ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"51"> pour joüir de quelque belle vûe; c'est aussi dans les anciens châteaux, une tourelle en maniere de guérite, élevée sur une grosse tour.

Donjon (Page 5:51)

Donjon, terme de Fortification, est la partie la plus élevée d'un château bâti à l'antique, qui sert comme de guérite ou de place d'observation. Voyez Chateau. C'est aussi plus ordinairement une espece de petit fort renfermé dans un autre, qui sert de derniere retraite à ceux qui le défendent. On ne trouve plus de donjons que dans les vieux châteaux ou dans les anciennes fortifications.

Fauchet dérive ce mot de domicilium, parce que le donjon étant la partie la plus forte du château, étoit le logement du seigneur. Ménage le dérive de dominionus, qu'on trouve dans les anciens titres en cette signification. D'autres tiennent qu'il vient de domus Julii Coesaris, ou domus jugi; & d'autres, de domus Juliani, l'empereur Julien ayant bâti plusieurs de ces châteaux dans les Gaules, dont il y en a encore un en Lorraine, qu'on appelle dom Julien. Ducange dit qu'on a ainsi appellé un château, in duno aut colle oedificatum, & que les auteurs de la basse latinité l'ont appellé donjo, dongeo, dongios, domgio, & domnio.

En quelques châteaux, comme celui de Vincennes, le donjon est le lieu où on met les prisonniers qui sont les mieux gardés. Chambers. (Q)

DONJONNÉ (Page 5:51)

DONJONNÉ, adj. en termes de Blason, se dit des tours & des châteaux qui ont des tourelles.

Castellant en Provence, de gueules à la tour donjonnée de trois pieces d'or.

DONNÉ (Page 5:51)

DONNÉ, adj. terme dont se servent souvent les Mathématiciens, pour marquer ce que l'on suppose être connu.

Ainsi quand une grandeur est connue, ou quand on en peut assigner une autre qui lui est égale, on dit qu'elle est donnée de grandeur. Voyez Grandeur.

Quand on suppose que la position d'une ligne, &c. est connue, on dit qu'elle est donnée de position. On dit la même chose d'un point dont la place est donnée.

Par exemple, quand un cercle est actuellement décrit sur un plan, son centre est donné de position, sa circonférence est donnée de grandeur, & le cercle est donné tant de position que de grandeur.

Un cercle peut être donné de grandeur seulement, comme lorsqu'on n'a donné que son diametre, & que le cercle n'est point décrit actuellement.

Quand l'espece de quelque figure est donnée, on dit qu'elle est donnée d'espece. Voyez Semblable.

Quand on connoît la proportion qu'il y a entre deux quantités, on dit qu'elles sont données de proportion. Harris & Chambers. (O)

Données (Page 5:51)

Données, adj. pris subst. terme de Mathématique, qui signifie certaines choses ou quantités, qu'on suppose être données ou connues, & dont on se sert pour en trouver d'autres qui sont inconnues, & que l'on cherche. Un problème ou une questron renferme en général deux sortes de grandeurs, les données & les cherchées, data & quoesita. V. Problème, &c.

Euclide a fait un traité exprès sur les données; il se sert de ce mot pour désigner les espaces, les lignes, & les angles qui sont donnés de grandeur, ou auxquels on peut assigner des espaces, des lignes, ou des angles égaux.

Ce mot, après avoir d'abord été en usage dans les Mathématiques, a été ensuite transporté dans les autres Arts, comme la Philosophie, la Medecine, &c. On s'en sert dans ces sciences pour désigner les choses que l'on prend pour accordées, sans avoir de preuves immédiates de leur certitude, mais simplement pour servir de base aux raisonnemens: c'est aussi pour cette raison que dans les ouvrages de Physique, on appelle quelquefois data, données, les choses connues, par le moyen desquelles on parvient à la découverte des choses inconnues, soit dans la Philosophie naturelle, soit dans l'oeconomie animale, soit dans l'opération des remedes. V. Demande. Harris & Chambers. (O)

DONNER (Page 5:51)

DONNER, (Comm.) se dit assez ordinairement dans le négoce en détail, pour signifier que la vente des marchandises a été considérable, ou qu'elle n'a pas été bonne. En ce sens on dit: la vente a bien donné ou a mal donné.

