ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"927"> apporte pas promptement remede, les malades pérîssent par la consomption. L'idée que l'on a donnée des causes de cette maladie, peut servir à rendre raison de tous ces effets. Tout ce qui a été dit jusqu'ici du diabetes, doit suffire pour fournir les signes diagnostics qui servent à le distinguer de toute autre maladie, & à différentier ses especes.

Le diabetes de la premiere espece se voit plus communément, & n'est pas si dangereux que celui de la seconde: le faux diabetes arrive souvent pour suppléer au défaut de la transpiration; & il conste par des observations médicales, que bien des gens l'ont supporté pendant long - tems sans en avoir éprouvé de bien mauvais effets. Cardan rapporte de lui - même, de vitâ propr. cap. vj. tome I. qu'il a été tellement sujet à cette maladie pendant quarante ans, qu'il rendoit chaque jour de soixante à cent onces de liquide par la voie des urines, sans être cependant incommodé par la soif, & sans aucun amaigrissement.

Le vrai diabetes dans lequel on rend des matieres chyleuses ou laiteuses en quantité avec l'urine, se voit très - rarement, & entraîne avec soi beaucoup plus de danger que celui de la premiere espece, attendu que cette excrétion. par sa nature prive le corps de sa nourriture, & le dispose conséquemment à la consomption, dont les progrès sont plus ou moins rapides, selon que la quantité de la substance alimentaire qui sort par les voies urinaires, est plus ou moins considérable: les diabétiques qui en retiennent une certaine quantité, & qui conservent l'appétit, supportent assez long - tems ce mal, selon les observations qu'a recueillies à ce sujet Skenkius, lib. III.

On peut dire en général de toute affection diabétique, qu'elle est plus ou moins difficile à guérir, selon qu'elle est plus ou moins invétérée; que sa cause en est plus ou moins funeste, selon que les humeurs sont plus ou moins disposées à la dissolution colliquative, & que les visceres sont plus ou moins lésés; qu'elle est plus ou moins décidée, incurable & menaçante d'une mort prochaine, seion que la consomption est plus ou moins avancée.

La curation de cette maladie doit principalement consister à raffermir les vaisseaux des reins, qui pechent toûjours par le relâchement dans le diabetes, de quelqu'espece qu'il soit. Les malades doivent s'abstenir de boire le plus qu'il est possible; le peu de boisson qui leur est nécessaire, doit être du vin pur; les alimens dont ils usent, doivent être secs. On doit avoir grand soin de faveriser la transpiration; & si les forces le permettent, les diabétiques doivent exercer leur corps jusqu'à la sueur, pour détourner des reins la sérosité qui s'y porte en trop grande abondance, & l'attirer vers la peau. L'expérience prouve que l'on urine moins, à proportion que l'on sue davantage: il suit de - là par conséquent que l'on doit aussi avoir attention d'éviter le froid, qui resserre les pores cutanés; de rester long - tems au lit, de prolonger le sommeil, parce que ce sont des moyens qui facilitent l'excrétion de la peau. On conseille pour tout remede, d'appliquer sur la région des reins des morceaux d'étoffe de laine trempés dans de l'oxicrat: M. Wanswieten dit avoir guéri par cette méthode - là simplement un jardinier diabétique; il lui fallut cependant trois mois pour en venir à bout, sans qu'il ne restât plus aucune atteinte de la maladie.

On trouve dans le recueil des observations d'Edimbourg, volum. I V. que le docteur Morgan, dans sa pratique méchanique, recommande la teinture des mouches cantharides digerées dans l'elixir de vitriol, comme un remede sur lequel on peut presqu'absolument compter pour modérer ou arrêter le trop grand flux d'urine dans les diabetes.

Mais tous les secours mentionnés jusqu'ici, semblent convenir plus particulierement à celui de la seconde espece: d'ailleurs on doit avoir égard aux différentes causes de cette maladie, pour en entreprendre le traitement avec succès.

