ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

RECHERCHE Accueil Mises en garde Documentation ATILF ARTFL Courriel

Previous page

"877"> aux parties, le procureur le plus diligent peut en donner copie à l'autre, & trois jours après poursuivre l'audience; ou si l'affaire est appointée, il peut produire le procès - verbal. Voyez l'ordonn. de 1667, tit. xxj. la conférence de Bornier sur ce titre; le style civil de Gauret. (A)

Descente du fossé (Page 4:877)

Descente du fossé, c'est dans la guerre des siéges, l'ouverture que l'assiégeant fait à la contrescarpe ou au chemin couvert, pour parvenir dans le fossé.

Il y a deux sortes de descentes de fossé, la premiere soûterraine, & la seconde à ciel ouvert.

La premiere se pratique ordinairement dans les fossés secs, & la seconde dans ceux qui sont pleins d'eau.

La descente soûterraine est une galerie dont on commence l'ouverture vers le milieu du glacis, & qu'on conduit sous le chemin couvert jusqu'à la contrescarpe, qu'on perce ensuite pour entrer dans le fossé. On dirige cette galerie de maniere que le débouchement dans le fossé soit à - peu - près vis - à - vis la breche de l'ouvrage qu'on attaque. On fait ordinairement deux ou trois descentes pour le passage du fossé, & assez proches les uns des autres pour que ce passage se fasse avec plus de sûreté & de commodité.

Comme la galerie soûterraine doit former une pente ou un talud qui se termine à - peu - près vers le fond du fossé sec, voici un moyen fort simple pour y parvenir.

Il faut d'abord savoir quelle est la profondeur du fossé. On peut la connoître en laissant tomber d'abord du chemin - couvert au fond du fossé, une pierre ou un plomb attaché à un cordeau. Il faut savoir aussi quelle est la distance de l'ouverture de la galerie au bord du chemin - couvert, & cette distance peut être mesurée fort facilement.

Supposons que la profondeur du fossé soit de trente piés, & que la distance de l'ouverture de la galerie au bord de la contrescarpe, soit de quatre - vingt - dix piés, on verra que lorsqu'on s'avance de six piés il faut s'enfoncer de deux, c'est - à - dire qu'il doit y avoir le même rapport entre le chemin qu'on fait pour s'approcher du fossé, & la profondeur dont on s'enfonce, qu'entre la distance de l'ouverture de la galerie au bord du fossé, & la profondeur de ce fossé: ainsi si la distance de l'ouverture de cette galerie à la contrescarpe est quatre fois plus grande que la profondeur du fossé, lorsqu'on avancera horisontalement de quatre piés vers la contrescarpe, on s'enfoncera d'un pié vers le fond du fossé.

La descente soûterraine doit toûjours se pratiquer, lorsque le fossé est sec & fort profond.

La descente du fossé à ciel ouvert s'exécute ordinairement lorsque le fossé est plein d'eau, ou qu'il n'a que douze ou quinze piés de profondeur; elle consiste dans un passage qu'on forme au - travers du parapet du chemin - couvert, & qui va en talud jusqu'au bord de l'eau ou jusqu'au fond du fossé. On prolonge ce chemin en arriere autant qu'il est nécessaire, pour l'adoucir en avant & le rendre moins roide. Cette descente se conduit à sappe découverte sur tout le travers du chemin - couvert, se prolongeant le long des traverses jusque sur le bord du fossé. Lorsqu'on l'a joint, on travaille à l'approfondissement de la descente autant qu'il est nécessaire, réglant, si l'on veut, le fond en marche d'escalier soûtenu par des planches avec des piquets. On blinde exactement les deux côtés de la descente, pour en soûtenir les terres, & on lui fait un bon épaulement du côté qu'elle est vûe de la place: on la couvre de fascines & de terre, pour se mettre à l'abri des pierres & des grenades que l'ennemi peut jetter dessus, & des plongées du parapet. Quand la descente est parvenue a la contrescarpe, on fait une ou<cb-> verture pour pénétrer ou dèboucher dans le fossé.

