ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"947"> mêlez le tout ensemble, & sur un petit feu réduisez - le sous la forme d'un électuaire.

Electuaire diaprun purgatif. . De l'électuaire diaprun simple, que nous venons de décrire, douze onces; & lorsqu'il est encore un peu chaud, mêlez - y exactement de la scammonée exactement pulvérisée, une demi - once, & l'électuaire sera fait.

Cet électuaire est un purgatif assez fort, sur - tout à la dose d'une once, qui contient un scrupule de scammonée, qui ne paroît cependant pas agir dans ce mélange avec la même énergie que lorsqu'on la prescrit seule; ainsi la pulpe de pruneaux peut être regardée comme corrigeant véritablement ce purgatif violent. Voyez Scammonée, Correctif.

DIARBEK, DIARBEKIR (Page 4:947)

DIARBEK, DIARBEKIR, (le) Géog. mod. & anc. c'est la Mésopotamie des anciens; elle est située entre le Tigre & l'Euphrate, dans la Turquie asiatique: elle a pour capitale une ville nommée Diarbek, Diarbekir, & Amed, sur le Tigre, Long. 57. 35. lat. 36. 58.

DIARRHÉE (Page 4:947)

DIARRHÉE, s. m. DIARROI/A, A)PO\ TE= DIARREI/N, à perfluendo, (Medecine.) genre de maladie qu'Hippocrate & Galien désignent souvent sous le nom de RO/WDHS2, & qui est appellé en latin diarrhoea, alvi profluvium, &, selon Celse, fluxus ventris, flux de ventre, signifie en général toute sorte de déjection de matiere liquide, plus fréquente que dans l'état naturel.

Si la déjection est accompagnée de cours de ventre & de douleur, on a coûtume de la nommer dyssenterie; si les alimens sont rendus par la voie des excrétions fécales, sans avoir presqu'éprouvé aucune altération, on nomme cette espece de diarrhée, lienterie. L'affection coeliaque en est une autre espece, dans laquelle on rend avec les excrémens une partie notable du chyle, qui auroit dû passer dans les veines lactées, &c. Voyez Dyssenterie, Lienterie, &c.

Presque toutes les humeurs du corps humain peuvent être portées par leurs vaisseaux dans le canal des intestins, comme la mucosité des narines, de la bouche, du gosier, de l'oesophage, de l'estomac, & de tous les boyaux; la salive, le suc gastrique, pancréatique, intestinal; la bile hépatique & cystique, la lymphe, le sang des vaisseaux mesentériques, &c.

La matiere de la diarrhée peut donc être de différente nature, selon ses différentes causes; mais il est reçû parmi les Medecins, que l'on entend par le mot diarrhée spécialement pris, une fréquente évacuation par les selles, d'une matiere tenue, stercoreuse, purulente, sanieuse, aqueuse, muqueuse, pituiteuse, glutineuse, adipeuse, écumeuse, bilieuse, atrabilaire, qui tient plus ou moins de l'une de ces qualités mêlées ou distinctes, & plus ou moins âcres, qui vient des intestins immédiatement, & qui sort quelquefois avec les excrémens, & quelquefois seule: elle est souvent accompagnée de tranchées, mais non pas essentiellement.

Il se présente trois choses sur - tout à considérer avec attention dans les diarrhées, pour parvenir à en bien connoître la nature, à juger quel en sera l'évenement, & à saisir les indications convenables pour la curation. Elles consistent à bien distinguer, 1° les différentes matieres de l'évacuation; 2° les diverses parties du corps qui les fournissent; & 3° les causes qui font qu'elles se ramassent dans les intestins en plus grande quantité que dans l'état naturel, & qu'elles sortent ensuite par la voie des selles.

I. La mucosité, cette humeur lente, épaisse, qui est susceptible de se durcir, comme du tuf, en se desséchant, & de se liquéfier de nouveau par la macération dans l'eau; qui sert à enduire la membrane des narines & de toutes les premieres voies, peut fournir la matiere de la diarrhée muqueuse, si elle vient à se ramasser en plus grande abondance qu'à l'ordinaire, en se déta chant par quelque cause que ce soit, des surfaces qu'elle doit lubrifier; s'il s'en sépare davantage, comme dans le catharre, qui peut affecter les entrailles, ensorte qu'il s'y porte une plus grande quantité de cette humeur, comme il arrive aux narines, où il s'en fait une copieuse excrétion dans cette même maladie, il s'en évacue de même beaucoup par l'anus; ce qui établit le cours de ventre, auquel peut également donner lieu cette même humeur muqueuse viciée devenue trop abondante par la glutinosité dominante des liquides, & changée en une matiere pituiteuse, vitrée, transparente, & tremblante comme de la gelée.