Ainsi lorsque le diabetes a été précedé de fievre ardente ou de quelqu'autre maladie aiguë; lorsque le malade a précédemment fait un trop long ou trop grand usage d'alimens ou de remedes âcres, il faut avoir recours aux remedes propres à corriger le vice de la masse des humeurs, qui sont dans ces cas les lénitifs, les adoucissans, comme les émulsions, le lait, la diete laiteuse. Lorsqu'elles pechent par acrimonie alkaline, dissolvante, on peut employer avec succès, selon le docteur Juryn (observat. d'Edimb. tome VII.) les eaux ferrugineuses rendues acides avec quelques gouttes d'esprit de soufre ou de vitriol. S'il y a lieu de croire que l'obstruction des visceres contribue au diabetes, il convient d'employer de légers apéritifs: si cette maladie est une suite d'une dissolution colliquative des humeurs, qui ne soit pas portée au point de la rendre incurable, les seuls remedes qui puissent produire quelque bon effet, sont les incrassans du genre des mucilagineux, les légers astringens, absorbans. On peut le servir quelquefois des narcotiques pour satissaire à la même indication. & de tous les remedes qui convien nent dans le traitement de la fievre hectique. Voyez Hectique. (d)

DIABLE (Page 4:927)

DIABLE. s. m. (Théolog.) mauvais ange, & l'un de ces esprits célestes qui ont été précipités du ciel pour avoir voulu s'égaler à Dieu. Voyez Ange.

Le mot diable vient du latin diabolus, en grec DIABOLOS2, calomniateur, accusateur, trompeur. Adversarius vester diabolus, dit S. Paul, tanquam leo rugiens circuit, quoerens quem devoret.

Les Ethiopiens, qui sont noirs, peignent le diable blanc, pour prendre le contrepié des Européens, qui le représentent noir. Les uns sont aussi bien fondés que les autres.

Il n'est point parlé du diable dans l'ancien Testament, mais seulement de satan. On ne trouve point non plus dans les auteurs payens le mot de diable dans la signification que les chrétiens y ont attachée, c'est - à - dire pour désigner une créature qui s'est révoltée contre Dieu: ils tenoient seulement qu'il y avoit de mauvais génies qui persécutoient les hommes. Les Chaldéens admettoient de même un bon principe, & un mauvais principe ennemi des hommes, Voyez Demon, Principe, &c.

Les relations que nous avons de la religion des Américains, disent qu'ils adorent le diable; mais il ne faut pas prendre ce terme selon le style de l'Ecriture. Ces peuples ont l'idée de deux êtres opposés, dont l'un est bon & l'autre méchant; ils mettent la terre sous la conduite de l'être malin, que nos auteurs appellent le diable, mais mal - à - propos. Dictionn. de Trév. & Chambers (G)

Diables Cartésiens (Page 4:927)

Diables Cartésiens ou de Descartes, (Physique.) On appelle ainsi de petits plongeons de verre qui étant: enfermés dans un vase plein d'eau, descendent au fond, remontent, & font tels mouvemens qu'on veut. Ces petits plongeons sont de deux sortes; les uns sont des masses solides de verre auxquelles on attache en - haut une petite boule pleine d'air, qui a comme une petite queue ouverte, ce qui rend le total moins pesant qu'un égal volume d'eau, mais de maniere que la différence est fort petite; les autres sont creux en - dedans, & percés en quelqu'endroit d'un petit trou. Ces plongeons étant enfermés dans un vase plein d'eau, dont le goulot soit étroit, si on presse avec le doigt la superficie de l'eau au goulot, l'air contenu dans le plon<pb-> [p. 928] geon ou dans la boule, est condensé; le plongeon devient plus pesant que l'eau, & descend: si on retire le doigt, l'air se dilate, le plongeon devient plus leger, & remonte. Voyez un plus grand détail dans l'essai de Phys. de Musch. pag. 677, 678. Voyez aussi la figure de ces plongeons, Pl. de Physiq. fig. 24 & 25. (O)

