ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"869"> tout depuis qu'a paru le célebre traité du coeur de M. Senac. Voyez Saignée.

On appelle aussi dérivation, le mouvement des humeurs qui se portent vers une partie relâchée par le bain, les fomentations, dans celles qui sont moins pressées que les voisines; par l'effet des ventouses, par la suction, qui diminuent le poids de l'atmosphere, &c.

On employe encore ce terme de dérivation, pour désigner l'effet de certaines évacuations, comme celles qui se font par la voie des selles, des sueurs, des urines, qui, à proportion qu'elles sont plus augmentées, diminuent davantage toutes les autres, parce que la matiere de celles - ci se porte vers les couloirs de celles - là; ainsi les purgatifs servent souvent à détourner l'humeur qui se porte trop abondamment vers les reins, comme dans l'inflammation de ce viscere, dans le diabetes. Les humeurs étant attirées vers les intestins, y sont dérivées des voies des urines, &c.

Les cauteres, les sétons, servent aussi à faciliter la dérivation des humeurs vers une partie moins essentielle, en les attirant par la résistance diminuée, & en détournant ainsi les fluxions de certaines parties qu'il est plus important de conserver saines. Voyez Cautere, Diabetes, Fluxion , &c. (d)

DÉRIVÉ (Page 4:869)

DÉRIVÉ, adj. Voyez Dérivation.

DERIVE (Page 4:869)

DERIVE, s. f. (Marine.) c'est la différence qu'il y a entre la route que fait le navire, & la direction de sa quille; ou bien la différence qu'il y a entre le rumb de vent sur lequel on court, & celui sur lequel on veut courir, & vers lequel on dirige la proue de son vaisseau.

Lorsque le vent n'est pas absolument favorable, & que les voiles sont orientées obliquement, le navire est poussé de côté, & alors il s'en faut beaucoup qu'il ne suive dans son mouvement la direction de la quille: on nomme dérive cet écart, ou l'angle que fait la vraie route avec la ligne de la longueur du vaisseau. Quelquefois cet angle est de plus de vingt ou vingt - cinq degrés; c'est - à - dire que le navire, au lieu de marcher sur le prolongement de sa quille, suit une direction différente de cette même quahtité. Il est donc important pour la justesse de l'estime & la sûreté de la route, de connoître la quantité de la dérive, qui est différente dans différens cas, & l'on doit l'observer avec soin. Pour le faire, il faut remarquer que le vaisseau, en fendant la met avec force, laisse toûjours derriere lui une trace qui subsiste très - long tems. On peut prendre cette ligne pour la vraie route, & l'on observe son gissement avec la boussole, ou plûtôt le compas de variation; comparant ensuite ce gissement avec celui de la quille, leur différence est la dérive. Pour une plus parfaite intelligence, voyez la Pl. X V. fig. 1. où AB représente un vaisseau dont A est la poupe, & B la proue. La voile E D, au lieu d'être située perpendieulairement à la quille, est orientée obliquement, afin de recevoir le vent qui vient de côté, & qui la frappe selon la direction V C; le navire sera poussé par sa voile, non - seulement selon sa longuenr, mais il le sera aussi de côté, & il suivra la route C P, qui peut faire un angle aigu avec la direction du vent. Comme il doit trouver beaucoup plus de difficulté à fendre l'eau par le flanc que par la proue, il est soûtenu par la résistance que fait le milieu, sur lequel son flanc se trouve comme appuyé; il présente la proue au vent; il gagne par sa marche contre le vent, ou, pour s'expliquer autrement, il remonte vers le lieu d'où vient le vent: il est pour ainsi dire dans le cas d'un bateau qui étant dans un large fleuve, iroit obliquement contre son cours. On sent très - bien qu'on ne peut empêcher qu'il n'y ait de la dérive: il faut donc en observer la quantité exacte, ou la grandeur de l'angle BCF; ce qui se peut faire, puisque la trace C G que forme l'eau agitée par le mouvement du navire, est en ligne droite avec la ligne C F, comme on l'a dit ci - dessus.