La salive & les différens sucs digestifs de nature lymphatique; la bile hépatique, lorsqu'elle est bien délayée, peuvent aussi fournir la matiere du cours de ventre, si toutes ces humeurs excrémentitielles ne sont pas absorbées dans le canal intestinal, pour être remêlées avec le sang; & comme il s'en sépare une grande quantité dans toute l'étendue des premieres voies, il s'en peut ramasser assez pour une évacuation fréquente & copieuse, qui prive le corps de beaucoup de bons fluides, & peut occasionner dans la suite des obstructions, la foiblesse, l'atrophie, parce que les humeurs grossieres perdent leur véhicule; parce que les alimens ne pouvant pas fournir de quoi réparer cette perte, les secrétions des liquides qui servent à la digestion, se font imparfaitement; le chyle est mal travaillé, le suc nerveux, la lymphe nourriciere, manquent, d'où suivent les effets mentionnés.

La serosité du sang épanchée dans quelque cavité, étant repompée par les veines, peut être portée dans le canal intestinal, par analogie avec les différentes secrétions qui s'y font, & fournir la matiere d'une diarrhée aqueuse, séreuse, comme on le voit souvent dans les hydropiques, d'une manïere salutaire, selon que l'a observé Hippocrate dans ses prénotions de cos.

La bile cystique, si elle vient à contracter trop d'âcreté, irrite fortement les boyaux dans lesquels elle coule continuellement; elle les excite à de fortes contractions, qui resserrent les orifices des vaisseaux absorbans, ensorte qu'elle est poussée tout le long des intestins avec vélocité, jusqu'à ce qu'elle soit parvenue à leur extrémité, pour être chassée hors du corps, ce qui constitue le plus souvent la cause de la diarrhée, & en fournit la matiere, qui est de différente nature, selon que la bile est elle - même différemment viciée; d'où les déjections sont de différente couleur, comme jauhes, vertes, noires, &c. Voyez Bile.

Des abris rompus dans les premieres voies, ou dans des parties qui y communiquent; de petits ulceres qui y ont leur écoulement, peuvent fournir la matiere d'une diarrhée purulente sanieuse.

La graisse rendue plus fluide que dans l'état naturel, par la chaleur de la fievre ou par les causes de la consomption, venant à être mêlée dans la masse des humeurs, peut être portée par les lois des secrétions dans les colatoires intestinaux, & y établir une diarrhée adipeuse.

Les matieres morbifiques, de quelque nature qu'elles soient, peuvent aussi, ou par leur abondance ou par leur coction, avoir les dispositions nécessaires pour être portées de toutes les parties du corps par les différentes voies qui conduisent aux boyaux, & y former une diarrhée symptomatique ou critique.

II. Les narines ont une libre communication avec le gosier, aussi - bien que la bouche; celui - ci avec [p. 948] l'oesophage, l'estomac & toute la suite des boyaux; ainsi la mucosité peut être portée des narines dans les intestins. Le sang même avalé pendant le sommeil, peut de ces cavités supérieures être rendu par les selles, & en imposer pour un flux de sang. La mucosité surabondante dans le corysa, ou catarrhe de la membrane pituitaire (voyez Corysa); la matiere des crachats dans le catarrhe des poumons, peuvent aussi, étant avalées, parcourir le canal intestinal, & sortir par l'anus.

La communication du foie avec les boyaux, est doublement établie par le canal hépatique & cystique, celle du pancréas par le pancréatique. Les injections anatomiques ont démontré aussi que la veine - porte & les arteres mésentériques ont des rameaux par lesquels ils communiquent avec la cavité intestinale, & que les humeurs peuvent être portées par cette voie en très - grande abondance, parce qu'ils sont très - nombreux, & que leurs orifices dans les boyaux sont tellement susceptibles de se laisser dilater, qu'ils transmettent même de la cire, comme l'a observé Ruysch, & comme M. Wanswieten dit l'avoir vû lui - même, sans qu'il fût fait aucune violence à leurs tuniques. Sile cours des humeurs n'est pas libre dans la veine - porte ou dans les arteres mésentériques, elles peuvent refluer par ces rameaux, & par un mouvement rétrograde se porter dans la cavité des boyaux en assez grande quantité pour donner lieu à une diarrhée lymphatique.

Si ces vaisseaux & tous autres colatoires des intestins sont relâchés par quelque cause que ce soit, de maniere à diminuer considérablement la résistance qu'ils doivent offrir à recevoir une plus grande quantité de fluides que dans l'état naturel, ou que l'effort des humeurs se porte vers ces conduits, ensorte qu'il se fasse une dérivation des autres parties vers celle - là; il s'ensuit qu'il y en sera porté de toutes les parties du corps, même des plus éloignées, selon qu'il a été dit en parlant du diabetes, voyez Diabetes, & qu'il sera expliqué à l'article Fluxion. C'est ainsi que l'usage des purgatifs trop répetés, peut épuiser entierement le corps, tout comme les diarrhées trop long - tems continuées, parce que l'effet des purgatifs peut être regardé comme une diarrhée artificielle; ainsi il doit y avoir de l'analogie entre les suites de l'une & celles de l'autre. On voit quelquefois dans le cholera morbus, qu'il se fait une si grande évacuation d'humeurs en très - peu de tems, que les malades en sont presqu'épuisés; ils sont si pâles, si changés, si abattus par le vomissement & les déjections, qu'ils sont meconnoissables; tellement que les humeurs dissoutes comme par l'effet d'un poison, se portent avec facilité de toutes les parties du corps vers les cavités des premieres voies.

