RECHERCHE | Accueil | Mises en garde | Documentation | ATILF | ARTFL | Courriel |
"933">
Remarquez que cette démonstration suppose la fameuse quarante - septieme proposition d'Euclide, & qu'ainsi pour en déduire cette proposition, il faut se passer de cette quarante - septieme: autrement on donneroit dans un cercle vicieux. Ceux donc qui prétendroient, en conséquence de la démonstration ci - dessus, que la quarante - septieme n'est qu'un corollaire de celle - ci, se tromperoient; elle en est un cas, mais non un corollaire.
Ainsi dans tout rhombe ou losange connoissant un côté & une diagonale, on connoîtra pareillement l'autre diagonale: car comme les quatre côtés sont égaux, en ôtant le quarré de la diagonale donnée du quadruple du quarré du côté donné, le reste est le quarré de la diagonale cherchée.
Cette proposition est aussi d'un grand usage dans
la théorie des mouvemens composés: car dans un
parallélogramme obliquangle, la plus grande diagonale étant la soûtendante d'un angle obtus, & la
plus petite d'un angle aigu, qui est le complément
du premier; la pius grande diagonale sera d'autant
plus grande, & la plus petite sera d'autant plus petite,
que l'angle obtus sera plus grand: le sorte que
si l'on conçoit que l'angle obtus croisse jusqu'à devenir
infiniment grand par rapport à l'angle aigu, ou ce
qui revient au même, si les deux côtés contigus du
parallélogramme sont étendus directement bout à
bout en ligne droite, la grande diagonale devient la
somme des deux côtés, & la plus petite s'anéantit.
Maintenant deux côtés contigus d'un parallélogramme
étant connus avec l'angle qu'ils renferment, il
est aisé de trouver en nombre la soûtendante de cet
angle, c'est - à - dire une des diagonales du parallélogramme: quand cela est fait, la proposition donne
l'autre. La seconde diagonale ainsi trouvée, est la ligne
que décriroit un corps poussé en même tems par
deux forces, qui auroient entre elles le même rapport
que les côtés contigus, qui désignent les directions
suivant lesquelles ces forces agissent: le corps
décriroit cette diagonale en même tems qu'il parcourroit
l'un ou l'autre des deux côtés contigus, s'il n'étoit
poussé que par la force qui correspond à chaque
côté: c'est - là un des grands usages de cette proposition;
car le rapport de deux forces, & l'angle qu'elles
font, étant donnés, on a besoin quelquefois de
déterminer en nombres la ligne qu'un corps poussé
par ces deux forces décriroit dans un certain tems.
Voyez
Les côtés d'une figure rectiligne, comme A B,
A E, C D, D E (
Dans le triangle A B E, les côtés A B & A E étant donnés, l'angle E se trouve aisément par la
Comme les ichnographies ou les plans se font plus
commodément lorsque l'on a les côtés & les diagonales, l'usage de ce problème est de quelque importance
en planimétrie, particulierement à ceux qui
veulent faire un ouvrage exact, quoiqu'il leur en
coûte du calcul. Voyez
DIAGRAMME (Page 4:933)
DIAGRAMME, s. m. en Géométrie; c'est une figure
ou une construction de lignes, destinée à l'explication
ou à la démonstration d'une proposition.
Voyez
Ce mot est plus d'usage en latin, diagramma, qu'en françois; on se sert simplement du mot de figure. (O)
Diagramme (Page 4:933)
DIAGREDE (Page 4:933)
DIAGREDE, s. m. (Pharm.) c'estla seammonée préparée ou corrigée pour les usages de la Medecine.
Cette préparation se fait ordinairement, en faisant
cuire la scammonée dans un coing, & alors on
l'appelle diacrydum cydoniatum: d'autres lui font
recevoir la vapeur du soufre allumé, & l'appellent
diagrede soufré, diagrydium sulphuratum. Il y en a qui
l'incorporent avec une quantité suffisante d'esprit de
vitriol rosat pour en faire une pâte liquide, qu'on
met ensuite sécher au soleil ou à un petit feu: ils
appellent cette préparation diagrede rosat. Le but
qu'on a dans toutes ces préparations, estde corriger
la scammonée; mais on prétend qu'elle n'a pas besoin
de correction, & qu'on peut l'employer dans
son état naturel. Voyez
DIAH ou DIAT (Page 4:933)
DIAH ou DIAT, s. m. (Hist. mod.) nom que les Arabes donnent à la peine du talion. Dans la loi mahométane le frere ou le plus proche héritier d'un homme tué par un autre, doit se porter partie contre le meurtrier, & demander son sang en réparation de celui qu'il a versé. Cette loi est conforme à celle de Moyse, selon laquelle le parent du mort, qui se déclare partie contre le meurtrier, s'appelle en hébreu gohel - dam, mot que la Vulgate a rendu par celui de redemptor sanguinis, c'est - à - dire celui qui demande le prix du sang. Avant Mahomet, dans les guerres que les tribus des Arabes faisoient entre elles, la coûtume étoit que les victorieux, pour un esclave qu'ils avoient perdu dans le combat, missent à mort un homme libre du nombre des prisonniers; & pour une femme tuée, ils égorgeoient pareillement un homme: mais leur législateur réduisit ces représailles à la loi du talion ou diah, comme il est porté par ces paroles de l'alcoran: on vous a donné le diat en ce qui regarde le meurtre, un homme libre pour un homme libre, un esclave pour un esclave. Autrefois les Turcs avoient la barbarie de massacrer presque tous les prisonniers de guerre, apparemment en conséquence de cette loi; aujourd'hui ils se contentent de les réduire en servitude & de les vendre. (G)
DIAHEXAPLE (Page 4:933)
DIAHEXAPLE, s. m. terme de Maréchal; c'est un breuvage pour les chevaux, qui a pris son nom des six ingrédiens dont il est composé; savoir d'aristoloche, de racine de gentiane, de baies de genievre, de baies de laurier, de gouttes de myrrhe, & de raclure d'yvoire. C'est un bon contre - poison, & il guérit les morsures des bêtes venimeuses, les rhumes, les consomptions, &c. (V)
DIALECTE (Page 4:933)
DIALECTE, s. douteux, (Gramm.) L'académie françoise fait ce mot masculin, & c'est l'usage le plus suivi; cependant Danet, Richelet, & l'auteur du Novitius, le font du genre féminin. Les Latins, dit ce dernier en parlant de la dialecte éolique, ont [p. 934]
Quoi qu'il en soit du genre de ce mot, passons à
son étymologie, & à ce qu'il signifie. Ce mot est
composé de
Ainsi en grec les dialectes sont les différences particulieres
qu'il y a entre les mots, relativement à la
langue commune ou principale. Par exemple, selon
la langue commune on dit
La méthode greque de Port - royal, après chaque partie ou discours, nom, pronom, verbe, &c. ajoûte les éclaircissemens les plus utiles sur les dialectes. On trouve à la fin de la grammaire de Clénard, une douzaine de vers techniques très - instructifs touchant les dialectes. On peut voir aussi le traité de Joannes Grammaticus, de dialectis.