Un quart de dérive. On dit avoir un quart de dérive, pour marquer que le vaisseau perd un quart de rumb de vent sur la route qu'on veut faire. On veut faire, par exemple, le nord - ouest; il y a un quart de dérive vers l'ouest; la route ne vaut que le nord - ouest [omission: formula; to see, consult fac-similé version] ouest, & ainsi des autres rumbs. (Z)

Dérive (Page 4:869)

Dérive, (Mar.) c'est un assemblage de planches que les navigateurs du Nord mettent au côté de leurs petits bâtimens, afin d'empêcher qu'ils ne dérivent. Voyez Semelle.

Dérive (Page 4:869)

Dérive, (à la) Marine; c'est quelque chose qui flote sur l'eau au gré du vent & du courant. (Z)

DÉRIVER (Page 4:869)

DÉRIVER, v. n. (Marine.) c'est ne pas suivre exactement sa route, soit par la violence des vents, des courans, ou des marées. On dit qu'un vaisseau se laisse dériver, pour dire qu'il s'abandonne au gré des vents & des vagues.

DÉRIVOTE (Page 4:869)

DÉRIVOTE, s. f. terme de Riviere; perche servant à éloigner un train de la rive.

DÉRIVOIR (Page 4:869)

DÉRIVOIR, s. m. (Horlogerie.) outil d'horlogerie; espece de poinçon fort semblable au poussepointe: il a un trou comme lui; mais le bord du trou au lieu d'être un peu large est au contraire fort étroit, afin qu'il ne déborde pas les rivures des assiettes ou des pignons. Il sert à dériver une roue, c'est - à - dire à la chasser de dessus son assiette ou de dessus son pignon; le trou doit être fort long, afin que les tiges puissent s'y leger sans qu'en haussant les roues on puisse les endommager. (T)

DERNIER (Page 4:869)

DERNIER, s. m. terme de jeu de Paume, c'est la partie de la galerie qui comprend la premiere ouverture à compter depuis le bout du tripot jusqu'au second. Quand on pelotte à la paume, les balles qui entrent dans le dernier sont perdues pour le joüeur qui garde ce côté; mais quand on joüe partie, elles font une chasse qu'on appelle au dernier à remettre.

Dernier ressort (Page 4:869)

Dernier ressort, (Jurispr.) Voyez Justice, Jurisdiction & Ressort. (A)

DERNIS (Page 4:869)

DERNIS, (Géog. mod.) ville de la Dalmatie.

DÉROBÉ (Page 4:869)

DÉROBÉ, (Maréchal.) pié dérobé. Voyez Pié.

DÉROBEMENT (Page 4:869)

DÉROBEMENT, s. m. (coupe des Pierres.) c'est la maniere de tailler une pierre sans le secours des panneaux par le moyen des hauteurs & profondeurs qui déterminent ce qu'il en faut ôter, comme si on dépouilloit la figure de son enveloppe, ainsi que font les Sculpteurs. (D)

DÉROBER UNE MARCHE (Page 4:869)

DÉROBER UNE MARCHE, (Art. milit.) se dit dans l'art militaire lorsque le général d'une armée a fait une marche par une espece de surprise sur son ennemi, c'est - à - dire sans que le général ennemi en ait été informé. Cette faute de se laisser ainsi dérober ou souffler une marche, a souvent de si grandes, suites, que rien n'est plus humiliant ni plus chagrinant pour celui qui s'y laisse surprendre. M. de Folard prétend qu'un général en est plus mortifié que de la perte d'une bataille, parce que rien ne prête plus à la glose des malins & des railleurs.

