ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"925"> schelins. Voyez Douzeniers. Ces hommes étoient de la plus basse classe: car qu'est - ce que 200 schelins? & lorsqu'on en avoit tué un, l'amende étoit de trente schelins, c'est - à - dire six piastres. Nous lisons dans les loïs d'Henri I. qui vivoit au commencement du douzieme siecle, de Twhindi hominis interfecti wera debet reddi secundum legem; ce sont ses paroles. Observez que ce n'étoit pas là une loi nouvelle, mais la confirmation d'une loi plus ancienne faite sous le regne du roi Alfred, qui vivoit à la fin du neuvieme siecle. Chambers. (G)

DEXICRÉONTIQUE (Page 4:925)

* DEXICRÉONTIQUE, (Myth.) surnom de Vénus: elle fut ainsi appellée, selon les uns, d'un Dexicréonte charlatan, qui guérit par des enchantemens & des sacrifices les femmes de Samos du trop de dévotion qu'elles avoient pour Vénus, & de la fureur avec laquelle elles s'abandonnoient aux actions par lesquelles cette déesse libertine veut être honorée. En mémoire de ce prodige, & pour dédommager Vénus, on lui éleva une statue qu'on appella la Vénus de Dexicréonte. D'autres disent que le Dexicréonte dont la Vénus porta le nom, fut un commerçant, qui ne sachant dequoi charger son vaisseau qui avoit été porté dans l'île de Chypre, consulta la déesse, qui lui conseilla de ne prendre que de l'eau. Le pieux Dexicréonte obéit; il partit du port avec les autres marchands, qui ne manquerent pas de le plaisanter sur sa cargaison. Mais le ciel les en punit bien séverement: à peine les vaisseaux furent - ils en pleine mer, qu'il survint un calme qui les y retint tout le tems qu'il falloit à Dexicréonte pour échanger son eau contre les précieuses marchandises de ses railleurs. Dexicréonte retourna plus riche & plus dévot que jamais à Samos, où il remercia la déesse de sa bonne inspiration en lui élevant une statue. Il n'est pas nécessaire que nous avertissions notre lecteur de ne pas trop croire cette histoire - là; car nous aurions mis beaucoup plus de sérieux encore dans notre récit, qu'il n'en seroit pas plus vrai.

DEXTRAIRES (Page 4:925)

DEXTRAIRES, s. m. pl. (Jurispr.) On appelle ainsi à Montpellier les arpenteurs, à cause d'une mesure nommée dextre dont ils se serven, pour mesurer les terres. Voyez Despeisses, tome III. tit. iij. du compoix terrier, sect. j. n. 8. (A)

DEXTRE (Page 4:925)

DEXTRE, adj. terme de Blason: on dit le côté dextre & le côté senextre de l'écu, & non pas le droit & le gauche.

DEXTRIBORD (Page 4:925)

DEXTRIBORD, (Marine.) voyez Stribord. (Z)

DEXTROCHERE (Page 4:925)

DEXTROCHERE, s. m. terme de Blason qui se dit du bras droit qui est peint dans un écu, tantôt tout nud, tantôt habillé, ou garni d'un brasselet ou d'un fanon, quelquefois armé ou tenant quelque meuble ou piece dont on se sert dans les armoiries.

Ce mot vient du latin dextrocherium, qui signifie un brasselet que l'on portoit au poignet droit, dont il est parlé dans les actes du martyre de sainte Agnès, & dans la vie de l'empereur Maxime. On met quelquefois le dextrochere en cimier. Menet. & Dictionn. de Trév. (V)

DEY (Page 4:925)

DEY, sub. m. (Hist. mod.) prince souverain du royaume d'Alger, sous la protection du grand seigneur.