Donner du tems (Page 5:51)

Donner du tems, se dit parmi les Marchands, pour accorder du terme, du délai à un débiteur.

Donner à la grosse (Page 5:51)

Donner à la grosse, c'est hasarder son argent sur un vaisseau, ou sur les marchandises de la cargaison, moyennant un intérêt de tant pour cent. Voyez Grosse avanture. Dict. de Commerce & de Trévoux. (G)

Donner à la coste (Page 5:51)

Donner à la coste, (Marine.) cela se dit lorsqu'on est forcé de s'échoüer à terre, soit par la force du mauvais tems, soit pour se sauver lorsqu'on est poursuivi par quelque corsaire. (Z)

Donner des culées (Page 5:51)

Donner des culées, (Mar.) Voyez Culée.

Donner un grand hunier à un vaisseau (Page 5:51)

Donner un grand hunier à un vaisseau, (Marine.) on se sert de cette expression dans la Marine, en comparant la vîtesse de deux vaisseaux, pour dire, que quand l'un n'auroit pas sa voile de grand hunier, il iroit aussi vîte que l'autre qui l'auroit déployée. (Z)

Donner vent devant (Page 5:51)

Donner vent devant, (Marine.) c'est mettre le vent sur les voiles, pour ensuite courir sur un autre air de vent, & changer sa route. Voyez Virer vent devant. (Z)

Donner des deux (Page 5:51)

Donner des deux à un cheval, en terme de Manege, c'est le frapper avec les deux éperons. Donner le pli, c'est la même chose que plier. Donner leçon à un cheval, c'est lui apprendre ses airs de Manége. Donner dans les cordes, se dit d'un cheval qu'on a attaché avec le cavesson entre les deux piliers. Il donne dans les cordes, lorsqu'en avançant entre les deux piliers, il tend également les deux cordes qui tiennent par un bout à son cavesson, & par l'autre à chaque pilier. Donner un coup de colier, se dit d'un cheval de voiture qui tire vigoureusement, sur - tout lorsqu'il faut faire sortir la voiture de quelque mauvais pas. Donner quatre doigts de bride, est une expression qui signifie qu'il faut lâcher un peu les renes au cheval. Donner l'herbe ou le verd à un cheval, c'est le nourrir dans l'écurie avec de l'herbe verte fraîche coupée, au lieu de foin & d'avoine; ce qu'on fait pour le rafraîchir. Donner un coup de corne, c'est saigner un cheval au palais, au moyen d'un coup qu'on y donne avec le petit bout d'une corne de chamois ou de cerf. Donner des plumes à un cheval, c'est une opération à l'épaule. Donner la main ou donner la bride, c'est lâcher la bride.

Se donner de la peine, se dit d'un cheval qui n'ayant point de vîtesse, galope en se donnant bien du mouvement, & cependant galope lourdement, & n'avance point. Voyez Galoper.

Donner haleine (Page 5:51)

Donner haleine, (Maréc.) Voyez Haleine.

Donner le cerf aux chiens (Page 5:51)

Donner le cerf aux chiens & les autres bêtes, (Vénerie.) c'est lancer & faire découpler les chiens sur les voies.