On dérobe une marche à l'ennemi de deux manieres: la premiere en décampant sans qu'il en soit informé; & la seconde en faisant une marche forcèe, c'est - à - dire en faisant en un jour le chemin que dans l'usage ordinaire on feroit en deux. On ne doit jamais forcer les marches sans une grande nécessité, parce qu'elles minent les hommes & les chevaux. (Q)

Dérober le vent (Page 4:869)

Dérober le vent, (Marine.) se dit lorsqu'un vaisseau étant au vent d'un autre l'empêche de recevoir le vent dans ses voiles; c'est lui dérober le vent. [p. 870]

Les voiles de l'arriere dérobent le vent à celles de l'avent. (Z)

Dérober (Page 4:870)

Dérober (se) sous l'homme, (Manége.) se dit lorsqu'un cheval en galopant fait tout - à - coup & de lui - même pendant quelque tems des galops plus vifs & plus précipités pour desarçonner le cavalier & le jetter par terre. Voyez Galop, Desarçonner. (V)

Dérober (Page 4:870)

Dérober, v. act. (Fauconnerie.) dérober les sonnettes se dit de l'oiseau qui emporte les sonnettes, c'est - à - dire qui s'en va sans être congédié.

DÉROCHER (Page 4:870)

DÉROCHER, v. act. terme de Doreur sur métal, c'est décrasser avec de l'eau - forte ou de l'eau seconde, le métal qu'on veut dorer d'or moulu. Voyez Dorure.

Dérocher (Page 4:870)

Dérocher, v. act. (Orfévr.) c'est faire manger le borax vitrifié le long des parties soudées, en les mettant pour quelque tems dans le blanchiment.

Dérocher (Page 4:870)

Dérocher, (Vénerie) se dit des grands oiseaux qui poursuivant les bêtes à quatre piés, les contraignent à se précipiter de la pointe des rochers en bas, pour éviter de tomber dans leurs serres.

On voit quelquefois les gros oiseaux dérocher les fans & les biches.

DÉROGATION (Page 4:870)

DÉROGATION, s. f. (Jurisprudence.) est un fait ou un acte contraire à quelque acte précédent.

La maxime générale en fait de dérogation, est que posteriora derogant prioribus.

Déroger à ses droits, à son privilége, c'est y renoncer.

Déroger à un acte précédent ou à une clause particuliere d'un acte, c'est lorsqu'on revoque ce qui a été fait, ou que l'on y contrevient tacitement en faisant ou stipulant quelque chose de contraire, ainsi il y a dérogation expresse & dérogation tacite.

Il est libre aux particuliers de déroger par leurs conventions aux dispositions des coûtumes & des ordonnances dans les points qui ne sont pas de droit public, & qui ne contiennent point de dispositions prohibitives & irritantes.

Il n'y a au surplus que le prince qui puisse déroger aux lois anciennes, c'est - à - dire les révoquer, soit expressément ou tacitement, en faisant une loi nouvelle & dérogeant à toutes lois contraires. (A)

DÉROGATOIRE (Page 4:870)

DÉROGATOIRE, adj. (Jurisprud.) est ce qui déroge à quelque droit ou acte précédent.

On appelle clause dérogatoire celle qui contient une'dérogation.

L'usage des clauses dérogatoires dans les testamens a été abrogé par la nouvelle ordonnance des testamens. Voyez Clause dérogatoire & Dérogation. (A)

DÉROGEANCE (Page 4:870)

DÉROGEANCE, s. f. (Jurisprud.) est un acte contraire à quelque dignité ou privilége, par lequel on est censé y renoncer, dont & en tout cas on est déchû.

Les ecclésiastiques qui font quelque trafic ou négoce à eux défendu par les canons, dérogent à leurs priviléges de cléricature.

Les personnes constituées en dignité qui font quelque chose d'indigne de leur état, dérogent, & peuvent être destituées de leur place.

La noblesse se perd aussi par des actes de dérogeance, comme quand les nobles font quelque trafic ou négoce en détail, ou autre acte indigne de la noblesse, ils sont alors déchûs des priviléges, & les enfans qui naissent depuis les actes de dérogeance ne sont point nobles; mais ceux qui sont nés auparavant & qui n'ont point dérogé personnellement, conservent la noblesse, à la différence de ce qui arrive dans le cas de la dégradation de noblesse prononcée contre le pere qui en prive aussi les enfans, quoique nés avant la condamnation. Voyez Dégradation, Noblesse, Taille . (A)

DÉROMPOIR (Page 4:870)

DÉROMPOIR, s. m. terme de Papeterie, c'est une espece de table de bois O, garnie de rebords de tous côtés, au milieu de laquelle est enfoncée perpendiculairement un instrument tranchant ou morceau de faux E, pour couper le drapeau en petits morceaux au sortir du pourrissoir & avant que de le mettre dans les piles du moulin. Voyez Planche I. de Papeterie, fig. 2.

