ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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Une bassine de fer pour verser l'argent en fusion & le mettre en culot.

Des lingotieres pour l'or & pour l'argent.

Trois ou quatre poëles à têt.

Un chauderon de cuivre rouge où l'on puisse grenailler l'argent, & qui puisse contenir au moins vingt seaux d'eau. Mais pour éviter les frais, on se sert en France d'un cuvier de bois, au fond duquel on met une moyenne bassine de cuivre pour recevoir la grenaille qui a traversé l'eau du cuvier.

Deux ou trois bassines de cuivre rouge avec des anses de fer, contenant chacune un seau d'eau. Il faut qu'elles soient de cuivre un peu épais, pour qu'on puisse s'en servir, si l'on veut, à précipiter l'argent de l'eau - forte qui a fait le départ de l'or.

Deux autres fortes bassines de cuivre rouge pour la même précipitation, lorsqu'on a une grande quantité de cette eau - forte chargée d'argent.

Une bassine pour laver & édulcorer la chaux d'or qui a été départie de l'argent, contenant sept à huit seaux d'eau.

Un bassin de cuivre servant à mettre les matieres concassées, contenant onze pintes ou environ.

Des grandes & petites cuilleres un peu fortes en cuivre.

Des capsules de fer & de terre pour les bains de sable.

Des cucurbites ou matras de verre à fond large, qu'on puisse placer dans des chaudrons pleins d'eau, pour faire le départ au bain - marie.

Des cucurbites ordinaires de verre, pour le départ & la distillation de l'eau - forte & des cornues, encore meilleures pour ce dernier usage.

Des chapiteaux de verre.

Des récipiens de verre ou balons, & des récipiens de grais pour l'eau - forte.

De bons matras de différentes grandeurs, & plusieurs de petite capacité pour les essais d'or en petit.

Plusieurs bassins de verre ou de porcelaine.

Des entonnoirs de verre.

Des bassins de pierre ou de terre, souvent nécessaires à certains départs.

Des bouteilles de verre avec des bouchons de cire pour les eaux - fortes.

Des creusets d'Ipsen ou couleur de plomb, grands & petits.

De petits têts ou creusets plats à scorifier ou à rôtir les mines, & de plus grands, pour chasser l'antimoine, lorsqu'on purifie l'or par ce minéral.

De grands scorificatoires servant à purifier les matieres par le vent du soufflet.

Des creusets de Hesse, bien choisis & de toute grandeur. Nota. Quelques fournalistes de Paris les font aussi bons au moins que ceux d'Allemagne. On peut en faire venir aussi de Dieu - le - Fit, près de Montelimart, qui sont excellens; ceux de Sinsanson, près de Beauvais, sont aussi très - bons pour là fonte de cuivre.

Des têts ou petits creusets ayant l'entrée étroite, & le milieu renflé, avec un pié pour les placer à - peu - près comme la patte d'un verre: ils servent en Allemagne aux essais des mines en petit. On ne peut les faire que sur le tour, & souvent ils sont poreux, & boivent une portion du métal réduit; on les nomme des tutes.

Des bonnes moufles de terre à creuset.

Des coupelles d'os ou de cendres depuis le poids de deux gros jusqu'à celui de quatre onces, & par conséquent de différente capacité.

Un petit & un grand mortier de fer.

Un ou deux mortiers de verre avec leurs pilons aussi de verre.

On ne peut se dispenser d'avoir dans un labo<cb-> ratoire des flux ou fondans de différentes sortes, tant pour les essais des mines, que pour les autres matieres que l'on veut fondre.

1°. Du plomb grenaillé. Voyez Plomb.

2°. De la litarge. Voyez Plomb.

3°. Du verre de plomb. Voyez Plomb.

4°. Du salpetre purifié. Voyez Nitre.

5°. Du tartre blanc que Schlutter préfere au tartre rouge, prescrit pour le flux noir par tous les auteurs qui ont écrit sur l'art d'essayer les mines.

6°. De l'écume de verre nommée aussi fiel & sel de verre, ou tendrole. Celle qui est presque compacte, est préférable à celle qui est rare & friable.

7°. Du borax. Il faut le calciner & le remettre en poudre avant que de l'employer, parce qu'il boursoufle dans les creusets, & peut en faire sortir une partie de l'essai: ce qui n'arrive pas quand on a eu l'attention de le calciner auparavant.

8°. De la potasse. Plus elle est compacte, meilleure elle est pour l'usage. Celle qu'on trouve au fond du pot de fer dans les fabriques de ce sel, dont il sera parlé dans la suite, est ordinairement la meilleure. Celle qui est par - dessus, & qui paroît plus spongieuse, n'est pas si bonne.

9°. Du sel alkali. Celui qui reste au fond d'une bassine de fer, après qu'on y a fait bouillir jusqu'à siccité la lessive des savoniers. On peut lui substituer le sel de soude purifié. Voyez Fondant.

10°. De la cendre gravelée, que Schlutter ne met point dans son catalogue des fondans, quoique c'en soit un excellent pour les mines ferrugineuses qui tiennent de l'or.

