ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"951"> la cavité qui la reçoit profonde, on l'appelle énarthrose, comme celle de la cuisse avec la hanche: 2°. quand la tête de l'os est plate, & qu'elle est reçue dans une cavité superficielle, on l'appelle arthrodie, comme celle de la mâchoire avec l'os des tempes: 3°. quand deux os se reçoivent réciproquement & sont mobiles l'un dans l'autre, on l'appelle ginglyme, comme l'os du coude qui est reçu par celui du bras, en même tems que ce dernier est reçu dans celui du coude. Voyez Enarthrose, Ginglyme, &c.

Diarthrose synarthrodiale (Page 4:951)

Diarthrose synarthrodiale, que l'on appelle aussi amphiarthrose, est une espece d'articulation neutre ou douteuse; elle n'est pas tout - à - fait diarthrose, parce qu'elle n'a pas un mouvement manifeste; ni tout - à - fait synarthrose, parce qu'elle n'est pas tout - à - fait immobile; telle est l'articulation des côtes, des vertebres. Voyez Vertebre. (L)

DIASCHISMA (Page 4:951)

DIASCHISMA, est, dans la Musique ancienne, un intervalle faisant la moitié du semi - ton mineur. Le rapport en est irrationel, & ne peut s'exprimer en nombres. Voyez Semi - ton. (S)

DIASCORDIUM (Page 4:951)

DIASCORDIUM, s. m. (Pharmacie.) on appelle ainsi une préparation officinale, dont le scordium est un des ingrédiens. Jérome Fracastor en est l'auteur, & il en donne la description dans son traité de contag. & morbis contagiosis. Cette composition est d'un fréquent usage parmi nous. La description que nous donnons ici est tirée de la pharmacopée de Paris.

Diascordium de Fracastor. des feuilles seches de scordium, [omission: formula; to see, consult fac-similé version] once; de roses rouges, de racines de bisstorte, de gentiane, de tormentille, de chaque [omission: formula; to see, consult fac-similé version] once; du cassia lignea, de la canelle, des feuilles de dictamne de Crete, de semences de berberis, du styrax calamite, du galbanum, de la gomme arabique choisie, de chaque [omission: formula; to see, consult fac-similé version] once; du bol oriental préparé, deux onces; du laudanum, du gingembre, du poivre long, de chaque deux gros; du miel rosat cuit en consistence requise, deux livres; vin de Canarie généreux, une suffisante quantité: faites du tout un électuaire selon les regles de l'art.

Le diascordium est un excellent remede, qui peut très - bien suppléer au défaut de la thériaque, & qu'on peut regarder comme un peu plus calmant, parce qu'étant gardé sous une consistence pius ferme, l'opium qu'il contient ne s'altere pas par la fermentation comme dans la thériaque. On l'employe ordinairement, & avec succès, depuis un scrupule jusqu'à deux gros dans les dévoiemens qu'il est à - propos d'arrêter; cet électuaire est d'ailleurs stomachique, cordial, & diaphorétique.

DIASENNA (Page 4:951)

DIASENNA, sub. m. (Pharmacie.) signifie une composition dont le senné fait la base: on préparoit autrefois une poudre & un électuaire qui portoient ce nom; mais ces deux compositions ne sont plus d'usage parmi nous.

DIASEBESTEN (Page 4:951)

DIASEBESTEN, s. m. terme de Pharmacie, électuaire mol purgatif, dont les sebestes sont la base; les autres ingrédiens sont les prunes, les tamarins, les sucs d'iris, d'anguria, & de mercuriale, les pénides, le diaprunum simple, la graine de violette, les quatre semences froides, & le diagrede. Il est propre dans les fiévres intermittentes, & dans les continues; il appaise la soif, excite le sommeil, & chasse les humeurs âcres par les urines. Diction. de Trév. & Chambers.