L'ennemi fait souvent bien des chicanes pour em pêcher le débouchement dans le fossé: les principales consistent en de petites sorties qu'il fait pour ruiner la galerie & s'opposer à l'entrée du fossé, mais il faut qu'il succombe sous le nombre; & lorsque le débouchement est une fois fait, le passage du fossé n'est plus qu'une affaire de peu de jours, suivant la nature du fossé, la valeur de la garnison, & l'intelligence du gouverneur. Voyez Passage du fossé.

La descente du fossé à ciel ouvert se faisoit autrefois par une espece de galerie couverte par les côtés & par le dessus, de madriers à l'épreuve du mousquet, & sur le tout par des peaux de boeufs fraichement tués. Outre cela, le côté opposé au flanc se faisoit à l'épreuve du canon; ce qui se continuant sur tout le passage du fossé, employoit bien du tems & de la dépense, & ne laissoit pas souvent d'être interrompu, parce que rarement le feu du canon de la place, qui pouvoit avoir vûe dessus, étoit bien éteint, ainsi que la mousqueterie; mais depuis que l'on a sû se rendre maître de ce feu par les ricochets & quantité d'artillerie, on y fait moins de façon. Attaque des places de Vauban. (Q)

Descente (Page 4:877)

Descente, (Com.) on nomme ainsi à Bordeaux les droits d'entrée qui se payent pour les vins du haut - pays, c'est - à - dire les vins qu'on recueille au - dessus de Saint - Macaire, qui est sept lieues au - dessus de Bordeaux, lesquels descendent en cette derniere ville par les rivieres de Garonne & de Dordogne. (G)

Descente (Page 4:877)

Descente, (Com.) on appelle encore à Bordeaux barques de descente, les barques chargées de marchandises qui descendent la Gironde. (G)

Descente (Page 4:877)

Descente, (Comm.) se dit encore, en termes de Gabelles. du transport des sels dans les greniers. Les officiers des greniers doivent faire des procès - verbaux des descentes, mesurages & emplacemens des sels dans les greniers dont ils sont officiers. Dictionn. de Comm. & de Trév. (G)

Descente (Page 4:877)

Descente, terme de Chirurgie, est la même chose que hernie (voy. Hernie). Les bandages qui servent à contenir les descentes, se nomment brayers. Voyez Brayer. (Y)

Descente (Page 4:877)

Descente, (coupe des pierres.) on appelle ainsi toutes les voûtes inclinées à l'horison. (D)

Descente (Page 4:877)

Descente, (Hydrauliq.) est un tuyau de plomb qui descend les eaux d'un chesneau qui les reçoit d'un bâtiment. C'est aussi un tuyau qui descend les eaux d'un reservoir. (K)

Descente (Page 4:877)

Descente, (Venerie.) c'est lorsque l'oiseau sond sur le gibier avec impétuosité, pour l'assommer: on dit alors qu'il fond en rond. Quelquefois la descente de l'oiseau se fait doucement lorsqu'il se laisse aller en - bas: alors on dit simplement, l'oiseait fond, ou file.

DESCHARGE (Page 4:877)

DESCHARGE ou DÉCHARGE, s. f. (Jurispr.) est un acte par lequel quelqu'un est tenu quitte d'un engagement.

Ainsi une quittance d'une somme d'argent qui étoit dûe, est une décharge; mais on se sert à cet égard plus volontiers du terme de quittance, & l'on employe le terme de décharge pour d'autres engagemens qui ne consistent pas à payer une somme due. Par exemple, celui qui remet de l'argent qu'il avoit en dépôt, en tire, non pas une quittance, mais une décharge, c'est - à - dire une reconnoissance qu'il a remis l'argent. On peut aussi obtenir sa décharge des pieces & papiers que l'on a remis, ou d'une garantie, ou autre demande & prétention, soit que l'on y ait satisfait, ou que celui qui avoit cette prétention s'en soit départi, ou qu'il en ait été débouté.

