ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"57"> est pour l'ordinaire de la grosseur d'une amande: elle est quelquefois si petite, qu'à peine peut - on la trouver: quelquefois on en remarque deux. (L)

Les nerfs Dorsaux sont au nombre de douze paires: ils ont cela de commun ensemble, que dès leur fortie d'entre les vertebres du dos ils jettent deux filets, au moyen desquels ils communiquent avec le nerf intercostal.

La premiere paire entre dans la composition des nerfs brachiaux: les six paires suivantes vont tout le long de la levre interne & inférieure des vraies côtes, jusqu'au sternum, & se distribuent aux muscles intercostaux, &c. la septieme paire & les cinq dernieres paires se distribuent aux muscles intercostaux & à ceux du bas - ventre. (L)

DORSESSHERT (Page 5:57)

DORSESSHERT, (Géog. mod.) province d'Angleterre, qui a Dorchester pour capitale.

DORSTEN (Page 5:57)

DORSTEN, (Géog. mod.) ville d'Allemagne au cercle de Westphalie: elle est située sur la Lippe. Long. 24. 38. lat. 51. 38.

DORSTENIA (Page 5:57)

DORSTENIA, s. f. (Hist. nat. Botan.) genre de plante dont le nom a été dérivé de celui de Théodoric Dorsténius medecin allemand. La fleur des plantes de ce genre est monopétale, irréguliere, charnue, ressemblante à une patte d'oye. La fleur devient un fruit charnu de la même figure, dans lequel il y a plusieurs semences arrondies, & terminées par un crochet pointu. Plumier, nova plant. amer. gener. Voyez Plante. (I)

DORTMUND (Page 5:57)

DORTMUND, (Géog. mod.) ville d'Allemagne au cercle de Westphalie: elle est située sur l'Emser. Long. 25. 6. lat. 51. 30.

DORTOIR (Page 5:57)

DORTOIR, s. m. (Architect.) corps de logis simple, ou aîle de bâtiment destinée dans une maison religieuse à contenir les cellules ou corridors qui les dégagent. Les dortoirs doivent avoir des issues commodes, & être distribués de maniere qu'à leurs extrémités soient placés de grands escaliers bien éclairés, doux & à repos, pour la facilité de la plûpart des personnes âgées ou infirmes qui ordinairement habitent ces bâtimens. Les dortoirs en général doivent être placés au premier étage, pour plus de salubrité, ceux de l'abbaye de S. Denys, de S. Martin des Champs, de S. Germain des Prés, &c. sont situés ainsi, & peuvent servir d'exemple & d'autorité en pareille circonstance. Voyez les dortoirs de l'abbaye de Panthemont, Planches d'architecture. (P)

DORURE (Page 5:57)

DORURE, s. f. (Art méchan.) c'est l'art d'employer l'or en feuilles & l'or moulu, & de l'appliquer sur les métaux, le marbre, les pierres, le bois & diverses autres matieres. Voyez Or.

Cet art n'étoit point inconnu aux anciens, mais ils ne l'ont jamais poussé à la même perfection que les modernes.

Pline assure que l'on ne vit de dorure à Rome qu'après la destruction de Carthage, sous la censure de Lucius Mummius, & que l'on commença pour lors à dorer les plafonds des temples & des palais; mais que le capitole fut le premier endroit que l'on enrichit de la sorte. Il ajoûte que le luxe monta à un si haut point, qu'il n'y eut point de citoyen dans la suite, sans en excepter les moins opulens, qui ne fît dorer les murailles & les plafonds de sa maison.

Ils connoissoient, comme nous, selon toute apparence, la maniere de battre l'or & de le réduire en feuilles; mais ils ne porterent jamais cet art à la perfection qu'il a atteint parmi nous, s'il est vrai, comme dit Pline, qu'ils ne tiroient d'une once d'or que sept cents cinquante feuilles de quatre travers de doigt en quarré. Il ajoûte, il est vrai, que l'on pouvoit en tirer un plus grand nombre; que les plus épaisses étoient appellées bracteoe proenestinoe, à cause que la statue de la fortune à Préneste étoit dorée avec ces feuilles; & les plus minces, bracteoe questorioe. Voyez Battre l'or.

