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Ambroise Paré, & depuis lui Fabrice d'Aquapendente, cet excellent chirurgien - medecin, appuyé sur l'autorité d'Hippocrate & de Galien, dit que les vûes générales qu'on doit avoir dans le traitement des ulceres, sont de les dessécher: on voit par - là que les premiers détersifs dont on puisse faire usage, doivent être des digestifs rendus desséchans par le mêlange de quelques médicamens qui ayent cette derniere vertu. Les premiers détersifs sont nommés mondificatifs; ils sont composés de substances digestives & suppurantes, telles que le suif, les graisses & les huiles grasses, auxquelles on joint dominamment des substances résineuses; telles sont la térébenthine, la poix, la myrrhe, la gomme - lacque, le styrax, l'encens, le mastic, le laudanum, le sapagenum, le baume de Copahu, de Canada, &c. Toutes ces huiles balsamiques, tant solides que fluides, sont remplies de paities actives & irritantes; elles contiennent beaucoup de sels volatils - huileux, & des parties terrestres qui moderent la suppuration, préservent les humeurs de la pourriture, & donnent de l'astriction aux solides sur lesquels elles agissent: Employées seules, elles seroient puissamment dessiccatives; mais de leur mêlange avec des substances grasses & huileuses, il résulte des mondificatifs capables d'exciter les chairs à une douce suppuration qui les débarrasse des humeurs dont elles pourroient être encore infiltrées.
Les plantes balsamiques fournissent au di des détersifs doux, lorsqu'elles sont infusées dans les huiles, ou que leur suc exprimé est uni à des substances onctueuses; telles sont l'hypericum, la menthe, le lierre terrestre, la véronique, &c.
Lorsque les chairs ont beaucoup de sensibilité, elles sont fort susceptibles d'irritation: dans ce cas on se sert de mondificatifs les plus doux. Mais lorsque le sentiment des chairs n'est point vif, & qu'il n'y a aucun ménagement à garder à cet égard, on pourra se servir des huiles de méla, d'absinthe, de camomille, d'armoise, d'aigremoine, de petite centaurée, &c. lesquelles ont plus d'activité que les premiers. Parmi ces plantes nous ne devons point oublier l'ache, dont on fait un onguent nommé mondificatif, dont la préparation est décrite dans toutes les pharmacopées.
Le traitement des ulceres est fort aisé, lorsque la nature se trouve favorablement disposée, & qu'elle ne trouve aucun obstacle à ses opérations; mais le moindre vice, soit de la part des humeurs, soit de la part des solides, exige dans le chirurgien des vûes plus profondes & des lumieres plus étendues.
Lorsque les chairs sont blaffardes, le pus est épais & glutineux, parce qu'il s'épaissit dans les chairs par le défaut d'action des solides: dans ce cas il faut avoir recours à des remedes plus actifs que les mon difians, & employer une aurre sorte de détersifs qu'on peut appeller atténuans & incisifs, parce qu'ils excitent l'action des solides, & qu'ils dissolvent les humeurs. Les médicamens de la premiere classe peuvent remplir cette indication sous une combinaison
Les détersifs salins ont aussi la vertu atténuante & incisive; telles sont les douches d'eaux thermales, & principalement celles de balaruc, auxquelles on substitue très efficacement la lessive, les cendres de sarment, de genêt, de chêne, ou les sels lixiviels de ces plantes, le sel fixe de tartre, &c. dans une quantité d'eau suffisante, pour qu'elle ne soit pas trop irritante & cathérétique.
L'urine est un détersif salin, atténuant & incisif, de même que les remedes savoneux, naturels & artificiels: les naturels sont la bile des animaux, dont on peut corriger l'acrimonie en la mêlant avec un jaune d'oeuf, le miel, la manne, le sucre, le suc de saponaire, &c.
