ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"929"> Ce purgatif n'est presque point d'usage à Paris; le bon marché l'a mis fort en vogue parmi le petit peuple dans plusieurs de nos provinces.

DIACATHOLICON (Page 4:929)

DIACATHOLICON ou PURGATIF UNIVERSEL, s. m. (Pharmac.) Prenez pulpe de casse & de tamarins, feuilles de sené, de chaque deux onces; racines de polypodes, fleurs de violette & rhubarbe, de chaque une once; semence d'anis, sucre blanc & reglisse, de chaque deux gros. Pulverisez ce qui doit l'être, & prenez ensuite racine de polypode récent concassé, trois onces; semences de fenouil doux, six gros: faites - les bouillir dans deux pintes d'eau de pluie, jusqu'à consomption du tiers: coulez la liqueur, & donnez - lui avec deux livres de sucre blanc, la consistance de syrop: versez - le sur les pulpes tandis qu'elles sont sur le feu, & incorporezy les poudres, pour donner au tout la forme d'un électuaire. Cette préparation est peu d'usage, nonobstant le titre pompeux qu'elle porte.

DIACAUSTIQUE (Page 4:929)

DIACAUSTIQUE, s. f. (Optique & Géomét.) est le nom qu'on donne aux caustiques par réfraction, pour les distinguer des caustiques par réflexion, qu'on nomme catacaustiques. Ces mots sont formés sur le modele des mots de catoptrique & de dioptrique, dont l'une est la théorie de la lumiere réfléchie, & l'autre la théorie de la lumiere rompue ou réfractée. Voyez Caustique.

Représentez - vous un nombre infini de rayons, tels que B A, B M, B D, &c. (Pl. Géom. fig. 23.) qui partent du même point lumineux B, pour être réfractés par la surface ou ligne courbe A M D, en s'éloignant ou s'approchant de la perpendiculaire M C; de maniere que les sinus C E des angles d'incidence C M E, soient toûjours aux sinus C G des angles de réfraction C M G, dans un rapport donné. La ligne courbe qui touche tous les rayons réfractés, est appellée la diacaustique.

Au reste ce nom est peu en usage; on se sert plus communément de celui de caustiques par réfraction. Il est visible que cette caustique peut être regardée comme un polygone d'une infinité de côtés formé par le concours des rayons infiniment proches, réfractés par la courbe A M D, suivant la lei que nous venons de dire. Voyez Réfragtion & Courbes polygones. (O)

DIACENTROS (Page 4:929)

DIACENTROS, s. m. (Astron.) terme usite par Kepler pour exprimer le diametre le plus court de l'orbite elliptique de quelque planete.

Les deux diametres d'une ellipse passent par son centre, & peuvent par cette raison être nommés diacentros; car ce mot signifie qui est coupé par le centre en deux: cependant il y apparence que Kepler a appellé ainsi le petit diametre, pour le distinguer du premier, qui passe non - seulement par le centre, mais encore par le foyer de l'orbite. Au reste ce mot n'est plus en usage. (O)

DIACHILON (Page 4:929)

DIACHILON, subst. m. (Pharmacie.) emplâtre qui tire son nom des sucs de plantes appellés en grec XULON, qui entrent dans sa composition.

De tous les emplâtres qui portent ce nom, la pharmacopée de Paris n'en a retenu que deux, qui sont le simple & le gommé.

Emplâtre de diachilon simple. de la litharge préparée, trois livres; de l'huile de mucilage, six livres; de la décoction d'iris nostras, six livres: faites cuire le tout selon l'art en consistence requise.

Le grand diachilon gommé. de la masse de l'emplâtre diachilon simple que nous venons de décrire, quatre livres; de la cire jaune, de la poix résine, de la térébenthine, de chaque trois onces: faites fondre le tout ensemble à un petit feu, & y ajoûtez gomme ammoniac, bdelium, galbanum, sagapenum, de chaque une once, que vous aurez fait dissoudre'dans du vin, & épaissir en consistence de miel épais: faites ce mêlange selon l'art, & l'emplâtre sera fait.