Les Doreurs modernes employent des feuilles de différentes épaisseurs; mais il y en a de si fines, qu'un millier ne pese pas quatre ou cinq dragmes. On se sert des plus épaisses pour dorer sur le fer & sur divers autres métaux, & les autres pour dorer sur bois.

Mais nous avons un autre avantage sur les anciens dans la maniere d'appliquer l'or; & le secret de la peinture à l'huile, découvert dans les derniers tems, nous fournit les moyens de rendre notre dorure à l'épreuve des injures des tems, ce que les anciens ne pouvoient faire. Ils n'avoient d'autre secret pour dorer les corps qui ne pouvoient endurer le feu, que le blanc d'oeufs & la colle, qui ne sauroient résister à l'eau; de sorte qu'ils bornoient la dorure aux endroits qui étoient à couvert de l'humidité de l'air.

Les Grecs appelloient la composition sur laquelle ils appliquoient leur or dans la dorure sur bois, leuco<-> phoeum ou leucophorum. On nous la représente comme une espece de terre gluante qui servoit vraisemblablement à attacher l'or, & à lui faire endurer le poli: mais les Antiquaires & les Naturalistes ne s'accordent point sur la nature de cette terre, ni sur sa couleur, ni sur les ingrédiens dont elle éroit composée.

Il y a différentes sortes de dorures parmi nous, savoir la dorure à l'huile, la dorure en détrempe, & la dorure au feu, qui est propre aux métaux & pour les livres.

Maniere de dorer à l'huile. La base ou la matiere sur laquelle on applique l'or dans cette méthode, n'est autre chose, suivant M. Félibien, que de l'or couleur, c'est - à - dire ce reste des couleurs qui tombe dans les pinceliers ou godets dans lesquels les peintres nettoyent leurs pinceaux. Cette matiere qui est extrèmement grasse & gluante, ayant été broyée & passée par un linge, sert de fond pour y appliquer l'or en feuille. Elle se couche avec le pinceau comme les vraies couleurs, après qu'on a encollé l'ouvrage, & si c'est du bois, après lui avoir donné quelques couches de blanc en détrempe.

Quelque bonne que puisse être cette méthode, les doreurs Anglois aiment mieux se servir d'un mêlange d'ocre jaune broyé avec de l'eau, qu'ils font sécher sur une pierre à craie, après quoi ils le broyent avec une quantité convenable d'huile grasse & dessiccative pour lui donner la consistence nécessaire.

Ils donnent quelques couches de cette composition à l'ouvrage qu'ils veulent dorer; & lorsqu'elle est presque seche, mais encore assez onctueuse pour retenir l'or, ils étendent les feuilles par dessus, soit entieres, soit coupées par morceaux; se servant pour les prendre de coton bion doux & bien cardé, ou de la palette des doreurs en détrempe, ou même simplement du coûteau avec lequel on les a coupées, suivant les parties de l'ouvrage que l'on veut dorer, ou la largeur de l'or qu'on veut appliquer.

A mesure que l'or est posé, on passe par - dessus une brosse ou gros pinceau de poil très - doux, ou une patte de lievre, pour l'attacher & comme l'incorporer avec l'or couleur; & avec le même pinceau ou un autre plus peut, on le ramende, s'il y a des cassures, de la même maniere qu'on le dira de la dorure qui se fait avec la colle.

C'est de la dorure à l'huile que l'on se sert ordinairement pour dorer les domes & les combles des églises, des basiliques, & des palais, & les figures de plâtre & de plomb qu'on veut exposer à l'air & aux injures du tems.

