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Descente du fossé (Page 4:877)
Il y a deux sortes de descentes de fossé, la premiere soûterraine, & la seconde à ciel ouvert.
La premiere se pratique ordinairement dans les fossés secs, & la seconde dans ceux qui sont pleins d'eau.
La descente soûterraine est une galerie dont on commence l'ouverture vers le milieu du glacis, & qu'on conduit sous le chemin couvert jusqu'à la contrescarpe, qu'on perce ensuite pour entrer dans le fossé. On dirige cette galerie de maniere que le débouchement dans le fossé soit à - peu - près vis - à - vis la breche de l'ouvrage qu'on attaque. On fait ordinairement deux ou trois descentes pour le passage du fossé, & assez proches les uns des autres pour que ce passage se fasse avec plus de sûreté & de commodité.
Comme la galerie soûterraine doit former une pente ou un talud qui se termine à - peu - près vers le fond du fossé sec, voici un moyen fort simple pour y parvenir.
Il faut d'abord savoir quelle est la profondeur du fossé. On peut la connoître en laissant tomber d'abord du chemin - couvert au fond du fossé, une pierre ou un plomb attaché à un cordeau. Il faut savoir aussi quelle est la distance de l'ouverture de la galerie au bord du chemin - couvert, & cette distance peut être mesurée fort facilement.
Supposons que la profondeur du fossé soit de trente piés, & que la distance de l'ouverture de la galerie au bord de la contrescarpe, soit de quatre - vingt - dix piés, on verra que lorsqu'on s'avance de six piés il faut s'enfoncer de deux, c'est - à - dire qu'il doit y avoir le même rapport entre le chemin qu'on fait pour s'approcher du fossé, & la profondeur dont on s'enfonce, qu'entre la distance de l'ouverture de la galerie au bord du fossé, & la profondeur de ce fossé: ainsi si la distance de l'ouverture de cette galerie à la contrescarpe est quatre fois plus grande que la profondeur du fossé, lorsqu'on avancera horisontalement de quatre piés vers la contrescarpe, on s'enfoncera d'un pié vers le fond du fossé.
La descente soûterraine doit toûjours se pratiquer, lorsque le fossé est sec & fort profond.
La descente du fossé à ciel ouvert s'exécute ordinairement lorsque le fossé est plein d'eau, ou qu'il n'a que douze ou quinze piés de profondeur; elle consiste dans un passage qu'on forme au - travers du parapet du chemin - couvert, & qui va en talud jusqu'au bord de l'eau ou jusqu'au fond du fossé. On prolonge ce chemin en arriere autant qu'il est nécessaire, pour l'adoucir en avant & le rendre moins roide. Cette descente se conduit à sappe découverte sur tout le travers du chemin - couvert, se prolongeant le long des traverses jusque sur le bord du fossé. Lorsqu'on l'a joint, on travaille à l'approfondissement de la descente autant qu'il est nécessaire, réglant, si l'on veut, le fond en marche d'escalier soûtenu par des planches avec des piquets. On blinde exactement les deux côtés de la descente, pour en soûtenir les terres, & on lui fait un bon épaulement du côté qu'elle est vûe de la place: on la couvre de fascines & de terre, pour se mettre à l'abri des pierres & des grenades que l'ennemi peut jetter dessus, & des plongées du parapet. Quand la descente est parvenue a la contrescarpe, on fait une ou<cb->
L'ennemi fait souvent bien des chicanes pour em
pêcher le débouchement dans le fossé: les principales
consistent en de petites sorties qu'il fait pour ruiner
la galerie & s'opposer à l'entrée du fossé, mais
il faut qu'il succombe sous le nombre; & lorsque le
débouchement est une fois fait, le passage du fossé
n'est plus qu'une affaire de peu de jours, suivant la
nature du fossé, la valeur de la garnison, & l'intelligence
du gouverneur. Voyez
La descente du fossé à ciel ouvert se faisoit autrefois par une espece de galerie couverte par les côtés & par le dessus, de madriers à l'épreuve du mousquet, & sur le tout par des peaux de boeufs fraichement tués. Outre cela, le côté opposé au flanc se faisoit à l'épreuve du canon; ce qui se continuant sur tout le passage du fossé, employoit bien du tems & de la dépense, & ne laissoit pas souvent d'être interrompu, parce que rarement le feu du canon de la place, qui pouvoit avoir vûe dessus, étoit bien éteint, ainsi que la mousqueterie; mais depuis que l'on a sû se rendre maître de ce feu par les ricochets & quantité d'artillerie, on y fait moins de façon. Attaque des places de Vauban. (Q)
Descente (Page 4:877)
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DESCHARGE (Page 4:877)
DESCHARGE ou DÉCHARGE, s. f. (Jurispr.) est un acte par lequel quelqu'un est tenu quitte d'un engagement.
