous plaira.

Maniere de dorer la tranche des livres. Pour dorer la tranche des livres, prenez la grosseur d'une noix de bol d'Arméme, la grosseur d'un pois de sucre candi, broyez bien le tout à sec & ensemble; ajoutez - y un peu de blanc d'oeuf bien battu, puis broyez derechef. Cela fait, prenez le livre que vous voudrez dorer sur la tranche; qu'il soit relié, collé, rogné, & poli; serrez - le fortement dans la presse à rogner, le plus droit & égal que faire se pourra; avez un pinceau, donnez une couche de blanc d'oeuf battu, que cette couche soit legere, laissez - la sécher, donnez une couche de la composition susdite; quand elle sera bien seche, polissez & raclez - la bien; & lorsque vous voudrez mettre l'or dessus, mouillez la tranche d'un peu d'eau claire avec le pinceau; puis sur le champ y appliquez les feuilles d'or ou d'argent: quand elles seront seches, vous les polirez avec la dent de loup. Cela fait, vous pourrez travailler dessus, tel ouvrage, marbrure, &c. qu'il vous plaira. Article de M. Papillon.

Dorure (Page 5:59)

Dorure sur cuir, sur argent, étain, & verre. Prenez un pot neuf bien plombé, de la grandeur qu'il vous plaira; ayez un fourneau; mettez dans le pot trois livres d'huile de lin au moins, & laissez cette huile sur le feu jusqu'à ce qu'elle soit cuite, ce que vous connoîtrez en trempant une plume dedans; si la plume se pele, l'huile est cuite: alors ajoûtez - y de racine de pin huit onces, de sandarach huit onces, d'aloès hépatique quatre onces, le tout bien broyé; mettez tout cela à la fois, en remuant bien avec une spatule, augmentant le feu sans cesser de remuer, jusqu'à ce que tout se fonde & devienne liquide; laissez cuire lentement; éprouvez de tems en tems sur papier ou sur l'ongle la consistance; si le mêlange vous paroît trop clair, ajoûtez - y une once & demie d'aloès cicotrin; quand il vous semblera cuit, retirez - le de dessus le feu: ayez deux sachets appareillés, en forme de collatoire, coulez dedans ces sachets le mêlange avant qu'il soit refroidi; ce qui n'aura point été fondu, restera dans le premier; le reste passera dans le second, & sera le vernis à dorer. Vous le garantirez de la poussiere; plus il sera vieux, meilleur il deviendra. Quand vous voudrez [p. 60] l'employer sur verre, pour lui donner couleur d'or, il faudra que le verre ou la dorure soit chaude, & vous l'étendrez avec le pinceau. Article de M. Papillon.

Procédé, suivant lequel on parvient à retirer l'or qui a été employé sur le bois dans la dorure à colle. Il faut mettre les morceaux de bois dorés dans une chaudiere, où l'on entretiendra de l'eau très - chaude; on les y laissera tremper un quart - d'heure; on les transportera ensuite dans un autre vaisseau qui contiendra aussi de l'eau, mais en petite quantité, & moins chaude que celle de la chaudiere: c'est dans l'eau du second vaisseau que l'on fera tomber l'or, en brossant la dorure avec une brosse de soie de sanglier, que l'on trempera dans l'eau presqu'à chaque coup que l'on donnera; on aura soin d'avoir des brosses de plusieurs sortes, afin de pénétrer plus facilement dans le fond des ornemens, s'il s'en trouve; & l'on observera que les soies en soient courtes, afin qu'elles soient fermes. Quand on aura par ce moyen dedoré une quantité suffisante de bois, on fera évaporer jusqu'à siccité l'eau dans laquelle on aura brossé l'or; ce qui restera au fond du vase, sera mis dans un creuset, au milieu des charbons, jusqu'à ce qu'il ait rougi, & que la colle & la graisse qui s'y trouvent mêlées, soient consumées par le feu: alors l'eau régale & le mercure pourront agir sur l'or qui y est contenu. On préférera le mercure, parce que la dépense sera moindre. On mettra donc la matiere à traiter, un peu chaude, dans un mortier avec du mercure très - pur; on la triturera d'abord avec le pilon pendant une heure; puis on y versera de l'eau fraîche en très - petite quantité, & l'on continuera de triturer très long - tems, jusqu'à ce qu'on présume que le mercure s'est chargé de l'or contenu dans la matiere. Alors on lavera le mercure à plusieurs eaux; on le passera à - travers la peau de chamois, dans laquelle il restera un amalgame d'or & de mercure; on mettra l'amalgame dans un creuset; on en chassera le mercure par un très - petit feu; & il restera une belle chaux d'or, aussi pure qu'on la puisse définir. Si l'on a une grande quantité de matiere à triturer, on pourra se servir du moulin des affineurs de la monnoie, en observant de mêler un peu de sable très - pur dans la matiere, afin de faire mieux pénétrer l'or dans le mercure. Pour faire évaporer le mercure, on pourra, afin d'en perdre moins, se servir d'une cornue & d'un matras. Ce procédé est l'extrait d'un mémoire sur la même matiere, présenté à l'académie des Sciences par M. d'Arclay de Montamy, premier maître d'hôtel de Mgr. le duc d'Orléans.

