ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"17"> main, excepté, comme je l'ai déjà dit, le pouce de la main droite qui ne feroit qu'embarrasser les autres doigts, & ne doit être employé qu'à de grands intervalles, pour éviter la trop forte extension des doigts. 4°. De monter diatoniquement avec le troisieme & le quatrieme doigt de la main droite, marchant alternativement; la main gauche monte avec le quatrieme doigt & le pouce, ou bien tous les doigts montent successivement. 5°. Pour descendre, c'est avec le troisieme & le second doigt de la main droite, & avec le troisieme & le quatrieme de la gauche. Mais ces regles souffrent un si grand nombre d'exceptions, qu'on ne peut jamais les apprendre que par la pratique.

Pour l'accompagnement, le doigter de la main gauche est le même que pour les pieces, puisqu'il faut toûjours que cette main joue les basses que l'on doit accompagner. Quant à la main droite, son doigter consiste à arranger les doigts, & à les faire marcher de maniere à faire entendre les accords & leur succession; de sorte que quiconque entend bien la méchanique des doigts en cette partie, possede en même tems la science de l'accompagnement. M. Rameau a fort bien expliqué cette méchanique dans sa dissertation sur l'accompagnement, & nous croyons ne pouvoir mieux faire que de donner ici un précis de la partie de cette dissertation qui regarde le doigter.

Tout accord peut s'arranger par tierces. L'accord parfait, c'est - a - dire l'accord d'une tonique ainsi arrangé sur le clavier, est formé par trois touches, qui doivent être frappées du second, du quatrieme, & du cinquieme doigt. Dans cette situation, c'est le doigt le plus bas, c'est - à - dire le second, qui touche la tonique. Dans les deux autres faces, il se trouve toûjours un doigt au - dessous de cette même tonique; il faut le placer à la quarte. Quant au troisieme doigt qui se trouve au - dessus & au - dessous des deux autres, il faut le placer à la tierce de son voisin.

Une regle générale pour la succession des accords est qu'il doit y avoir liaison entre eux, c'est - à - dire que quelqu'un des sons de l'accord précédent se prolonge sur l'accord suivant, & entre dans son harmonie. C'est de cette regle que se tire toute la méchanique du doigter.

Puisque pour passer régulierement d'un accord à un autre, il faut que quelque doigt reste en place, il est évident qu'il n'y a que quatre manieres de succession réguliere entre deux accords parfaits; savoir la basse fondamentale montant, ou descendant, de tierce, ou de quinte.

Quand la basse procede par tierces, deux doigts restent en place; en montant, ce sont ceux qui formoient la tierce & la quinte, qui restent pour former l'octave & la tierce, tandis que celui qui formoit l'octave descend sur la quinte; en descendant, ce sont les doigts qui formoient l'octave & la tierce, qui restent pour former la tierce & la quinte, tandis que celui qui faisoit la quinte, monte sur l'octave.

Quand la basse procede par quintes, un doigt seul reste en place, & les deux autres marchent; en montant, c'est la quinte qui reste pour faire l'octave, tandis que l'octave & la tierce descendent sur la tierce & sur la quinte; en descendant, l'octave reste pour faire la quinte, tandis que la tierce & la quinte montent sur l'octave & sur la tierce. Dans toutes ces diverses successions, les deux mains ont toûjours un mouvement contraire.

En s'exerçant ainsi sur divers endroits du clavier, on se familiarise bien - tôt au jeu des doigts sur chacune de ces marches, & les suites d'accords parfaits ne peuvent plus embarrasser.

Pour les dissonnances, il faut d'abord remarquer que tout accord dissonnant occupe les quatre doigts, lesquels peuvent être arrangés tous par tierces: dans le premier cas, c'est le plus bas des doigts, c'est - à - dire le second doigt de la main, qui fait entendre le son fondamental de l'accord: dans le second cas, c'est le supérieur des deux doigts joints. Sur cette observation, on connoît aisément le doigt qui fait la dissonnance, & qui par conséquent doit descendre pour la sauver.