On attribue à l'emplâtre diachilon simple la vertu de ramollir, de digérer, de mûrir, de résoudre; & le gommé passe pour posseder ces vertus éminemment. Voyez Emplatre.

DIACO (Page 4:929)

DIACO, s. m. (Hist. mod.) nom que l'on donne dans l'ordre de Malthe, à ceux qui se présentent pour être reçus au rang de chapelains, ce qu'ils font à l'âge de huit ou neuf ans. On les appelle aussi clercs conventuels, parce qu'ils servent dans le couvent de Malthe depuis l'âge de dix ans jusqu'à celui de quinze. Pour être admis, ils doivent avoir une lettre ou patente du grand - maître de l'ordre, qu'on nomme lettre de diaco. Dict. de Trév. & Chambers. (G)

DIACODE (Page 4:929)

DIACODE, s. m. (Pharmacie.) syrop de diacode, de moeconium, ou de pavot blanc. Voyez Pavot.

DIACONAT (Page 4:929)

DIACONAT, sub. m. (Hist. & Hiérach. ecclés.) est l'ordre ou l'office de celui qui est diacre. Voyez Diacre & Diaconesse.

Les protestans prétendent que dans son origine le diaconat n'étoit qu'un ministere extérieur, qui se bornoit à servir aux tables dans les agapes; & à avoir soin des veuves, des pauvres, & des distributions des aumônes. Quelques catholiques, comme Durand, Cajetan, &c. ont soûtenu que ce n'étoit pas un sacrement. Le plus grand nombre des théologiens soûtient le sentiment contraire.

Voici les principales cérémonies qu'on observe en conférant le diaconat. D'abord l'archidiacre présente à l'évêque celui qui doit être ordonné, disant que l'Eglise le demande pour la charge du diaconat: Sçavez - vous qu'il en soit digne, dit l'évêque? je le sai & le témoigne, dit l'archidiacre, autant que la foiblesse humaine permet de le connoître. L'évêque en remercie Dieu; puis s'adressant au clergé & au peuple, il dit: Nous élisons avec l'aide de Dieu, ce présent soûdiacre pour l'ordre du diaconat: si quelqu'un a quelque chose contre lui, qu'il s'avance hardiment pour l'amour de Dieu, & qu'il le dise; mais qu'il se souvienne de sa condition. Ensuite il s'arrête quelque tems. Cet avertissement marque l'ancienne discipline de consulter le clergé & le peuple pour les ordinations. Car encore que l'évêque ait tout le pouvoir d'ordonner, & que le choix ou le consentement des laïques ne soit pas nécessaire sous peine de nullité; il est néanmoins très - utile pour s'assûrer du mérite des ordinans. On y pourvoit aujourd'hui par les publications qui se font au prône, & par les informations & les examens qui précedent l'ordination: mais il a été fort saintement institué de présenter encore dans l'action même les ordinans à la face de toute l'Eglise, pour s'assûrer que personne ne leur peut faire aucun reproche. L'évêque adressant ensuite la parole à l'ordinant, lui dit: Vous devez penser combien est grand le degré où vous montez dans l'Eglise: un diacre doit servir à l'autel, baptiser, & prêcher. Les diacres sont à la place des anciens lévites; ils sont la tribu & l'héritage du Seigneur: ils doivent garder & porter le tabernacle, c'est - à - dire défendre l'Eglise contre ses ennemis invisibles, & l'orner par leurs prédications & par leur exemple. Ils sont obligés à une grande pureté, comme étant ministres avec les prêtres, coopérateurs du corps & du sang de notre Seigneur, & chargés d'annoncer l'évangile. L'évêque ayant fait quelques prieres sur l'ordinant, dit entr'autres choses: nous autres hommes nous avons examiné sa vie autant qu'il nous a été possible: vous, Seigneur, qui voyez le secret des coeurs, vous pouvez le purifier & lui donner ce qui lui manque. L'évêque met alors la main sur la tête de l'ordinant, en disant: recevez le S. Esprit pour avoir la force de résister au diable & à ses tentations. Il lui donne ensuite l'étole, la dalmatique, & enfin le livre des évangiles. Quelques - uns ont crû que la porrection de ces instrumens, [p. 930] comme parlent les Théologiens, étoient la matiere du sacrement conferé dans le diaconat; mais la plûpart des Théologiens pensent que l'imposition des mains est sa matiere, & que la priere, accipe Spiritum sanctum, &c. ou les prieres jointes à l'imposition des mains, en est la forme. Voyez Sacrement, Forme, Matiere , &c. Pontific. rom. de ordinat. diacon. Fleury, instit. au droit ecclésiastiq. tom. I. part. I. chapit. viij. p. 79. & suiv. (G)