11°. Du caput mortuum. C'est ce qui reste au fond des cornues de fer ou de terre, dont on s'est servi pour distiller l'eau - forte. Voyez Nitre.

12°. Du sel commun. Voyez Sel commun.

13°. Du verre blanc.

14°. Du sable blanc calciné, broyé, passé par un tamis, & ensuite lavé & seché.

15°. De la poussiere de charbon. On prend le charbon de jeune bois de hêtre ou de vieux coudrier, qu'on fait piler & tamiser pour le conserver dans une boîte.

16°. Du flux crud ou flux blanc, du flux noir, & différens flux composés ». Voyez Flux & Fondant. Extraits de l'ouvrage déjà cité.

Et enfin différens menstrues, principalement l'eauforte précipitée, de l'esprit de sel rectifié, différentes eaux régales, de l'huile de tartre, de l'esprit de sel ammoniac, du mercure, & du soufre. Voyez ces différens articles.

Il ne suffit pas à l'essayeur d'être en état d'exécuter les opérations que nous avons désignées plus haut, & dont il sera traité dans des articles particuliers. Il ne suffit pas même qu'il sache former un procédé régulier de l'exécution successive d'un certain nombre de ces opérations; procédé dont on trouvera un exemple au mot Essai; il faut encore qu'il soit au fait d'un certain calcul, au moyen duquel il détermine la proportion dans laquelle, étoient entr'eux, les différens principes qu'il a séparés, & le rapport de ces produits avec ceux du travail en grand. Ce calcul a été heureusement rendu très - simple, au moyen de l'usage des poids fictifs, représentans, ou idéaux, divisés dans des parties proportionnelles aux parties des poids réels, qui sont en usage dans chaque pays. Un petit poids quelconque étant pris, par exemple, pour représenter le quintal de 100 liv. qui est le plus communément en usage parmi nous; on divisera ce poids fictif par livres, onces, gros, &c. & comme il n'est jamais question dans la réponse du docimasiste de déterminer des quantités absolues, mais toûjours des quantités relatives, qu'on ne lui demande jamais combien d'argent, par exem<pb-> [p. 4] ple, contient un morceau de mine qu'on lui présente, mais combien une pareille mine contient d'argent par quintal, le poids réel de son quintal fictif lui est absolument inutile à connoître. Celui qui est le plus en usage enFrance pese pourtant ordinairement un gros réel. Voyez l'article Poids.

Les petites portions du quintal fictif, telles que les gros, étant de très - petits poids réels, on conçoit combien il importe à l'exactitude de l'art que les poids & les balances de docimasie soient justes. On donnera au mot Poids & au mot Peser la maniere de faire ces poids, de les diviser, ou de les vérifier, aussi - bien que celle de s'assûrer de l'exactitude & de la délicatesse des balances. Voyez les articles Poids & Peser.

Les seuls auteurs originaux de docimasie que reconnoisse M. Cramer excellent juge en cette partie, sont le célebre Georges Agricola qui le premier en a donné un traité méthodique dans le septieme livre de son ouvrage de re metallicâ, achevé avant l'année 1550; Lazare Ercker qui a suivi Agricola de très près dans un ouvrage écrit en allemand, & intitulé aula subterranea; & Modestin Fachs qui a aussi écrit en allemand, & qui a peu ajoûté aux connoissances qu'il a puisées dans ses deux prédécesseurs.

Stahl & Henckel nous ont donné les connoissances les plus exactes & les plus philosophiques sur la nature des minéraux, & sur la théorie des changemens que l'art leur fait éprouver; le premier dans plusieurs de ses ouvrages, & sur - tout dans sa dissertation intitulée, dissertatio Metallurgioe pyrotechnicoe, & docimasioe metallicoe fundamenta exhibens, dont les derniers chapitres contiennent un traité abrégé & scientifique de docimasie; & Henckel dans sa pyritologie, son flora saturnisans, &c.

La bibliotheque du docimasiste doit être grossie aujourd'hui des élémens de docimasie de M. Cramer, & du traité de la fonte des mines de Schlutter, augmenté de plusieurs procédés & observations, & publié par M. Hellot. (b)

DOCKUM (Page 5:4)

DOCKUM, (Géog. mod.) ville des Provinces - Unies, dans l'Ostergou en Frise. Elle est située à l'embouchure de l'Avert. Long. 23. 28. lat. 53. 18.

DOCTE (Page 5:4)

DOCTE, SÇAVANT ou plûtôt SAVANT (car ce mot vient de sapere, & non de scire), Gramm. Synon. Docte ne se dit que lorsqu'il est question des matieres d'érudition, & se dit des personnes plûtôt que des ouvrages. Savant s'applique également aux matieres d'érudition, aux matieres de science proprement dite, & se dit également des personnes & des ouvrages. Ainsi on dit, un docte antiquaire, un savant géometre, une savante dissertation sur quelque point de Physique, de Littérature, &c. Savant s'étend encore à d'autres objets auxquels le mot docte ne peut s'appliquer. Ainsi on dit d'un grand Prince, qu'il est savant, & non qu'il est docte en l'art de regner. (O)

DOCTEUR (Page 5:4)

DOCTEUR, s. m. (Hist. anc. & mod.) titre honorifique qu'on donne particulierement à ceux qui sont profondément versés dans la Théologie, la Jurisprudence, & le Droit.