Selon les différens accords consonnans ou dissonnans qui suivent un accord dissonnant, il faut faire descendre un doigt seul, ou deux, ou trois. A la suite d'un accord dissonnant, l'accord parfait qui le sauve se trouve aisément sous les doigts. Dans une suite d'accords dissonnans, quand un doigt seul descend, comme dans la cadence interrompue, c'est toûjours celui qui a fait la dissonnance, c'est - à - dire l'inférieur des deux joints, ou le supérieur de tous, s'ils sont arrangés par tierces. Faut - il faire descendre deux doigts, comme dans la cadence parfaite? ajoûtez à celui dont nous venons de parler, son voisin au - dessous, & s'il n'en a point, le supérieur de tous: ce sont les deux doigts qui doivent descendre. Faut - il en faire descendre trois, comme dans la cadence rompue? conservez le fondamental sur sa touche, & faites descendre les trois autres.

La suite de toutes ces différentes successions bien étudiée, vous montre le jeu des doigts dans toutes les phrases possibles; & comme c'est des cadences parfaites que se tire la succession la plus commune de toutes les phrases harmoniques, c'est aussi à celle - là qu'il faut s'exercer davantage; on y trouvera toûjours deux doigts marchant & s'y arrêtant alternativement; si les deux doigts d'en - haut descendent sur un accord où les deux inférieurs restent en place, dans l'accord suivant les deux supérieurs restent & les deux inférieurs descendent à leur tour; ou bien ce sont les deux doigts extrèmes qui font le même jeu avec les deux doigts moyens.

On peut trouver encore une succession d'harmonie ascendante, mais beaucoup moins commune que celles dont je viens de parler, moins prolongée, & dont les accords se remplissent rarement de tous leurs sons. Toutefois la marche des doigts auroit encore ici ses regles; & en supposant un entrelacement de cadences irrégulieres, on y trouveroit toûjours, ou les quatre doigts par tierce, ou deux doigts joints: dans le premier cas, ce seroit aux deux inférieurs à monter, & ensuite les deux supérieurs alternativement; dans le second, le supérieur des deux doigts joints doit monter conjointement avec celui qui est au - dessus de lui, & s'il n'y en a point, avec le plus bas de tous, &c.

On n'imagine pas jusqu'à quel point l'étude du doigter prise de cette maniere, peut faciliter la pratique de l'accompagnement. Après un peu d'exercice, les doigts prennent insensiblement l'habitude de marcher tous seuls: ils préviennent l'esprit, & accompagnent machinalement avec une facilité qui a dequoi étonner. Mais il faut convenir que cette méthode n'est pas sans inconvénient; car sans parler des octaves & des quintes de suite qu'on y rencontre à tout moment, il résulte de tout ce remplissage une harmonie brute & dure, dont l'oreille est étrangement choquée, sur - tout dans les accords par supposition.

Les maîtres enseignent d'autres manieres de doigter, fondées sur les mêmes principes, sujettes, il est vrai, à plus d'exceptions, mais par lesquelles, retranchant des sons, on gêne moins la main par trop d'extension, l'on évite les octaves & les quintes de suite, & l'on rend une harmonie, sinon aussi bruyante, du moins plus pure & plus agréable. (S)

DOIGTIER (Page 5:17)

DOIGTIER, s. m. dé à l'usage des Rubanniers; [p. 18] il est de figure cylindrique, percé d'outre en outre, de cuivre jaune; il a une arrête aiguë en saillie dans toute sa longueur; il se met dans le doigt index de la main droite, & ne doit pas passer la seconde phalange de ce doigt. Son usage est de frapper la trame chaque fois que l'ouvrier l'a passée dans la tête de la frange, & à l'entour du moule. Il y en a de plus ou moins forts, suivant l'ouvrage; lorsque ce sont de forts ouvrages, on se sert de la coignée. Voyez Coignée.