DIASPHENDONESE (Page 4:951)

* DIASPHENDONESE, (Hist. anc.) supplice très - cruel. On plioit à grande force deux arbres; on attachoit un des piés du criminel à l'un de ces arbres, & l'autre pié à l'autre arbre; puis on lâchoit en même tems les deux arbres qui emportoient, l'un une partie du corps d'un côté, & l'autre, l'autre partie du corps de l'autre côté. On croit que ce supplice étoit venu de Perse. Aurelien fit punir de cette maniere un soldat qui avoit commis un adultere avec la femme de son hôte.

DIASTASIS (Page 4:951)

DIASTASIS, s. m. terme de Chirurgie, écartement d'os. Le diastasis est une espece de luxation. M. Petit, dans son traité sur les maladies des os, croit le diastasis des os de l'avant - bras, impossible, de quelque façon que puisse se luxer l'avant - bras ou le poignet. Il prouve son sentiment par la structure des parties. Il dit cependant que si ses raisons ne démontrent point l'impossibilité absolue du diastasis, elles autorisent au moins à juger que ce cas doit être infiniment rare; en supposant en effet, qu'un effort pût être tellement combiné, qu'il tendît à fixer un des os pendant qu'il écarteroit l'autre & le feroit sortir de sa place, il est certain qu'un pareil effet ne sera jamais la suite d'une cause ordinaire, & qu'il suppose même l'assemblage de circonstances si singulieres, que M. Petit est bien fondé à le regarder comme impossible.

Ce grand praticien a cependant trouvé réellement une espece de diastasis, qui n'étoit pas l'effet immédiat d'une chûte ou d'un effort; mais il étoit causé par la relaxation des ligamens à la suite des luxations du poignet; l'écartement n'avoit commencé à paroître que plusieurs jours après l'accident. On sentoit dans l'intervalle que les os laissoient entr'eux, un bruit de matiere glaireuse, qui dénotoit un amas de sinovie.

Les luxations du pié en dedans ou en - dehors sont souvent accompagnées de diastasis. L'écartement du péroné vient de l'allongement forcé des ligamens qui l'attachent au tibia, par l'effort que l'astragale a fait pour s'échapper sur les côtés. Voyez Luxation & Entorse. (Y)

DIASTÈME (Page 4:951)

DIASTÈME, sub. m. dans la Musique ancienne, signifie proprement intervalle, & c'est le nom que donnoient les Grecs à l'intervalle simple, par opposition à l'intervalle composé, qu'ils appelloient système. Voyez Intervalle, Système. (S)

DIASTOLE (Page 4:951)

DIASTOLE, s. f. DIASTOLH, (Physiologie.) est un terme grec formé du verbe DIASTELLEIN, séparer, employé par les Medecins pour signifier la dilatation, la distension d'un vaisseau, d'une partie cave quelconque dans le corps humain, de laquelle les parois s'écartent en tous sens pour en augmenter la cavité: c'est pour exprimer ce changement que l'on dit du coeur, des arteres, des oreillettes, des membranes du cerveau, &c. que ces organes sont susceptibles de se dilater, qu'ils se dilatent de telle maniere, dans tel tems.

Le mouvement par lequel ces différens organes sont dilatés, est opposé à celui par lequel ils sont contractés, c'est - à - dire par lequel leurs parois se rapprochent; cet autre changement dans l'état de ces parties, est appellé par les Grecs systole, SUSTOLH, constriction. Voyez Systole.

La dilatation du coeur consiste dans l'écartement des parois de cet organe, selon l'idée qui vient d'être donnée de la diastole; la capacité de cet organo doit augmenter dans toutes ses dimensions.