Vers le commencement du xvij. siecle, la milice turque entretenue à Alger pour garder ce royaume au nom du grand - seigneur, mécontente du gouvernement des bachas qu'on lui envoyoit de Constantinople, obtint de la porte la permission d'élire parmi les troupes un homme de bon sens, de bonnes moeurs, de courage, & d'expérience, afin de les gouverner sous le nom de dey, sous la dépendance du sultan, qui envoyeroit toûjours un bacha à Alger pour veiller sur le gouvernement, mais non - pour y présider. Les mesintelligences fréquentes entre les deys & les bachas ayant causé plusieurs troubles, Ali Baba qui fut élu dey en 1710, obtint de la porte qu'il n'y auroit plus de bacha à Alger, mais que le dey seroit revêtu de ce titre par le grand - seigneur. Depuis ce tems - là le dey d'Alger s'est regardé comme prince souverain, & comme simple allié du grandseigneur, dont il ne reçoit aucun ordre, mais seulement des capigis bachis ou envoyés extraordinaires, lorsqu'il s'agit de traiter de quelqu'affaire. Le dey tient sa cour à Alger; sa domination s'étend sur trois provinces ou gouvernemens sous l'autorité de trois beys ou gouverneurs généraux qui commandent les armées. On les distingue par les noms de leurs gouvernemens, le bey du Levant, le bey du Ponant, & le bey du Midi. Quoique le pouvoir soit entre les mains du dey, il s'en faut bien qu'il soit absolu; la milice y formeun sénatredoutable, qui peut destituer le chef qu'elle a élu, & même le tenir dans la plus étroite & la plus fâcheuse prison, des qu'elle croit avoir des mécontentemens de sa part. Emmanuel d'Aranda en donne des exemples de faits qu'il a vûs au tems de sa captivité. Ainsi le dey redoute plus cette milice, qu'il ne fait le grand - seigneur.

Le nom de dey signifie en langue turque un oncle du côté maternel. La raison qui a engagé la milice turque d'Alger à donner ce titre au chef de cet état, c'est qu'ils regardent le grand - seigneur comme le pere, la république comme la mere des soldats, parce qu'elle les nourrit & les entretient, & le dey comme le frere de la république, & par conséquent comme l'oncle maternel de tous ceux qui sont sous sa domination.

Outre l'âge, l'expérience, & la valeur nécessaires pour être élu dey, il faut encore être Ture naturel, & avoir fait le voyage de la Mecque. Il n'a ni gardes ni train considérable; il préside au divan, & l'obéissance qu'on lui rend est ce qui le distingue le plus. Les Turcs l'appellent ordinairement denletli, c'est - à - dire l'heureux, le fortuné. Son siége est dans un angle de la salle du divan, sur un banc de pierre élevé d'environ deux piés qui regne le long de trois côtés de cette salle. Il y a aussi à Tunis un officier nommé dey, qui commande la milice sous l'autorité du bacha. La Martiniere. Mém. du chevalier d'Arvieux. (G)

DEZ (Page 4:925)

DEZ, s. m. voyez .

DEZIZE (Page 4:925)

DEZIZE, (Géog. mod.) ville d'Egypte sur le Nil, proche le Caire. Long. 49. 10. lat. 28. 54.

DI, DIS (Page 4:925)

DI, DIS, (Gramm.) particule ou préposition inséparable, c'est - à - dire qui ne fait point un mot toute seule, mais qui est en usage dans la composition de certains mots. Je crois que cette particule vient de la préposition DIA/, qui se prend en plusieurs significations différentes, qu'on no peut faire bien entendre que par des exemples. Notre di ou dis signifie plus souvent division, séparation, distinction, distraction; par exemple, paroître, disparoître, grace, disgrace, parité, disparité. Quelquefois elle augmente la signification du primitif; dilater, diminuer, divulguer, dissimuler, dissouare. (F)

DIA (Page 4:925)

* DIA, s. f. (Myth.) déesse connue des Romains, honorée des Phliasiens, des Sicyoniens, & particulierement des Vocontiens, anciens peuples des Gaules. On n'en sait rien de plus: la conjecture la plus vraissemblable, c'est que c'est la même que Ops ou Cybele. Voyez Cybele.