Une décharge peut être donnée sous seing privé, ou devant notaire; on peut aussi, au refus de celui [p. 878] qui la doit donner, obtenir un jugement qui prononce la décharge, & vaut autant que si elle étoit donnée par la partie.

Quelquefois le laps de tems opere la décharge d'une partie. Par exemple, au bout de cinq ans les veuves & héritiers des avocats & procureurs ne peuvent être recherchés, tant des procès jugés que de ceux qui sont à juger, à compter du jour des récépissés. Les avocats & procureurs sont déchargés des sacs & papiers des procès non finis, au bout de dix ans à compter du jour de leurs récépissés, suivant la déclaration du 11 Décembre 1597. Voyez ciaprès Descharger. (A).

DESCHARGER ou DECHARGER (Page 4:878)

DESCHARGER ou DECHARGER, v. act. (Jurispr.) c'est donner une décharge de quelque somme ou autre chose. Voyez ci - devant Descharge.

On dit aussi décharger d'une demande, ce qui arrive lorsque le demandeur n'est pas bien fondé, ou n'a pas établi suffisamment sa demande; en ce cas le défendeur demande sa décharge, & le juge prononce en ces termes: avons le défendeur déchargé de la demande, ou renvoyé de la demande, ce qui est la même chose.

Décharger de l'accusation, c'est absoudre l'accusé, le renvoyer de l'accusation, le déclarer innocent. Lorsque les juges mettent seulement hors de cour sur l'accusation, l'accusé n'est pas pleinement justifié. Voyez Accusation, Accusé, Hors de cour & ci - devant au mot Descharge. (A)

DESCOUVERT, (Jurisprud.) c'est lorsqu'on fait exhibition de quelque chose. Dans les offres réelles d'argent & de pieces, on doit montrer les deniers ou autres choses offertes, à découvert, afin que l'on voye que les offres sont réelles & sérieuses. Voyez Exhibition & Offres réelles. (A)

DESCRIPTION (Page 4:878)

DESCRIPTION, s. f. (Hist. nat.) Décrire les différentes productions de la nature, c'est tracer leur portrait, & en faire un tableau qui les représente, tant à l'intérieur qu'à l'extérieur, sous des faces & dans des états différens. Les descriptions n'auroient point de limites, si on les étendoit indistinctement à tous les êtres de la nature, à toutes les variétés de leurs formes, & à tous les détails de leur conformation ou de leur organisation. Un livre qui contiendroit tant & de si longues descriptions, loin de nous donner des idées claires & distinctes des corps qui couvrent la terre & de ceux qui la composent, ne présenteroit à l'esprit que des figures informes & gigantesques dispersées sans ordre & tracées sans proportion: les plus grands efforts de l'imagination ne suffiroient pas pour les appercevoir, & l'attention la plus profonde n'y feroit concevoir aucun arrangement. Tel seroit un tas énorme & confus formé par les débris d'une multitude de machines; on n'y reconnoîtroit que des parties détachées, sans en voir les rapports & l'assemblage.

Les descriptions ne peuvent donc être utiles qu'autant qu'elles sont restraintes à de justes bornes, & assujetties à de certaines lois. Ces bornes & ces lois doivent varier selon la nature de la chose & l'objet de la science, dans les différens regnes de l'Histoire naturelle. Plus un corps est composé, plus il est nécessaire de décrire les détails de son organisation, pour en exposer le jeu & la méchanique. Il faut donc que les descriptions des animaux soient plus étendues que celles des végétaux, tandis que les descriptions des minéraux, qui sont les corps les plus bruts, doivent être plus courtes que celles des végétaux. Par ce moyen chaque chose est traitée selon son importance, & l'auteur n'abuse ni de son tems ni de l'attention du lecteur.