Le coeur étant un véritable muscle creux, n'a rien en lui - même qui puisse le dilater, dit M. Senac dans son excellent traité de la structure de cet organe; ses resiorts ne peuvent que le resserrer; une puissance étrangere qui éloigne les parois du coeur du centre de sa cavité, est donc une puissance nécessaire; or cette puissance est dans le sang, qui est porté par les veines dans les ventricules: plus elle a de force, plus la dilatation est grande en général; car un concert de causes étrangeres peut donner lieu à des exceptions: les parois du coeur peuvent être plus ou moins resserrées: or le resserrement concourant avec l'action qui tend à dilater, s'oppose à la dilatation: l'action des nerfs peut - être plus ou moins prompte; si dans l'instant que le coeur frap<pb-> [p. 952] pe l'intérieur du ventricule, cette action survient, les parois n'auront pas le tems de s'écarter, elles pourront être arrêtées dès le premier instant de leur écartement.

Mais est - il certain, continue M. Senac, que les parois du ventricule soient des instrumens purement passifs dans la dilatation du coeur? elles sont entierement passives dans leur écartement, puisqu'elles cedent à une force étrangere qui les pousse du centre vers la circonférence; nul agent renfermé dans leur tissu ne les force à s'éloigner: car dans ces parois, il n'y a d'autre force que la force de la contraction musculaire; or la contraction doit nécessairement rapprocher du centre toutes les parties du coeur.

Bien loin d'avoir en elles - mêmes une force dont l'action les écarte, ces parois résistent à la dilatation par la contractilité naturelle aux fibres qui les composent; elles ont une force élastique que la mort même ne détruit pas: l'esprit vital qui met en mouvement les parties, leur donne encore une force supérieure qui les resserre dans le corps animé: or ces forces résistant à la force étrangere qui les dilate, une telle résistance augmente par gradation; il peut entrer une certaine quantité de sang dans les cavités du coeur, dont les parois laissent toûjours un espace entr'elles, parce qu'elles ne peuvent jamais se rapprocher au point de se toucher; mais cet espace n'étant jamais vuide, la puissance qui continue à pousser le sang, le détermine contre la surface intérieure du coeur; la résistance commence, elle augmente ensuite à proportion des divers degrés d'action contre les parois: la résistance est donc plus grande quand cet action finit que quand elle commence; le coeur est cependant dilaté en tous sens dans le même instant, c'est - à - dire que l'écartement de ses parois se fait en même tems de la base à la pointe comme dans toute la circonférence: c'est ce qu'on éprouve en injectant de l'eau dans la cavité de cet organe; l'effort se communique en même tems à toutes ses parties selon toutes ses dimensions.

On n'aura plus recours à la raréfaction du sang imaginée par Descartes, ni à la copule explosive de Willis, pour expliquer comment se fait la dilatation du coeur, depuis que ces causes prétendues ont été démenties par l'expérience: Lower les a combattues avec succès; d'autres en ont démontré le ridicule de maniere à en bannir l'idée de l'esprit de tous les Philosophes sensés. Extrait du traité du coeur de M. Senac. Voyez Circulation du sang.

Quand on ouvre un chien vivant, on voit dans le coeur de cet animal & dans les vaisseaux qui en dépendent, deux mouvemens principaux: les arteres se resserrent aussi - bien que les oreillettes: dans le tems que le coeur se dilate, celles - là poussent le sang vers le coeur de l'animal, celui - ci le reçoit: si l'on coupe la pointe du coeur de l'animal vivant, & que l'on le tienne élevé, on voit jaillir le sang dans le tems de sa dilatation, sans qu'il paroisse dans ce fluide aucune apparence d'ébullition, d'effervescence, ni d'explosion, mais il répand une fumée qui a une odeur desagréable, âcre; il s'y fige en se refroidissant dès qu'il est laissé en repos; & lorsque le coeur se contracte à son tour, on voit les arteres & les oreillettes se dilater en même tems, parce que celles - ci reçoivent plus de sang qui écarte leur parois à proportion de la quantité qui est poussée dans leur cavité par le coeur qui se vuide de celui qui est contenu dans les siennes.