Dia (Page 4:925)

Dia, (Pharmac.) proposition greque que les anciens medecins employoient très - souvent dans la dénomination d'un grand nombre de préparations pharmaceutiques. Elle répond à l'ex & au de des Latins, & an de des François: c'est ainsi que pour dire la pou<pb-> [p. 926] dre de rose, pulvis de rosis, ex rosis, les Grecs disoient DIA RODWN: dans la suite ils joignirent la préposition avec le substantif, & n'en firent qu'un mot; DIARODON, DIAKODIWN, DIAHUDONIWN, &c. Les Latins adopterent la plûpart de ces noms, & n'en séparerentpoint la préposition; c'est ainsi qu'ils dirent diarrhodon, diachillum, diacrydium, diacodium, &c. Les Arabes & les Medecins qui sont venus après, ont aussi adopté cette expression; & très - souvent lorsqu'ils vouloient donner un nom à une composition, ils ne faisoient qu'ajoûter la préposition dia à la principale drogue qui y entroit: ainsi ils appellerent une poudre purgative où entre le sené, diasenna; celle où entroit le jalap, diajallappa. Fracastor nomma l'électuaire antidote qui porte son nom, diascordium, parce que cette plante est un de ses ingrédiens.

Il est bon de remarquer que le dia ne s'employoit que pour les préparations composées, & jamais pour les simples; du moins voyons - nous que les auteurs s'en servent toûjours pour exprimer ou une poudre composée, ou un électuaire, ou un emplâtre, & jamais pour exprimer une poudre simple. (b)

DIABACANON (Page 4:926)

DIABACANON, (Mat med.) antidote hépatique vanté par Mirepse, dont la graine de choux est la base.

DIABETES (Page 4:926)

DIABETES, s. m. (Medecine.) c'est le nom d'une maladie caractérisée par une excrétion de différentes humeurs faite par les voies urinaires, plus fréquente & plus abondante que celle des urines seules dans l'état naturel.

Le mot diabetes vient de DIABAINEIN, permeare, passer vîte, parce que les fluides évacués dans cette maladie semblent être dérivés de la masse des humeurs pour couler avec accélération par les conduits des urines, & parce que la matiere de cette évacuation est rendue comme par un syphon que les Méchaniciens appellent aussi diabetes. Cette maladie est aussi appellée DIYAKOS2, parce qu'elle est ordinairement accompagnée d'une soifinextinguible, qui est un symptome semblable à celui que produit la morsure d'un serpent de ce nom. On nomme encore le diabetes hydrops ad matulam, parce qu'il met les malades dans le cas de remplir souvent les vases destinés à recevoir l'urine. Les Latins n'ont pas donné de nom particulier à cette maladie; Celse ne la désigne que par la périphrase nimia urinoe profusio; & on l'appelle quelquefois en françois flux d'urine.

Le diabetes est de deux especes; celui de la premiere est appellé vrai, dans lequel il se fait une évacuation d'urine en plus grande quantité qu'à l'ordinaire, d'un goût douçâtre, mêlée avec d'autres humeurs plus épaisses, telles que le chyle, le lait, le pus, & la substance même du corps, par une suite de la colliquation de ses parties. Celui de la seconde espece est appellé faux, dans lequel les urines sont rendues claires, aqueuses, insipides, dont la quantité égale ou surpasse celle de la boisson, & qui en retient même quelquefois la qualité, selon l'observation de Galien, de locis affect. lib. VI. & selon Paul Eginette, qui en donne une idée à - peu - près semblable, oper. liv. III.

On trouye dans Celse (liv. IV.) l'idée de deux différens diabetes, dans l'un desquels les malades rendent des urines claires, & dans l'autre des urines épaisses: Galien dit que c'est une maladie très - rare, qu'il ne l'a observée que deux fois, de locis affect. lib. III. Il a voulu sans doute parler du diabetes de la derniere espece, qui est suivi de consomption; car celui de la premiere est assez commun.