Docteur de la Loi (Page 5:4)

Docteur de la Loi, (Hist. anc.) étoit parmi les Juifs un titre d'honneur ou de dignité.

Il est certain que les Juifs eurent des docteurs longtems avant Jesus - Christ. Leur investiture, si on peut parler ainsi, se faisoit en leur mettant dans les mains une clé & les tables de la loi. C'est pour cela, selon quelques auteurs, que J. C. leur dit, Luc, xj. 52. Matheur à vous, docteurs de la loi, parce que vous avez emporté la clé de science, que vous n'êtes point entrés vous - mêmes, & que vous avez empêché d'entrer ceux qui le vouloient.

Les docteurs Juifs sont appellés autrement rabbins. Voyez Rabbin. Chambers.

Docteur de l'Eglise (Page 5:4)

Docteur de l'Eglise, (Hist. mod.) est un nom qu'on a donné à quelques - uns des peres, dont la doctrine & les opinions ont été le plus généralement suivies & autorisées par l'Église.

On compte ordinairement quatre docteurs de l'église greque, & quatre de l'église latine. Les premiers sont saint Athanase, saint Basile, saïnt Grégoire de Nazianze, & saint Chrysostôme; les autres sont saint Augustin, saint Jérôme, saint Grégoire le Grand, & saint Ambroise.

Dans le breviaire romain il y a un office particulier pour les docteurs. Il ne differe de celui des confesseurs, que par l'antienne de Magnificat, & les leçons.

Docteur (Page 5:4)

Docteur (Histoire moderne.) est une personne qui a passé tous les degrés d'une faculté, & qui a droit d'enseigner ou de pratiquer la science ou l'art dont cette faculté fait profession. Voyez Degré.

Le titre de docteur fut créé vers le milieu du douzieme siecle, pour être substitué à celui de maître, qui étoit devenu trop commun & trop familier. On a cependant conservé le titre de maître dans les communautés religieuses à ceux qui sont docteurs en Théologie.

L'établissement du doctorat est ordinairement attribué à Irnerius. On croit que ce titre passa de la faculté de Droit dans celle de Théologie. Voyez ciaprès l'article Docteur en Droit.

Le premier exemple que nous en ayons, est dans l'université de Paris, où Pierre Lombard & Gilbert de la Porée furent créés docteurs en Théologie, sacra Theologioe doctores.

D'autres prétendent au contraire que le titre de docteur n'a commencé à être en usage qu'après la publication des sentences de Pierre Lombard, & soûtient que ceux qui ont expliqué les premiers ce livre dans les écoles, sont aussi les premiers qu'on ait appellés docteurs.

Il y en a qui font remonter cette époque beaucoup plus haut, & veulent que Bede ait été le premier docteur de Cambridge, & que Jean de Beverley, mort en 721, ait été le premier docteur d'Oxford. Mais Spelman soûtient que le mot docteur n'a point été en usage en Angleterre, pour marquer un titre ou un degré, jusqu'au regne du roi Jean vers l'an 1207.

Docteur (Page 5:4)

Docteur en général, (Hist. mod.) est aussi un nom qu'on joint quelquefois avec différentes épithetes, qui expriment le principal mérite qu'ont eu ceux que l'on reconnoît pour maîtres dans les écoles, mais cependant avec une qualification particuliere qui les distingue.

Ainsi Alexandre de Hales est appellé le docteur irréfragable & la fontaine de vie, comme dit Possevin. S. Thomas d'Aquin est nommé le docteur angélique; saint Bonaventure, le docteur séraphique; Jean Duns ou Scot, le docteur subtil; Raimond Lulle, le docteur illuminé; Roger Bacon, le docteur admirable; Guillaume Ocham, le docteur singulier; Jean Gerson & le cardinal Cusa, les docteurs chrétiens; Denis le Chartreux, le docteur extatique. Il en est de même d'une infinité d'autres, dont les écrivains ecclésiastiques font mention.

Docteur (Page 5:4)

Docteur, *D*I*D*A*S*K*A*L*O*S, est encore le nom d'un officier particulier de l'église greque, qui est chargé d'expliquer les écritures.

Celui qui explique les évangiles, est nommé docteur des évangiles; celui qui explique les épîtres de saint Paul, est appellé docteur de l'Apôtre; celui qui explique les pseaumes, s'appelle docteur du pseautier. On lescomprend tous sous ce titre de DIDASKALO/S2, qui répond à ce que nous appellons théologal. Les évêques grecs, en conférant ces sortes d'offices, imposent les mains comme dans les ordinations. Trév. & Chambers.

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