DÉROMPRE (Page 4:870)

DÉROMPRE, v. act. (Fauconnerie.) se dit d'un oiseau de proie qui fond sur un autre, & qui de ses cuisses & de ses serres lui donne un coup si furieux qu'il rompt son vol, l'étourdit & le meurtrit en le faisant tomber à terre tout rompu & tout brisé. On dit le faucon vient de dérompre sa proie.

DÉROQUER (Page 4:870)

DÉROQUER, v. adj. (Fauconnerie.) c'est faire sauter quelque chose de la pointe d'un rocher en bas, c'est la même chose que dérocher.

DÉROTE (Page 4:870)

DÉROTE ou DÉRONTE, (Géog. mod.) ville d'Egypte, située dans une île qui forme le canal qui va du Caire à Rosette. Longit. 49, lat. 30, 40.

DÉROUTE (Page 4:870)

DÉROUTE, s. f. (Art. Milit.) se dit de la défaite & de la fuite d'une armée. Les officiers tâchent de rallier les soldats dans une déroute. Voyez Ralliement & Défaite.

Les armées sont souvent battues sans être mises en déroute. Lorsqu'une armée conserve en se retirant son ordre de bataille, que les bataillons & les escadrons marchent en bon ordre, l'abandon que l'armée fait alors du champ de bataille s'appelle retraite. Voyez Retraite. Mais elle est en déroute lorsque les troupes ne sont plus ensemble, & que chacun s'en va sans ordre & sans arrangement. (Q)

Déroute (Page 4:870)

Déroute, en terme de Commerce, signifie le desordre qui se met dans les affaires d'un marchand, négociant, ou banquier. Dictionn. de commerce & de Trév. (G)

DERP (Page 4:870)

DERP, (Géog. mod.) ville de Livonie: elle est située proche la riviere d'Ambeck. Long. 45. 10. lat. 58. 10.

DERRIERE (Page 4:870)

DERRIERE, s. m. (Maréch.) en parlant du cheval, s'entend de la croupe. Train de derriere, voyez Croupe. Train de derriere ouvert, serré du derriere, Voyez Train ouvert, Serré, Haut du derriere . (V)

Derriere (Page 4:870)

Derriere, (Vénerie.) c'est le terme dont on doit se servir quand on veut arrêter un chien & le faire demeurer derriere soi. On dit derriere, derriere.

DERVIS (Page 4:870)

DERVIS, s. m. (Hist. orient.) sorte de religieux mahométans que nous allons faire connoître d'après M. de Tournefort, un de ces rares voyageurs aux rapports duquel on peut donner croyance.

Ce sont, dit - il, de maîtres moines qui vivent en communauté dans des monasteres sous la conduite d'un supérieur, lequel s'applique particulierement à la prédication. Ces dervis font voeu de pauvreté, de chasteté, & d'obéissance; mais ils se dispensent aisément des deux premiers, & même ils sortent de leur ordre sans scandale pour se marier quand l'envie leur en prend. Les Turcs tiennent pour maxime que la tête de l'homme est trop légere pour être longtems dans la même disposition; & c'est une maxime incontestable. Le général de l'ordre des dervis réside à Cogna, qui est l'ancienne ville d'Iconium, capitale de la Lycaonie dans l'Asie mineure. Ottoman premier empereur des Turcs érigea le supérieur du couvent de cette ville en chef - d'ordre, & accorda de grands priviléges à cette maison. On assûre qu'elle entretient plus de cinq cents religieux, & que leur fondateur fut un sultan de la même ville appellé Meleleva, d'où vient qu'on les appelle les melelevis: ils ont le tombeau de ce sultan dans leur couvent. Quelques - uns ajoûtentau récit de M. de Tournefort, que lorsque le chapitre général se tient dans ce cou<pb->

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