Dorure en détrempe. Quoique la dorure en détrempe se fasse avec plus de préparatifs, & pour ainsi dire avec plus d'art que la dorure à l'huile; il n'en est pas moins constant qu'elle ne peut être employée en tant [p. 58] d'ouvrages que la premiere, les ouvrages de bois & de stuc étant presque les seuls que l'on dore à la colle, encore faut - il qu'ils soient à couvert, cette do<-> rure ne pouvant résister, ni à la pluie, ni aux impressions de l'air qui la gâtent & l'écaillent aisément.

La colle dont on se sert pour dorer, doit être faite de rognures de parchemin ou. de gants, qu'on fait bouillir dans l'eau jusqu'à ce qu'elle s'épaississe en consistence de gelée. Voyez Colle.

Si c'est du bois qu'on veut dorer, on y met d'abord une couche de cette colle toute bouillante, ce qui s'appelle encoller le bois. Après cette premiere façon, & lorsque la colle est seche, on lui donne le blanc, c'est - à - dire qu'on l'imprime à plusieurs reprises d'une couleur blanche détrempée dans cette colle, qu'on rend plus foible ou plus forte avec de l'eau, suivant que l'ouvrage le demande.

Ce blanc est de plusieurs sortes: quelques doreurs le font de plâtre bien battu, bien broyé & bien tamisé; d'autres y employent le blanc d'Espagne ou celui de Roüen. Il y en a qui se servent d'une espece de terre blanche qu'on tire des carrieres de Seve, près Paris, qui n'est pas mauvaise quand elle est affinée.

On se sert d'une brosse de poil de sanglier pour coucher le blanc. La maniere de le mettre & le nombre des couches sont différens, suivant l'espece des ouvrages. A ceux de sculpture il ne faut que sept ou huit couches; aux ouvrages unis, il en faut iusqu'à douze. A ceux - ci elles se mettent en adoucissant, c'est - à - dire en traînant la brosse par - dessus; aux autres, on les donne en tapant, c'est - à - dire en frappant plusieurs coups du bout de la brosse, pour faire entrer la couleur dans tous les creux de la sculpture.

L'ouvrage étant parfaitement sec, on l'adoucit; ce qui se fait en le mouillant avec de l'eau nette, & & en le frottant avec quelques morceaux de grosse toile, s'il est uni; & s'il est de sculpture, en se servant de legers bâtons de sapin, auxquels sont attachés quelques lambeaux de cette même toile, pour pouvoir plus aisément suivre tous les contours, & pénétrer dans tous les enfoncemens du relief.

Le blanc étant bien adouci, on y met le jaune; mais si c'est un ouvrage de relief, avant de le jaunir, on le repare, on le recherche, on le coupe, & on le bretelle; toutes façons qui se donnent avec de petits outils de fer, comme les fermoirs, les gouges, & les ciseaux, qui sont des instrumens de sculpteurs, ou d'autres qui sont propres aux doreurs; tels que sont le fer quarré qui est plat, & le fer à retirer qui est crochu.

Le jaune qu'on employe est simplement de l'ocre commun bien broyé & bien tamisé, qu'on détrempe avec la même colle qui a servi au blanc, mais plus foible de la moitié. Cette couleur se couche toute chaude; elle supplée dans les ouvrages de sculpture à l'or qu'on ne peut quelquefois porter jusque dans les creux & sur les revers des feuillages & des ornemens.

L'assiette se couche sur le jaune, en observant de n'en point mettre dans les creux des ouvrages de relief. On appelle assiette, la couleur ou composition sur laquelle doit se poser & s'asseoir l'or des doreurs. Elle est ordinairement composée de bol d'Arménie, de sanguine, de mine de plomb, & d'un peu de suif: quelques - uns y mettent du savon & de l'huile d'olive; & d'autres du pain brûlé, du bistre, de l'antimoine, de l'étain de glace, du beurre, & du sucre candi. Toutes ces drogues ayant été broyées ensemble, on les détrempe dans de la colle de parchemin toute chaude, & raisonnablement forte; & l'on en applique sur le jaune jusqu'à trois couches, les dernieres ne se donnant que lorsque les premieres sont parfaitement seches, La brosse pour coucher l'assiet<cb-> te doit être douce; mais quand elle est couchée, on se sert d'une autre brosse plus rude pour frotter tout l'ouvrage à sec, ce qui enleve les petits grains qui pourroient être restés, & facilite beaucoup le brunissement de l'or.