DONNEUR (Page 5:51)

DONNEUR LA GROSSE, dans le Commerce de mer, signifie celui qui fait un contrat ou obligation par écrit, pour assûrer le corps ou les marchandises d'un vaisseau. Voyez Donner à la grosse & Assûrer. Dict. du Comm. & de Trév. (G)

Donneur d'ordre (Page 5:51)

Donneur d'ordre, terme de commerce de lettres de change, celui qui passe son ordre au dos d'une lettre de change. Voyez Ordre. Dict. de Comm. & de Trév. (G)

DONZELLE (Page 5:51)

DONZELLE, (Hist. nat. Ichthiol. Ophidion, Plinü, Rondeletio; poisson qui differe peu de l'anguille [p. 52] ou du congre pour la figure du corps, si ce n'est qu'il est plus court à proportion de sa grosseur, plus applati par les côtés, & d'une couleur plus pâle: cependant Rondelet le trouve parfaitement ressemblant au congre. Bellon rapporte que les pêcheurs de Rome le font passer pour le congre; mais je l'ai toûjours vû plus petit, & seulement de la longueur de huit pouces. Cet auteur ajoûte que les poissons de cette espece que l'on pêche dans la Méditerranée, n'ont au plus qu'une palme de longueur; & Rondelet les met au nombre des petits poissons. La donzelle a le dos cendré, & le milieu des côtés du corps de couleur argentée; ses écailles paroissent fort petites, & different de celles des autres poissons en ce qu'elles sont oblongues & étroites, & qu'au lieu d'être posées les unes sur les autres, elles sont éparses & dispersées sans ordre; la bouche est grande, les machoires sont hérissées d'un grand nombre de petites dents: il y a de plus trois éminences, composées de très - petites pointes fort près les unes des autres; l'une de ces éminences est au - dessus du palais, & les deux autres au - dessous. Ce poisson a la langue pointue, l'iris de couleur argentée, & les yeux assez grands, & recouverts d'une membrane; ce qui se trouve dans plusieurs autres poissons: celui - ci n'a, comme l'anguille, qu'une paire de nageoires, qui sont auprès des oüies. Il y a sur le dos une nageoire qui commence à deux pouces & demi de distance de la tête, & qui se prolonge jusqu'à la queue; une autre nageoire s'étend aussi jusqu'à la queue depuis l'anus. Le bord de ces deux nageoires, & celui de la queue, est noirâtre, comme dans le congre; ce qui forme une ligne noire qui commence près de la tête, qui entoure la queue, & qui aboutit à l'anus. Il y a sous le menton quatre barbillons d'un pouce de longueur.

On trouve grand nombre de ces poissons à Venise; leur chair est blanche & dure: Bellon la donne pour très - délicate.

Rondelet donne le nom de donzelle jaune, à un poisson qui se pêche dans l'île de Lérins; il ne differe de la donzelle dont on vient de donner la description, qu'en ce qu'il n'a point de barbillons, & qu'il est de couleur jaune. Willughby, hist. pisc. Voyez Poisson. (I)

DONZENAI (Page 5:52)

DONZENAI, (Géog. mod.) ville du Limosin en France, à l'élection de Brives. DONZY (Page 5:52)

DONZY, (Géog. mod.) ville de France, capitale du Donziois, petite contrée du Nivernois. Lon. 20. 35. lat. 47. 22.

Il y a une autre ville du même nom, dans l'élection de Roanne, généralité de Lyon.

DOOM'S - DAY - BOOK (Page 5:52)

DOOM'S - DAY - BOOK, (Hist. mod.) c'est - à - dire, livre du jour du jugement. Ces termes, consacrés dans l'histoire d'Angleterre, désignent le dénombrement fait par ordre de Guillaume I. de tous les biens de ses sujets: l'on nomma ce dénombrement livre du jour du jugement, apparemment pour signifier que les biens des Anglois étoient épluchés dans ce livre, comme les actions des hommes le seront dans cette grande journée. En effet, le roi n'oublia rien pour avoir le cens le plus exact de tous les biens de chaque habitant de son royaume; les ordres séveres qu'il donna pour y parvenir, furent exécutés avec une fidélité d'autant plus grande, que les préposés aussi - bien que les particuliers, eurent raison de craindre un châtiment exemplaire, s'ils usoient de fraude ou de connivence en cette occasion.

