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Notre langue dit estimer & estime, mépriser & mépris; mais elle ne dit que dépriser, & n'a point adopté
dépris. Cependant ce substantif nous manque dans
quelques occasions où il seroit nécessaire, pour désigner
le sentiment qui tient le milieu entre l'estime
& le mépris, & pour exprimer comme fait le verbe
cette différence. Par exemple, le dépris des richesses,
des honneurs, &c. seroit un terme plus juste, plus
exact, que celui de mépris des richesses, des honneurs,
&c. que nous employons, parce que le mot
de méptis ne doit tomber que sur des choses basses,
hontemes, & que ni les richesses ni les honneurs ne
sont point dans ce cas, quoiqu'on puisse les trop
estimer & les priser au - delà de leur valeur. Article
de M. le Chevalier
DÉPURATION (Page 4:867)
DÉPURATION, s. f. (Pharm.) ce terme qui est proprement synonyme de purification, de clarification, est cependant particulierement consacré pour les sues exprimes des plantes & des fruits.
La dépuration se fait pour séparer du suc exprimé, ou la partie colorante verte de la plante, ou une partie du parenchime du fruit, qui s'y sont mêlées & qui le troublent.
La dépuration ordinaire des sucs des fruits, comme
coings, oranges, citrons, groseilles, &c. se fait
par défecation. Voyez
Quant au suc des plantes, la dépuration s'en fait
par divers moyens. Les sucs des plantes purement
extractives, par exemple, c'est - à - dire de celles qui
no contiennent aucun principe volatil, se dépurent
en leur faisant prendre un bouillon, qui sur le champ
amene sur la liqueur les parties hétérogenes ou non
dissoutes qui la troubloient; & il n'est plus question
alors que de les en séparer, en versant le tout sur
une étamine (voyez
DÉPUTATION (Page 4:867)
DÉPUTATION, s. f. (Hist. mod.) est l'envoi de
quelques personnes choisies d'une compagnie ou
d'un corps, vers un prince ou à une assemblée,
pour traiter en leur nom ou poursuivre quelqu'affaire.
Voyez
Les députations sont plus ou moins solennelles, suivant la qualité des personnes à qui on les fait, & les affaires qui en font l'objet.
Députation ne peut point être proprement appliqué à une seule personne envoyée auprès d'une autre pour exécuter quelque commission, mais seulement lorsqu'il s'agit d'un corps. Le parlement en An<cb->
En France l'assemblée du clergé nomme des députés pour complimenter le Roi. Le parlement fait aussi par députés ses remontrances au souverain; & les pays d'états, Languedoc, Bourgogne, Artois, Flandres, Bretagne, &c. font une députation vers le Roi à la fin de chaque assemblée. Chambers. (G)
Députation (Page 4:867)
Cette députation ou forme de regler les affaires, fut instituée par les états à la diete d'Augsbourg en 1555. On y nomma alors pour commissaires perpétuels celui que l'empereur y envoyeroit, les députés de chaque électeur, excepté celui du roi de Boheme, parce qu'il ne prenoit part aux affaires de l'empire, qu'en ce qui concernoit l'élection d'un empereur ou d'un roi des Romains; mais les choses ont changé à cet égard depuis l'empereur Joseph. On y admet aussi ceux de divers princes, prélats & villes impériales. Chaque député donne son avis à part, soit qu'il soit de la chambre des électeurs, ou de celle des princes. Que si les sufsrages de l'une & de l'autre chambre s'accordent avec celui du commissaire de l'empereur. alors on conclud, & l'on forme un résultat qui se nomme constitution, comme on fait dans les dietes; mais une seule chambre qui s'accorde avée le commissaire de l'empereur, ne peut pas faire une cenclusion, si l'autre est d'un avis contraire. Heiss. hist. de l'Empire, tome III. (G)
DÉPUTE, AMBASSADEUR, ENVOYÉ (Page 4:867)
* DÉPUTE, AMBASSADEUR, ENVOYÉ. L'ambassadeur & l'envoyé parlent au nom d'un souverain, dont l'ambassadeur représente la personne, & dont l'envoyé n'explique que les sentimens. Le député n'est que l'interprete & le représentant d'un corps particulier, ou d'une société subalterne. Le titre d'ambassadeur se présente à notre esprit avec l'idée de magnificence; celui d'envoyé, avec l'idée d'habileté; & celui de député, avec l'idée d'élection. On dit le député d'un chapitre, l'envoyé d'une république, l'ambassadeur d'un souverain.
Député (Page 4:867)
Plusieurs provinces de France envoyent tous les ans des députés au Roi, pour lui présenter le cahier des états. Ces députés sont toûjours au nombre de trois; un pour le clergé, l'autre pour la noblesse, & le dernier pour le peuple ou le tiers - état. Le député du clergé porte toûjours la parole.
Dans toutes les villes de Turquie il y a toûjours des députés, pour traiter ainsi avec les officiers du grand - seigneur, des impôts & de toutes leurs autres affaires. Ces députés sont trois ou quatre des plus riches & des plus considérables d'entre les bourgeois.
Nous avons de même en France des députés du Commerce, qui sont des négocians extremement versés dans cette matiere, résidans à Paris, de la part des principales villes maritimes & commercantes du royaume, telles que Nantes, Bordeaux, Lyon, avec des appointemens de la part de ces villes, pour veiller aux intérêts & poursuivre les affaires de ces négocians au conseil du Commerce. [p. 868]
Député, chez les Anglois, ne suppose souvent qu'une
commission ou emploi, & non une dignité; ensorte
qu'on s'en sert indifféremment pour un vice
ou lieutenant. Voyez
Chez les anciens, deputatus a premierement été appliqué aux Armuriers ou ouvriers que l'on employoit dans les forges à fabriquer les armes, &c. & secondement à ces hommes actifs qui suivoient l'armée, & qui étoient chargés de retirer de la mêlée & de soigner les blessés.