Lorsqu'on veut dorer, on a trois sortes de pinceaux; des pinceaux à mouiller, des pinceaux à ramender, & des pinceaux à matter; il faut aussi un coussinet de bois couvert de peau de veau ou de mouton, & rembourré de crin ou de bourre, pour étendre les feuilles d'or battu au sortir du livre; un coûteau pour les couper, & une palette ou un bilboquet pour les placer sur l'assiette. Le bilboquet est un instrument de bois plat par - dessous, où est attaché un morceau d'étoffe, & rond par - dessus pour le prendre & manier plus aisément.

On se sert d'abord des pinceaux à mouiller pour donner de l'humidité à l'assiette, en l'humectant d'eau, afin qu'elle puisse aspirer & retenir l'or; on met ensuite les feuilles d'or sur le coussinet qu'on prend avec la palette, si elles sont entieres, ou avec le bilboquet ou le coûteau même dont on s'est servi pour les couper, & on les pose & étend doucement sur les endroits de l'assiette que l'on vient de mouiller.

Lorsque l'or vient à se casser en l'appliquant, on le ramende en bouchant les cassures avec des petits morceaux d'or, qu'on prend au bout des pinceaux à ramender; & avec les mêmes pinceaux ou de semblables, mais un peu plus gros, on l'unit par - tout, & on l'enfonce dans tous les creux de la sculpture où on le peut porter avec la palette ou avec le bilboquet.

L'or en cet état, après qu'on l'a laissé parfaitement se sécher, se brunit ou se matte.

Brunir l'or. C'est le polir & le lisser fortement avec le brunissoir, qui est ordinairement une dent de loup ou de chien, ou bien un de ces cailloux qu'on appelle pierre de sanguine, emmanché de bois, ce qui lui donne un brillant & un éclat extraordinaire. Voyez Brunir.

Matter l'or. C'est passer legerement de la colle ou détrempe, dans laquelle on délaye quelquefois un peu de vermillon sur les endroits qui n'ont pas été brunis; on appelle aussi cela repasser ou donner cou<-> leur à l'or. Cette façon le conserve & l'empêche de s'écorcher, c'est - à - dire de s'enlever quand on le manie.

Enfin pour derniere façon, on couche le vermillon dans tous les creux des ornemens de sculpture, & l'on ramende les petits défauts & gersures avec de l'or en coquille, ce qui s'appelle boucher d'or moulu.

La composition à laquelle on donne le nom de vermeil, est faite de gomme gutte, de vermillon, & d'un peu de brun rouge, broyés ensemble, avec le vernis de Venise & l'huile de terebenthine. Quelques doreurs se contentent de laque fine ou de sang de dragon en détrempe, ou même à l'eau pure.

Quelquefois au lieu de brunir l'or, on brunit l'assiette, & l'on se contente de le repasser à la colle, comme on fait pour matter. On se sert ordinairement de cette maniere de dorer pour le visage, les mains. & les autres parties nues des figures de relief. Cet or n'est pas si brillant que l'or bruni; mais il l'est beaucoup plus que celui qui n'est que simplement matté.

Quand on dore des ouvrages où l'on conserve des fonds blancs, on a coûtume de les recampir, c'est - à - dire de coucher du blanc de céruse détrempé avec une legere colle de poisson dans tous les endroits des fonds, sur lesquels le jaune ou l'assiette ont pû couler.

Maniere de dorer au feu. On dore au feu de trois

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