Le miel a particulierement la vertu détersive. Cette substance végéto - animale est laxative dans l'usige intérieur; c'est le sel tartareux qu'elle con>ient, qui lui donne cette vertu, & c'est probablement ce sel qui rend le miel détersif ou purgatif des ulceres. Parmi les préparations usitées, le miel rosat est la principale. On pourroit déterger efficacement de, ulceres avec le miel préparé avec les sommités de romarin, & connu sous le no n de mel anthosatum. Les oximels sont de très - bons atténuans & incisifs. L'ox mel simple & l'oximel scillitique s'opposent à la pourriture, & sont de très - bons détersifs dans les ulceres d'où découlent des sucs putrides.
Parmi les détersifs antiputrides on peut ranger les remedes spiritueux, comme l'esptit de - vin, le baume de Fioraventi, le sel armoniac, le camp>re. Ces remedes agissent en donnant beaucoup de fermeté aux solides, & en préservant les liqueurs de l'action des causes putrides, que l'on sait être dissolvantes.
Les ulceres vénériens & scorbutiques exigent des
attentions particulieres. Dans la cure des premiers
on mêle aux remedes convenables à leur état l'onguent
napolitain, qui par sa vertu spécisique borne
puissamment les effets du vice local. Les ulceres
scorbutiques qui attaquent d'autres parties que celles
de l'intérieur de la bouche, se détergent fort bien
aussi par les mondificatifs ordinaires, dans lesquels
on fait dominer l'onguent de stirax ou la gomme
lacque. La dissolution de cette gomme dans l'espritde - vin, passe même pour un spécifique contre les ulceres
scorbutiques des gencives. Voyez
L'usage des détersifs diminue la suppuration, rend
les chairs vives & fermes, & prépare les ulceres
à l'administration des remedes qui dessechent & consolident.
Voyez
Les détersifs irritans ont plus ou moins d'activité, suivant la combinaison des substances qui les composent; c'est au chirurgien à en régler les proportions suivant les indications que lui fournit l'état de l'ulcere qu'il veut déterger.
Le verd - de - gris sert à la préparation de plusieurs compositions détersives très - recommandables, telles que sont le baume verd de Metz, le collyre de Lamfranc, l'onguent aegyptiac, &c. On peut faire des lotions détersives irritantes avec de fortes lessives des plantes vulnéraires. On voit par ce qui a été dit, que le chirurgien dans l'administration des remedes convenables pour la détersion des ulceres, doit raisonner sur les indications avec autant de discernement que le medecin dans celle des remedes intérieurs, pour les maladies qui sont du ressort de la Medecine; que la variété des circonstances exige autant dans l'un que dans l'autre un esprit de combinaison & beaucoup de sagacité. Si cependant la difficulté de saisir le vrai ajoûte au mérite de celui qui le rencontre, il faut convenir que le chirurgien en a moins; mais dans les choses obscures, & où l'on ne pourroit que conjecturer, il est difficile qu'un homme ait beaucoup d'avantage sur un autre formé par les mêmes études fondamentales. La Chirurgie même a paru fournir, par la certitude de ses principes, des lumieres pour s'égarer moins dans les routes difficiles de la Medecine interne. C'étoit le sentiment du grand Boerhaave, qui dit, aphor. 557. internos morbos externis reapse congruere; externos, chirurgicos primò pertractandos; nec aliter ordinati quid, vel veri, in praxi medica fieri posse, aut doceri. (Y)
DETHMOLT (Page 4:904)
DETHMOLT, (Géog.) ville d'Allemagne; elle est située sur la Wehra, dans le cercle de Westphalie.
DÉTONATION (Page 4:904)
DÉTONATION, s. f. (Chimie.) inflammation
violente & soudaine, avec bruit & explosion du nitre
mêlé, ou touchant à des matieres phlogistiques
embrasées. Voyez
DETONNER (Page 4:904)
DETONNER, en Musique, c'est sortir du ton où l'on doit être; c'est altérer mal - à - propos la justesse des intervalles. On dit en plaisantant, de quelqu'un qui a chanté faux dès le commencement d'un air, qu'il n'a pas détonné: car pour sortir du ton il faudroit y être entré. (S)
DETORSE (Page 4:904)
DETORSE, terme de Chirurgie. Voyez
DETOUPILLONNER (Page 4:904)
DETOUPILLONNER, v. act. (Jardinage.) c'est
ôter les toupillons de dessus un oranger. Voy.