Deputatus,
Il paroît que cet officier étoit une especé d'huissier, qui étoit outre cela chargé du soin des ornemens sacrés; en quoi son office ressembloit en quelques parties à celui de sacristain. Chambers & Trév. (G)
Députés du Clergé (Page 4:868)
Député du Tiers - état (Page 4:868)
Député du Commerce (Page 4:868)
Il n'y a que le député des états de la province de Languedoc qui soit dispensé de la profession actuelle du négoce, ou du moins exercée pendant long - tems; le Roi ayant trouvé bon que le syndic des états en tour de député à la cour, de quelque condition qu'il se trouve, puisse aussi faire les fonctions de député de la chambre du Commerce de la province.
Il y a treize députés du Commerce; savoir deux de Paris, & un de chacune des villes de Lyon, Roüen, Bordeaux, Marseille, la Rochelle, Nantes, Saint - Malo, Lille, Bayonne, Dunkerque, & celui de la province de Languedoc.
Les appointemens de ces députés du Commerce ne sont pas les mêmes pour ceux de toutes les villes; car celui de Lyon, par exemple, a 8000 liv. celui de Roüen en a autant: & dans la plûpart des autres chambres les appointemens de ces députés sont fixés plus ou moins haut, à la volonté du Roi. Dictionn. de Comm. & de Trév. & Regl. du Comm. (G)
DÉRAC (Page 4:868)
DÉRAC, s. m. (Histoire anc.) c'étoit l'ancienne coudée des Egyptiens & même des Hébreux. Gréaves dans son traité du pié romain, l'évalue à 1824 milliemes du pié de Langres.
DÉRADER (Page 4:868)
DÉRADER, v. act. (Mar.) se dit d'un vaisseau
DÉRANGER (Page 4:868)
DÉRANGER, DÉMAILLER LA BONNETTE, (Marine.) c'est - à - dire déboutonner la bonnette du corps de la voile.
DÉRAPER (Page 4:868)
DÉRAPER, v. n. (Marine.) se dit de l'ancre qui quitte le fond où elle étoit mouillée, soit qu'on la leve pour appareiller, soit qu'un mauvais tems tourmente le vaisseau, & roidisse assez le cable pour le forcer de quitter le fond.
DERAS (Page 4:868)
DERAS, (Géograph. mod.) ville de Perse en Asie. Long. 79. 30. lat. 31. 32.
DÉRAYURE (Page 4:868)
* DÉRAYURE, s. f. (OEconom. rustiq.) le dernier sillon d'un champ, celui qui le distingue d'un champ voisin, & qui leur est commun à l'un & à l'autre
DERBENT (Page 4:868)
DERBENT, (Géog. mod.) ville de Perse en Asie; elle est située au pié du Caucase, proche la mer Caspienne. Lat. 42. 8. long. 67. 35.
DERBY (Page 4:868)
DERBY, (Géog. mod.) voyez DARBY.
DERBISHIRE (Page 4:868)
DERBISHIRE, (Géog. mod.) province d'Angleterre, qui a Derby pour capitale.
DERCÉTO (Page 4:868)
* DERCÉTO, s. f. (Myth.) idole moitié femme & moitié poisson, adorée dans la Palestine: les uns la confondent avec Dagon, d'autres avec Atergatis.
DERHEM (Page 4:868)
DERHEM, s. m. (Comm.) petit poids de Perse
qui vaut la cinquieme partie d'une livre; il n'en faut
pas tout - à - fait trois cents pour faire le batman de
Tauris. Les Persans regardent le derhem comme leur
dragme. Voyez
DÉRIBANDS (Page 4:868)
DÉRIBANDS, s. m. pl. (Comm.) toiles de coton de différentes longueurs & largeurs, qui viennent des Indes orientales en pieces de cinq & neuf aulnes. Voyez le dictionn. de Comm.
DÉRIVATIF (Page 4:868)
DÉRIVATIF, adj. m. terme de Medecine, par lequel
on exprime un moyen de procurer la dérivation
des humeurs vers une partie plus que vers une autre.
On dit une saignée dérivative, un purgatif dérivatif, un bain, un topique dérivatif. Voyez
Dérivatif (Page 4:868)
DÉRIVATION (Page 4:868)
DÉRIVATION, s. f. terme de Grammaire; c'est un terme abstrait pour marquer la descendance, &, pour ainsi dire, la généalogie des mots. On se trompe souvent sur la dérivation des mots.
Dérivé, ée, part. pass. de dériver, terme de Grammaire: ce mot se prend substantivement, comme quand on dit le dérivé suppose un autre mot dont il dérive. On appelle dérivé, un mot qui vient d'un autre qu'on appelle primitif. Par exemple, mortalité est dérivé de mort, légiste de lex. Ce mot dérivé vient lui - même de rivus, ruisseau, source, fontaine où l'on puise. Notre poésie ne souffre pas la rime du dérivé avec le primitif, comme d'ennemi avec ami. (F)
Dérivation (Page 4:868)
L'un & l'autre terme sont employés particulierement
pour donner l'idée des effets de la saignée, au
moyen de laquelle le sang se portant par les lois
d'Hydraulique observées dans la machine humaine,
vers l'endroit où il y a moins de résistance, est dérivé
des autres parties voisines, & des rameaux mêmes,
vers le tronc du vaisseau ouvert. Il s'est fait
une grande révolution dans la doctrine de la dérivation & de la révulsion, à l'égard des saignées, sur<pb->
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