L'usage de ces dialectes étoit autorisé dans la langue commune, & étoit d'un grand service pour le nombre, selon Quintilien. Il n'y a rien de semblable parmi nous, & nous aurions été fort choqués de trouver dans la Henriade des mots françois habillés à la normande, ou à la picarde, ou à la champenoise; au lieu qu'Homere s'est attiré tous les suffrages en parlant dans un seul vers les quatre dialectes différentes, & de plus la langue commune, Les quatre dialectes sont l'attique, qui étoit en usage à Athenes; l'ionique, qui étoit usitee dans l'Ionie, ancien nom propre d'une contrée de l'Asie mineure, dont res villes principales étoient Milet, Ephese, Smyrne, &c. La troisieme dialecte étoit la dorique, en usage parmi un peuple de Grece qu'on appelloit les Doriens, & qui fut dispersé en différentes contrées. Enfin la quatrieme dialecte c'est l'éolique: les Éoliens étoient un peuple de la Grece, qui passerent dans une contrée de l'Asie mineure, qui de leur nom fut appellée Éolie. Cette dialecte est celle qui a été le plus particulierement suivie par les Latins. On trouve dans
DIALECTIQUE (Page 4:934)
DIALECTIQUE, s. f. (Philosophie.) l'art de raisonner & de dilputer avec justesse.
Ce mot vient du grec
Zénon d'Elée a été le premier qui a découvert la
suite naturelle des principes & des conclusions que
l'on observe en raisonnant; il en fit un art en forme
de dialogue, qui fut pour cette raison appellé dialectique. Voyez
La dialectique des anciens est ordinairement divisée
en plusieurs especes: la prem>ere fut celle de
Zénon d'Elée, appellée éléatique, eleatica; elle se
divisoit en trois, savoir, la dialectique des conséquences,
celle des conversations, & celle des disputes,
consècutionum, collocutionum & contentionum.
La premiere consistoit dans les regles qui apprennent
à tirer des conclusions; la seconde dans l'art
du dialogue, qui devint d'un usage si universel en
Philosophie, que tout raisonnement s'appelloit une
interrogation. Les Philosophes alors laissant le syllogisme,
ne firent plus usage que du dialogue; c'étoit
au répondant à conclure & à discourir, en conséquence
des différentes concessions qu'on lui avoit
faites. La derniere partie de la dialectique de Zenon,
La seconde est la dialectique mégarienne, dialectica megarica, dont Euclide est auteur; non pas Euclide le mathématicien, mais un autre Euclide de Mégare. Il s'attacha beaucoup à la méthode de Zenon & de Protagoras, quoiqu'il y ait deux choses qui le caractérisent; en premier lieu il attaqua les démonstrations des autres, non par des assertions, mais par des conclusions: il n'alioit que par inductions, de conséquence en conséquence.
En second lieu, Euclide ne faisoit jamais usage des argumens qui tirent leur force de quelque comparaison ou ressemblance; il lès croyoit de nulle valeur.
Après lui vint Eubulide, auquel on attribue l'invention
dangereuse de l'art du sophisme. De son tems
on divisoit cet art en plusieurs especes, comme mentiens, fallens, electra, obvelata, acervalis, cornvta,
& calva. Voyez
La troisieme est la dialectique de Platon, qu'il propose
comme une espece d'analyse pour diriger l'esprit
humain, en divisant, en définissant, & en remontant
à la premiere vérité ou au premier principe;
Platon faisoit usage de cette analyse pour expliquer
les choses sensibles, mais toûjours dans la vûe
de revcnir à la premiere vérité, à laquelle seule il
pouvoit s'arrêter. Telle est l'idée de l'analyse de
Platon. Voyez
La quatrieme est la dialectique d'Aristote, qui contient
la doctrine des simples mots, exposée dans ses
livres des prédicamens; la doctrine des propositions,
dans ses livres de interpretatione; & celle des différentes
especes de syllogisme, dans ses livres des ana -
Next page
The Project for American and French Research on the Treasury of the French Language (ARTFL) is a cooperative enterprise of Analyse et Traitement Informatique de la Langue Française (ATILF) of the Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), the Division of the Humanities, the Division of the Social Sciences, and Electronic Text Services (ETS) of the University of Chicago.