DETOURNER (Page 4:904)
DETOURNER, v. act. on dit, en terme de Commerce, qu'un négociant, qu'un banquier, qu'un marchand
a détourné ses effets, lorsque dans le dessein de
faire une banqueroute frauduleuse, il les a cachés &
mis à couvert chez des personnes affidées, pour en
frustrer ses créanciers. Voyez
Détourner les aiguilles (Page 4:904)
Détourner (Page 4:904)
DETRANCHÉ (Page 4:904)
DETRANCHÉ, adj. terme de Blason, se dit de l'écu dans lequel est une ligne en bande, qui ne part pas précisément de l'angle dextre, mais de quelque partie du bord supérieur, & qui par conséquent tombe en biais ou diagonalement; ou bien qui part de quelque point du côté dextre.
On dit tranché, détranché, & retranché, pour signi<cb->
DETRANGER (Page 4:904)
DETRANGER, v. act. (Jard.) c'est chasser des animaux qui nuisent aux végétaux. (K)
DETRAQUE (Page 4:904)
DETRAQUE, adj. terme de Manege. Un cheval est détraqué, lorsque le cavalier par négligence ou autrement, lui a gâté & corrompu ses allures. (V)
Detraquer un cheval (Page 4:904)
DETREMPE (Page 4:904)
DETREMPE, s. f. en bâtiment, est une couleur employée à l'eau & à la colle, dont on imprime & peint les lambris des appartemens: aquaria pictura. (P)
DETREMPER la chaux (Page 4:904)
DETREMPER
Détremper (Page 4:904)
Détremper (Page 4:904)
DETROIT (Page 4:904)
DETROIT, s. m. en Hydrogr. est une mer étroite, ou boyau resserré des deux côtés par les terres,
& qui ne laisse qu'un petit passage pour aller d'une
mer à une autre. Voyez
Le détroit le plus fréquenté est celui de Gibraltar qui sépare l'Espagne de l'Afrique, & joint la Méditerranée avec l'océan Atlantique ou mer du Nord.
Le détroit de Magellan qui fut découvert en 1520 par Magellan, fut quelque tems fréquenté par ceux qui vouloient passer de la mer du Nord à celle du Sud: mais en 1616, on découvrit le détroit de le Maire, & on abandonna celui de Magellan, tant à cause de sa longueur, qui est plus que double de celle du détroit de Gibraltar, que parce que la navigation y est dangereuse, à cause des vagues des deux mers qui s'y rencontrent & s'entrechoquent.
Le détroit qui est à l'entree de la mer Baltique,
se nomme le Sund. Il ne faut pas le confondre avec
le détroit de la Sonde, qui sépare les îles de Sumatra & de Java. Varenius croit que les golfes & les
détroits ont été formés pour la plûpart par l'irruption
de la mer dans les terres. Une des preuves
qu'il en apporte, c'est qu'on ne trouve presque point
d'îles dans le milieu des grandes mers, & jamais
beaucoup d'îles voisines les unes des autres. On peut
aussi voir les autres preuves aux articles
Le détroit qui sépare la France d'avec l'Angleterre, s'appelle le pas de Calais. Voyez sur la jonction
de l'Angleterre à la France, & sur le pas de Calais,
la dissertation de M. Desmarets, qui a remporté le
prix de l'académie d'Amiens en 1752. Voyez aussi
Détroit (Page 4:904)
On demande 1°. à qui appartiennent légitimement
les détroits & les golfes. La réponse est unanime.
Ils appartiennent à celui qui s'est le premier
établi sur les côtes du détroit, qui y domine de dessus
terre, & qui en conserve la propriété, soit par
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