Ce cens fut commencé l'an quatorzieme, & fini le vingtieme du regne de ce monarque. Il envoya en qualité de commissaires, dans toutes les provinces, quelques - uns des premiers comtés & évêques, lesquels après avoir pris le rapport des jurés, & autres personnes qui avoient prêté serment dans chaque comté & centaine, mirent au net la description de tous les biens meubles & immeubles de chaque particulier, selon la valeur du tems du roi Edoüard. Ce fait est exprimé dans le registre par les trois lettres T. R. E. qui veulent dire tempore regis Eduardi.

Comme cette description étoit principalement destinée à fournir au prince un détail précis de ses domaines, & des terres tenues par les tenanciers de la couronne, on voit qu'à l'article de chaque comté le nom du roi est à la tête, & ensuite celui des grands tenanciers en chef selon leur rang. Toute l'Angleterre, à la reserve du Westmoreland, Cumberland, & Northumberland, fut soigneusement décrite avec une partie de la principauté de Galles; & cette description fut couchée sur deux livres, nommés le grand & le petit livre du jour du jugement: le petit livre renferme les comtés de Norfolk, de Suffolk, & d'Essex; le grand contient le reste du royaume.

Ce registre général, qu'on peut appeller le terrier d'Angleterre, fut mis dans la chambre du thrésor royal, pour y être consulté dans les occasions où l'on pourroit en avoir besoin, c'est - à - dire, suivant l'expression de Polidore Vergile, lorsqu'on voudroit savoir combien de laine on pourroit encore ôter aux brebis angloises. Quoi qu'il en soit, ce grand registre du royaume, qu'on garde toûjours soigneusement à l'échiquier, a servi depuis Guillaume, & sert encore de témoignage & de loi dans tous les différens que ce registre peut décider.

Il faut convenir de bonne foi, de l'admirable utilité d'un tel dénombrement. Il est pour un état bien policé, ce qu'un livre de raison est pour un chef de famille, la reconnoissance de son bien, & la dépense plus ou moins forte qu'il est en état de faire en faveur de ses enfans: mais autant un journal tenu par ce motif est loüable dans un particulier, autant le principe qui inspira Guillaume à former son dénombrement étoit condamnable. Ce prince ne voulut connoître le montant des biens de ses sujets, que pour les leur ravir; regardant l'Angleterre comme un pays de conquête, il jugea que les vaincus devoient recevoir comme une grace signalée ce qu'il voulut bien leur laisser. Maître du throne par le succès de ses armes, il ne s'y maintint que par la violence, bien différent de Servius Tullius, qui, après avoir le premier imaginé & achevé son dénombrement, résolut d'abdiquer la couronne, pour rendre la liberté toute entiere aux Romains. Artic. de M. le Chevalier de Jaucourt.

DORADE ou DAURADE, ou HERBE DORÉE (Page 5:52)

DORADE ou DAURADE, ou HERBE DORÉE, subst. f. (Hist. nat. bot.) est une plante qu'on a ainsi nommée en Languedoc, parce qu'au grand soleil ses feuilles paroissent de couleur d'or. Elle est connue, en Botanique, sous le nom de ceterach, en arabe; asjolenium, en latin. Voyez Capillaire & Ceterach. Voyez aussi la description suivante plus détaillée.

C'est une espece de capillaire, dont les feuilles ressemblent assez à celles du polipode, quoique plus petites; elles sont découpées à leur bord, en partie rondes, & comme festonnées; le dos en est rougeâtre ou jaune, & porte de petits fruits faits en boule membraneuse, qui s'ouvre en deux parties dans leur maturité; alors elles répandent une poussiere très fine, qui est la vraie graine de la plante: c'est la même structure que dans les fougeres. Les feuilles sont portées sur des tiges rondes & dures, qui se réunissent en une touffe, du milieu de laquelle, à - peu - près, sortent des racines menues & filamenteuses. Les feuilles coupées près de la tige venant à se dessécher, se croquevillent, & imitent alors par leur figure le corps & les pates d'un insecte appellé scolopendre; aussi quelques botanistes l'ont - ils appellé scolopendria, ou scolopendrium verum. Elle se nomme encore en castillan

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