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En effet, les descriptions servent principalement à faire connoître les singuliers ou individus; car les sujets de la même espece ne different point par leurs essences, mais seulement comme hic & ille, & cette différence n'a rien qui les fasse suffisamment remarquer ou distinguer. Mais les individus d'une même espece different beaucoup par les accidens: par exemple, Alexandre étoit un fléau, Socrate un sage, Auguste un politique, Titus un juste.
Une description est donc proprement la réunion
des accidens par lesquels une chose se distingue aisément
d'une autre, quoiqu'elle n'en differe que peu
ou point par sa nature. Voyez
La description est la figure favorite des Orateurs
& des Poëtes, & on en distingue de diverses sortes:
1°. celle des choses, comme d'un combat, d'un incendie,
d'une contagion, d'un naufrage: 2°. celle
des tems qu'on nomme autrement chronographie,
voyez
La mollesse oppresséc Dans sa bouche à ce mot sent sa langue glacée, Et lasse de parler, succombant sous l'effort, Soupire, étend les bras, ferme l'oeil & s'endort. (G)
Mais d'où vient que dans toutes les descriptions qui peignent bien les objets, qui par de justes images les rendent comme présens, non - seulement ce qui est grand, extraordinaire, ou beau, mais même ce qui est desagréable à voir, nous plaît si fort? c'est que les plaisirs de l'imagination sont extrèmement étendus. Le principe de ce plaisir semble être une action de l'esprit qui compare les idées que les mots font naître avec celles qui lui viennent de la présence même des objets. Voilà pourquoi la description d'un fumier peut plaire à l'entendement par l'exactitude & la propriété des mots qui servent à le dépeindre. Mais la description des belles choses plaît infiniment davantage, parce que ce n'est pas la seule comparaison de la peinture avec l'original qui nous séduit, mais nous sommes aussi ravis de l'original même. La plûpart des hommes aiment mieux la description que Milton fait du paradis, que de celle qu'il donne de l'enfer, parce que dans l'une, le feu & le souffre ne satisfont pas l'imagination, comme le font les parterres de fleurs & les bocages odoriférans: peut - être néanmoins que les deux peintures sont également parfaites dans leur genre.
Cependant une des plus grandes beautés de l'art des descriptions, est de représenter des objets capables d'exciter une secrette émotion dans l'esprit du lecteur, & de mettre en jeu ses passions; & ce qu'il
Comme l'imagination peut se représenter à elle - même
des choses plus grandes, plus extraordinaires,
& plus belles que celles que la nature offre ordinairement
aux yeux, il est permis, il est digne
d'un grand maître de rassembler dans ses descriptions
toutes les beautés possibles. Il n'en coûte pas davantage
de former une perspective très - vaste, qu'une
perspective qui seroit fort bornée; de peindre
tout ce qui peut faire un beau paysage champêtre,
la solitude des rochers, la fraîcheur des forêts, la
limpidité des eaux, leur doux murmure, la verdure
& la fermeté du gason, les Sites de l'Arcadie, que
de dépeindre seulement quelques - uns de ces objets.
Il ne faut point les représenter comme le hasard nous
les offre tous les jours, mais comme on s'imagine
qu'ils devroient être. Il faut jetter dans l'ame l'illusion
& l'enchantement. En un mot, un auteur, &
sur - tout un poëte qui décrit d'après son imagination,
a toute l'oeconomie de la nature entre ses
mains, & il peut lui donner les charmes qu'il lui
plaît, pourvû qu'il ne la réforme pas trop, & que
pour vouloir exceller, il ne se jette pas dans l'absurde;
mais le bon goût & le génie l'en garantiront
toûjours. Voyez les réftexions de M. Adisson sur cette
matiere. Addition de M. le Chevalier
DESDIT (Page 4:879)
DESDIT ou DÉDIT, s. m. (Jurisp.) est la peine stipulée dans une promesse de mariage, dans un marché, un contrat ou un compromis contre celui qui ne voudra pàs l'exécuter.
Cette peine consiste ordinairement dans une somme d'argent qui doit être payée à l'autre partie, ou employée à quelque usage pieux.