Ces deux mouvemens opposés qui arrivent, l'un par la contraction, l'autre par la dilatation de ces organes, donnent lieu à ce qu'on appelle pulsation, parce que pendant que leurs parois s'écartent, ils se portent vers les corps contigus & les frappent: une suite de ces pulsations est ce qu'on appelle pouls, qui se fait sentir plus particulierement lorsque l'on touche une artere qui frappe plusieurs fois le doigt dans l'espace d'une minute: c'est le mouvement de diastole qui produit la pulsation; la repétition de la diastole produit le pouls. Voyez Pouls.

L'état naturel du coeur, s'il pouvoit rester en repos, livré à lui - même, à son élasticité, seroit bien approchant de celui de systole; mais tant qu'il se contracte par l'influence du fluide nerveux, il se resserre au - delà de ce qu'il pourroit faire par la seule contractilité de ses fibres; & tant qu'il reçoit le sang poussé par ses vaisseaux, il est dilaté au - delà de ce qu'il paroît être dans le relâchement, ainsi il est toûjours dans un état violent tant que la vie dure; il l'est même après la mort, parce que toutes les arteres par leur élasticité, aidées du poids de l'atmosphere, expriment le sang qu'elles contiennent & le poussent dans les veines & le coeur qui cede à ces forces combinées, & se laisse dilater plus que no ne comporte sa force de ressort naturel.

C'est le propre de tous les muscles de se contracter sans le secours d'aucune puissance étrangere jusqu'à un certain point: jusqu'à ce qu'ils soient parvenus à se raccourcir, à se resserrer à ce point, ils peuvent être regardés comme dans un état violent: le coeur étant dilaté après la mort au - delà de ce qu'il seroit si le sang ne l'y forçoit pas, est donc ainsi dans un état violent contre lequel il résiste autant qu'il peut: ainsi dans quelque situation que soit le coeur pendant la vie & après la mort, les systoles & les diastoles sont toûjours violentes; il est toûjours en - deçà ou en - delà de la situation qu'il affecteroit selon sa tendance naturelle. Voyez Coeur, Muscle, Circulation

Les mouvemens de diastole, & par conséquent desystole du cerveau, sont connus depuis long - tems: les plus anciens Anatomistes ont observé que ce viscere paroît se resserrer & se dilater alternativement: les fractures du crane, les caries de cette boite osseuse, le trépan appliqué, même à dessein, leur ont fourni l'occasion de faire cette observation sur les hommes & sur les animaux.

Cette vérité n'a cependant pas été reçue généralement: il s'est trouvé des observateurs qui ont voulu la détruire par les mêmes moyens dont on s'étoit servi pour l'établir; d'autres en convenant de l'apparence des mouvemens du cerveau, ont soutenu qu'ilsne lui sont point propres, mais qu'ils dépendent de la pûlsation du sinus longitudinal ou de celle des arteres de la dure - mere, ou enfin du repos & de l'action alternative de cette membrane.

Les auteurs ne sont pas moins partagés au sujet de l'ordre, que suivent ces mouvemens comparés à ceux du coeur: plusieurs ont pensé que la contraction du coeur & la dilatation du cerveau se fait en même tems: quelques - uns ont prétendu précisément le contraire. Voyez Dure - mere, Meninges.

D'autres, mais en petit nombre, jusqu'à présent, ont cru remarquer quelque rapport entre les mouvemens du cerveau & ceux de la respiration. M. Schligting l'avoit soupçonné, & avoit érabli son doute à cet égard dans un mémoire qu'il a donné sur les mouvemens du cerveau, inséré dans le premier volume des mémoires présentés à l'académie des Sciences de Paris, par des savans étrangers. M. Haller l'avoit simplement indiqué dans une lettre à M. de Sauvages, célébre professeur en Medecine de l'université de Montpellier, lorsque M. de la Mure, aussi professeur très - distingué de la même université, & directeur de la société royale des Sciences de la même ville, à qui cette lettre de M. Haller fut communiquée dans le tems, a entrepris

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