On distingue le diabetes de l'incontinence d'urine, parce que dans celle - ci le flux est continuel, attendu qu'il dépend du relâchement du sphincter de la vessie, ou de tout autre vice qui l'empêche de se contracter & de se resserrer. On ne peut arrêter cet écou<cb-> lement par aucun effort de la nature, au lieu qu'on peut le suspendre dans le diabetes.

Cette maladie peut être causée par tout ce qui peut relâcher les conduits qui servent à filtrer l'urine dans les reins, déterminer les humeurs en plus grande quantité & avec plus de force vers ces mêmes conduits; en sorte qu'ils soient aussi dilatés contre nature, que les vaisseaux qui admettent naturellement le chyle, par exemple, ou le lait; ou qu'ils soient forcés à recevoir continuellement les fluides aqueux ou séreux, que la masse des humeurs qui en est surchargée leur fournit sans interruption. Voyez Fluxion.

On ne doit cependant pas regarder comme un flux d'urine diabetique, celui que procure l'usage des diurétiques ou des eaux minérales, ni celui qui est l'effet de quelqu'évacuation critique qui met fin à la fievre; mais si la cause de l'écoulement est constante & rébelle, elle établit le diabetes.

Les causes qui disposent à cette maladie, sont la boisson trop copieuse de bierre, de cidre; c'est ce qui rend le diabetes, de la seconde espece sur - tout, très - commun parmi les Anglois. Le trop grand usage du vin du Rhin, des boissons chaudes, du caffé, du thé principalement, des diurétiques, des eaux minérales acidules, la fievre maligne de longue durée, colliquative, & qui dégénere en fievre lente; les poisons qui dissolvent les humeurs, tout ce qui peut obstrüer les vaisseaux sec étoires des visceres, après des exercices, des veilles immodérées, des excès de boisson de liqueurs fortes, qui dissipent les parties les plus fluides & les plus mobiles des humeurs, qui leur font perdre la consistance naturelle, qui en séparent la partie séreuse, la rendent plus abondante, en faisant dégénérer en sérosité excrémentitielle les meilleurs sucs; toutes ces choses sont autant de différentes causes qui contribuent à établir le flux d'urine diabétique.

En changeant ainsi la nature d'une très grande partie des humeurs, & en les rendant susceptibles d'être portées dans les couloirs des reins, qui donnent une issue plus libre que toute autre, par le relâchement auquel les dispose la filtration continuelle du fluide qui s'y sépare dans l'état naturel. Ce relâchement venant à être augmenté par l'effet encore plus puissant du diabetes séreux, on peut aisément concevoir comment il peut parvenir au point de dilatation qui permette le passage des matieres plus grossieres que la séroffté, telles que le chyle, le lait; puisque la même chose, quelque rare qu'elle soit, comme maladie, peut arriver dans l'état de santé, selon l'observation de W answieten, comment. aphor. Boerhaave, 662. qui a remarqué quelquefois qu'ayant rendu de l'urine quelques heures apres un bon déjeuner suivi d'une forte promenade, elle avoit d'abord paru trouble & laiteuse au sortir de la vessie, & déposoit peu de tems après un sédiment blanc & entierement semblable au chyle. Il assûre avoir eu occasion de confirmer sur l'urine de quelques autres personnes, ce qu'il avoit observé sur la sienne. Galien, de alim. facul. lib. VI. semble aussi avoir soupçonné la même chose des urines, où il dit qu'il a souvent observé ce qu'il appelle un suc crud, &c.

La nature du diabetes en général, l'a fait regarder par certains auteurs, & en particulier par Harris, comme une diarrhée des reins, qui peut être quelquefois lientérique, lorsque la boisson est rendue par leurs couloirs presque sans changement; quelquefois coeliaque, lorsque le chyle ou le lait s'écoule par cette voie.

Les symptomes qui accompagnent le diabetes sont ordinairement une très - grande soif, une chaleur ardente dans la poitrine, l'abattement des forces; il produit même quelquefois la fievre hectique: sion n'y

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