DOIT (Page 5:18)

DOIT, (Comm.) mot dont les marchands ou négocians timbrent ou intitulent en gros caracteres les pages à main gauche de leur grand livre, ou livre d'extrait & de raison; ce qu'ils nomment le côté du débit, ou des dettes passives, opposé à celui du crédit ou des dettes actives, qui a pour titre cet autre mot, avoir.

On intitule aussi de la même maniere tous les autres livres des négocians, qui se tiennent en débit & crédit. Voyez Livres. Voyez les dict. de Comm. & de Trév. & Chambers. (G)

DOL (Page 5:18)

DOL, s. m. (Jurisprud.) en général est une ruse dont on se sert pour tromper quelqu'un. Cicéron, dans ses offices, liv. III. n. 14. le définit, cum aliud esset simulatum, aliud actum.

Dol bon (Page 5:18)

Dol bon, appellé en Droit bonus dolus, est celui qui est permis, comme de tromper les ennemis de l'état. On dit aussi qu'en mariage trompe qui peut. Par exemple, si un homme a fait entendre que ses biens étoient de plus grande valeur qu'ils ne sont en effet, il n'y a pas lieu pour cela à annuller le contrat de mariage; parce que c'est à ceux qui contractent mariage à s'informer des facultés de celui avec qui ils contractent. (A)

Dol mauvais (Page 5:18)

Dol mauvais, appellé en Droit dolus malus, est celui qui est commis à dessein de tromper quelqu'un. Cette distinction du dol bon & mauvais paroît assez étrange, vû que le terme de dol n'annonce rien que de mauvais; cependant elle est usitee en Droit, à cause de certain dol qui est permis & comme tel réputé bon. Voyez, au dig. le tit. de dolo malo. (A)

Dol personnel (Page 5:18)

Dol personnel, est celui qui vient du fait de la personne; comme quand le vendeur, pour mieux vendre son héritage, fait paroître un bail simulé, & à plus haut prix que le bien n'étoit en effet. On se sert de ce terme, pour le distinguer du dol réel. (A)

Dol réel (Page 5:18)

Dol réel, appellé en Droit dolus reipsâ, est celui qui vient de la chose, plûtôt que de la personne; comme quand l'acquéreur croyant acquérir des biens d'une certaine valeur, s'est trompé dans l'opinion qu'il avoit de ces biens, & qu'ils se trouvent d'une valeur beaucoup moindre. Ce dol réel est improprement qualifié dol, puisqu'il ne vient pas de la personne, & qu'il n'y a pas de fraude. Ce dol est la même chose que ce qu'on appelle lésion. L'ordonnance de Charles IX. du mois d'Avril 1560, concernant les transactions, veut que contre icelles nul ne soit reçû sous prétexte de lézion d'outre moitié, ou autre plus grande quelconque, ou ce qu'on dit en latin, dolus reipsâ. Voyez Lésion & Rescision, Restitution en entier .

Les principes, en matiere de dol personnel, sont que tout dol de la nature de celui que les lois appellent dolum malum, n'est jamais permis, & que personne ne doit profiter de son dol.

On ne présume jamais le dol; il faut qu'il soit prouvé: ce qui dépend du fait & des circonstances.

Celui contre lequel on usoit de dol avoit, chez les Romains, pour s'en défendre une exception appellée doli mali. Ces différentes formules d'actions & d'exceptions ne sont plus usitées parmi nous; on propose ses exceptions & moyens en telle forme que l'on veut.

Le dol personnel est un moyen de restitution con<cb-> tre les actes auxquels il a pû donner lieu, & même contre les transactions, suivant l'ordonnance de 1560.

Les lois prononcent aussi la peine d'infamie contre celui dont le dol est bien avéré; chacun porte la peine de son dol: c'est pourquoi le mandant n'est point tenu du dol de son mandataire, mais les héritiers sont tenus du dol du défunt, de même que de ses autres faits.