Diable (Page 4:928)

Diable, s. m. oiseau, (Hist. nat. Ornithol.) on a donné ce nom aux Antilles à un oiseau de nuit, parce qu'on l'a trouvé très - laid. Il ressemble, dit - on, pour la figure à un canard: il a le regard effrayant, & le plumage mêlé de noir & de blanc: il fait, comme les lapins, des trous en terre qui lui servent de nid. Cet oiseau habite les plus hautes montagnes, & n'en descend que pendant la nuit: son cri est lugubre, & sa chair très - bonne à manger. Hist. nat. des Antilles par le P. du Tertre, tome II. (I)

Diable (Page 4:928)

Diable, oiseau, voyez Foulque.

Diable de mer (Page 4:928)

Diable de mer, oiseau, voyez Mairoule.

Diable (Page 4:928)

Diable, (Hist. nat. Ichthyol.) poisson de mer. Les pêcheurs des îles de l'Amérique appellent diable un grand poisson plat, en forme de grande raie; il est plus large que long, ayant quelquefois plus de dix piés du bout d'un aileron à l'autre, & plus de deux piés d'épaisseur vers le milieu du corps. Sur le devant de la tête, au - dessus des yeux, sont deux especes d'antennes flexibles, longues d'environ deux piés, larges de six à sept pouces, plates, arrondies par le bout comme des palettes, & couvertes d'une peau fort épaisse. Ces antennes se recourbent en se tortillant comme des cornets; elles ressemblent pour lors à de grosses cornes de bélier. La gueule de ce poisson est demesurément ouverte, ayant plus de deux piés de large; elle n'a point de dents, mais on remarque de grosses levres ou membranes très - épaisses qui recouvrent les gencives de ce monstre, lorsqu'il veut engloutir quelque gros poisson: au - dessous de la tête, des deux côtés de l'estomac, sont les oüies formées par des ouvertures ou fentes transversales: il a une espece de gouvernail sur le dos à la partie postérieure, de laquelle sort une queue très - agile, longue de quatre à cinq piés, diminuant insensiblement en forme de foüet. Tout l'animal est couvert d'une peau très - forte, rude, grise sur le dos & blanche sous le ventre: sa chair est indigeste, & à - peu - près semblable à celle des grosses raies, dontrce poisson est vraissemblablement une espece. Cet article est de M. le Romain.

Diable (Page 4:928)

Diable, (Maréchal - grossier.) espece de levier assez semblable pour la forme & pour l'usage, à celui dont se servent les Tonneliers pour faire entrer de force les cerceaux sur les tonneaux qu'ils relient. Les Maréchaux - grossiers employent le diable à faire passer les bandes de fer sur les roues des voitures, lorsqu'ils bandent ces roues d'une seule piece.

Diable (Page 4:928)

Diable, (Manufacture en laine.) espece de levier qui, dans le ramage des étoffes, sert à faire baisser les traverses d'en - bas, quand il s'agit d'élargir le drap: c'est par cette raison que le même instrument s'appelle aussi larget. Voyez Manufacture en laine.

Diable (Page 4:928)

Diable, terme de Riviere, grand chariot à quatre roues, qui par des verrins sert à enlever & à conduire de grands fardeaux.

Diable se dit aussi d'une machine à deux roues dont se servent les Charpentiers pour porter quelques morceaux de bois.

DIABLOTINS (Page 4:928)

DIABLOTINS, s. m. pl. en terme de Confiseur; ce sont des especes de dragées fort grosses & longues, faites de chocolat incrusté de sucre en grains très durs.

DIABOTANUM (Page 4:928)

DIABOTANUM, s. m. (Pharm.) on appelle en Pharmacie diabotanum, un emplâtre dans la compo<cb-> sition duquel il entre beaucoup de plantes. Ce nom vient du grec DI/A, & ex, BOTANH, planta.