DIACONESSE (Page 4:930)

DIACONESSE, s. f. (Hist. & Hièrarch. ecelèsiast.) terme en usage dans la primitive Eglise, pour signifier les personnes du sexe qui avoient dans l'Eglise une fonction fort approchante de celles des diacres. S. Paul en parle dans son épître aux Romains, & Pline le jeune dans une de ses lettres à Trajan, fait savoir à ce prince qu'il avoit fait mettre à la torture deux diaconesses, qu'il appelle ministra.

Le nom de diaconesse étoit affecté à certaines femmes dévotes, consacrées au service de l'Eglise, & qui rendoient aux femmes les services que les diacres ne pouvoient leur rendre avec bienséance; par exemple, dans le baptême, qui se conféroit par immersion aux femmes aussi - bien qu'aux hommes. Voy. Baptême.

Elles étoient aussi préposées à la garde des portes des églises ou des lieux d'assemblées, du côté où étoient les femmes séparées des hommes, selon la coûtume de ce tems - là. Elles avoient soin des pauvres, des malades, &c. & dans le tems de persécution, lorsqu'on ne pouvoit envoyer un diacre aux femmes pour les exhorter & les fortifier, on leur envoyoit une diaconesse. Voyez Balzamon, sur le deuxieme canon du concile de Laodicée, & les constitutions apostoliques, liv. II. ch. lvij. pour ne point parler de l'épître de S. Ignace au peuple d'Antioche, où l'on prétend que ce qu'il dit des diaconesses a été ajoûté.

Lupus, dans son commentaire sur les conciles, dit qu'on les ordonnoit par l'imposition des mains; & le concile in Trullo, se sert du mot XEIROTONEI=N, imposer les mains, pour exprimer la consécration des diaconesses. Néanmoins Baronius nie qu'on leur imposât les mains, & qu'on usât d'aucune cérémonie pour les consacrer; il se fonde sur le dix - neuvieme canon du concile de Nicée, qui les met au rang des laïques, & qui dit expressément qu'on ne leur imposoit point les mains. Cependant le concile de Chalcedoine régla qu'on les ordonneroit à 40 ans, & non plûtôt; jusques - là elles ne l'avoient été qu'à 60, comme S. Paul le prescrit dans sa premiere à Timothée, & comme on le peut voir dans le nomocanon de Jean d'Antioche, dans Balzamon, le nomocanon de Photius & le code Théodosien, & dans Tertullien, de valland vig. Tertullien, dans son traité ad uxorem, liv. I. ch. vij, parle des femmes qui avoient reçu l'ordination dans l'église, & qui par cette raison ne pouvoient plus se marier; car les diaconesses étoient des veuves qui n'avoient plus la liberté de se marier, & il falloit même qu'elles n'eussent été mariées qu'une fois pour pouvoir devenir diaconesses, mais dans la suite on prit aussi des vierges; c'est du moins ce que disent S. Epiphane, Zonaras, Balzamon, & S. Ignace.

Le concile de Nicée met les diaconesses au rang du clergé, mais leur ordination n'étoit point sacramentelle, c'étoit une simple cérémonie ecclésiastique. Cependant parce qu'elles prenoient occasion de - là de s'élever au - dessus de leur sexe, le concile de Laodicée défendit de les ordonner à l'avenir. Le premier concile d'Orange, en 441, défend de même de les ordonner, & enjoint à celles qui avoient été ordonnées, de recevoir la bénédiction avec les simples laïques.