Les pupilles ne sont pas présumés capables de dol.

On ne peut pas non plus en imputer à un majeur qui ne fait qu'user de son droit.

Voyez les lois 69 & 226. au dig. de dolo; la loi 19 de verb. signif. les lois 23 & 24, de regulis juris; le tit. du dig. de doli mali & metus exceptione; de dolo & contumaciâ extra, 2. 14. les lois civiles, liv. I. tit. xviij. sect. 3. Grimaudet, pag. 390. Carondas, rep. 32. Voyez Fraude. (A)

Dol (Page 5:18)

Dol, (Géog. mod.) ville de France, à la haute Bretagne; elle est à deux lieues de la mer. Long. 15. 53. lat. 48. 33. 9.

DOLA - AQUA (Page 5:18)

DOLA - AQUA, (Géog. mod.) ville de Piémont au marquisat de même nom. Long. 25. 15. lat. 43. 52.

DOLE (Page 5:18)

DOLE, (Géog. mod.) ville de la Franche - Comté en France; elle est située sur le Doure. Long. 23d. 10'. 6". lat. 47d. 5'. 42".

DOLEAUX (Page 5:18)

DOLEAUX, s. m. pl. Voyez l'article Ardoise.

DOLER (Page 5:18)

DOLER les estavillons, terme de Gantier, qui signifie parer & amincir les morceaux de peaux destinés à faire des gants. Cette opération se fait avant que de tailler les doigts. Voyez Estavillon.

Doler (Page 5:18)

Doler, en terme de Tabletier - Cornetier, n'est autre chose qu'ébaucher à la hache ou à la serpe des cornes d'animaux, pour en faire des cornets à joüer aux dés, au trictrac, &c.

Doler (Page 5:18)

Doler, en terme de Tonnelier, c'est dégrossir à la doloire le merrein & les douves des futailles.

DOLICHENIUS (Page 5:18)

* DOLICHENIUS, adj. (Myth.) surnom sous lequel on adoroit Jupiter à Comagene, en Syrie, & à Marseille; il étoit représenté debout sur un tonneau, armé de pié en cap, & ayant à ses piés une aigle éployé.

DOLICHODROME (Page 5:18)

* DOLICHODROME, s. m. (Hist. anc.) un coureur qui gageoit de faire deux dolichos, un en allant, & l'autre en revenant, dans un certain tems marqué.

DOLICHUS (Page 5:18)

DOLICHUS, s. m. (Hist. anc.) la longueur de deux stades; d'autres disent de douze; quelques uns de vingt - quatre: mais le sentiment le plus commun est le premier.

DOLIMAN (Page 5:18)

DOLIMAN, s. m. (Hist. mod.) espece de longue soutane des Mahométans, qui leur pend jusqu'aux piés, & dont les manches étroites se boutonnent auprès de la main. Voici donc, au rapport de MM. le Brun & Tournefort, la maniere dont les Turcs s'habillent; & ce n'est pas sur cet article que nous sommes devenus plus sensés qu'eux, en quittant notre habit long pour en prendre un autre aussi grotesque qu'incommode.

Les Turcs, hommes & femmes, mettent d'abord un caleçon sur leur corps nud; ce haut - de - chausses ou caleçon se ferme par - devant au moyen d'une ceinture large de trois ou quatre pouces, qui entre dans une gaîne de toile cousue contre le drap; l'ouverture qui est par - devant, n'est pas plus fendue que celle qui est par - derriere, parce que les Mahométans n'urinent qu'en s'accroupissant; par - dessus le caleçon, ils ont une chemise qui est de toile de coton fort claire & fort douce, avec des manches plus larges que celles de nos femmes, mais sans poignets; ils les troussent dans leurs ablutions au - dessus du coude, & ils les arrêtent avec beau<pb->

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