Dès le tems de Galien il y avoit un emplâtre de ce nom, dont il nous a laissé la description dans ses livres de compos. medicam. C'étoit plusieurs plantes & racines qu'on piloit, & qu'on incorporoit avec un cérat.

Aujourd'hui on fait beaucoup d'usage d'un emplâtre diabotanum, dont M. Blondel, medecin de Paris, est l'auteur. Nous allons en donner la composition, d'après la pharmacopée de Paris.

Emplâtre diabotanum de Blondel. . des feuilles & des racines récentes de bardane, de pétasite, de souci, de cyque, d'ivette, de livesce, de grande valériane, d'angélique de jardin, d'aunée, de grand raifort sauvage, de concombre sauvage, de scrophulaire, de trique - madame, de grande chélidoine, de petite chélidoine, de gratiole, de chaque six onces: hachez les feuilles & les racines, & faites - les bouillir dans une suffisante quantite d'eau; après quoi passez la décoction avec expression.

Ajoûtez à cette décoction, des sucs de ciguë, de grande chélidoine, d'orvale, de trique - madame, de chaque quatre livres: faites évaporer le tout au bain - marie, en consistance d'extrait épais.

A une livre de cet extrait mêlez exactement du galbanum, de la gomme - ammoniac, de l'opopanax, du sagapenum, de chaque quatre onces. Notez que ces gommes - résines doivent être auparavant dissoutes dans du vinaigre scillitique, & épaissies en consistance requise.

D'autre part, . de la litharge préparée, deux livres; de l'huile de vers, de l'huile de petits chiens, de l'huile de melilot, de l'huile de mucilage, de chaque huit onces de l'eau commune, une suffisante quantité pour cuire les huiles & la litharge: ce qui étant fait, ajoûtez - y selon l'art l'extrait susdit, auquel les gommes - résines ont été mêlées, & du soufre vif subtilement pulverisé, quinze onces: apres quoi ayant fait fondre ensemble de la cire jaune, du styrax liquide purifié, de la poix de Bourgogne, de chaque une livre, ajoûtez - les à l'emplâtre que vous aurez fait légerement liquéfier, agitant bien le tout avec un bistortier, pour faire un mélange exact, auquel vous ajoûterez la poudre suivante:

Prenez de racines d'iris de Florence, de pain de pourceau, de renoncule bulbeuse, de couronne impériale, de serpentaire, d'ellebore blanc, de chaque six gros, de sceau de Notre - Dame, d'arum, de chaque une once; des trois aristoloches, de chaque deux gros; de cabaret, trois onces; des feuilles de pistachier, trois gros; des baies de laurier, une demi - once, des semences d'angélique, de cresson, de chaque six gros; de cumin, trois onces; de la crote de pigeons, une once; du bithume de Judée, de l'oliban, du mastic, de chaque huit onces; de la gomme tacamahaca, douze onces; du bdelium, de la myrrhe, de chaque trois onces; de l'euphorbe, une once: faites du tout une poudre selon l'art, que vous mélangerez bien avec l'emplâtre susdit: apres quoi vous ajoûtez enfin du camphre, une once & demie, que vous aurez fait dissoudre dans de l'huile de gerofle, une once & demie; de l'huile de briques, deux onces & demie, & l'emplâtre sera fait (voy. Emplastre). Cet emplâtre passe pour être bon pour amollir & résoudre; on s'en sert fréquemment pour les loupes, les glandes, &c. (b)

DIABROSE (Page 4:928)

DIABROSE, voyez l'article Vaisseau.

DIACARTHAMI (Page 4:928)

DIACARTHAMI, (Tablettes de) Pharmac. c'est ainsi qu'on nomme des tablettes purgatives où entre la semence de carthami. Voyez la composition de ces tablettes à l'article Carthame. Voyez aussi l'art. Tablettes Les tablettes de diacarthami purgent assez bien à la dose de demi - once ou de six gros.

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