III. Après avoir exposé sommairement quelle est la nature & la diversité de la matiere de la diarrhée, & quelles sont les parties d'où elles peuvent se porter dans le canal intestinal, l'ordre indiqué conduit à examiner quelles sont les causes de cette maladie: on peut les distinguer en trois classes générales, qui comprennent chacune de grandes variétés.

La premiere a lieu lorsque les humeurs sont déterminées à se porter vers la cavité des entrailles en plus grande abondance que dans l'état naturel, & qu'elles ne sont pas pompées par les pores des intestins, dont l'action n'est pas assez forte pour les appliquer aux vaisseaux absorbans, de maniere à les y faire pénétrer. Alors les matieres contenues dans le canal intestinal, se portent par la continuation du mouvement péristaltique subsistant, quoiqu'affoibli, & par la pression des organes de la respiration, vers l'endroit où il y a le moins de résistance, c'est - à - dire vers l'extrémité de ce canal, pour être évacuées hors du corps: dans ce cas les liquides pris par la bouche, les différens sucs digestifs, s'écoulent par l'anus; & les alimens même qui n'ont pas éprouvé l'action des puissances digestives, sortent aussi par la même voie presque sans changement, & quelquefois sans que les malades s'en apperçoivent; ce qui est un très - mauvais signe, selon Hippocrate dans ses Coaques. Telle est l'espece de diarrhée qu'on appelle lienterie.

Si l'action des intestins n'est pas si fort diminuée, & si l'évacuation de toutes ces matieres ne se fait qu'en partie, alors les alimens sont plus retenus, moins imparfaitement digerés: il en est fourni une partie au sang par la voie des veines lactées; mais moins cette partie est considérable respectivement à la quantité, moins il se fait de résorbtion des sues digestifs; plus il se porte de ces matieres vers l'extrémité des intestins, plus les déjections sont fréquentes: ainsi, pour parler le langage des anciens, moins il y a de force retentrice dans les intestins, plus la diarrhée est considérable.

La seconde classe générale des causes de la diarrhée, comprend tous les cas dans lesquels le mouvement péristatique des intestins est tellement augmenté, que les matieres contenues sont portées avec trop de rapidité pour pouvoir être appliquées à l'orifice des vaisseaux absorbans, de maniere à y pénétrer: elles sont par conséquent déterminées vers l'extrémité du canal, & y fournissent la matiere des fréquentes déjections qui constituent la diarrhée. Si les alimens même ne s'arrêtent pas assez dans les boyaux pour y être digérés, ils sont également évacués par la même cause, sans être changés; d'où une lienterie d'une autre espece, eu égard à la cause, que celle dont il a été fait mention ci - dessus. Mais si le mouvement n'est pas si prompt, & qu'ils soient assez retenus pour être digerés en partie, ilen résulte une diarrhée simple. L'effet des purgatifs donne une idée juste des diarrhées qui proviennent de cette cause; car on ne peut douter qu'ils n'agissent en irritant, & qu'ils ne déterminent une plus grande évacuation en augmentant l'action des intestins: quoiqu'elle ne suffise pas pour l'excrétion des matieres fécales, lorsqu'elles sont dures, résistantes, elle est suffisante lorsque les matieres sont liquides, & qu'elles peuvent céder aisément. Wepfer l'a prouvé par une très - belle expérience sur un chat, à qui il avoit donné un scrupule de verre d'antimoine dans du lait. L'animal ayant le ventre ouvert, & les boyaux à nud & pendans, ne laissa pas de rendre des exerémens de qualité naturelle. Les grouillemens d'entrailles, les petites tranchées que l'on éprouve pendant l'action des purgatifs, & par l'effet des diarrhées spontanées, prouvent bien aussi l'augmentation du mouvement intestinal causé par l'irritation.

La troisieme classe des causes générales de la diarrhée, renferme tout ce qui peut empêcher le passage dans les vaisseaux absorbans, des liquides contenus dans les intestins, ce qui y laisse la matiere des fréquentes déjections; car, comme il a déjà été dit, celle des sucs muqueux, salivaires, gastriques, hépatiques, intestinaux, est très - considérable; elle est presque toute absorbée dans l'état de santé, les parties grossieres des alimens restent presqu'à sec; au lieu que toutes ces humeurs, en restant dans les boyaux, y croupissent, s'y pourrissent, y deviennent âcres, excitent & augmentent le mouvement des boyaux, qui tend à les expulser & les évacuer en effet, sans quoi elles causeroient de grands desordres dans toute l'oeconomie animale; ou si elles ne sont pas susceptibles de contracter cette acrimonie irritante, elles se ramassent en si grande quantité, que leur propre poids tiraille les fibres des intestins

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