Chez les Romains ceux qui se fiançoient se donnoient mutuellement des arrhes ou aires; & celui des futurs conjoints qui ne vouloit pas ensuite accomplir le mariage, perdoit ses arrhes, de même qu'en matiere de vente. Quand le mariage avoit lieu, les arrhes données par la femme étoient imputées sur sa dot par le mari, & les arrhes du mari étoient imputées sur la donation à cause de nôces qu'il faisoit à la femme.
Dans les établissemens faits par S. Louis en 1270, on propose, chap. cxxjv. l'espece d'un pere qui ayant un fils impubere, demande pour lui la fille de son voisin aussi impubere, pour les marier ensemble lorsqu'ils seront en âge; les deux peres se donnent réciproquement des arrhes, savoir le pere de la fille une piece de terre, & le pere du garçon dix livres: on décide que cette convention est bonne, & que celui qui refusera de la tenir perdra ses arrhes; mais ce même chapitre porte que s'ils s'étoient obligés de rendre cent livres plus ou moins, au cas que le mariage ne se fît pas, la peine ne seroit pas tenable de droit, ce qui paroît fondé sur ce qu'il est contre la liberté de mariage qu'une partie puisse être forcée de se marier par des stipulations de peines. Ce<pb-> [p. 880]
DESEMBALLAGE (Page 4:880)
DESEMBALLAGE, s. m. (Comm.) ouverture d'une caisse ou d'un ballot en coupant les cordes & la toile d'emballage. (G)
DESEMBALLER (Page 4:880)
DESEMBALLER, défaire l'emballage d'une caisse,
ouvrir une balle, un ballot. On dit plus communément,
quoique moins proprement, déballer. Voyez
DESEMBARQUEMENT & DESEMBARQUER (Page 4:880)
DESEMBARQUEMENT & DESEMBARQUER, (Marine.) c'est retirer d'un vaisseau les marchandises qui y avoient été embarquées avant qu'elles ayent été transportées au lieu de leur destination, & avant que le vaisseau soit parti.
Desembarquer se dit aussi des personnes qui sortent & quittent le vaisseau prêt à partir. (Z)
DESEMPARER (Page 4:880)
DESEMPARER un vaisseau, (Marine.) c'est briser & mettre en desordre ses agrès, ruiner & couper ses manoeuvres, le démâter, & le mettre hors d'état de service; ce qui arrive dans un combat & dans une violente tempête.
Desemparé (Page 4:880)
DESEMPLOTOIR (Page 4:880)
DESEMPLOTOIR, s. m. (Faucon.) c'est un fer avec lequel on tire de la mulette des oiseaux de proie la viande qu'il ne peuvent digérer.
DESEMPOINTER ou DESAPPOINTER (Page 4:880)
DESEMPOINTER ou DESAPPOINTER, v. act.
(Comm.) une piece d'étoffe. C'est couper les points
de soie, de fil ou de ficelle qui tiennent en état les
plis de là piece. Voyez
DESASSEMBLER (Page 4:880)
* DESASSEMBLER, v. act. se dit en Méchaninique de toute construction de bois; c'est en séparer les différentes parties, si sur - tout elles ne se tiennent qu'à chevilles & à mortoises. Si la machine est de fer, de cuivre, & que les parties en soient unies, de plusieurs manieres différentes, on dit démonter, & non desassembler. On démonte une montre; on desassemble un échaffaud, un escalier, & une charpente quelconque.
DESENFLURE (Page 4:880)
DESENFLURE, s. f. (Med.) ce mot n'est pas trop d'usage, mais on ne sauroit s'en passer, il faut l'adopter nécessairement.
La desenflure est une diminution ou cessation d'enflure. Toutes les fois que quelque partie du corps humain, après être devenue plus grosse que dans l'état naturel, se trouve réduite à un moindre volume, ou même à sa grosseur naturelle, cet état s'appelle en Medecine desenflure, en latin detumescentia.
Elle arrive, 1°. par l'évacuation naturelle ou artificielle de l'humeur morbifique qui se portoit sur la partie: 2°. par metastase sur une autre partie: 3°. par son écoulement dans quelqu'autre réservoir: 4°. par la diminution de l'écoulement de l'humeur morbifique.