Ainsi une quittance d'une somme d'argent qui étoit dûe, est une décharge; mais on se sert à cet égard plus volontiers du terme de quittance, & l'on employe le terme de décharge pour d'autres engagemens qui ne consistent pas à payer une somme due. Par exemple, celui qui remet de l'argent qu'il avoit en dépôt, en tire, non pas une quittance, mais une décharge, c'est - à - dire une reconnoissance qu'il a remis l'argent. On peut aussi obtenir sa décharge des pieces & papiers que l'on a remis, ou d'une garantie, ou autre demande & prétention, soit que l'on y ait satisfait, ou que celui qui avoit cette prétention s'en soit départi, ou qu'il en ait été débouté.
Une décharge peut être donnée sous seing privé, ou devant notaire; on peut aussi, au refus de celui [p. 878]
Quelquefois le laps de tems opere la décharge d'une
partie. Par exemple, au bout de cinq ans les
veuves & héritiers des avocats & procureurs ne
peuvent être recherchés, tant des procès jugés que
de ceux qui sont à juger, à compter du jour des récépissés.
Les avocats & procureurs sont déchargés
des sacs & papiers des procès non finis, au bout de
dix ans à compter du jour de leurs récépissés, suivant
la déclaration du 11 Décembre 1597. Voyez ciaprès
DESCHARGER ou DECHARGER (Page 4:878)
DESCHARGER ou DECHARGER, v. act. (Jurispr.) c'est donner une décharge de quelque somme
ou autre chose. Voyez ci - devant
On dit aussi décharger d'une demande, ce qui arrive lorsque le demandeur n'est pas bien fondé, ou n'a pas établi suffisamment sa demande; en ce cas le défendeur demande sa décharge, & le juge prononce en ces termes: avons le défendeur déchargé de la demande, ou renvoyé de la demande, ce qui est la même chose.
Décharger de l'accusation, c'est absoudre l'accusé,
le renvoyer de l'accusation, le déclarer innocent.
Lorsque les juges mettent seulement hors de cour sur
l'accusation, l'accusé n'est pas pleinement justifié.
Voyez
> DESCOUVERT, (Jurisprud.) c'est lorsqu'on
fait exhibition de quelque chose. Dans les offres
réelles d'argent & de pieces, on doit montrer les
deniers ou autres choses offertes, à découvert, afin
que l'on voye que les offres sont réelles & sérieuses.
Voyez
DESCRIPTION (Page 4:878)
DESCRIPTION, s. f. (Hist. nat.) Décrire les différentes productions de la nature, c'est tracer leur portrait, & en faire un tableau qui les représente, tant à l'intérieur qu'à l'extérieur, sous des faces & dans des états différens. Les descriptions n'auroient point de limites, si on les étendoit indistinctement à tous les êtres de la nature, à toutes les variétés de leurs formes, & à tous les détails de leur conformation ou de leur organisation. Un livre qui contiendroit tant & de si longues descriptions, loin de nous donner des idées claires & distinctes des corps qui couvrent la terre & de ceux qui la composent, ne présenteroit à l'esprit que des figures informes & gigantesques dispersées sans ordre & tracées sans proportion: les plus grands efforts de l'imagination ne suffiroient pas pour les appercevoir, & l'attention la plus profonde n'y feroit concevoir aucun arrangement. Tel seroit un tas énorme & confus formé par les débris d'une multitude de machines; on n'y reconnoîtroit que des parties détachées, sans en voir les rapports & l'assemblage.
Les descriptions ne peuvent donc être utiles qu'autant qu'elles sont restraintes à de justes bornes, & assujetties à de certaines lois. Ces bornes & ces lois doivent varier selon la nature de la chose & l'objet de la science, dans les différens regnes de l'Histoire naturelle. Plus un corps est composé, plus il est nécessaire de décrire les détails de son organisation, pour en exposer le jeu & la méchanique. Il faut donc que les descriptions des animaux soient plus étendues que celles des végétaux, tandis que les descriptions des minéraux, qui sont les corps les plus bruts, doivent être plus courtes que celles des végétaux. Par ce moyen chaque chose est traitée selon son importance, & l'auteur n'abuse ni de son tems ni de l'attention du lecteur.
Quelque perfection que l'on puisse donner à une description, ce n'est qu'une peinture vaine & le sujet d'une curiosité frivole, si on ne se propose un objet
Description (Page 4:878)
On décrit les courbes en Géométrie de deux manieres,
ou par un mouvement continu, ou par plusieurs
points. On les décrit par un mouvement continu
lorsqu'un point qu'on fait mouvoir suivant une
certaine loi, trace de suite & immédiatement tous
les points de la courbe. C'est ainsi qu'on trace un
cercle par le moyen de la pointe d'un compas; c'est
presque la seule courbe qu'on trace commodément
par un mouvement continu: ce n'est pas que nous
n'ayons des méthodes pour en tracer beaucoup d'autres
par un mouvement continu; par exemple, les
sections coniques: M. Maclaurin nous a même donné
un savant ouvrage intitulé, Geometria organica,
dans lequel il donne des moyens fort ingénieux de
tracer ainsi plusieurs courbes. Voyez - en un leger
essai à l'article
Description (Page 4:878)
Les Grammairiens se contentent de descriptions;
les Philosophes veulent des définitions. Voyez
Une description est l'énumération des attributs d'une
chose, dont plusieurs sont accidentelles, comme
lorsqu'on décrit une personne par ses actions, ses
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