On ne sait point au juste quand les diaconesses ont cessé, parce qu'elles n'ont point cessé par tout en même tems: l'onzieme canon du concile de Laodicée semble à la vérité les abroger; mais il est certain que. long tems après il y en eut encore en plusieurs endroits. Le vingt - sixieme canon du premier concile d'Orange, tenu l'an 441; le vingtieme de celui d'Epaune, tenu l'an 515, défendent de même d'en ordonner, & néanmoins il y en avoit encore du tems du concile in Trullo.

Atton de Verceil rapporte dans sa huitieme lettre, la raison qui les fit abolir: il dit que dans les premiers tems le ministere des femmes étoit nécessaire pcur instruire plus aisément les autres femmes, & les desabuser des erreurs du paganisme; qu'elles servoient aussi à leur administrer le baptême avec plus de bienséance; mais que cela n'étoit plus nécessaire depuis qu'on ne baptisoit plus que des enfans. Il faut encore ajoûter maintenant, depuis qu'on ne batise plus que par infusion dans l'église latine.

Le nombre des diaconesses semble n'avoir point été fixé: l'empereur Héraclius dans sa lettre à Sergius patriarche de Constantinople, ordonne que dans la grande église de cette ville il y en ait quarante, & six seulement dans celle de la mere de Dieu, qui étoit au quartier des blaquernes.

Les cérémonies qu'on observoit dans la bénédiction des diaconesses, se trouvent encore présentement dans l'eucologe des Grecs. Matthieu Blastares savant canoniste grec, observe qu'on fait presque la même chose pour recevoir une diaconesse, que dans l'ordination d'un diacre. On la présente d'abord à l'évêque devant le sanctuaire, ayant un petit manteau qui lui couvre le cou & les épaules, & qu'on nomme maforium; & après qu'on a prononcé la priere qui commence par ces mots la grace de Dieu, &c. elle fait une inclination de tête sans fléchir les genoux. L'évêque lui impose ensuite les mains en prononçant une priere. Mais tout cela n'étoit point une ordination; c'étoit seulement une cérémonie religieuse, semblable aux bénédictions des abbêsses. On ne voit plus de diaconesses dans l'église d'Occident depuis le xije siecle, ni dans celle d'Orient passé le xiije. Macer, dans son hyerolexicon au mot diaconissa, remarque qu'on trouve encore quelque trace de cet office dans l'église de Milan, où il y a des matrones qu'on appelle vetulones, qui sont chargées de porter le pain & le vin pour le sacrifice à l'offertoire de la messe selon le rit Ambroisien. Les Grecs donnent encore aujourd'hui le nom de diaconesses aux femmes de leurs diacres, qui suivant leur discipline sont ou peuvent être mariés; mais ces femmes n'ont aucune fonction dans l'église comme en avoient les anciennes diaconesses. Moréry, Chamb. & Trév. (G)

DIACONIE (Page 4:930)

DIACONIE, s. f. (Hist. ecclès.) en latin diaconia ou diaconium, c'étoit dans l'Eglise primitive un hospice ou hôpital établi pour assister les pauvres & les infirmes. On donnoit aussi ce nom au ministere de la personne préposée pour veiller sur les besoins des pauvres, & c'étoit l'office des diacres pour les hommes, & des diaconesses pour le soulagement des femmes. Chambers. (G)

Diaconie (Page 4:930)

Diaconie, s. f. (Hist. anc. & mod.) nom qui est resté à des chapelles ou oratoires de la ville de Rome, gouvernées par des diacres, chacun dans la région ou le quartier qui lui est affecté.

ces diaconies étoit joint un hôpital ou bureau pour la distribution des aumônes: il y avoit sept diaconies, une dans chaque quartier, & elles étoient gouvernées par des diacres, appellés pour cela cardinaux diacres. Le chef d'entr'eux s'appelloit archidiacre. Voyez Cardinal.

L'hôpital joint à l'église de la diaconie, avoit pour le temporel un administrateur nommé le pere de la diaconie, qui étoit quelquefois un prêtre, & quelque<pb->

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