Le prognostic differe, 1°. selon la partie attaquée, les mains, les piés, la tête, le visage, le ventre, qui viennent à se desenfler: 2°. suivant la maladie dans laquelle arrive la desenflure, comme maladie aiguë, chronique, fievre, inflammation, petite vérole, érésipele, goutte, hydropisie, blessure, ulcere, tumeur, abcès: 3°. enfin, suivant la cause bonne ou mauvaise qui produit le desenflement.
On conçoit bien que si c'est d'une bonne cause qu'il procede, il faut l'aider dans son opération; mais si la desenflure arrive par un fâcheux dépôt de l'humeur étrangere sur d'autres parties plus nécessaires à la vie; si elle vient du manque de forces,
DESENFORESTER (Page 4:880)
DESENFORESTER, (Jurisp.) dans la jurisprudence
angloise signifie affranchir, & séparer de la
forêt royale une terre qui y étoit enclavée, & par
conséquent soumise à toutes les lois des terres enforestées.
Voyez
DESENTRAVER (Page 4:880)
DESENTRAVER, (Maréch.) c'est ôter les entraves
d'un cheval. Voyez
DESERGOTER (Page 4:880)
DESERGOTER, v. a. (Maréchallerie.) se dit des
chevaux auxquels on fend l'ergot jusqu'au vif pour
arracher quelques vessies pleines d'eau qui leur viennent
aux jambes sous l'ergot, particulierement dans
les lieux marécageux. Cette opération n'est point
d'usage à Paris, mais on la pratique fort en Hoilande, même aux quatre jambes du cheval. V.
DESERT (Page 4:880)
DESERT, s. m. (Géogr.) lieu sauvage, inculte, & inhabité, tels qu'étoient autrefois les deserts de la Lybie & de la Thébaïde.
Les Géographes donnent ce nom en général à tous les pays qui ne sont que peu ou point habités. Dans l'Ecriture, plusieurs endroits de la Terre sainte, ou voisins de cette Terre, sont appellés deserts. Le desert pris absolument, c'est la partie de l'Arabie qui est au midi de la Terre sainte, & dans laquelle les Israëlites errerent pendant quarante ans, depuis leur sortie d'Egypte jusqu'à leur entrée dans la Terre promise. Chambers.
DESERTER quelqu'un (Page 4:880)
DESERTER
DESERTEUR (Page 4:880)
DESERTEUR, s. m. (Art milit.) soldat enrôlé qui quitte le service sans congé, ou qui change de capitaine & de régiment.
Les deserteurs sont punis de mort. Tous les soldats qu'on trouve à une demi - lieue de la garnison ou de l'armée, & qui prennent le chemin du camp & du quartier de l'ennemi, sont traités comme deserteurs, s'ils n'ont point de passeport.
Dans l'ancienne Eglise, on excommunioit les deserteurs, comme coupables d'un serment violé.
Lorsque plus de deux déserteurs sont arrêtés ensemble, ou que plus de deux se trouvent amenés dans une place ou quartier en un même jour, apres qu'ils ont été condamnés à mort, on les fait tirer au billet trois à trois: celui sur qui le malheureux sort tombe, est passé par les armes; les deux autres sont condamnés aux galeres perpétuelles, & remis entre les mains du geolier des prisons, avec une expédition du jugement & un certificat des officiers du conseil de guerre comme les billets favorables leur sont échûs. Ceux qui sont convaincus d'avoir deserté étant en faction ou de garde, ou bien aux pays étrangers, ne sont point admis à tirer au sort.
Les commandans des provinces ou des places ne peuvent surseoir l'exécution d'un jugement rendu par le conseil de guerre.
Si l'accusé est renvoyé absous, on le met d'abord en liberté pour l'exécution du jugement, sauf au commandant de le renvoyer en prison s'il le juge à propos.
La peine de mort non expliquée dans les ordonnances est, hors le cas de desertion, d'être pendu & étranglé: toutefois on casse la tête faute d'exécuteur qui réside dans le quartier où est la garnison, excepté lorsque le criminel doit avoir le poing coupé avant d'être pendu; auquel cas le commandant envoie chercher par un détachement l'executeur de justice de la ville la plus prochaine.
Lorsque le criminel, qui a été jugé par le conseil
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