Quelque perfection que l'on puisse donner à une description, ce n'est qu'une peinture vaine & le sujet d'une curiosité frivole, si on ne se propose un objet plus réel pour l'avancement de nos vrais connoissances en Histoire naturelle. Lorsqu'on décrit un être, il faut observer les rapports qu'il a avec les autres êtres de la nature; ce n'est qu'en les comparant ainsi que l'on peut découvrir les ressemblances & les différences qui se trouvent entr'eux, & établir une suite de faits qui donne des connoissances générales. Dans cette vûe, les descriptions doivent être faites sur un plan suivi; il faut que ce plan soit uniforme dans chacun des regnes de l'Histoire naturelle; mais on ne peut se dispenser de le changer en passant d'un regne à un autre: pour s'en convaincre il suffit de réfléchir sur la différence qui se trouve entre les connoissances principales que l'on peut acquérir par les descriptions des objets de chaque regne en particulier. En décrivant les animaux on se propose de connoîtr e l'oeconomie animale; les plantes nous conduisent à découvrir le méchanisme de la végétation. On considere dans les minéraux la formation & la combinaison de leurs parties constituantes, pour concevoir la minéralisation. On ne peut parvenir à des fins si différentes par une seule route; chacun a la sienne, & exige des moyens particuliers pour que l'on puisse s'y conduire avec succès: c'est pourquoi le plan des descriptions doit être relatif à l'objet de la science de chaque regne; mais il est absolument nécessaire qu'il soit uniforme dans un même regne, pour faire une comparaison exacte & suivie de chacun des animaux, ou des végétaux ou des minéraux, avec ceux qui y ressemblent ou qui en different le plus. V. Histoire naturelle. (I)

Description (Page 4:878)

Description, terme de Géométrie, est l'action de tracer une ligne, une surface, &c. Décrire un cercle, une ellipse, une parabole, &c. c'est construire ou tracer ces figures.

On décrit les courbes en Géométrie de deux manieres, ou par un mouvement continu, ou par plusieurs points. On les décrit par un mouvement continu lorsqu'un point qu'on fait mouvoir suivant une certaine loi, trace de suite & immédiatement tous les points de la courbe. C'est ainsi qu'on trace un cercle par le moyen de la pointe d'un compas; c'est presque la seule courbe qu'on trace commodément par un mouvement continu: ce n'est pas que nous n'ayons des méthodes pour en tracer beaucoup d'autres par un mouvement continu; par exemple, les sections coniques: M. Maclaurin nous a même donné un savant ouvrage intitulé, Geometria organica, dans lequel il donne des moyens fort ingénieux de tracer ainsi plusieurs courbes. Voyez - en un leger essai à l'article Courbe. Mais toutes ces méthodes sont plus curieuses qu'utiles & commodes. La description par plusieurs points est plus simple, & revient au même dans la pratique. On trouve par des opérations géométriques différens points de la courbe assez près les uns des autres; on y joint ces points par de petites lignes droites à vûe d'oeil, & l'assemblage de ces petites lignes forme sensiblement & suffisamment pour la pratique la courbe que l'on veut tracer, (O)

Description (Page 4:878)

Description, (Belles - Lettres.) définition imparfaite & peu exacte, dans laquelle on tâche de faire connoître une chose par quelques propriétés & circonstances qui lui sont particulieres, suffisantes pour en donner une idée & la faire distinguer des autres, mais qui ne developpent point sa nature & son essence.

Les Grammairiens se contentent de descriptions; les Philosophes veulent des définitions. Voyez Définition.

Une description est l'énumération des attributs d'une chose, dont plusieurs sont accidentelles, comme lorsqu'on décrit une personne par ses actions, ses

Next page


The Project for American and French Research on the Treasury of the French Language (ARTFL) is a cooperative enterprise of Analyse et Traitement Informatique de la Langue Française (ATILF) of the Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), the Division of the Humanities, the Division of the Social Sciences, and Electronic Text Services (ETS) of the University of Chicago.

PhiloLogic Software, Copyright © 2001 The University of Chicago.