Dorure (Page 5:60)

* Dorure, (Manuf. en soie.) on appelle ainsi les matieres or ou argent, propres à être employées dans les étoffes riches. Il y en a de plusieurs sortes. Il y a l'or lis de deux especes; l'or frisé de deux especes, l'un très - fin, l'autre moins fin; le clinquant; la lame; la canetille, & le sorbec. Le clinquant est une lame filée avec un frisé; la lame est le trait ou battu ou écaché sous le moulin du Lympier; la canetille est un trait filé sur une corde à boyau, qu'on tire ensuite; le sorbec est une lame filée sur des soies de couleur.

Dorure (Page 5:60)

Dorure, (Pâtiss.) c'est un appareil de jaunes d'oeufs, dont les Pâtissiers se servent pour mettre leurs ouvrages en couleur.

DORYCNIUM (Page 5:60)

DORYCNIUM, s. m. (Hist. nat. bot.) genre de plante à fleurs papilionacées; le pistil sort du calice, & devient dans la suite une silique courte, qui renferme des semences arrondies: ajoûtez aux caracteres de ce genre, que les feuilles sont profondément découpées. Tournefort, inst. rei herb. Voyez Plante. (I)

DORYPHORES (Page 5:60)

* DORYPHORES, s. m. (Hist. anc.) gardes des empereurs; ils étoient armés de piques. Leur poste étoit important; il conduisoit aux plus éminentes dignités. Ils faisoient serment de fidélité.

DOS (Page 5:60)

DOS, s. m. terme d'Anatomie, qui se dit de la partie postérieure du thorax.

Dos de la main et du pié (Page 5:60)

Dos de la main et du pié, c'est le côté extérieur de la main & du pié, ou cette partie opposée à la paume & à la plante du pié. Voyez Paume; voy. aussi Main & Pié.

Dos du nez (Page 5:60)

Dos du nez, c'est le sommet du nez qui regne tout le long de cette partie. Voyez Nez.

Dans ces nez que l'on appelle nez à la Romaine, le dos est plus haut ou plus en bosse vers le milieu, que dans tout le reste: cette partie est appellée l'é<-> pine. Voyez Epine. (L)

Dos d'ane (Page 5:60)

Dos d'ane, (Marine.) c'est une ouverture que l'on fait en demi - cercle à quelques vaisseaux, afin de couvrir le passage de la manuelle.

Le dos d'âne d'un vaisseau de cinquante canons s'étend à dix - huit pouces du fronteau, & il a quinze pouces de large; il va en s'étrécissant, & finit à un pié & demi du bord. Ses côtés sont faits d'une planche coupée de travers, d'un pouce & demi d'épaisseur, & il est épais de planches épaisses d'un pouce.

Le dos d'âne n'est pas d'usage pour tous les vaisseaux. Voyez la manuelle cotée 81. fig. 1. Planc. IV. (Z)

Dos, (Manege.) Le dos du cheval va depuis le garrot jusqu'aux reins; c'est la partie du corps du cheval, sur laquelle on met la selle. Voyez Garrot.

Monter un cheval à dos ou à dos nud, c'est le monter à poil & sans selle.

Dos (Page 5:60)

* Dos, (Arts & Métiers.) terme relatif à devant, & quelquefois synonyme à derriere. Il a d'autres corrélatifs, comme tranche; car on dit le dos & la tranche d'un livre; tranchant, car on dit le dos & le tranchant d'un rasoir, &c. On apprend à connoître ces corrélatifs par l'usage. Il faut seulement observer en général, que dans toutes les occasions où l'on distingue les côtés par des noms différens, & où l'on donne à l'un de ces côtés le nom de dos; ce côté appellé dos est toûjours l'opposé de celui où l'on a pratiqué une des formes principales & remarquables de la chose.

Dos, (Manuf. en laine.) on dit mieux faîte: c'est dans une étoffe le côté opposé aux lisieres.

DOSE (Page 5:60)

DOSE, s. f. (Pharm.) se dit de la quantité déterminée par poids ou par mesure, des différens ingrédiens dont certains médicamens sont composés.

On se sert aussi de ce terme pour exprimer la quantité d'un médicament que doit prendre un malade.

La façon de déterminer la dose d'un remede est quelquefois assez vague, mais suffisante pourtant pour les remedes dont on n'a pas à redouter la trop grande activité, comme les altérans ordinaires, ou les évacuans legers. Les sirops de cette classe, par exemple, se donnent par cuillerées; les décoctions, les infusions, par tasses, par gobelets; on prend d'une opiate assez communément la grosseur d'une noisette, d'une noix muscade; on prescrit la quantité qu'on doit prendre de certaines poudres, par ce qu'il en peut tenir sur la pointe d'un couteau, sur le manche d'une cuillere, &c. Mais pour les remedes plus énergiques, comme l'émétique, les purgatifs, les narcotiques, &c. il faut absolument fixer leur dose par le poids, du moins la méthode en est - elle plus sage & plus exacte. (b)

DOSITHÉENS (Page 5:60)

DOSITHÉENS, s. m. pl. (Hist. ecclés.) ancienne secte parmi les Samaritains. Voyez Samaritain.

On connoît peu les dogmes, ou les erreurs des Do<-> sithéens. Ce que nous en ont appris les anciens, se réduit à ceci: que les Dosithéens poussoient si loin le principe, qu'il ne falloit rien faire le jour du sabbat, qu'ils demeuroient dans la place & dans la posture

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